Le RSE s'égare t-il ?

[Xavier Krypzt-Herblain]

Par Yvan Vincent, professeur à l'université d'Aspen.

Un seul meeting, entièrement tourné vers la sécurité si ce n'est un court instant vers la politique internationale. Seulement deux affiches, dont une tournée vers l'aspect sécurité avec un slogan choc que l'on aurait d'avantage vu cher le RPR que chez le RSE : "La fermeté et la sécurité pour tous!"

Le RSE a été pris en tenaille pendant la dernière campagne. Le PSD a aligné un important programme tourné vers l'écologie, bien plus important que celui du parti "écologique". On ne peut parlé de "virage à droite", car les mesures sociales sont toujours là; plutôt d'un virage dans l'incohérence. Le "Temps" a donné environ 15% d'intentions de vote au RSE, contre 22% pour l'INFSES. Le PSD, seul autre parti de gauche, était crédité lui de plus de 30% par l'INFSES, 40% par "Le Temps".
De plus, l'aspect "très à gauche" du RSE se fait de moins en moins ressentir; certains membres éminents du RSE comme Mr Salinovitch auraient ainsi exprimé leur envie de rejoindre le tout nouveau parti Communiste.

Face par exemple à l'ADL ou au PSD, "l'effort de guerre" est également moins évident; un seul meeting, seulement deux éléments de communication, une présence aux débats aléatoires. Le diagnostic est simple : le RSE a besoin d'un nouveau souffle, se restructurer, se mettre au clair. Le RSE a commis une grave erreur en abandonnant quelque peu l'aspect "écologique". Le moment est crucial : d'après les derniers prognostics, le RSE devrait faire un score nettement moins bon qu'aux dernières élections.

Cependant, il n'y a pas nécessairement lieu de s'inquiéter; les dernières élections n'étaient pas les plus importantes, comme en témoigne le nombre de partis absents (PPL, RPR, PDF). Le Rassemblement doit néanmoins se remettre en question.