J'ai pas pour habitude d'être d'accord avec les articles écrits par le Figaro.Pénalisé par le chômage, le président sillonne le pays pour vanter ses réformes.
Malgré ses succès législatifs - la réforme financière s'ajoutant au plan de relance de l'économie et à la réforme de l'assurance-maladie -, le courant ne passe plus entre Barack Obama et les Américains. Depuis la mi-juin, le président a entamé une tournée dans l'Amérique profonde pour «rétablir le contact» avec l'électorat, à trois mois et demi des élections de mi-mandat.
Dans le climat de morosité économique actuel, la réalisation de ses promesses de campagne reste sans effet sur les électeurs, comme en témoignent les dernières enquêtes d'opinion. Près de 60% des Américains affirment avoir peu ou pas confiance dans le président pour gérer les affaires du pays, selon un sondage ABC News/Washington Post publié mardi.
Au moins une fois par semaine, Barack Obama est donc sur les routes pour «vendre» l'idée selon laquelle le plan de soutien de 862 milliards de dollars, le plus cher de l'histoire du pays, crée bien des emplois. Avant-hier, il s'est rendu à Holland, une petite ville du Michigan, pour parler batteries automobiles. Si tout va bien, les 2,4 milliards de dollars investis dans la technologie grâce au plan de relance produiront 300 emplois permanents à Holland. Le problème est que le Michigan, berceau de l'industrie automobile, est l'un des États les plus durement touchés par la crise. Le taux de chômage y a grimpé de 7% en janvier 2008 à 13,2% aujourd'hui. Pas facile de convaincre dans ces conditions.
«Le gros lot, c'est 2012»
Globalement, le «professeur» Obama a un problème de communication avec les Américains. Sur l'économie, la Maison-Blanche ne cesse de répéter que sa recette marche, affirmant encore mercredi qu'entre «2,5 et 3,6 millions d'emplois avaient déjà été créés ou sauvegardés». Barack Obama a fait valoir dans le Michigan que le pays «perdait 750 000 emplois par mois» lorsqu'il a été investi en janvier 2009, alors que l'Amérique «crée des emplois dans le privé sans interruption depuis six mois». Mais le président parle d'une réalité intangible. Que signifient des emplois «sauvegardés» aux yeux des Américains lorsque près de trois millions de chômeurs s'apprêtent à perdre leurs allocations et que le nombre de demandeurs d'emploi atteint huit millions de personnes (9,5%) ? Obama avait promis, au début de son mandat, que le taux de chômage ne dépasserait pas 8%.
C'est sur ce dossier, placé en tête de leurs préoccupations, que les Américains sont le plus critiques à l'égard du président. 40% seulement approuvent son action économique, alors que 52% estiment qu'il n'a pas passé assez de temps sur le dossier, se focalisant trop sur la réforme de la santé. Celle-ci, responsable de l'aggravation du déficit budgétaire, est de plus en plus impopulaire. Selon un sondage Bloomberg publié cette semaine, six Américains sur 10 estiment aussi que la guerre en Afghanistan, trop chère, est une cause perdue. Faisant la moyenne de cinq sondages récents, le site RealClearPolitics place Barack Obama à 46,7% d'opinions favorables. Le président a fait appel à son prédécesseur le plus populaire, Bill Clinton, pour venir à la rescousse du Parti démocrate avant les élections de mi-mandat. Mais il risque de se retrouver dans la même situation que lui, lorsque Clinton avait perdu la majorité à la Chambre des représentants en 1994. Toutefois, souligne l'éditorialiste conservateur du Washington Post Charles Krauthammer, «pour Obama, 2010 compte peu. Le gros lot, ce sera 2012 (la présidentielle). Obama voit beaucoup plus loin que ses propres partisans. Les républicains le sous-estiment, à leur propre péril.»
Le chef de la Maison-Blanche reconnaît que les élections de mi-mandat auront valeur de référendum sur son action à la tête du pays. «Personne à la Maison-Blanche n'est satisfait» du taux de chômage, a-t-il déclaré hier sur la chaîne NBC. Mais le scrutin de novembre offrira «un choix entre la politique qui nous a mis dans ce pétrin et ma politique, qui nous a sortis de ce pétrin».
Néanmoins, en regardant de plus près la situation aux US, on s'aperçoit quand même que le boulot fait par Obama est plutôt bon, sauf sur l'emploi et la baisse du chômage.
Et il faut dire qu'entre la réforme de la santé, la crise de BP, la guerre, sa marge de manoeuvre me semble sacrément réduite. On est à 3 mois et quelques des élections législatives, et je pense qu'il va perdre la majorité. Ce qui serait un désastre pour la fin de son mandat.
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