02 - Le Grand Rendez-Vous - Joseph Vossen

[Marie-Claire Savary]

Le Grand Rendez-Vous

Mesdames et messieurs, chers téléspectateurs de Canal 4, bonsoir. Bienvenue pour une nouvelle émission exceptionnelle de votre rendez-vous politique de référence. Mon invité n’est autre que le Premier ministre de la République Frôceuse, ancien président de la République, Joseph Vossen. Bonsoir M. le Premier ministre, merci d’avoir accepté l’invitation de la rédaction.

Bonsoir, Mme Savary. C'est moi qui vous remercie.

Vous êtes Premier ministre depuis maintenant plusieurs mois. Mais une question se pose, après avoir exercé la fonction suprême, à savoir la présidence de la République à une période où le poste était le plus puissant que le pays n’est jamais connu, pourquoi poursuivre une carrière politique déjà remplie et surtout, rempiler pour un nouveau mandat de deux ans à Belley ?

J'ai pris une pause après la présidence de la République. Je comptais faire de la place pour une nouvelle génération, une génération brillante et dynamique. Certes, je suis revenu aux affaires suite à la démission du ministre de la Santé et des Affaires sociales de l'époque. Par la suite, sous le gouvernement Finacci, j'ai renoncé à faire partie du gouvernement, pour cette même raison. Il fut un moment où je songeais à mettre un terme ma carrière politique. Seulement voilà, le gouvernement Finacci étant tombé, j'ai souhaité rempiler pour la fonction de Premier ministre. N'ayant pas fait partie de la précédente équipe gouvernementale, j'avais la conviction que je pouvais restaurer l'esprit d'équipe entre les partenaires du Gouvernement. Je dois vous avouer, que si je n’étais pas devenu Premier ministre, que j'aurais mis un terme définitif à ma carrière politique.

La question est légitime, notamment au vu des récentes retraites prises par de nombreux hommes politiques, de gauche comme de droite. Je pense notamment à trois anciens Premier ministre MM. Salinovitch, Capell et Valbonesi pour ne citer qu’eux. Ils étaient le symbole du pouvoir et de l’Etat, chacun pourra garder en mémoire leur action, bonne ou mauvaise. La différence étant qu’ils ont su dire stop à un moment donné pour éviter, peut-être, une expérience de trop à la tête du pays, estimant probablement qu’ils ont tout donné. Considérez-vous qu’après tous ces mandats et tout ce temps passé à la tête du pays, vous pouvez encore rafraichir la politique frôceuse ?

Cette question est absolument légitime, Mme Savary. Vous savez, je suis un farouche partisan de la participation d’une nouvelle génération au plus haut sommet de l’Etat. Au sein du PSD, nous évoquons régulièrement ce sujet lorsqu’une campagne électorale approche. A noter que lors des deux dernières campagnes législatives, à l’exception de celle-ci, j’étais dernier de liste. J’avais même fait place à M. de Saint-Imberb sous le précédent Gouvernement. La Constitution fait en sorte que le Premier ministre ne peut faire qu’un seul mandat consécutif. Ce principe est bon. Je vais vous faire une confidence, Mme Savary, je viens d’avoir 65 ans, j’ai donc dépassé largement l’âge légal de la retraite (rires), cependant, revenez me voir lorsque la campagne pour les législatives approchera. Je vous confierais mes intentions. L’heure est au travail maintenant ! (rires)

Venons-en à votre situation actuelle. Vous êtes Premier ministre, issu d’une coalition ou d’une alliance, chacun utilisera le terme qui lui sied le plus, entre le RSE et le PSD, votre parti. Chacun aura pu constater l’état de vos relations lors du précédent gouvernement où la cohésion ne fut certainement pas le mot clé de votre action. Pourquoi aujourd’hui, plus qu’hier, le PSD et le RSE pourrait s’entendre sur un programme politique commun ? La haine que peuvent entretenir des personnalités d’envergure comme MM. McGregor et Salinovitch, bien qu’en retrait de la vie politique, n’est-elle pas finalement l’image la plus fidèle de vos relations ?

Pour obtenir un gouvernement sous la VIème République il faut faire une coalition, Madame. C'est la logique du régime parlementaire. Si l'on veut faire de grandes réformes constructives en Frôce, il faut qu'il y ait une cohérence. Beaucoup de gouvernements ne se sont pas concerté et la plupart d'entre eux n'ont pas vu la fin d'une législature. L'ambiance au gouvernement, plus particulièrement lors des conseils des ministres est très sereine. Il n'y a pas l'ombre d'une autre autorité qui plane au sein de mon gouvernement. Le seul chef du gouvernement, c'est moi.

Vous avez prononcé un discours de politique générale qui a été plutôt salué de manière globale, y compris par l’un des leaders de l’opposition au Parlement, le président de l’ADL, M. Borgia. Dans une de ses déclarations, Mme Delaunay, Représentante parlementaire de l’opposition, avait émis le souhait de voir l’organisation d’un vote de confiance après votre discours de politique générale. D’après nos informations, cela n’est pas prévu, comprenez-vous la volonté de l’opposition de tester en quelque sorte la solidité de la coalition que vous dirigez ?

Ce vote n'est pas prévu par la Constitution. Pourquoi devrions-nous tester la majorité parlementaire. Nous avons une majorité de 55% des sièges à l'Assemblée nationale, cela est largement confortable pour notre gouvernement. Non, je dois vous avouer que je ne comprends pas cette volonté. Par contre je vois en la personne du leader de l'UPF une volonté de semer une certaine désinformation à l'encontre de la population Frôceuse. En faisant croire que le gouvernement ne travaille pas, que l'ambiance au Gouvernement serait tendue etc. Peut-être que M. Carapin devrait d'abord gérer la situation au sein de son propre camp avant de désinformer les Frôceux.

On entend déjà au sein même de votre propre camp des députés qui contestent les premières mesures de certains ministres issus du RSE, par exemple, la dernière proposition du ministre de l’Intérieur, Richard Cypher, a soulevé l’ire de l’opposition et d’une grande partie de la population. Soutenez-vous l’initiative de votre ministre de l’Intérieur qui a reçu le soutien de son parti ?

C'est la raison pour laquelle le gouvernement a pris le temps de rédiger un programme du gouvernement. Afin d'éviter ce genre de situation. Maintenant, il faut savoir que le ministre a travaillé pendant que l'on négociait, comme tous les autres ministres d'ailleurs. Ce projet a donc été rédigé avant que nous ayons officialisé le programme gouvernemental. Nous en avons parlé et nous reparlerons lors du prochain conseil des ministres. Vous comprendrez, Madame, qu'en tant que Premier ministre, je ne donnerais pas mon avis personnel sur un projet de loi en particulier.

Sur l’affaire Kent & Derek qui secoue la vie politique nationale et suscite un certain émoi quant à la sauvegarde de nos brevets jugés stratégiques selon certains, quelle est la position du gouvernement ?

Très clairement, la gestion de Kent & Derek doit rester Frôceuse. Il ne serait pas admissible qu'une entreprise telle que Kent & Derek qui gère les brevets de notre force armée tombe sous la gestion d'une autre nation. Certains de ces brevets sont classés secret défense. Il s'agit d'une question de sécurité nationale et de souveraineté nationale. En tant que commandant en chef de nos forces armées, je ne peux que me porter garant que ces informations restent secrètes. C'est pourquoi, j'ai voulu entrer en contact avec la direction de Kent & Derek afin que l'on puisse se concerter et analyser de façon concrète la situation financière de cette entreprise. Je dois vous avouer que la direction ne m’a pas encore accusée réception. Le gouvernement est prêt à négocier un plan de réinvestissement dans le capital flottant de Kent & Derek dans l’intention de bloquer tout autre investissement.

Vous êtes à la tête du pays pour encore deux années, vous faites de votre programme de gouvernement commun une tête d’affiche attirante pour l’opinion. Vous nous faites croire au rassemblement des partis de la gauche frôceuse, mais aujourd’hui, peut-on dire que le PSD est un parti de gauche ? Quelle est sa position sur l’échiquier politique quand on l’a vu capable de s’allier avec le RPR de M. Valbonesi et le PDF de M. Finacci et maintenant faire alliance avec le RSE de Mme Gasparini dont on connait les positions idéologiques ? A faire le grand écart dans ses alliances, le PSD ne finira-t-il pas par tout perdre comme le prédisent certains ?

Le PSD est un parti de centre-gauche. Je définirais le PSD comme socialement à gauche et économiquement pragmatique. Lors des dernières élections il n’y a eu que 4 partis qui se sont présentés. L’alliance la plus rationnelle parmi ces quatre partis était une alliance PSD-RSE. Le gouvernement précédent n’a pas tenu en raison des désaccords internes et il n’en était pas le seul. J’en ai donc estimé, qu’il fallait élargir le consensus au sein du gouvernement. Et comme vous pourrez le constater, nous avons pu réaliser ensemble un tas de projets. Ces projets ne seront certainement pas les derniers.

Justement, parlons-en de ce programme de gouvernement vous attachez une importance primordiale. Commençons si vous le voulez bien par les propositions économiques, une retiens mon attention : l’instauration d’une taxe sur le carburant. Votre justification lors du discours de politique générale prononcé devant les députés est plus que douteuse : les autres pays le font, alors nous allons le faire. Votre logique consiste à expliquer aux frôceux qu’une augmentation des prix du carburant permettra une baisse de la consommation d’énergie facile ? Toutes les études dans tous les pays européens justement indiquent qu’au plus le prix du carburant est cher, au plus la consommation est élevée. C’est donc l’exact effet contraire qui se produit. Pouvez-vous donc nous expliquer votre raisonnement économique ? Au-delà du fait que l’Etat sera excédentaire cette année une nouvelle fois et que cette taxe apportera des fonds dont vous n’avez pas précisé la destination, peut-être parce qu’il n’y a pas de destination justement ?

C’est possible. A court terme, une augmentation des prix du carburant peut provoquer une ruée vers l’essence et ce juste avant son augmentation. Tout ceci est rationnel. C’est dès que l’augmentation des prix de l’essence est instaurée que la consommation baisse. Cette taxe permettra au gouvernement d’investir principalement dans la SNTF.

Concernant votre proposition sur la limitation du nombre de vols annuels, que faites-vous si un vol n’est pas rempli ? Prenons un cas concret : une famille d’Aspen réserve trois billets pour un vol Aspen-Paris le 5 février. Nous arrivons le 5 février, le vol de cette famille se trouve être à moitié rempli. Que faites-vous ? Il reste au sol et tant pis pour les passagers ou bien il peut partir ? Dans le premier cas, vous n’êtes pas sans savoir que cette logique violerait deux droits fondamentaux : la liberté de mouvement et la liberté de commerce. Ajoutons à cela le fait que plus aucune entreprise privée de transport aérien ne souhaitera s’implanter en Frôce étant donné qu’elle ne sera pas maitresse de sa propre activité économique. M. le Premier ministre, devant les frôceux qui nous regardent ce soir, certifiez-vous cette proposition ?

Votre exemple n’est pas correct. Concrètement, il s’agit de fixer des objectifs pour limiter le nombre de vols annuels et de surtout limiter la consommation en kérosène. Il faut interpréter ce projet de loi comme un texte de principe, par soucis écologique. Le gouvernement veut que les compagnies aériennes répondent à certains principes écologiques. Ces principes écologiques consistent à limité le nombre de vol et de veillez à ce que la capacité des appareils aériens soit maximalisée. Le projet de loi doit encore être définit et être détaillé.

Dans la partie affaires sociales de votre programme commun, on peut y lire la réquisition des logements vides. Une question se pose : que faites-vous du droit de propriété ? Si l’Etat en vient à spolier des propriétaires de leur patrimoine dont ils ont une libre administration je le rappelle, n’est-ce pas un moyen de prouver aux frôceux l’incapacité du gouvernement à faire respecter ses propres lois ? La loi de la ministre Gasparini à l’époque sur les logements sociaux et les 25% de logements sociaux dans chaque ville, c’est en vigueur mais ce n’est pas appliqué. Pourquoi ?

Lorsque nous parlons de logements vides, on parle de logements qui sont à l’abandon depuis des décennies. C'est une très bonne initiative, car elle permettra d’éviter de construire inutilement. Cette loi nous permettra à long terme de répondre aux attentes démographiques tout en évitant de construire d'avantage. Il en va également d'une lutte contre l'insalubrité urbaine. Concernant la loi sur les logements sociaux, cela doit se faire en concertation avec les maires de Frôce.

Au-delà de ces questions de politique intérieure, votre opinion sur l’actualité internationale nous intéresse. En premier lieu, pouvez-vous nous expliquer les fondements du vote en faveur de la reconnaissance du statut d’Etat observateur par la Frôce lors de l’assemblée générale des Nations Unies cette semaine ? Envisagez-vous de vous rendre dans la région d’ici le terme de votre mandat, vous ou la ministre des Affaires étrangères, Mme Gasparini ?

Tout comme je l'ai déclaré il y a quelques jours : C'est un petit pas pour la création d'un Etat Palestinien, un grand pas pour le peuple Palestinien. Le Conseil des ministres a soutenu cette initiative des Nations Unies à l'unanimité. Par cette voix favorable la Frôce a réaffirmé son soutien envers le peuple Palestinien. Concernant un éventuel déplacement au Proche Orient, je ne peux pas encore vous le confirmer. Le ministère des Affaires étrangères reste attentif à la situation dans cette zone. Il me tient de façon régulière au courant.

Toujours sur la question du conflit au Proche Orient entre Israéliens et Palestiniens, que répondez-vous aux soutiens frôceux d’Israël qui cautionnent la violation des accords conclus par Israël avec les Etats-Unis eux-mêmes sur la colonisation des terres palestiniennes ? Le gouvernement frôceux a-t-il l’intention de se positionner sur ces questions ou bien c’est une nouvelle fois le silence assourdissant de notre pays que constatera le peuple Palestinien qui y vit ?

En votant favorablement pour l’obtention de leur statut d'Etat observateur, nous avons soutenu avec 137 autres nations le peuple Palestinien. Le gouvernement frôceux continuera soutenir les Palestiniens. Le gouvernement condamne fermement la colonisation du territoire Palestinien par Israël. Cette violation des accords qui fixe les frontières Israélo-Palestiniennes est contraire à toutes les conventions internationales que tout Etat démocratique se doit de respecter.

Cette émission touche maintenant à sa fin. Souhaitez-vous ajoutez un mot ?

Je n’ai rien à ajouter. Je vous remercie.

Je vous remercie pour votre participation M. le Premier ministre Joseph Vossen. Cette émission sera rediffusée à 23h30, merci pour votre fidélité, tout de suite, le journal télévisé présenté par Laurent Villaseca. A la semaine prochaine, si vous le voulez bien.

[Marie-Claire Savary]

Vous pouvez réagir à cette émission dès à présent.

La rédaction.

[Abigail Tomas]

L'ambiance au gouvernement, plus particulièrement lors des conseils des ministres est très sereine. Il n'y a pas l'ombre d'une autre autorité qui plane au sein de mon gouvernement. Le seul chef du gouvernement, c'est moi.

L'ambiance est tellement sereine que les derniers bruits de couloir font état d'une menace de démission massive de la part de l'ensemble des ministres RSE. Menace non mise à exécution parce que M. le Premier Ministre a plié face à ses opposants. Le seul chef c'est lui... vraiment ? A-t-il un début de réponse à nous apporter ?

Vous comprendrez, Madame, qu'en tant que Premier ministre, je ne donnerais pas mon avis personnel sur un projet de loi en particulier.

La fonction de Premier Ministre empêche-t-elle de donner son avis ?

Concrètement, il s’agit de fixer des objectifs pour limiter le nombre de vols annuels et de surtout limiter la consommation en kérosène.

Peut-être M. le premier Ministre aurait-il du informer ses Ministres de ses intentions. Les maires ont été "convoqués" à de multiples reprises ces dernières semaines, pour des réunions complètement inutiles, désorganisées et vides de sens. Je peux prendre mon exemple et les nombreux allers-retours Farelle-Aspen que j'ai du faire pour des rendez-vous qui n'ont rien apporté de concret. Prenons pour exemple les deux convocations par le Ministre des Affaires Sociales, M. McGregor, qui ont débouché sur du vent. Cela fait quatre trajets Farelle-Aspen rien que pour ces beaux yeux. M. le Premier Ministre ne considère-t-il pas cela comme un bien mauvais exemple de ce qu'il souhaite appliquer ?

[Amelia Velasco]

Le gouvernement est prêt à négocier un plan de réinvestissement dans le capital flottant de Kent & Derek dans l’intention de bloquer tout autre investissement.

Le capital flottant de Kent & Derek n'existe plus. Le Premier Ministre semble avoir, une fois encore, un train de retard dans cette affaire.

[Luca Pappa]

Pour la limitation des vols, il s'agit de travailler avec les aéroports et les compagnies aériennes pour limiter les vols dans un laps de temps déterminés pour le respect des citoyens habitants les alentours des aéroports.

[Arthur Carapin]

Interrogé sur cette interview à la sortie de l'Assemblée Nationale, Arthur Carapin déclara:

Écoutez, les paroles de cet homme sont insensées. Il ne répond jamais aux questions. Madame Savry est pourtant claire: sur la proposition sur les vols, sur la taxe carburant, sur les logements. Mais comme à son habitude, Joseph Vossen nous enfume sous des propos incompréhensibles.

Quand à ses propos à mon encontre, je n'ai qu'une chose à lui dire: l'UPF se porte très bien et bien mieux que votre gouvernement. Je suis obligé, constamment en tant que député, de demander la sérénité dans l'assemblée pour des débats de qualité, sans cesse pollués par les bisbilles entre les membres de la pseudo-majorité. Enfin, au lieu de regarder l'UPF, Vossen ferait mieux de se mettre au travail!

Merci.

[Abigail Tomas]

Le Premier Ministre fait visiblement toujours autant fi de ses concitoyens en les ignorant totalement et en ne répondant pas à leurs interrogations. Quand cette attitude hautaine va-t-elle enfin cessée ?
J'attends des réponses à mes interrogations. M. Vossen a pris le temps de venir se faire un coup de com' à la télé, qu'il le fasse jusqu'au bout et pas uniquement quand ça l'arrange.