Invitée : Madame Catherine de Cassagne, ministre de l'Economie, des Finances et de l'Industrie
Après une journée de forte mobilisation à travers le pays, l'invité du 20 heures de la rédaction de Canal 4 n'est autre que la ministre de l'Economie, des Finances et du Travail, Catherine de Cassagne. Merci d'avoir acceptée notre invitation.
Je vous remercie pour votre invitation.
Madame le ministre, entre 295 et 850 000 personnes sont descendues dans la rue aujourd’hui dans tout le pays pour s’opposer fermement au projet de révision générale des politiques publiques que votre Gouvernement défend. Quelle est votre réponse ?
Comme l’ensemble du Gouvernement, je reconnais le droit à l’opposition de manifester dans les rues du pays s’ils le souhaitent. En situation de crise économique, je regrette que les travailleurs de la fonction publique, qui disposent déjà d’une situation plus que privilégiée puissent se permettre d’handicaper le bon fonctionnement des services publics. C’est peut être un signe positif qui est lancé à notre Gouvernement dans son objectif de réforme et de décloisonnement du service public frôceux. Le Gouvernement, je le dis et je le redis ne cèdera jamais aux pressions de la rue parce que nous tenons notre mandat du peuple de Frôce et uniquement de lui. Nous rendrons des comptes au peuple de Frôce et non à l’opposition.
Justement, l’opposition parle de pratiquer l’encombrement législatif au Parlement, votre réponse ?
Ma réponse sera très claire : si l’opposition veut déposer 120 000 amendements, qu’elle le fasse. Nous sommes dans une démocratie parlementaire, par conséquent, je n’ai rien contre le travail du Parlement. Les frôceux se rendront compte eux-mêmes de l’attitude non constructive et puérile de cette opposition. On propose un amendement pour améliorer un texte, pas pour empêcher le gouvernement de faire son travail, c’est-à-dire d’appliquer le programme qui est le sien. Mais si l’encombrement venait à être trop important, alors je pense que mon collègue des Institutions devrait proposer un texte permettant un passage en force du gouvernement si l’opposition venait à bloquer le bon fonctionnement et le sérieux du Parlement.
Un compromis est-il possible sur votre projet de révision générale des politiques publiques ?
Madame Savary, je veux bien être une femme de raison et d’écoute mais il ne faut pas non plus trop en rajouter. Je n’ai eu de cesse d’appeler au débat et à la discussion. Le seul argument de l’opposition consiste à dire que nous détruisons la fonction publique. C’est faux. Il n’y a aucune destruction. Nous opérons une restructuration de la fonction publique et je peux tout à fait comprendre que cela dérange les syndicats bien installés de la fonction publique. Le gouvernement s’inscrit dans un projet d’ensemble avec une véritable cohérence. La révision générale des politiques publiques s’accompagne de réformes emblématiques dans d’autres domaines comme l’hôpital public avec ma collègue Abigail Tomas ou encore dans l’autonomie des universités avec mon collègue François Bertrand. Il n’y a aucune volonté de qui que ce soit de rompre le contrat social qui existe entre l’Etat et les Frôceux. Mon parti, l’Alternative Démocrate Libertarienne ne veut pas la disparition de l’Etat, les frôceux l’ont compris et cette polémique ne concerne qu’une très faible minorité de frôceux au final : 0,98 % des frôceux étaient dans la rue aujourd’hui, je crois que le Gouvernement n’est pas encore en état de siège !
Le Gouvernement n’a donc pas l’intention de prendre en compte cette première manifestation de grande ampleur depuis de longues années ?
Le débat public est encore ouvert. Ce que je peux dire, c’est que le Gouvernement ne mettra pas en péril l’équilibre des finances publiques en revenant sur des points emblématiques de la révision générale des politiques publiques. Une marge de manœuvre existe, il est vrai, sur ce projet de loi mais elle ne sera pas mise en œuvre si le bon sens ne l’emporte pas de part et d’autre. Le paquet fiscal que j’ai présenté et que je présente encore projet après projet représente une baisse des recettes fiscales de l’Etat d’environ 17 milliards de pluzins. Le projet qui suscite la colère des fonctionnaires qui sont descendus dans la rue aujourd’hui représente une économie chiffrée entre 20 et 25 milliards de pluzins selon l’effort qui sera fourni. La marge de manœuvre du Gouvernement vis-à-vis des principales revendications des manifestants est potentiellement de 2 à 3 milliards de pluzins. Le compromis peut exister s’il repose sur des bases saines.
Merci pour vos réponses Madame le ministre.
07/02/2013 - Catherine de Cassagne
- Marie-Claire Savary
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07/02/2013 - Catherine de Cassagne
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Présentatrice de l’émission politique « Le Grand Rendez-vous »
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Re: 07/02/2013 - Catherine de Cassagne
La ministre de l'économie a montré une nouvelle fois au 20 heures de ce soir toute l'arrogance du Gouvernement et son incapacité à cerner les réalités économiques et sociales.
Non la grève n'est pas un acte de sabotage, la grève est un sacrifice personnel, que chacun se souvienne qu'un gréviste est privé d'une journée de salaire par son acte. Aujourd'hui, les enseignants, qui sont souvent bien moins bien payés qu'ils ne devraient l'être vu leur niveau d'études ont été 68,5 % à renoncer à leur salaire pour défendre un modèle de société qui leur semble juste et vu la grande volonté de transmettre le savoir qui est nécessaire pour perdurer dans ce métier, ce n'est certainement pas avec le cœur empli de joie qu'ils n'ont pas donné cours aujourd'hui.
Non, reculer ou tout du moins accepter de revoir ses prétentions à la baisse n'est pas un acte antidémocratique, les 48,5 % qui ont voté pour les partis composant cette coalition n'ont pas tous dit oui sans aucune réserve à tout le programme de Gouvernement, tout comme l'inverse est vrai. Un bon gouvernant doit être à l'écoute du peuple et prendre tous les tenants et aboutissants en compte au moment de prendre une décision, considérer si le conflit va dans le sens voulu par le peuple et si tel n'est pas le cas s'il est absolument nécessaire pour la bien de la nation. Les frôceux ont voté pour des députés capables de cerner les nécessités du moment pas pour des pantins qui recrachent bêtement un accord de gouvernement.
Non, il est impossible pour l'opposition de pratiquer l'obstruction parlementaire, en premier lieu on ne peut pas déposer 120 000 amendements. Un groupe peut déposer 14 amendements par projet au maximum, il faudrait plus de 8 500 groupes pour déposer les 120 000 amendement dont la ministre parle. De plus, quel que soit le nombre d'amendements, la durée du vote est la même, ce serait inutile et contreproductif de déposer des amendements qui n'ont pas pour but d'améliorer un projet ou de favoriser un consensus. L'hypothèse de l'obstruction parlementaire avancée dans la presse est purement farfelue.
De plus, l'opposition puérile et non constructive dénoncée par la ministre n'existe pas, jusqu'à maintenant tous les textes déposés l'ont été dans le but de rechercher un consensus, et à chaque fois le Gouvernement n'a même pas pris la peine d'expliquer pourquoi il pense que le consensus n'est pas une bonne idée sur le sujet en question. En revanche, l'opposition de la précédente mandature a souvent déclaré s'opposer à un point précis d'une réforme sans jamais tenter d'amender, l'opposition non constructive qui est décrite, c'est le fantôme du passé la majorité actuelle.
Le Gouvernement communique pas mal sur ses 0,98 %, c'est impossible de déplacer plus de 2 % de la population pour une manifestation, l'Histoire l'a montré, donc ce chiffre ne veut pas dire grand chose. En revanche, le chiffre de 68,5 % de grévistes dans l'éducation nationale, un milieu où les salaires sont bas et où faire grève n'est jamais anodin dit clairement une chose, c'est que les fonctionnaires savent clairement que la réduction des moyens altèrera la qualité de leur travail.
Non la grève n'est pas un acte de sabotage, la grève est un sacrifice personnel, que chacun se souvienne qu'un gréviste est privé d'une journée de salaire par son acte. Aujourd'hui, les enseignants, qui sont souvent bien moins bien payés qu'ils ne devraient l'être vu leur niveau d'études ont été 68,5 % à renoncer à leur salaire pour défendre un modèle de société qui leur semble juste et vu la grande volonté de transmettre le savoir qui est nécessaire pour perdurer dans ce métier, ce n'est certainement pas avec le cœur empli de joie qu'ils n'ont pas donné cours aujourd'hui.
Non, reculer ou tout du moins accepter de revoir ses prétentions à la baisse n'est pas un acte antidémocratique, les 48,5 % qui ont voté pour les partis composant cette coalition n'ont pas tous dit oui sans aucune réserve à tout le programme de Gouvernement, tout comme l'inverse est vrai. Un bon gouvernant doit être à l'écoute du peuple et prendre tous les tenants et aboutissants en compte au moment de prendre une décision, considérer si le conflit va dans le sens voulu par le peuple et si tel n'est pas le cas s'il est absolument nécessaire pour la bien de la nation. Les frôceux ont voté pour des députés capables de cerner les nécessités du moment pas pour des pantins qui recrachent bêtement un accord de gouvernement.
Non, il est impossible pour l'opposition de pratiquer l'obstruction parlementaire, en premier lieu on ne peut pas déposer 120 000 amendements. Un groupe peut déposer 14 amendements par projet au maximum, il faudrait plus de 8 500 groupes pour déposer les 120 000 amendement dont la ministre parle. De plus, quel que soit le nombre d'amendements, la durée du vote est la même, ce serait inutile et contreproductif de déposer des amendements qui n'ont pas pour but d'améliorer un projet ou de favoriser un consensus. L'hypothèse de l'obstruction parlementaire avancée dans la presse est purement farfelue.
De plus, l'opposition puérile et non constructive dénoncée par la ministre n'existe pas, jusqu'à maintenant tous les textes déposés l'ont été dans le but de rechercher un consensus, et à chaque fois le Gouvernement n'a même pas pris la peine d'expliquer pourquoi il pense que le consensus n'est pas une bonne idée sur le sujet en question. En revanche, l'opposition de la précédente mandature a souvent déclaré s'opposer à un point précis d'une réforme sans jamais tenter d'amender, l'opposition non constructive qui est décrite, c'est le fantôme du passé la majorité actuelle.
Le Gouvernement communique pas mal sur ses 0,98 %, c'est impossible de déplacer plus de 2 % de la population pour une manifestation, l'Histoire l'a montré, donc ce chiffre ne veut pas dire grand chose. En revanche, le chiffre de 68,5 % de grévistes dans l'éducation nationale, un milieu où les salaires sont bas et où faire grève n'est jamais anodin dit clairement une chose, c'est que les fonctionnaires savent clairement que la réduction des moyens altèrera la qualité de leur travail.