I - 2 : Modification du Code Civil concernant les modalités

[Gavroche Finacci]

Monsieur le député Carapin,

Vous savez bien que la loi permet d'annuler la naturalisation en cas de fraude au mariage et que les volontaires pour vivre deux années - et même plus le temps des formalités administratives - ininterrompues avec une personne issue d'un pays du tiers monde qu'ils ne connaissent pas au risque de subir de lourdes poursuites pénales dans le cas plus que probable où l'arnaque serait découverte sont fort peu nombreux. Être plus ouvert à la volonté des migrants légaux de partager notre destin n'est pas synonyme d'être naïf.

Pourquoi les personnes qui auraient un parent de nationalité étrangère auraient elles des raisons supplémentaires de soutenir cette loi ? Ce texte retire le droit à la double nationalité aux personnes qui se retrouveront dans la même situation qu'eux il y a plusieurs années alors que l'ancien leur donnait déjà le droit à la nationalité frôceuse. Au contraire cette loi les aurait plus handicapés qu'autre chose, ce n'est pas l'affection qui joue mais un souci d'adaptation au monde moderne et aux enjeux de l'intégration par l'assimilation. Du reste, que signifie pour vous le "label" 100 % frôceux ? Sur combien de générations le déterminer ? Comment considérer l'intégration de Cofonoria au XVIIIe siècle ? Il n'existe qu'une seule catégorie de frôceux à la fois dans la loi et dans le cœur.

Et rien n'est tout bon ou tout mauvais dans un pays, oui je critique les Etats Unis pour leur rapport à la peine de mort et à la détention des armes à feu, mais il y a des tas de choses que j'aime dans ce pays. Si vous tenez tant à nous comparer uniquement à nos voisins, regardez l'Espagne où plusieurs langues sont officielles et où les indépendantistes n'ont jamais réussi à avoir le dessus sur les défenseurs de l'unité nationale nulle part alors que le "terreau" est plus que fertile avec une contestation historique, parfois légitimée par la lutte contre Franco et des partis indépendantistes solidement implantés. Je suis sûr que vous auriez préféré que je tisse une comparaison avec la Belgique, qui n'est d'ailleurs par un voisin direct, mais ce pays est séparé en trois communautés où la langue principale diffère alors qu'en Frôce ce rapport n'existe pas et une seule langue a le statut de langue obligatoire à l'école et de langue du droit.

[Arthur Carapin]

Suite à la pose nocturne, Arthur Carapin reprit la parole dès la réouverture du débat:

Monsieur le Premier Ministre, chargé de l'Intérieur,

Pour la naturalisation par mariage, je vous contredis. Nous n'avons pas les moyens de contrôler au quotidien si ces couples vivent ensemble et ont une vie de couple. Vos souhaits ne sont encore une fois que des cas d'école. Malheureusement, le délai extrêmement court que vous voulez nous imposer fera exploser le nombre de mariages dits blancs.

Vous savez concernant les lois sur la nationalité, je confirme seuls les Frôceux devraient en proposer, enfin ceux dont les parents et grands-parents étaient Frôceux. Le cas de Cofonoria me fait sourire. Vous ne cessez de nous le citer, alors soit-dit en passant, que votre gouvernement n'a rien fait pour y régler les problèmes. Les Cofonoriens sont Frôceux, 100% Frôceux. Et leur entrée tardive dans notre communauté nationale n'en fait pas des étrangers, contrairement aux personnes issues de couples mixtes, pour ne citer qu'elles.

Enfin pour l'unité nationale. Je persiste et je signe: lorsqu'un nouveau Frôceux, cru Finachi, ne parlera que l'italien, il ne pourra se comprendre avec ces concitoyens.

[Gavroche Finacci]

Monsieur le député Carapin,

Je persiste à penser que si une personne divorce le lendemain de l'adoption de sa nationalité, la justice verra un très bon motif d'enquête, ne croyez pas que nos juges sont naïfs. Par ailleurs, le but premier d'un mariage blanc est surtout d'obtenir le droit de résider et de travailler dans un pays où la vie est plus douce à mener et ce droit existe dès le premier jour du mariage. Sachant qu'il est quasi impossible d'expulser un étranger qui travaille et qui est entré de façon légale sur le territoire, je pense que vous dramatisez largement les conséquences de potentiels abus de ce texte.

Vous souhaitez réserver les discussions autour de la nationalité aux personnes ayant quatre grands-parents frôceux, que souhaitez vous leur réserver d'autre ? Certaines professions ? Le droit de vote ? Vous qualifiez d'étrangers les enfants issus de couples mixtes, quand bien même ils n'auraient aucune autre nationalité en vertu des règles en vigueur dans certains pays. Vous cherchez à diviser le peuple frôceux, mais vous n'y arriverez pas.

Concernant l'Archipel Cofonoria, je pense que ses habitants vous seront gré de bien vouloir les appeler par leur vrai nom "cofonorians" et non "cofonoriens". Donner de grandes leçons sur la nation alors qu'on ne connait même pas les gentilés ou des pans de l'Histoire de ce pays, ce n'est pas une nouveauté, ça arrivait déjà fin 2010. A l'époque, Marie Cossac soutenait que la chrétienté était source de tout en Frôce, oubliant notre importante communauté juive, présente depuis plusieurs siècles, parfaitement symbolisée par le roi Richard de Frôce, initiateur de la laïcité, et sombrement symbolisée par son idole, papy Lacroix. La personne qui s'est permis de lui faire constater l'étendue de son inculture est une personne qui a obtenu sa nationalité par le mariage, le tout dans un délai par ailleurs très court à l'époque de l'agitation révolutionnaire, aimer la Frôce, c'est avant tout la connaître. La Frôce c'est une histoire et une culture et pas simplement un concours d'héritages.

Et je pense que la personne qui ne maitrise que l'italien prendra des cours de français pour mieux communiquer dans les localités où l'italien est peu usité, si nécessaire, je demanderai au ministre de l'éducation de faire en sorte que ces cours soient gratuits.

[Arthur Carapin]

Arthur se leva:

Monsieur Finachi,

Vous vous trompez encore une fois, mais nous en sommes habitués. Les mariages blancs permettent aussi, et surtout à obtenir la nationalité Frôceuse. Mais vous méprisez cette nationalité, ceci s'explique par....Enfin, nous nous comprenons. Sur l''expulsion d'un étranger, vous pointez là justement un vrai problème pour la Frôce. Nous sommes aujourd'hui désarmés, face à l'immigration. Si nous devions expulser des étrangers car notre pays connaîtrait une grave crise économique, comme ceci s'est fait dans l'histoire de nombreuses démocraties, nous ne pourrions pas. Mais en plus, avec votre loi et le super cadeau bonus de la nationalité frôceuse, là nous serons totalement désarmés.

Pour les Frôceux, je vous remercie de m'offrir cette tribune. Oui, il faut réserver certains emplois aux vrais Frôceux. Oui ils doivent être prioritaires dans leur pays. Oui ils doivent ne pas connaître le chômage, monsieur Finachi. Alors pour vous, ceci est sûrement un scandale. Mais moi, je pense avant tout aux miens. Je suis élu pour cela.

Concernant Cofonoria, je continuerai appeler ses habitants cofonoriens, car je suis frôceux, de langue française. Et sur les bancs de l'école, on m'a appris ainsi. Je ne peux que vous inviter à garder votre leçon d'histoire pathétique, qui n'est que du vent. Tout d'abord, je connais parfaitement l'histoire de mon pays, celui de mon père et de ma mère. Mais ensuite, votre comparaison avec madame Cossac me fait rire. Elle me fait rire car elle entend répondre à mon interpellation sur votre inaction en Cofonoria. Alors vous avez raison, noyez le poisson, mais vous ne m'empêcherez pas penser au Frôceux de Cofonoria abandonnés par vous et votre prédécesseur.

Enfin, pour votre conclusion, comme je vous l'ai dit, si vous n'obligez pas la connaissance et l'apprentissage du français, il n'aura jamais lieu. Et j'apprends maintenant, enfin nous apprenons que l’apprentissage du français pour nos nouveaux Frôceux se fera gratuitement. La gratuité n'existe pas. Encore un coup de massue sur les contribuables que vous étranglez déjà.

Pour conclure, monsieur le Premier Ministre. Nous sommes en profond désaccord. Nous ne voterons donc pas ce texte. Néanmoins, je tiens à le dire ici. Malgré nos grands désaccords, je vous remercie d'être venu débattre avec les représentants de la Nation. Vous respectez la démocratie. En tant que représentant parlementaire, au nom des députés UPF, je vous remercie.

Appaludissements debout sur les bancs UPF.

[Gavroche Finacci]

Monsieur le député Carapin,

De quelle crise économique parlez-vous ? L'inflation se dégonfle et retombera à un niveau tolérable dans très peu de temps, la croissance a redémarré grâce aux politiques économiques favorables aux classes moyennes et aux plus démunis, la situation s'améliore sur le marché de l'emploi grâce à une croissance largement supérieure à celle de nos voisins. Ça pourrait aller mieux, ça peut du reste toujours aller mieux ou moins bien, mais au vu du contexte global, l'économie frôceuse est résolument à placer du côté des bons élèves.

La politique d'immigration en Frôce est plutôt restrictive, en dehors des motifs familiaux et éducatifs comme c'est le cas dans nombre de pays occidentaux seuls des motifs professionnels exceptionnels exigeant que l'emploi ne soit pas créé au détriment des travailleurs déjà établis en Frôce l'autorisent, et loin d'être laxiste, l'INSEEF fait état de plus de 2 300 reconduites à la frontière par an, ce qui est un chiffre haut pour un pays de notre taille, parler d'une nation désarmée est totalement faux, les autorités frôceuses veillent depuis plusieurs années à ce que chaque entrée corresponde à un besoin réel et s'il n'y a pas de fraude avérée, il est du devoir du pays d'assumer ce choix jusqu'au bout, les immigrés sont des êtres humains et non des mouchoirs, monsieur Carapin.

Vous parlez de cohésion nationale puis vous parlez de réserver certains emplois aux "vrais frôceux" au détriment des autres frôceux qui ont obtenu leur nationalité de manière régulière, parmi lesquels figurent des personnes frôceuses de naissance et ayant trois grands-parents frôceux sur quatre. Écarter un quart de la population sur un critère plus que douteux, voilà un bel exemple de cohésion nationale.

Concernant l'Archipel Cofonoria, cofonorian est la seule forme officielle en langue française, si vous en doutez vous pouvez le demander à la Bibliothèque Nationale, toutefois si vous tenez à tout modifier pour que ça ailler dans votre sens, rebaptisez l'Archipel Cofonoria en Archipel Cofonorie, Casrastra en Casarastre, Izirgua en Izirgue, Etchegorda en Etchegorde, Salusa en Saluse et écrivez votre propre dictionnaire "Apprenez à parler comme un vrai frôceux labellisé par l'UPF".

Il n'y a pas eu d'inaction de ma part concernant l'Archipel Cofonoria, nous avons parfaitement géré la crise de la pseudo proclamation d'indépendance. Maintenant que l'intervention est dans le passé, je peux vous dire que l'attente entre le début de l'occupation et l'assaut était intentionnelle et provenait d'une décision du Gouvernement. Nous avons jugé qu'il était moins risqué pour nos policiers d'affronter des militants épuisés après une longue préparation que de foncer dans le tas comme vous les proposiez. En agissant ainsi, j'ai pensé aux familles de nos policiers là où vous ne pensiez qu'au coup médiatique. En ce qui concerne les manifestations pacifiques du mercredi, le Gouvernement d'un pays démocratique n'a pas à répondre par la violence, le droit de manifester existe et c'est une chance, mais je comprends que vous ne vous y soyez pas adapté en bon admirateur des méthodes de papy Lacroix.

En vous comparant à Marie Cossac, je ne cherchais pas à masquer quoi que ce soit sur l'Archipel Cofonoria mais bien à mettre en avant le manque de connaissance de la culture d'un bon nombre des nationalistes donneurs de leçons. En prétendant détenir la seule vérité en établissant une caste de "vrais frôceux" et en décrétant qu'une par de la culture frôceuse est supérieure à une autre, vous vous devez d'avoir une compétence irréprochable en tant que détenteur proclamé de la vérité et ce n'est manifestement pas le cas.

Concernant l'apprentissage du français, il est obligatoire pour tous les enfants vivant en Frôce et plus que recommandé pour les adultes qui ne le maitriseraient pas encore pour des raisons pratiques et professionnelles, la pression sociale joue un rôle beaucoup plus important sur les comportements individuels que vous ne semblez l'admettre. Et concernant le coup de matraque sur le contribuable, je ne peux que vous appeler au sens des proportions, peu de frôceux ne maitrisent pas le français et peu de nouveaux accédants ne feront pas l'effort de le maitriser pour des motifs professionnels, les coûts seront plus que réduits.

Je note bien que la démocratie implique des points de désaccord, parfois insolubles, et c'est pourquoi nous tenons des élections et c'est ce à quoi nous devons l'existence des partis politiques. Le débat est l'essence même de la démocratie.

[Jean-Baptiste Marshall]

Fin du débat.