Frôce - Archives V2

Ce n'est pas moi qu'il faut interroger. Moi je viens défendre une certaine vision de la République. Allez interroger les travailleurs présents aujourd'hui, qui sacrifient une journée de salaire non pour leurs conditions de travail, non pour une revalorisation, pourtant méritée, de leurs salaires, non pour avoir plus! Non, ils manifestent et se sacrifient pour que les Frôceux continuent à bénéficier d'un service public de qualité.

C'est parmi la foule d'enseignants anonymes participant à la manifestation de cet après-midi que Charles de la Tour avait décidé de montrer son mécontentent. Avec à leurs yeux aiguisés, les journalistes purent apercevoir l'ancien Premier Ministre.

- Monsieur de la Tour, pourquoi êtes vous ici cet après-midi ?

Vous savez, je ne suis pas ici comme ancien Premier Ministre ou comme ancien Ministre. Cela fait plusieurs mois que j'ai repris une vie normale, loin des strass de la politique et loin des couloirs des ministères ou de l'Assemblée. Je suis ici en tant que fonctionnaire, fier de ma fonction, et en tant qu'enseignant. Comme tout le monde, je lis la presse et nous avons vu les grandes lignes du projet de RGPP. Et je pense, comme près de 70% des enseignants qui se sont mis en grève, que cette RGPP est un signe de la fin de la fonction publique, d'une part, mais aussi d'une école républicaine, d'une école pour toutes et pour tous, d'une école qui inculque les valeurs de respects, de liberté et surtout d'égalité. Les suppressions de postes dans la fonction publique, et notamment dans les écoles frôceuses, sont un fait grave : à quand les classes surchargées comme chez certains de nos voisins ? Bientôt les élèves n'auront plus les conditions nécessaires pour apprendre. Nous manquerons d'enseignants pour avoir un enseignement digne de ce nom.
De plus, l'autonomie qui approche est aussi le début de la concurrence entre établissements mais aussi entre élèves : quid de l'enfant d'ouvrier qui n'a pas les moyens financiers de poursuivre ses études dans l'enseignement supérieur. En ce moment, le gouvernement met en place une politique de discrimination ; les plus aisés pourront faire de magnifiques études, les moins aisés voire les plus défavorisés n'auront pas la possibilité de faire ces mêmes études. Trouvez-vous cela normal dans un pays qui se veut républicain et égalitaire ? Si cette loi était passée quand j'avais fait mes études, je n'aurais jamais pu être enseignant ! Chaque élève a droit aux mêmes conditions d'enseignement : ce n'est pas en supprimant des postes d'enseignants et en mettant de l'autonomie à toutes les sauces que cela sera le cas.
Je suis donc ici pour défendre les droits de la fonction publique, pour défendre l'école égalitaire et républicaine et pour défendre l'avenir de mes enfants et de mes petits-enfants. Il est tant que le gouvernement se rende compte de son erreur.

- Ce retour public est-il un signe de votre retour en politique ?

(Rires) Je ne pense pas que cela soit le moment de parler d'un retour. Mais si cela vous intéresse, un retour en politique n'est pas prévu dans les jours, les semaines et les mois qui viennent