XXX/6 - Loi sur l’immigration

[Stefano Peruzzi]

Monsieur Carapin,

Si pour vous refuser d'entendre parler de compromis surtout lorsque celui ci serait bénéfique à l'efficacité des services assurés par l'Etat frôceux est un manque de valeurs, je pense que nous n'avons pas la même conception des valeurs.

Je ne dis pas qu'adopter un compromis est la règle, dans certains cas il est impossible à atteindre, mais il me parait dommageable de l'exclure si rapidement sans vraie discussion étant donné que monsieur le ministre est fort peu présent à ces débats et qu'il n'a semblé écouter sérieusement aucun opposant lors des consultations au ministère.

Nous avons des valeurs, et la première de celles-ci est pour nous le respect du peuple frôceux, un respect qui nous conduit à penser que des lois d'une durée de deux ans ne sont pas le meilleur cadre pour la République.

Concernant le traité avec la France, rappelons qu'une dispense de visa n'est pas une dispense de contrôle mais une formalité en moins, la plus forte présence de touristes français sera compensée par la simplification des démarches pour les douaniers, la vérification du visa étant une procédure particulièrement chronophage.

Votre projet c'est l'appauvrissement de la Frôce, une culture monolingue, qui ne sort pas du territoire, une image de nation renfermée et procédurière à l'extrême.

Notre projet c'est l'épanouissement de la Frôce, avec une culture riche qui éblouira le monde entier, une image de haut lieu du tourisme que tous nous envieront, une image d'ouverture qui fera notre gloire dans le monde et un respect clair de nos valeurs qui aura valeur de modèle pour tous les amis de la liberté, de la justice et de la démocratie.

Quel inconvénient à ce qu'un riche étranger vienne étudier en Frôce ? Il finance de manière indirecte l'université et augmente sa qualité pour tous, frôceux comme étrangers. Il est même tout à fait probable qu'un enfant d'ouvrier d'Orgues les Bains que vous aimez tant citer en profite pleinement.

Concernant les soins, je ne caricature pas votre propos, je prends un exemple de cas extrême si le pays d'origine ne veut pas payer et si le médecin ne veut pas travailler sans salaire. Mais si l'application suppose une expulsion en cas de non-paiement des soins a posteriori, je dirais qu'en pratique votre amendement ne change rien comme un immigré en situation illégale a vocation à être expulsé sauf en cas de procédure de régularisation et que donc son pays n'acceptera jamais de payer et qu'il n'est qu'un élément de langage populiste.

Je schématise votre solution, si elle est appliquée de la façon dont vous le souhaitez :

En premier lieu, un immigré allemand en situation illégale contracte une maladie contagieuse en Frôce
En deuxième lieu, il est soigné
En troisième lieu, la sécurité sociale envoie la facture à madame Merkel
En quatrième lieu, madame Merkel indique aux autorités frôceuses d'aller se faire voir
En cinquième lieu, l'immigré allemand en situation illégale est expulsé

Je schématise la solution prévue par le texte actuel :

En premier lieu, un immigré allemand en situation illégale contracte une maladie contagieuse en Frôce
En deuxième lieu, il est soigné
En troisième lieu, il est expulsé si rien ne permet sa régularisation

Vous ne faites rien économiser à l'ouvrier d'Orgues les Bains, vous allez ajouter plus de paperasse à la paperasse et en plus vous allez dégrader nos relations avec tous les pays auxquels vous allez envoyer des factures.

Vous n'aimez pas la Frôce, vous donnez l'illusion de l'aimer à des fins électoralistes. La seule chose qui semble sincère chez vous, c'est la haine de l'étranger.

[Arthur Carapin]

Sous l'insistance de son groupe, Arthur reprit la parole alors qu'il avait ri durant toute l'intervention de Stefano:

Monsieur Peruzzi, mon cher collègue,

ca sera ma dernière réponse espérant celle de monsieur le ministre. Vous nous dîtes que vous respectez le peuple Frôceux, et bien appliquez vos propres paroles en laissant la droite appliquer des lois de droite, que je renforce avec mes amendements, car le peuple de Frôce a voulu les solutions que propose le gouvernement.

Pour le Traité avec la France, une dispense de visa conduira à une ouverture des frontières terrestres envers les ressortissants français, car excepté pour quelques personnes, sinon les douaniers ne pourront étudier les dossiers comme cela est fait pour des demandes de vises. Ceci vous le savez bien, mais votre internationalisme vous aveugle. Nous aurions pu maintenir la procédure des visas en la simplifiant tout simplement, mais je le répète, ceci n'est pas le sujet du jour.

Vous parlez de mon projet, et de votre projet, mais ceci n'est que du blablatage, gardez le pour la prochaine campagne, prenez un peu de hauteur, nous sommes les représentants de la Nation. Concernant l'étudiant étranger, vous ne répondez toujours pas à ma question: qui paiera? Hé bien, l'ouvrier que vous feignez d'aimer pour avoir sa voix, mais que vous détestez car vous le faîtes payer pour la scolarité du riche étranger.

Concernant votre illustration de ma proposition, écoutez-moi, je vous en prie, nous gagnerons du temps. Je vais prendre votre exemple, particulièrement surprenant, car et vous le savez, nous n'aurons pas d'immigrés clandestins allemands. Le politiquement correct vous étouffe. Mais je vais reprendre votre illustration:

En premier lieu, un immigré allemand en situation illégale contracte une maladie contagieuse en Frôce.
En deuxième lieu, notre sécurité sociale envoie le devis à madame Merkel comme vous dîtes.
En troisième lieu, madame Merkel indique aux autorités frôceuses d'aller se faire voir.
En quatrième lieu, l'immigré allemand en situation illégale et malade est expulsé en Allemagne sans soins, ou si l'Allemagne ne le reconnait pas comme son citoyen, en France, ou Espagne ou en Italie par où il est passé. Et vous savez qu'on le sait, car nos policiers arrivent toujours à le savoir après une courte enquête. Point!

Donc, si, je fais tout économiser à l'ouvrier d'Orgues les Bains. Je me fiche de dégrader nos relations avec les pays du Tiers-Monde, car se sont d'eux qu'il s'agit. Nous travailleurs, nos concitoyens n'ont pas vocation à offrir des soins aux leurs, alors que les Frôceus les payent eux leurs soins!! Un clandestin malade a donc pour vous plus de droit qu'un Frôceux malade!!

Vous voyez, vous êtes un bon avocat: celui des étrangers, contre les Frôceux, celui du plus de droit pour les clandestins, que pour les Frôceux.

Merci.

[Stefano Peruzzi]

Monsieur Carapin

Je ne suis pas là pour empêcher la droite d'appliquer une politique d'extrême droite, même si je le voulais je ne le pourrais pas.

Je suis là en tant que responsable politique en appelant au sens du devoir d'autres responsables politiques, certaines réformes portent une symbolique forte, et celle ci est du rang des réformes à forte symbolique. Il vous reste à voir quelle symbolique et quel avenir vous souhaitez donner à cette réforme :

- Le ministre peut suivre son chemin, en faire une loi extrême qui sera par essence à court terme étant donné que dès que la droite sous sa forme actuelle perdra le pouvoir, l'éliminer sera une priorité.
- Le ministre peut prendre le temps d'écouter l'opposition et de rechercher un compromis raisonnable, dans ce cas il y a de fortes chances qu'une future majorité de gauche ou centriste ne l'inscrive pas au rang de ses priorités, et le Gouvernement a ainsi l'occasion de marquer l'Histoire et par la même occasion de ne pas porter parjure aux promesses de campagne de l'ADL. Le compromis est un acte noble au service du peuple, la prostitution idéologique est un acte lâche motivé par le seul appât du pouvoir.

Concernant le traité avec la France, certes il y aura plus d'ouverture, mais pensez-vous sérieusement que les citoyens français soient devenus pauvres au point de se planquer en Frôce ? Soyons raisonnables, le plus fort nombre sera là pour tourisme ou pour affaires. Ce traité est favorable à notre industrie touristique et par conséquent à l'emploi frôceux, c'est un acte de patriotisme économique que de l'accepter.

Concernant l'étudiant étranger, rien ne prévoyant que l’État finance sa scolarité, il paiera ou son pays lui donnera une bourse dans le cadre d'un programme favorisant les études à l'étranger, rien qui ne sorte de la poche de l'ouvrier d'Orgues les Bains. Vous détournez la question du droit des étrangers à suivre des études en Frôce pour accentuer notre rayonnement culturel en question économique qui n'a pas lieu d'être comme aucune aide n'existe et ni le projet de monsieur Pastor ni les amendements déposés par le RSE ne prévoient de dispositif à cet effet.

Donc vous revenez à la version d'absence de soins, si une maladie contagieuse n'est pas traitée ou pas isolée, ce qui a également un coût pour la sécurité sociale, nous allons au devant de la contamination de frôceux, chose qui coûtera beaucoup à la sécurité sociale à laquelle contribue l'ouvrier d'Orgues les Bains dont vous parlez. Encourager le désagrément de ses propres compatriotes au nom de principes d'un autre siècle, ce n'est pas du patriotisme.

Vous souhaitez dégrader volontairement nos relations avec d'autres pays, sachez qu'un jour ou l'autre on a toujours besoin d'alliés dans une zone et que s'aliéner un autre Gouvernement sans raisons sérieuses est toujours une erreur. Les pays du tiers monde sont parfois le vivier du terrorisme, il serait fâcheux que leurs autorités ne coopèrent plus à cause de votre stratégie de pourrissement, faisant courir de graves dangers à la Frôce tout comme il serait fâcheux que leurs autorités oublient délibérément un grand nombre de droits fondamentaux à chaque fois qu'un frôceux en voyage dans la région se voie reprocher quoi que ce soit, parfois à injuste titre.

Vous êtes l'avocat de la haine entre la Frôce et l'étranger, je suis l'avocat de la coopération entre la Frôce et l'étranger car je sais que la Frôce a le potentiel pour devenir une grande puissance. Je préfère rendre mes neveux fiers de leur pays que de m'acharner sur quelques étudiants coréens qui auraient envie d'apprendre le français en découvrant notre si beau pays.

[Priam Pastor]

Je soutiens totalement les amendements proposés par M. Carapin.

Messieurs Peruzzi et Rolland vous faites preuve d'un angélisme affligeant.

[Stefano Peruzzi]

Si nous étions "angélistes", nous ne serions pas membre d'un parti ayant mis en place un code pénal parmi les plus sévères d'Europe, code que certains de vos partenaires de coalition ne connaissent pas très bien étant donné qu'ils prônent la création d'une peine qui existe déjà. Nous sommes réalistes, et nous pensons que l'équilibre sera rompu par votre texte, s'il n'est pas considérablement modifié.

[Marie Delaunay]

Fin du débat.