[Débat] Quotas dans l'enseignement supérieur

[Jack Kusher]

Vous caricaturez. Il ne s'agit pas d'obliger chaque étudiant à choisir quelque voie que ce soit, mais d'empêcher que trop de monde choisissent la même voie avec peu de débouchées. Il ne s'agit pas de faire des quotas correspondant, à la personne près, aux exigences du marché, mais de permettre de garder le tout dans des proportions réalistes. Beaucoup de secteurs de l'enseignement supérieur fonctionnent comme ceci (le numérus clausus en médecine, par exemple, mais aussi toutes les écoles qui recrutent sur concours ou sur dossier) et ça ne pose pas de problème majeur. Quant à vos idéalistes, les peintres, les ébénistes, quelles études font-ils ? Les peintres entrent aux beaux-arts, je suppose, vous croyez qu'il n'y a pas de sélection à l'entrée ? Que tout le monde est accepté ? Quant aux ébénistes, c'est déjà un secteur très peu demandé, donc un idéaliste qui rêve de devenir ébéniste n'aura pas de mal, en se donnant un peu de mal, à trouver une place. Mais peut-être que c'est ça qui vous dérange, que les idéalistes doivent se donner un peu de mal pour atteindre leur rêve ?

[Matiou Callet]

Il n'empêche que, statistiquement, plus les études sont longues moins le spectre du chômage existe. Donc vos quotas n'ont pas d'intérêt dans le supérieur. D'ailleurs, le numerus clausus aboutit à des aberrations qui font que certains pays l'appliquant sont contraints chaque année de refuser à des jeunes nationaux de devenir médecins tout en étant contraints d'aller chercher en Europe de l'Est des médecins moins qualifiés. Mais si c'est cela votre ambition, pourquoi pas.

[Jack Kusher]

Bon, j'ai divisé le sujet, c'est plus à propos ici.

[Yevgueni Makhno]

Vous caricaturez. Il ne s'agit pas d'obliger chaque étudiant à choisir quelque voie que ce soit, mais d'empêcher que trop de monde choisissent la même voie avec peu de débouchées. Il ne s'agit pas de faire des quotas correspondant, à la personne près, aux exigences du marché, mais de permettre de garder le tout dans des proportions réalistes. Beaucoup de secteurs de l'enseignement supérieur fonctionnent comme ceci (le numérus clausus en médecine, par exemple, mais aussi toutes les écoles qui recrutent sur concours ou sur dossier) et ça ne pose pas de problème majeur. Quant à vos idéalistes, les peintres, les ébénistes, quelles études font-ils ? Les peintres entrent aux beaux-arts, je suppose, vous croyez qu'il n'y a pas de sélection à l'entrée ? Que tout le monde est accepté ? Quant aux ébénistes, c'est déjà un secteur très peu demandé, donc un idéaliste qui rêve de devenir ébéniste n'aura pas de mal, en se donnant un peu de mal, à trouver une place. Mais peut-être que c'est ça qui vous dérange, que les idéalistes doivent se donner un peu de mal pour atteindre leur rêve ?

Comme tu le précises, il s'agit de concours ou de sélections sur dossier. C'est bien une des seules choses dans laquelle je suis contre le fait que l'Etat y mette son nez.

[Jack Kusher]

Ben oui, mais il s'agit bien de quotas, puisqu'il y a un concours.

[Yevgueni Makhno]

C'est une présélection établie sur d'autres critères que le nombre de places en fonction du marché.

[Jack Kusher]

Il y a un nombre de places prédéfini, et on prend les meilleurs candidats pour atteindre ce nombre de places. C'est un quota. Après, sur quoi est établi ce quota, ça regarde les écoles, mais pour votre ami l'idéaliste, le résultat est le même.

[Yevgueni Makhno]

Qu'en est-il de l'enseignement supérieur via l'université ?

[Jack Kusher]

L'Université devient dans ce cas une voie de garage pour ceux qui n'ont pas pu obtenir l'orientation qu'ils voulaient...

[Yevgueni Makhno]

L'Université devient dans ce cas une voie de garage pour ceux qui n'ont pas pu obtenir l'orientation qu'ils voulaient...

Et on ose me dire que j'ai du mépris.