je ne donnerai aucune consigne de vote.
Monsieur Borgia, bonjour. Vous connaissez cette émission, donc passons les présentations.
Monsieur Borgia, on ne vous a pas entendu depuis le 1er tour....
Il m'a semblé suffisant de ne communiquer que par conférence de presse le soir des résultats afin de présenter aux Frôceux la vraie pensée qui était la mienne au moment T.
Je reprends la parole aujourd'hui par respect pour les plus de 3 millions d'électeurs qui ont voté pour moi au premier tour. Peut être souhaitent-ils connaître mon sentiment.
Livrez-nous le...
Tout d'abord je voudrais commencer par dire que si j'ai choisi de m'exprimer c'est aussi parce que mon nom a été repris par les deux candidats lors des débats du second tour. Il a été dit tout et n'importe quoi, Monsieur Montgomery tentant de discréditer Monsieur Bertrand en disant que je le soutenais sans condition, ce qu'il me laisse apprécier d'ailleurs, et Monsieur Bertrand tentant à la fois de ne pas tomber dans le piège de son adversaire tout en essayant quand même un peu de dire que je le soutiens.
Bref, ce spectacle, les Frôceux l'ont voulu, ils l'ont. Deux hommes dont la rivalité se transforme en guignolade cela peut faire sourire mais lorsque parmi l'un d'eux il y a le futur Président de la République Frôceuse, c'est triste.
Monsieur Montgomery est le représentant du centre dans toute sa splendeur. Jamais assez décidé pour agir, jamais assez ferme quand il le faut mais toujours prompt à s'assouplir lorsqu'il s'agit de ses propres convictions politiques, passant du centre gauche à la gauche pure.
Monsieur Montgomery se serait grandi à sortir de l'appareil rassurant du parti pour faire cavalier seul ou créer son propre groupe politique au lieu de vivoter dans un organe politique qui lui est étranger. Au moins Monsieur McGregor a eu cette honnêteté de s'éloigner du candidat soit disant socialiste pour soutenir l'autre candidat du centre, mais de centre droite cette fois : Monsieur Bertrand.
Monsieur Bertrand s'est construit une stature à tel point qu'il a réussi à faire partiellement oublié son passé, ce qui témoigne de la réussite de sa campagne. Mais je vois toujours en lui le gamin brutalisé et souffre douleur qui n'attend qu'une chose : prendre sa revanche.
Or je ne veux pas d'un revanchard capricieux et sadique à la tête de mon pays natal.
Ainsi vous l'aurez compris, je ne donnerai aucune consigne de vote. Je serai ainsi le seul candidat à avoir été en phase avec ses idées. Entrer, pénétrer dans la salle 1, infestée de choléra ou entrer dans la salle 2, ravagée de peste, je préfère faire demi tour.
Votre déclaration est une petite bombe
Vous savez, nous nous fréquentons régulièrement nous les hommes politiques. Pendant des années nous sommes prêts à nous taire, pour l'intérêt commun et il faut le dire aussi pour ne pas se griller, mais aujourd'hui je n'ai plus rien à perdre. Quitter le pays sans révéler le fond de ma pensée serait tout bonnement cracher à la figure des Frôceux qui vont voter pour les deux candidats restants.
Rendez vous compte quand même que le choix des Frôceux se résume à "l'éternel suiveur timide et réservé socialiste" et "le lunatique et inconstant rejeton renié de Valbonesi".
Ma foi, j'ai rêvé d'autres combats pour mon pays.
Cela fait un peu enfant aigri ce que vous dites..
Certainement et sans doute sont-ce les résidus de l'amertume que j'ai ressenti le soir de mon élimination.
Pour autant aujourd'hui, je sais où je vais. Ce que je viens de vous dire, Montgomery le pense de Bertrand et inversement, ne parlons même pas de l'opinion de la classe politique sur nos deux candidats. Vous ne vous étonnez pas du silence de Monsieur de Saint Imberb ? de la trahison de McGregor ? du silence coupable du Premier Ministre ?
Bref. Je laisse ceux qui ont voté pour moi faire ce qu'il leur semble juste, comme j'ai toujours fait en tant que Président de l'ADL.
Vous avez annoncé votre retrait de la vie politique. Pour reprendre mon émission, retrait à la McGregor ou à la Salinovitch?
Éclats de rire à l'écoute de la seconde proposition.
- Je ne devrais pas rire mais je ne l'attendais pas celle là.
Demain, à l'heure qu'il est, je serai dans un avion direction le Costa Rica. Mon beau père y est un politicien renommé et ma femme aspirait à un retour aux sources. Pour ma part, j'ai obtenu de récupérer mon poste de professeur à l'Université de San Jose. Je ne ferai sans doute pas cela toute ma vie mais il est peu probable que mes ambitions politiques me ramènent sur mes terres natales.
Vous quittez donc définitivement la Frôce?
Définitivement non.
Ma mère vit toujours ici et il n'est pas exclu que mes enfants souhaitent revenir dans le pays de leur enfance. Je serai alors amené à leur rendre visite mais il ne me semble pas probable que je revienne m'installer durablement en Frôce.
J'ai donné ce que je pouvais donner. Et lorsque je m'installe quelque part, j'aime m'investir.
Que va devenir l'ADL?
Ce qu'en feront ses membres.
J'ai toute confiance en Paul Rogin et Louise Schneider pour conduire le parti vers d'autres victoires.
Je n'ai jamais voulu associer l'adl à ma seule personne même si mon exposition médiatique a donné cette impression.
L'ADL survivra à ma retraite politique, même si ce n'est que pour quelques mois.
Donc aucun regret?
Vous savez, quand je vais rentrer chez moi, juste après cette interview, je vais retrouver ma femme et mes deux enfants. La maison sera dans une effervescence que toutes les soirées d'élections gagnées ne pourront jamais procurer à ma famille.
Strictement aucun regret. J'ai eu un parcours honnête, je peux me targuer d'avoir été un Premier Ministre qui a compté dans l'histoire du pays à l'instar d'Hugo Salinovitch, de Benjamin McGregor, ou de Vincent Valbonesi.
Je peux me vanter d'avoir eu dans mon gouvernement des personnalités telles que Catherine de Cassagne, Abigail Tomas, qui deviendra par la suite Premier Ministre.
Mon parcours, hormis cette élection présidentielle, est un sans faute je le crois.
Que devrais-je faire ? Me représenter encore et encore à toutes les élections du pays en espérant user les Frôceux qui pour se débarrasser de moi n'aurait d'autres moyens que de me remettre au pouvoir dans l'espoir que celui ci m'use en retour. Des hommes ont eu cette déchéance et franchement le souvenir qu'ils ont laissé ne fait pas envie.
Cela a le mérite de la clarté, je vous remercie.
Monsieur Borgia, on ne vous a pas entendu depuis le 1er tour....
Il m'a semblé suffisant de ne communiquer que par conférence de presse le soir des résultats afin de présenter aux Frôceux la vraie pensée qui était la mienne au moment T.
Je reprends la parole aujourd'hui par respect pour les plus de 3 millions d'électeurs qui ont voté pour moi au premier tour. Peut être souhaitent-ils connaître mon sentiment.
Livrez-nous le...
Tout d'abord je voudrais commencer par dire que si j'ai choisi de m'exprimer c'est aussi parce que mon nom a été repris par les deux candidats lors des débats du second tour. Il a été dit tout et n'importe quoi, Monsieur Montgomery tentant de discréditer Monsieur Bertrand en disant que je le soutenais sans condition, ce qu'il me laisse apprécier d'ailleurs, et Monsieur Bertrand tentant à la fois de ne pas tomber dans le piège de son adversaire tout en essayant quand même un peu de dire que je le soutiens.
Bref, ce spectacle, les Frôceux l'ont voulu, ils l'ont. Deux hommes dont la rivalité se transforme en guignolade cela peut faire sourire mais lorsque parmi l'un d'eux il y a le futur Président de la République Frôceuse, c'est triste.
Monsieur Montgomery est le représentant du centre dans toute sa splendeur. Jamais assez décidé pour agir, jamais assez ferme quand il le faut mais toujours prompt à s'assouplir lorsqu'il s'agit de ses propres convictions politiques, passant du centre gauche à la gauche pure.
Monsieur Montgomery se serait grandi à sortir de l'appareil rassurant du parti pour faire cavalier seul ou créer son propre groupe politique au lieu de vivoter dans un organe politique qui lui est étranger. Au moins Monsieur McGregor a eu cette honnêteté de s'éloigner du candidat soit disant socialiste pour soutenir l'autre candidat du centre, mais de centre droite cette fois : Monsieur Bertrand.
Monsieur Bertrand s'est construit une stature à tel point qu'il a réussi à faire partiellement oublié son passé, ce qui témoigne de la réussite de sa campagne. Mais je vois toujours en lui le gamin brutalisé et souffre douleur qui n'attend qu'une chose : prendre sa revanche.
Or je ne veux pas d'un revanchard capricieux et sadique à la tête de mon pays natal.
Ainsi vous l'aurez compris, je ne donnerai aucune consigne de vote. Je serai ainsi le seul candidat à avoir été en phase avec ses idées. Entrer, pénétrer dans la salle 1, infestée de choléra ou entrer dans la salle 2, ravagée de peste, je préfère faire demi tour.
Votre déclaration est une petite bombe
Vous savez, nous nous fréquentons régulièrement nous les hommes politiques. Pendant des années nous sommes prêts à nous taire, pour l'intérêt commun et il faut le dire aussi pour ne pas se griller, mais aujourd'hui je n'ai plus rien à perdre. Quitter le pays sans révéler le fond de ma pensée serait tout bonnement cracher à la figure des Frôceux qui vont voter pour les deux candidats restants.
Rendez vous compte quand même que le choix des Frôceux se résume à "l'éternel suiveur timide et réservé socialiste" et "le lunatique et inconstant rejeton renié de Valbonesi".
Ma foi, j'ai rêvé d'autres combats pour mon pays.
Cela fait un peu enfant aigri ce que vous dites..
Certainement et sans doute sont-ce les résidus de l'amertume que j'ai ressenti le soir de mon élimination.
Pour autant aujourd'hui, je sais où je vais. Ce que je viens de vous dire, Montgomery le pense de Bertrand et inversement, ne parlons même pas de l'opinion de la classe politique sur nos deux candidats. Vous ne vous étonnez pas du silence de Monsieur de Saint Imberb ? de la trahison de McGregor ? du silence coupable du Premier Ministre ?
Bref. Je laisse ceux qui ont voté pour moi faire ce qu'il leur semble juste, comme j'ai toujours fait en tant que Président de l'ADL.
Vous avez annoncé votre retrait de la vie politique. Pour reprendre mon émission, retrait à la McGregor ou à la Salinovitch?
Éclats de rire à l'écoute de la seconde proposition.
- Je ne devrais pas rire mais je ne l'attendais pas celle là.
Demain, à l'heure qu'il est, je serai dans un avion direction le Costa Rica. Mon beau père y est un politicien renommé et ma femme aspirait à un retour aux sources. Pour ma part, j'ai obtenu de récupérer mon poste de professeur à l'Université de San Jose. Je ne ferai sans doute pas cela toute ma vie mais il est peu probable que mes ambitions politiques me ramènent sur mes terres natales.
Vous quittez donc définitivement la Frôce?
Définitivement non.
Ma mère vit toujours ici et il n'est pas exclu que mes enfants souhaitent revenir dans le pays de leur enfance. Je serai alors amené à leur rendre visite mais il ne me semble pas probable que je revienne m'installer durablement en Frôce.
J'ai donné ce que je pouvais donner. Et lorsque je m'installe quelque part, j'aime m'investir.
Que va devenir l'ADL?
Ce qu'en feront ses membres.
J'ai toute confiance en Paul Rogin et Louise Schneider pour conduire le parti vers d'autres victoires.
Je n'ai jamais voulu associer l'adl à ma seule personne même si mon exposition médiatique a donné cette impression.
L'ADL survivra à ma retraite politique, même si ce n'est que pour quelques mois.
Donc aucun regret?
Vous savez, quand je vais rentrer chez moi, juste après cette interview, je vais retrouver ma femme et mes deux enfants. La maison sera dans une effervescence que toutes les soirées d'élections gagnées ne pourront jamais procurer à ma famille.
Strictement aucun regret. J'ai eu un parcours honnête, je peux me targuer d'avoir été un Premier Ministre qui a compté dans l'histoire du pays à l'instar d'Hugo Salinovitch, de Benjamin McGregor, ou de Vincent Valbonesi.
Je peux me vanter d'avoir eu dans mon gouvernement des personnalités telles que Catherine de Cassagne, Abigail Tomas, qui deviendra par la suite Premier Ministre.
Mon parcours, hormis cette élection présidentielle, est un sans faute je le crois.
Que devrais-je faire ? Me représenter encore et encore à toutes les élections du pays en espérant user les Frôceux qui pour se débarrasser de moi n'aurait d'autres moyens que de me remettre au pouvoir dans l'espoir que celui ci m'use en retour. Des hommes ont eu cette déchéance et franchement le souvenir qu'ils ont laissé ne fait pas envie.
Cela a le mérite de la clarté, je vous remercie.