[HRP : Le tirage est effectué au Comité de scénarisation pour une meilleure clarté du RP. Désolé pour le retard, un contretemps hier. Ce ne sera pas pénalisant. ]
Gérard Menri, nommé par ses camarades syndiqués pour représenter les syndicats frôceux auprès du Ministère de l'Economie, arriva donc un petit peu en retard au rendez-vous. Il salua les quelques journalistes et le Ministre de façon très chaleureuse, sourire sur le visage. Les deux hommes entrèrent ensuite dans la salle de réunion pour avoir un entretien privé. Gérard se contenta d'éteindre sa pipe et d'attendre que le Ministre ne pose les bases et le départ de leur discussion...
(HRP : Aucun problème, je n'étais pas disponible également, donc on peut commencer aujourd'hui.)
Le Ministre salua les journalistes, il n'avait aucune déclaration à faire avant cette rencontre cruciale pour son projet de loi, un des plus importants pour notre pays. Il discuta en privé avec ses collaborateurs quelques instants avant de se présenter devant le Gerard Menri, le représentant du mouvement syndical de notre pays. Les deux hommes étaient assis autour d'une table, l'un en face de l'autre, tout était prêt pour entamer les discussions.
Monsieur Menri, c'est tout d'abord un plaisir pour moi de vous recevoir. Je suis satisfait que vous ayez pris le temps de venir à ma rencontre pour que l'on discute sereinement et dans un climat agréable, au lieu de paralyser notre pays qui n'en a certainement pas besoin à l'heure ou l'on se parle. Je n'ai jamais eu l'intention d'ignorer les forces syndicales de notre pays, c'est pour cela que j'ai pris la peine d'organiser un débat public sur mon projet de loi concernant les privatisations. J'avais prévu d'organiser un sommet social avec les partenaires sociaux, notre rencontre fera office de "sommet social" entre l'État et les représentants des travailleurs. Je vous propose de discuter ici des conditions de transfert du publique vers le privée, d'un calendrier et d'éventuelles garanties pour les salariés que je m'engagerais à tenir devant des investisseurs privés une fois notre Convention signée. Donc venons en au fond du problème. Quelles sont vos craintes vis à vis de ce projet et qu'attendez vous du Gouvernement ?
Ancien Président de la République
Ancien Premier ministre
Ancien Président de l'Assemblée Nationale
Ancien Ministre de l'Economie, des Finances et du Travail
Le discours du Ministre semble mettre Gérard à l'aise et de bonne humeur. Si bien qu'il répondit, sur un ton aimable bien que sérieux :
- Monsieur le Ministre, nous avons plusieurs craintes sur ce projet. Et deux, nous semblent majeures. Dans un premier temps nous pensons que la privatisation va inciter et permettre à terme, les délocalisations et la fuite des capitaux à l'étranger. La Chine, les pays du tiers-monde, sont un terrain d'exploitation privilégié des investisseurs, car ils ont peu à investir, et surtout beaucoup à y gagner. Le marché y est plus rentable qu'en Frôce. De plus, avec cette fuite des capitaux, et ces délocalisations, il y aura non seulement des licenciements, mais aussi aucun création d'emploi... ce qui serait catastrophique. A côté de cela, nous avons déjà un code du travail quasi inexistant, à peine quelques acquis sociaux. Les travailleurs sont déjà surexploités par le patronat et n'ont que peu de choses sur lesquelle compter. En privatisant, nous estimons que vous renforcez le patronat et que par conséquent, cela aura des répercussions définitives sur les droits des travailleurs, les mettant dans une position extrêmement difficile et soumise.
Il marqua une petite pause et précisa :
- A une échelle moins important, nous craignons que la privatisation empêche la régulation du système financier et surtout de l'économie de marché. Et sans régulation, notre pays ne pourra plus influer sur l'inflation, sur les situations de manque de stocks, sur le pouvoir d'achat... laisser les manettes de l'économie à la seule responsabilité des entreprises privées est très dangereux.
Il insista du regard et dit, en haussant les épaules, sûr de lui :
- Nous demandons tout simplement l'abandon de ce projet, de façon définitive. Les risques encourus par les travailleurs, les consommateurs mais aussi l'économie du pays sont trop importants, pour que nous puissions l'approuver.
Les réponses du syndicaliste était reçu avec beaucoup d'appréhension de la part du Ministre qui avait pour seul et unique but de détendre la situation sociale et d'éviter un conflit national ouvert avec les forces syndicales.
Monsieur Menri, nous ne pouvons pas abandonner ce projet de privatisation, c'est impossible. C'est la promesse phare de notre campagne, la promesse dans la partie économique sur laquelle le peuple frôceux a porté le Mouvement Libéral au pouvoir. Je ne peux pas faire marche arrière sur cette décision. J'assume entièrement le succès ou l'échec de ce plan, mais je ferais tout le nécessaire pour que l'ensemble des forces actives de notre pays voient dans ce projet une nécessité économique vitale pour nos entreprises. Un code du travail va être débattu dans mon Ministère afin d'améliorer le sort des travailleurs, il y aura également la mise en place d'un système de protection sociale et d'autres mesures. Je suis ici pour améliorer le sort des travailleurs lors de ce transfert, je vous demande de me confier vos demandes vis à vis de cela, je j'abandonnerais pas le projet. Je ne m'attend pas non plus à un soutien de votre part mais le projet passera au parlement, vous le savez autant que moi. Donc essayons, ensemble, de discuter et d'avancer tout en sachant que ce projet sera vote et adopté, quelque soit la mobilisation. Je vous propose de fixer un calendrier et de décider, ensemble, des modalités sociales pour les travailleurs, avançons ensemble sur ce point je vous prie. Faites nous des propositions, nous tomberons d'accord sur certain point.
Ancien Président de la République
Ancien Premier ministre
Ancien Président de l'Assemblée Nationale
Ancien Ministre de l'Economie, des Finances et du Travail
Gérard tiqua plusieurs fois. Son sourire avait légèrement disparu. Il resta silencieux un long moment, pour se donner le temps de réfléchir puis repris la parole, le ton diplomate mais distant :
- Vous me demandez de collaborer dans un projet qui ne m'inspire aucun confiance. Et visiblement, vous vous fichez pas mal de savoir que nous demandons le retrait de votre projet. Vous me laissez sceptique, Monsieur le Ministre, concernant mes chances d'obtenir de vous un minimum de coopération. Sachez que si le Gouvernement souhaite piétiner les syndicats et porter un projet mettant en péril l'économie de notre pays, il devra non seulement le payer aux urnes, mais également face aux multiples grèves et manifestations qui s'annoncent.
Un silence tomba dans la salle, puis, Gérard concéda, en haussant les épaules, signe de sa réticence :
- Bien... je veux bien proposer et donner des exigences... mais j'espère que vous les entendrez et que vous serez favorable au compromis.
Et il ajouta, ne quittant pas le Ministre des yeux :
- Nous exigeons tout d'abord, l'étalement du calendrier avec une privatisation progressive... disons pas plus de 5 privatisations par mois, pour mieux gérer l'effet d'inflation que cela pourrait causer. Je crois savoir que c'était dans votre programme économique, d'ailleurs. Ensuite, nous exigeons des garanties financières et sociales longues en cas de chômage, avec outre des allocations-chômage, égales à une pourcentage de salaire viable, des accompagnements de formation, et de réinsertion. Enfin, votre projet devra obligatoirement interdire les délocalisations, vous pouvez faire ça, j'en suis sûr, en dissuadant les entrepreneurs de partir à l'étranger au risque de devoir rembourser les possibles subventions et de voir bloquer leurs différents capitaux en Frôce. Nous demandons également l'interdiction du licenciement pour motif économique, constituant un méthode lâche pour supprimer des emplois sans motif valable.
Le Ministre semblait satisfait du pas fait en avant par le syndicaliste pour parvenir à un éventuel accord entre l'État Frôceux et le mouvement syndical.
Premièrement, les conséquences de ce plan de privatisation des entreprises publiques, nous les connaissons, nous avons le temps et les moyens nécessaires pour présenter un projet concret et qui soit acceptable pour nous tous. L'avancée syndicale, c'était effectivement un risque, nous l'avons pris, preuve en est que nous ne reculerons pas sur un sujet aussi essentiel que les privatisations. Le Gouvernement et moi même respectons les syndicats de notre pays, nous n'avons jamais eu l'occasion ni l'envie de piétiner qui que ce soit, nous constatons seulement que dés que les syndicats sont disposés à négocier avec l'État et bien les conflits trouvent une issue positive à chaque fois. Cela ne sert à rien de monter sur ses grands chevaux à chaque annonce de ma part.
Deuxièmement, j'en viens à vos propositions, nous allons en discuter longuement car un accord me semble possible si vous y mettez autant de conviction et de volonté que je pourrais en mettre. La privatisation sera progressive, c'est un acquis depuis le début de la présentation de mon projet, il n'a jamais été question de tout privatiser d'un seul coup. Donc nous sommes d'accord sur le fait de privatiser progressivement à raison de 5 entreprises par mois. Nous sommes donc d'accord sur cela. Pour ce qui est des garanties financières et sociales longues, elles entreront dans un projet de loi de m part qui arrivera une fois le plan de privatisation en ordre de marche. Je peux vous garantir que nous travaillons activement à la création d'une allocation pour le travailleur mais cela n'entre pas dans ce plan là, je ne peux donc pas prendre d'engagement sur ce point là. Vous pouvez relire ma feuille de route, et vous vous apercevrez que des mesures seront prises en faveur des travailleurs dans les prochaines semaines. Nous acceptons d'inclure dans les clauses de cessions un engagement de la part des investisseurs de ne pas délocaliser l'entreprise pour une période de 5 ans minimum, sinon, nous supprimerons toutes les mesures fiscales avantageuses en faveur de ces entreprises. Cela ne me choque pas, et je suis totalement d'accord sur ce point là. Il est tout à fait normal d'avantager les entreprises qui restent sur le sol frôceux et de pénaliser, voir de sanctionner ceux qui délocalisent à l'insu des travailleurs de notre pays. Cependant, vu qu'il n'y a pas encore de Code du Travail, la notion de licenciement économique n'est pas encore claire, je ne peux donc pas prendre d'engagement vu que cette mesure n'existe pas en Frôce, ou du moins, n'est pas officiellement reconnue dans les textes. Nous en rediscuterons ensemble si vous le souhaitez lors de la concertation nationale sur la rédaction d'un Code du Travail.
Ancien Président de la République
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- C'est entendu alors, pour la privatisation progressive. 5 entreprises par mois, maximum.
Il ajouta, visiblement résolu :
- En revanche, j'estime que les garanties financières et sociales doivent être faites avant le projet de privatisation. La loi n'étant pas rétroactive, il existe un risque que les employés licenciés lors d'une privatisation n'ait aucune aide sociale et ça, c'est inimaginable. Sur la délocalisation, 5 ans, cela me parait trop peu. Je vous propose d'établir le minimum à 7 ans. Enfin, sur le licenciement économique, je vous demande d'inclure à votre projet de privatisation une clause empêchant toute entreprise de licencier pour motif économique et cela en attendant le code du travail.
Le Ministre fut bref dans sa réponse, visiblement très déterminé.
Je ne pourrais faire beaucoup mieux pour l'instant Monsieur Menri. Cependant, nous pouvons mettre en place une sécurité de l'emploi d'une durée de 6 mois maximum pour les travailleurs de ces entreprises publiques afin qu'ils passent tranquillement vers un régime privé et donc il n'y aura aucun licenciement pendant cette période, donc pas de licenciement économique, cela va de soit. C'est à dire que la période de 6 mois laisse le temps de faire voter un projet de protection sociale pour le travailleur, avec une allocation unique qui lui permettra de s'en sortir en cas de coup dur. Pour ce qui est de la délocalisation, 7 ans c'est impossible, une entreprise doit être autonome, nous ne pouvons pas intervenir encore plus sur sa gestion, c'est déjà un gros sacrifice que d'accepter 5 ans, je ne pourrais pas plus. Vous savez, beaucoup de travailleurs aimeraient avoir les garanties que je vous propose là, donc il ne faut pas non plus trop en demander au risque de tout perdre, vous le savez Monsieur Menri. En acceptant certaine de vos propositions, je m'engage dans la durée et dans un partenariat grandissant avec ces salariés qui vont changer de régime, prenez le en compte.
Ancien Président de la République
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- Bien, alors soit pour ces engagements. Mais je vous préviens que si vous ne tenez pas vos promesses, les syndicats feront un appel unanime à la grève illimitée. Vous avez les cartes en main, à vous de ne pas gâcher votre chance.
Le Ministre Valbonesi retrouva le sourire et poussa un "ouf" de soulagement après les propos du syndicaliste.
J'ai pris le temps de vous rencontrez, de prendre des journées de travail pour discuter avec vous sur ce dossier extrêmement important pour notre République, vous pensez que je ne tiendrais pas mes promesses ? Vous vous rendrez au fur et à mesure de mon action à ce Gouvernement que vous ne vous trompez pas en acceptant ce projet de loi avec les conditions que nous venons d'énumérer. C'est une victoire pour la Frôce, pour les travailleurs et pour le Gouvernement qui vous montre toute sa capacité à dialoguer afin de trouver des issues valables et acceptables pour les deux parties. Il n'y aura pas besoin de faire grève à nouveau, n'ayez crainte. Je vous remercie d'être venu, je prépare un communiqué de presse pour annoncer la fin de notre entrevue et les accords que nous avons pu signer ensemble autour de cet table.
Ancien Président de la République
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