Les grandes campagnes électorales, l'exercice de l'état, tout cela va finir avec la fin de mon mandat présidentiel
Monsieur de Saint Imberb, soyez le bienvenu à notre émission. Vous connaissez le principe: des questions sans concessions. Prenez place, je vous en prie, vous avez devant vous un verre et une petite bouteille d'eau.
Vous êtes bien aimable. Je vous remercie. Je connais le principe, et je dois dire qu'à défaut d'être enthousiasmé, je suis curieux.
Vous pouvez être enthousiasmé. Bon débutons, monsieur de St Imberb, tout d'abord, félicitations pour votre élection. Pouvez-vous me dire en quelques mots les principes de votre action à venir?
Je compte avant toute chose assurer une certaine stabilité des institutions en attendant la prochaine échéance électorale, c'est à dire le référendum. Pendant ce laps de temps, qui j'espère sera court, j'aurai à cœur de représenter le mieux possible notre cher pays à l'étranger, et d'essayer de faire en sorte que les Frôceux se sentent écoutés et soient intéressés par la vie publique de leur pays.
En clair, je souhaite mettre la Frôce au cœur des relations avec nos partenaires actuels et potentiels, et je souhaite mettre la Frôce dans le cœur des Frôceux.
Je ne comprends pas....Vous souhaitez mettre de la stabilité mais en même temps organiser rapidement un référendum institutionnel, monsieur le président, il y a là un peu de contradiction non?
Je comprends votre perplexité. Je vais vous expliquer
.
De la stabilité il en faut; entre le Président et le Gouvernement, notamment. Un changement constitutionnel d'ampleur n'est envisageable que dans la stabilité des rapports entre les pouvoirs. Tout le monde le comprendra.
C'est uniquement avec ce climat de confiance, entre les pouvoirs et entre le peuple et le pouvoir, que saura être mis en place une réforme utile et ô combien nécessaire pour notre vie publique et politique. Vous voyez, il n'y a pas de contradictions; je dirai même qu'il y a là une certaine simplicité, M.Belgard.
Parlons peu mais parlons bien....Quand ce référendum monsieur le président?
Je vous l'ai dit, j'espère qu'il sera mis en place le plus tôt possible. Croyez-moi, ce n'est pas de la langue de bois; l'organisation et la mise en place du scrutin n'est pas de mon ressort, mais de celui de la Cour Suprême. C'est une décision pour laquelle, je le crains, je n'ai aucun pouvoir.
Nous pouvons espérer que vous en avez la volonté....D'ailleurs en parlant de volonté, on vous a souvent décrit comme un homme sans volonté, un peu rassembleur mou si vous voyez ce que je veux dire...
Je conçois totalement que les codes actuels se prêtent davantage à de beaux populistes, qui ne manquent pas de charisme, mais qui compensent celui-ci par bien d'autres défauts. Les Frôceux ont su m'élire, la preuve est donc faite que le peuple sait choisir dans certaines circonstances l'assurance du sérieux aux belles paroles très musclées.
Vous savez, en politique il ne suffit pas de dire de beaux mots. J'ai été dans bien des gouvernements, sous bien des législatures, j'ai acquis une certaine expérience qui me permet de vous affirmer ceci : il vaut mieux rester comme l'on est, avec ses convictions profondes, plutôt qu'en faire trop à des fins malhonnêtes. Le peuple finit bien par s'en rendre compte.
Mais quelles sont vos valeurs justement monsieur de St Imberb?
Mes valeurs sont celle de la justice. La justice sociale notamment, sans laquelle je ne conçois pas la politique d'un pays. La justice fiscale également, je pense que mes actions en tant que Ministre de l'Economie prouvent assez bien mon attachement à ce sujet.
Mais je porte également des valeurs démocrates. Je constate avec plaisir que mon projet d'une démocratie davantage locale, que nous avons intégré dans le programme du PSD, a été approuvé par la coalition gouvernementale. Voilà un grand projet, et un grand défi que le gouvernement devra relever.
Vous constatez que ces deux grandes valeurs qui font la base de mes actions et de ma pensée politique, sont liées. Il n'y a pas de justice sans démocratie, et vice et versa.
Bien entendu, j'attache une grande importance à bien d'autres valeurs, comme la liberté, la solidarité, l'humanisme. Mais personnellement, j'estime que toutes ces valeurs, qui font la force d'un peuple comme le notre, sont les externalités positives d'une action dirigée pour la justice et la démocratie.
Monsieur le président, on explique que vous êtes prêt à tout pour obtenir le siège convoité, quitte à s'allier au diable.....Enfin, moi je ne dis pas que monsieur Bertrand est le diable, mais comprenez-vous que le pacte tacite qui a existé entre vous ait pu choquer plus d'un?
Je comprendrai que les gens eut été quelque peu décontenancés, s'ils avaient appris l'existence d'un accord entre M.Bertrand et moi. Il n'en est rien; M.Bertrand a tout simplement préféré se retirer des élections présidentielles, pour se consacrer aux élections législatives. Certes, il m'a soutenu, mais là était son droit; il ne voulais pas soutenir mon prédécesseur, pour des raisons qu'il a déjà expliqué.
Il n'y a donc pas eu d'accord tacite, j'ai fait ma campagne tout à fait normalement. Il serait idiot de chercher le complot là où il n'existe pas.
Nier l'évidence ne l'a jamais fait disparaître, mais comme vous voudrez! Monsieur de St Imberb, qui sont aujourd'hui vos amis politiques?
Il n'y a pas d'amis en politique. Seulement des camarades avec qui l'on partage la même vision des choses.
Vous jouez avec les mots, puisque vous faîtes semblant de ne pas comprendre, je vais aller droit au but: êtes-vous politiquement un homme seul?
Seul, je ne sais pas. Disons que je n'ai pas eu tellement de preuves de loyauté ces derniers temps. Sans doute une période creuse. Mais c'est sans doute également une période de remise en questions. Notamment sur mon engagement politique. Je pense que ma carrière politique, au niveau national, est terminée. Les grandes campagnes électorales, l'exercice de l'état, tout cela va finir avec la fin de mon mandat présidentiel. J'ai peur que ma santé ne tienne plus le coup, et je pense que les Frôceux ont besoin de voir du sang neuf, à gauche de l'échiquier politique.
Vous annoncez donc ce soir votre retrait de la vie politique une fois ce mandat terminé?
Au niveau national, oui. La politique de haut niveau, je l'ai beaucoup pratiquée. Je laisse ma place.
Peut-être déciderais-je de continuer au niveau local, je ne sais pas encore.
Êtes-vous toujours membre du NPS?
Je le suis toujours. J'ai activement participé au passage entre PSD et NPS, j'ai rédigé une partie du programme. Je ne suis pas un dirigeant du NPS, mais j'y suis très attaché.
Que pensez-vous de la fusion NPS /RSE?
Je pense qu'il s'agit d'une bonne chose. Le RSE était en perte de vitesse, il n'était plus vraiment innovateur, il lui fallait une solution. La plus logique était de fusionner avec le NPS. Le RSE et le NPS ont les mêmes idées. Pardon, je devrais parler du RSE au passé.
Le NPS est un parti socialiste neuf et innovant, bien implanté dès sa naissance grâce à l’expérience de ses dirigeants. Il suffit de lire les derniers programmes pour constater que le NPS était davantage tourné vers le futur que le RSE.
Je pense que tout le monde à gauche aura à y gagner : le Nouveau Parti Socialiste est désormais le premier parti de Frôce, une force politique immensément puissante, qui pourrait obtenir à elle seule la majorité absolue si elle le désirait.
Néanmoins, le NPS devra faire attention; il n'est cadré que par des piliers historiques, emblématiques. Il lui faudra une nouvelle génération à sa tête pour mériter totalement son nom.
Vous n'êtes pas très sympathique dans vos propos à l'égard de vos nouveaux amis du RSE....
Ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit, M. Belgard. Je n'ai fait qu'établir une constatation objective, que les anciens RSE approuveront, puisqu'il s'agit de la raison pour laquelle ils se sont tournés vers l'idée de la fusion. J'ai le plus grand respect pour mes camarades du NPS, y compris pour Hugo Salinovitch, fut-ce mon ancien rival lors des élections présidentielles.
D'ailleurs, je vous avoue que je suis assez impatient de vous voir sur une tribune commune....pas vous?
En effet, cela pourrait être très intéressant ! Je vous avoue que je suis curieux. Mais l'homme a son caractère, je ne peux donc pas vous promettre une telle chose.
Monsieur le président, quel regard portez-vous sur le gouvernement?
Mis à part la curieuse impression qu'un gouvernement est plus actif lorsque je n'en fait pas partie... Rires
Plus sérieusement, je porte sur le gouvernement un regard très bienveillant. Les ministres font du très bon travail. Il n'est pas de mon devoir de donner mon opinion, mais je m'estime neutre en avouant qu'il s'agit d'une équipe de bosseurs déterminés. J'ai confiance en M.François, qui est un homme très compétent qui fait et fera un très bon Premier Ministre. J'ai confiance en Mme Da Silva, qui a pris ma succession à l’Économie. Je trouve remarquable, vraiment remarquable le travail de M. de la Tour aux affaires étrangères. J'ai confiance en chaque membre de ce gouvernement. Je dois dire que si j'en avait fait partie, ça aurait été un réel plaisir de travailler avec eux.
Monsieur le Président, je vous remercie de votre venue, et de vos réponses à mes questions sans concessions.
C'est moi qui vous remercie. Bonne soirée.
Vous êtes bien aimable. Je vous remercie. Je connais le principe, et je dois dire qu'à défaut d'être enthousiasmé, je suis curieux.
Vous pouvez être enthousiasmé. Bon débutons, monsieur de St Imberb, tout d'abord, félicitations pour votre élection. Pouvez-vous me dire en quelques mots les principes de votre action à venir?
Je compte avant toute chose assurer une certaine stabilité des institutions en attendant la prochaine échéance électorale, c'est à dire le référendum. Pendant ce laps de temps, qui j'espère sera court, j'aurai à cœur de représenter le mieux possible notre cher pays à l'étranger, et d'essayer de faire en sorte que les Frôceux se sentent écoutés et soient intéressés par la vie publique de leur pays.
En clair, je souhaite mettre la Frôce au cœur des relations avec nos partenaires actuels et potentiels, et je souhaite mettre la Frôce dans le cœur des Frôceux.
Je ne comprends pas....Vous souhaitez mettre de la stabilité mais en même temps organiser rapidement un référendum institutionnel, monsieur le président, il y a là un peu de contradiction non?
Je comprends votre perplexité. Je vais vous expliquer
.
De la stabilité il en faut; entre le Président et le Gouvernement, notamment. Un changement constitutionnel d'ampleur n'est envisageable que dans la stabilité des rapports entre les pouvoirs. Tout le monde le comprendra.
C'est uniquement avec ce climat de confiance, entre les pouvoirs et entre le peuple et le pouvoir, que saura être mis en place une réforme utile et ô combien nécessaire pour notre vie publique et politique. Vous voyez, il n'y a pas de contradictions; je dirai même qu'il y a là une certaine simplicité, M.Belgard.
Parlons peu mais parlons bien....Quand ce référendum monsieur le président?
Je vous l'ai dit, j'espère qu'il sera mis en place le plus tôt possible. Croyez-moi, ce n'est pas de la langue de bois; l'organisation et la mise en place du scrutin n'est pas de mon ressort, mais de celui de la Cour Suprême. C'est une décision pour laquelle, je le crains, je n'ai aucun pouvoir.
Nous pouvons espérer que vous en avez la volonté....D'ailleurs en parlant de volonté, on vous a souvent décrit comme un homme sans volonté, un peu rassembleur mou si vous voyez ce que je veux dire...
Je conçois totalement que les codes actuels se prêtent davantage à de beaux populistes, qui ne manquent pas de charisme, mais qui compensent celui-ci par bien d'autres défauts. Les Frôceux ont su m'élire, la preuve est donc faite que le peuple sait choisir dans certaines circonstances l'assurance du sérieux aux belles paroles très musclées.
Vous savez, en politique il ne suffit pas de dire de beaux mots. J'ai été dans bien des gouvernements, sous bien des législatures, j'ai acquis une certaine expérience qui me permet de vous affirmer ceci : il vaut mieux rester comme l'on est, avec ses convictions profondes, plutôt qu'en faire trop à des fins malhonnêtes. Le peuple finit bien par s'en rendre compte.
Mais quelles sont vos valeurs justement monsieur de St Imberb?
Mes valeurs sont celle de la justice. La justice sociale notamment, sans laquelle je ne conçois pas la politique d'un pays. La justice fiscale également, je pense que mes actions en tant que Ministre de l'Economie prouvent assez bien mon attachement à ce sujet.
Mais je porte également des valeurs démocrates. Je constate avec plaisir que mon projet d'une démocratie davantage locale, que nous avons intégré dans le programme du PSD, a été approuvé par la coalition gouvernementale. Voilà un grand projet, et un grand défi que le gouvernement devra relever.
Vous constatez que ces deux grandes valeurs qui font la base de mes actions et de ma pensée politique, sont liées. Il n'y a pas de justice sans démocratie, et vice et versa.
Bien entendu, j'attache une grande importance à bien d'autres valeurs, comme la liberté, la solidarité, l'humanisme. Mais personnellement, j'estime que toutes ces valeurs, qui font la force d'un peuple comme le notre, sont les externalités positives d'une action dirigée pour la justice et la démocratie.
Monsieur le président, on explique que vous êtes prêt à tout pour obtenir le siège convoité, quitte à s'allier au diable.....Enfin, moi je ne dis pas que monsieur Bertrand est le diable, mais comprenez-vous que le pacte tacite qui a existé entre vous ait pu choquer plus d'un?
Je comprendrai que les gens eut été quelque peu décontenancés, s'ils avaient appris l'existence d'un accord entre M.Bertrand et moi. Il n'en est rien; M.Bertrand a tout simplement préféré se retirer des élections présidentielles, pour se consacrer aux élections législatives. Certes, il m'a soutenu, mais là était son droit; il ne voulais pas soutenir mon prédécesseur, pour des raisons qu'il a déjà expliqué.
Il n'y a donc pas eu d'accord tacite, j'ai fait ma campagne tout à fait normalement. Il serait idiot de chercher le complot là où il n'existe pas.
Nier l'évidence ne l'a jamais fait disparaître, mais comme vous voudrez! Monsieur de St Imberb, qui sont aujourd'hui vos amis politiques?
Il n'y a pas d'amis en politique. Seulement des camarades avec qui l'on partage la même vision des choses.
Vous jouez avec les mots, puisque vous faîtes semblant de ne pas comprendre, je vais aller droit au but: êtes-vous politiquement un homme seul?
Seul, je ne sais pas. Disons que je n'ai pas eu tellement de preuves de loyauté ces derniers temps. Sans doute une période creuse. Mais c'est sans doute également une période de remise en questions. Notamment sur mon engagement politique. Je pense que ma carrière politique, au niveau national, est terminée. Les grandes campagnes électorales, l'exercice de l'état, tout cela va finir avec la fin de mon mandat présidentiel. J'ai peur que ma santé ne tienne plus le coup, et je pense que les Frôceux ont besoin de voir du sang neuf, à gauche de l'échiquier politique.
Vous annoncez donc ce soir votre retrait de la vie politique une fois ce mandat terminé?
Au niveau national, oui. La politique de haut niveau, je l'ai beaucoup pratiquée. Je laisse ma place.
Peut-être déciderais-je de continuer au niveau local, je ne sais pas encore.
Êtes-vous toujours membre du NPS?
Je le suis toujours. J'ai activement participé au passage entre PSD et NPS, j'ai rédigé une partie du programme. Je ne suis pas un dirigeant du NPS, mais j'y suis très attaché.
Que pensez-vous de la fusion NPS /RSE?
Je pense qu'il s'agit d'une bonne chose. Le RSE était en perte de vitesse, il n'était plus vraiment innovateur, il lui fallait une solution. La plus logique était de fusionner avec le NPS. Le RSE et le NPS ont les mêmes idées. Pardon, je devrais parler du RSE au passé.
Le NPS est un parti socialiste neuf et innovant, bien implanté dès sa naissance grâce à l’expérience de ses dirigeants. Il suffit de lire les derniers programmes pour constater que le NPS était davantage tourné vers le futur que le RSE.
Je pense que tout le monde à gauche aura à y gagner : le Nouveau Parti Socialiste est désormais le premier parti de Frôce, une force politique immensément puissante, qui pourrait obtenir à elle seule la majorité absolue si elle le désirait.
Néanmoins, le NPS devra faire attention; il n'est cadré que par des piliers historiques, emblématiques. Il lui faudra une nouvelle génération à sa tête pour mériter totalement son nom.
Vous n'êtes pas très sympathique dans vos propos à l'égard de vos nouveaux amis du RSE....
Ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit, M. Belgard. Je n'ai fait qu'établir une constatation objective, que les anciens RSE approuveront, puisqu'il s'agit de la raison pour laquelle ils se sont tournés vers l'idée de la fusion. J'ai le plus grand respect pour mes camarades du NPS, y compris pour Hugo Salinovitch, fut-ce mon ancien rival lors des élections présidentielles.
D'ailleurs, je vous avoue que je suis assez impatient de vous voir sur une tribune commune....pas vous?
En effet, cela pourrait être très intéressant ! Je vous avoue que je suis curieux. Mais l'homme a son caractère, je ne peux donc pas vous promettre une telle chose.
Monsieur le président, quel regard portez-vous sur le gouvernement?
Mis à part la curieuse impression qu'un gouvernement est plus actif lorsque je n'en fait pas partie... Rires
Plus sérieusement, je porte sur le gouvernement un regard très bienveillant. Les ministres font du très bon travail. Il n'est pas de mon devoir de donner mon opinion, mais je m'estime neutre en avouant qu'il s'agit d'une équipe de bosseurs déterminés. J'ai confiance en M.François, qui est un homme très compétent qui fait et fera un très bon Premier Ministre. J'ai confiance en Mme Da Silva, qui a pris ma succession à l’Économie. Je trouve remarquable, vraiment remarquable le travail de M. de la Tour aux affaires étrangères. J'ai confiance en chaque membre de ce gouvernement. Je dois dire que si j'en avait fait partie, ça aurait été un réel plaisir de travailler avec eux.
Monsieur le Président, je vous remercie de votre venue, et de vos réponses à mes questions sans concessions.
C'est moi qui vous remercie. Bonne soirée.