Vincent Valbonesi a écrit :Quel bilan tirez-vous de l’action du gouvernement sortant ? Y a-t-il des mesures positives, négatives ?
Lors de mon passage à l’Hôtel Belley, le gouvernement dont j’étais le Premier ministre, s’est vu qualifié de tout, y compris d’incompétent et d’inactif. Cependant, quand je constate l’activité de ce gouvernement-là, je n’ai pas vraiment le sentiment qu’un quelconque travail ait été fourni par la majorité parlementaire sortante RSE-PSD. Les données de l’Assemblée Nationale sont là : sous mon gouvernement, 25 projets de lois ont été soumis aux votes des parlementaires contre seulement 8 sous le gouvernement Salinovitch. Le gouvernement dont j’ai eu la charge, qui était décrié comme jamais par l’opposition socialiste et communiste comme étant absent, a produit trois fois plus de projets de lois que le gouvernement sortant de M. Salinovitch. Et je ne compte pas les initiatives des parlementaires dans ce rapide calcul. Donc effectivement, face à si peu d’activité, face à si peu d’intérêt pour la Frôce, que retenir de positif dans un bilan qui est d’office négatif ? Il n’y a eu aucune mesure concrète contre l’inflation, il n’y a eu aucune mesure concrète contre le chômage, il n’y a rien eu. C’est donc sur un échec cuisant que le gouvernement sortant quittera le pouvoir le 5 juillet au soir. Les frôceux ne sont pas dupes vous savez.
Quelles sont vos motivations lors de ces élections ?
Notre campagne est axée autour d’un seul et unique objectif : le développement de notre pays. Que ce soit un développement économique, un développement social, un développement culturel et un développement international. Nous souffrons depuis des années d’un manque d’intérêt de la part des hommes et femmes politiques qui se succèdent au pouvoir, notamment de gauche, qui n’agissent pas pour le prestige et l’honneur de notre Nation mais uniquement pour satisfaire un électorat certain dont on connait les attentes. L’objectif qui est celui du Rassemblement Pour la République est de porter haut et fort les valeurs communes qui unissent les frôceux en ces temps troubles. Comme j’ai pu à titre personnel le faire lors de mon action en tant que Premier ministre, ou auparavant, en tant que ministre de l’Economie, je souhaite que la Frôce connaisse une période de prospérité nouvelle comme elle peut en connaitre si elle se dote d’une politique économique et sociale non plus de réaction mais d’anticipation comme nous le proposons. Chacun des frôceux attend des réponses à des problèmes que l’on connait parfaitement : l’insécurité, le chômage, la crise environnementale etc. Chacun dispose de préoccupations qui lui sont propres et il convient d’y apporter des réponses sincères et concrètes, c’est pourquoi nous sommes candidats à l’échelle nationale pour faire des attentes des frôceuses et des frôceux des réalités une fois élus.
La position géographique de la Frôce, amène de nombreux spécialistes à penser que maintenant que le pays est considéré comme stable et démocratique, une augmentation de l'immigration est à prévoir. Comment comptez-vous gérer cette immigration ?
Tout d’abord, je comprends votre raccourci concernant la démocratie frôceuse, mais je vous rappelle quand même que nous ne connaissons la démocratie que depuis quelques années et qu’il est fortement déconseillé de s’asseoir sur ses acquis sous peine de voir ressurgir, dont ne sait où les relents d’une Frôce xénophobe. C’est aussi aux partis politiques que de travailler, main dans la main pour garantir ce haut niveau de démocratie et de respect des principes et des valeurs de la République. Certains partis candidats pour ces élections mettent cruellement en danger cette cohésion nationale en soulevant des faux problèmes et en apportant des solutions totalement irréalistes, oui, c’est du populisme et c’est une menace qui plane sur toutes les démocraties où la liberté totale règne.
Pour vous répondre plus précisément, oui, il est probable qu’une vague d’immigration toujours plus importante pointe le bout de son nez dans les années à venir. L’étranger n’est pas une tare, l’étranger n’est pas un problème quand on met en place une politique adaptée. Le contexte international et national fait qu’à l’heure actuelle, on ne peut pas dire que la situation économique soit merveilleuse : un chômage fort, une croissance en péril en Frôce et une récession à l’échelle européenne. Il devient difficile d’accueillir convenablement les immigrés quand les citoyens frôceux et européens rencontrent eux-mêmes des difficultés. Il nous faut donc préserver aussi bien les frôceux que les immigrés, qui, souvent par désespoir de cause, tentent le diable en essayant, par tous les moyens, de rejoindre nos côtes, au péril de leur vie. Mais comme dirait un célèbre Premier ministre français, nous ne pouvons pas accueillir toute la misère du monde sur notre territoire. Par conséquent, nous maintenons nos propositions visant à réguler activement les flux migratoires sur notre pays, notamment via un partenariat avec les pays membres de l’Union Européenne qui connaissent les mêmes difficultés que la Frôce. Nous prévoyons la construction de plusieurs centres de rétention afin de palier à l’augmentation des arrivées sur nos plages à travers des embarcations de fortunes illégales. Nous n’augmenterons pas le nombre de régularisation, nous sommes a actuellement environ 1 500 à 2 000 régularisations par an, le Rassemblement Pour la République n’augmentera pas ce niveau-là, tout d’abord parce que nous n’avons plus les moyens d’accueillir ces individus et ensuite parce qu’il est essentiel de ne pas créer un appel d’air. Il n’y aura en revanche aucune régularisation totale des sans-papiers comme le propose des partis, inconscients, de la gauche et extrême gauche frôceuse.
Le pays connait une importante inflation depuis plusieurs mois suite à l’augmentation considérable et très rapide des salaires avec la loi sur le Salaire Horaire Garanti. Diverses mesures ont permis de réduire l’impact de l’inflation sur l’économie. Quelles sont vos solutions face à ce défi économique qui paralyse la diminution du chômage et la baisse des prix ?
La loi sur le Salaire Horaire Garanti était une erreur économique majeure pour quiconque dispose d’un minimum de connaissances en matière économique. Alors oui, je comprends tout à fait que chacun puisse se dire que c’est mieux de gagner cette somme-là plutôt que deux pluzins de moins par heure. Cependant, quand le pays n’est pas prêt pour une telle augmentation, que les entreprises ne sont pas du tout au fait de ces réalités-là, cette augmentation qui parait merveilleuse pour les bas salaires dans notre pays se révèle être une arnaque monstrueuse pour les travailleurs. Certes votre salaire augmente, mais au final, les prix augmentent de 16,6%, où voyez-vous un gain pour l’ouvrier qui travaille dans une usine ? Le gain, il est inexistant. Et sur la durée, quiconque fait un peu d’économie le sait, le travailleur qui était heureux de l’augmentation irraisonnée du salaire minimum est perdant puisque la tendance inflationniste restera plus élevée que son augmentation salariale à lui. Cela, la gauche ne le dit pas quand elle le propose, cela, le travailleur ne l’imagine pas ou ne le sait pas, et ce n’est pas sa faute, lorsqu’il soutient une telle idée. C’est pourquoi, il faut ramener le niveau du salaire minimum à un seuil convenable et raisonnable pour notre pays, soit 6 pluzins de l’heure, et non plus 7 pluzins comme c’est le cas aujourd’hui. Croire que j’entends à mon extrême gauche, au RSE, chez les amis de M. Salinovitch, qu’ils monteront le niveau du SHG à 8 pluzins de l’heure, en sachant que l’on vit avec 8% d’inflation annuelle, il faut être niais et communiste pour penser que cela aurait un quelconque effet bénéfique pour le pays et les travailleurs. Le Rassemblement Pour la République que je représente sait parfaitement quelles sont les réalités et les attentes des travailleurs qui ne demandent qu’une chose : vivre mieux. Croyez-vous qu’augmenter encore plus un salaire qui ne doit pas être aussi élevé soit une solution ? Non, évidemment. Sa diminution permettra deux conséquences positives pour l’économie : la baisse de l’inflation parce que le coût du travail sera en rapport avec la valeur productive des travailleurs frôceux, et d’autre part, l’embauche sera aidée pour les entreprises car le coût du travail redeviendra rentable et viable pour elles, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui, après un gouvernement socialo-communiste inactif et incompétent.
Le conflit en Syrie devient de plus en plus violent. Le régime de Damas n’hésite plus à commettre des massacres réguliers malgré la présence d’observateurs de l’ONU dans le pays. La Russie et la Chine paralysent toutes les tentatives occidentales au Conseil de sécurité à New-York. Quel doit être selon vous la position de la Frôce ? Quelle est l’issue la plus souhaitable ?
La Frôce doit être présente dans ces discussions au même titre que l’ONU ou l’UE. Nous sommes un acteur de la Méditerranée, nous sommes voisins du Proche Orient, nous sommes donc totalement impliqués dans ces affaires-là. Je trouve, à titre personnel, inadmissible que la Frôce soit absente des réunions du groupe des amis de la Syrie qui réunit pourtant les plus grandes puissances que le monde connait en 2012. Cette absence est directement imputable au gouvernement et au Président de la République, socialiste, inactif sur cette question syrienne. La Frôce doit condamner les actes commis par le Président syrien Bachar El-Assad contre son propre peuple. Personne n’est naïf, on sait qu’il joue la montre et qu’il fomente, avec ses alliés, les prémices d’une guerre civile entre les différentes ethnies qui composent la Syrie d’aujourd’hui. Au plus l’ONU attend pour agir, au plus la situation intérieure dans ce pays deviendra incontrôlable. Le départ de Bachar El-Assad est l’hypothèse que je soutiendrais à titre personnel si j’étais représentant de la Frôce à l’ONU. Nous devons comprendre le refus de la Russie et de la Chine de céder rapidement aux exigences, légitimes, des occidentaux, quand on sait comment s’est déroulé une opération du même type il y a maintenant plusieurs mois de cela en Syrie. Mais c’est à la communauté internationale de faire pression sur la Russie et sur la Chine pour qu’ils acceptent l’idée selon laquelle Bachar El-Assad doit quitter le pouvoir, lui et son clan afin de laisser le champ à une transition politique, et démocratique, entre les différents acteurs majeurs du pays. L’accord de Genève qui se négocie actuellement en Suisse est en bonne voie pour aboutir sur une issue positive dans ce conflit, surtout s’il permet le départ d’El-Assad. Si nous sommes élus, alors nous soutiendrons cette solution là pour la crise syrienne.
Ne trouvez-vous pas les critiques sur le nucléaire excessives, au vu de sa faible part en Frôce, du caractère polluant des énergies fossiles et du bas coût de cette énergie ?
Tout est question de contexte pour un sujet aussi passionnant que le nucléaire civil. En parler avant Fukushima, c’est être plus confiant et plus favorable à ce type de production énergétique que d’en parler après. C’est évident. Mais il ne faut pas réagir en fonction des faits, je me refuse à cela. La question est de savoir quelle politique énergétique voulons-nous pour demain ? Parce que c’est maintenant que l’on enclenche les grands projets pour nos enfants et nos petits-enfants. Ce débat-là mérite mieux que de s’arrêter sur un évènement malheureux qui ne représente en rien la réalité de ce qu’il apporte à notre pays comme à d’autres. Le nucléaire civil est effectivement l’énergie la moins chère et la plus propre que nous connaissons et que nous maitrisons aujourd’hui en 2012 et qui soit capable de produire suffisamment pour répondre aux besoins toujours plus importants de notre économie et de notre mode de vie tout simplement. L’idée qu’un tremblement de terre important vienne secouer une de nos centrales est hautement improbable, tout comme l’idée qu’un tsunami avec une vague de six mètres de haut vienne aussi submerger une de nos centrales est tout aussi improbable. Les critiques sur cette énergie sont donc totalement excessives et certainement pas en rapport avec le fait que cette énergie est la moins chère parmi toutes celles que nous connaissons aujourd’hui et qu’elle est relativement peu utilisée dans notre mix énergétique, moins de 30% de notre production nationale. Il n’y a donc pas lieu d’en faire une polémique aussi scabreuse que chez nos amis français chez qui le nucléaire civil représente près de 75% du mix énergétique. Les enjeux ne sont pas les mêmes et je trouve inopportun de transférer les problèmes des français ici en Frôce alors que la situation est radicalement différente.
Pensez-vous qu'il est opportun de dépénaliser ou légaliser la consommation de cannabis ?
Sur cette question, ma position et celle du Rassemblement Pour la République est très claire : nous sommes pour une régulation publique du cannabis. C'est-à-dire pour une production régulée et gérée par l’Etat et une vente ainsi qu’une consommation gérée par l’Etat dans des lieux créés spécialement pour un tel usage. Il est grand temps de sortir de l’hypocrisie qui règne en maitre sur beaucoup de places européennes quant à l’absolue nécessité de lutter contre la consommation de cannabis : une majorité des jeunes en consomment au cours de l’année et la plupart des adultes en ont déjà consommés au moins une fois. Donc une bonne fois pour toute, cessons cette hypocrisie et agissons réellement dans un impératif de santé publique. Nous en avons assez de dépenser des sommes incalculables dans la lutte contre le cannabis alors qu’aux Pays-Bas, il est légalisé et ce pays n’en souffre pas pour autant. Une telle régulation publique permettra également aux autorités sanitaires de mener réellement une campagne de prévention et de lutte car ces centres permettront de mieux cerner les consommateurs. Nous éviterons ainsi des morts dans les rues de nos grandes villes par intoxication ou overdose. L’Etat est là pour protéger ses concitoyens, en l’occurrence, je ne pense pas que l’Etat protège quoi que ce soit et qui que ce soit en permettant la consommation illégale et frauduleuse, dans des conditions d’hygiènes horribles, de cannabis. Le cannabis est une drogue douce qui peut avoir des bienfaits en médecine, il n’est pas prouvé qu’elle soit plus dangereuse qu’une drogue de synthèse, par conséquent, légalisons le cannabis et laissons à l’Etat le soin de faire entrer des sous dans les caisses car ne nous leurrons pas : le contribuable frôceux ne payera plus un seul centime pour la politique sanitaire en la matière étant donné que c’est la régulation publique via la vente et la consommation sur place qui assurera des rentrées d’argent importantes. L’argent de la drogue, y compris du cannabis ne doit pas profiter à un commerce souterrain qui ne dit pas son nom et qui envahit, chaque jour un peu plus, les endroits les plus fragiles de notre pays. Cette solution entrainera la destruction automatique de l’économie souterraine qui tourne autour de ce commerce qui est illégal, notamment via des prix plus bas que sur le marché afin de dissuader d’éventuels acheteurs d’aller encore sur le marché noir pour payer plus un produit d’une qualité égale ou médiocre par rapport aux produits que l’on trouvera dans les centres de régulation publique de cannabis.
La Frôce a connu de nombreuses variations dans son système scolaire, passant du contrôle terminal au contrôle continu puis à l'inverse, lequel de ces systèmes a votre préférence ?
Ma scolarité, je l’ai effectuée en France, donc je suis un pur produit du contrôle terminal, que ce soit au lycée avec le baccalauréat ou lors de mes études supérieures avec des examens terminaux à chaque fois, que ce soit pour mes études universitaires, pour mon diplôme d’avocat notamment. Je n’ai connu que ce mode d’évaluation, comme des millions d’élèves et je ne trouve fondamentalement rien à redire sur ce système. Il doit être question à un moment donné d’évaluer réellement les compétences d’un étudiant sur une matière donnée à un moment donné. Cela permet de constater, ou pas, ses capacités intellectuelles de compréhension et d’analyse, ce que le contrôle terminal ne permet pas puisqu’il permet à des élèves irréguliers d’obtenir des qualifications qu’ils ne méritent peut être pas, ce que le contrôle terminal permet d’éviter. Puis c’est aussi une question de culture, le contrôle terminal c’est une tradition de l’école de la République, c’est un mythe, une légende qui se transmet de père en fils depuis des générations, c’est souvent le signe d’une réussite sociale et scolaire avant tout, c’est un signe de fierté pour le père qui voit son enfant obtenir ce que lui n’a pas pu obtenir. C’est un sésame pour la réussite qui consacre l’égalité de tous devant l’éducation. Je suis donc résolument favorable à l’instauration durable du contrôle terminal avec une dose de contrôle continu pour certaines matières, comme le sport ou des options artistiques par exemple. Mais les matières du tronc commun ou fondamentales, doivent faire l’objet d’un contrôle terminal, comme le français, les mathématiques, la biologie, l’histoire etc. Il est bon, pour maintenir la cohésion des individus et les liens entre les générations de ne pas chambouler toute une institution comme l’école à chaque changement de gouvernement, je souhaite donc inscrire la pratique du contrôle terminal dans la durée.