Monsieur Dellas bonjour,
Très heureux de vous recevoir, d'autant plus heureux que vous êtes officiellement Premier Ministre depuis quelques heures et que vous venez de nommer le gouvernement.
Alors avant de commencer véritablement l'interview, une remarque, il n'y a pas Benjamin McGregor dans ce gouvernement. Pourquoi ça ?
Donc, ce n'est pas une tentative de votre part de faire taire les rumeurs comme quoi Benjamin McGregor ferait ce qu'il veut de vous ?Bonjour Monsieur Bonnardot !
Si Benjamin McGregor n'est pas membre de mon gouvernement c'est parce qu'il reste fidèle à sa volonté de ne plus occuper de charges gouvernementales. Tout simplement !
Vous ne souhaitez pas prouver que c'est vous qui avez le pouvoir et pas Monsieur Mc Gregor ?
Je vous le demande, car le rapprochement entre cette non nomination que l'on attendait un peu et les critiques acerbes de LAurent de Montredon est étrange.
Alors justement vous venez de le dire, vous êtes aujourd'hui à la tête du gouvernement. Retraçons un peu votre parcours.Pour moi, Monsieur de Montredon est un observateur comme un autre, il a la vision qu'il a et il a les opinions qu'il a !
Benjamin McGregor n'est pas Premier Ministre ! Je suis le Premier Ministre de la République Frôceuse ! Mon style est peu connu car je me suis toujours fait discret lorsque j'était Ministre ou Vice-Président du PSD. Il est et restera, pendant cette législature, un membre du législatif, pendant que je serai à la tête du gouvernement ... (sourire)
Vous devenez membre du PSD il y a plusieurs mois de cela, moins d'un an mais plus de six mois et tout de suite, vous semblez vous rapprocher de Monsieur McGregor, alors chef du parti. Vous me corrigez si je me trompe hein.
Donc vous êtes membre du parti et tout semble basculer le jour où vous vous présentez à la succession de Benjamin McGregor puisque vous êtes élu avec un score intéressant. Là, vous devenez pour la Frôce le successeur de Benjamin McGregor, au moment même où Laurent de Montredon passe de la position d'héritier politique de Monsieur McGregor à celle d'ennemi à la cause centriste. Vous avez donc su vous positionner au bon moment.
Et pourtant, votre style et votre tempérament semblent plutôt vous rapprocher d'un Montredon et vous éloigner d'un McGregor. C'est tout de même curieux non cette collaboration, à première vue, contre nature ?
Plus proche de Laurent de Montredon et pourtant, lui a quitté la FDF pour mettre le barre à gauche toute tandis que vous, vos premiers pas de Premier Ministre vous emmène vers le centre droit ! Aujourd'hui, votre parcours vous amène ici, bon grè mal grè vous avez un chemin plutôt linéaire, avec des victoires, des revers, peu mais quand même, mais tout semble plutôt glissé en ce qui vous concerne. Vous n'avez pas, je veux dire, le parcours hâché d'un Montredon ou l'évolution poussive d'un Salinovitch. Vous avancez sans faire trop de vagues.Mon mentor au sein du PSD était Dominique SKorpio ! J'avais lu ses discours, je connaissais bien son parcours ... bref c'est avec lui que j'avais volonté de travailler. Mais il était sur le départ et n'avait pas franchement besoin de moi ! Benjamin McGregor, lui était à la fois le Président de la FDF et le Premier Ministre en charge de l'Enseignement. Il avait besoin de quelqu'un pour l'alléger un peu et je me suis proposé ! Benjamin avait également compris qu'il fallait lancer les nouveaux et désigner un chef de cabinet allait dans ce sens ! C'est là que je me suis rapproché de lui !
Mais vous avez tout à fait raison, idéologiquement j'étais plus proche de Laurent de Montredon ! Mais je travaillais avec Benjamin, une complicité s'est donc installée entre nous.
Et vous semblez donner au PSD une nouvelle dimension celle d'un parti de gouvernement à part entière, premièrement parce que le PSD est toujours là après 4 échéances électorales mais aussi parce que le PSD se veut pragmatique et adaptable. J'entends par là que votre premier rapprochement lors de la victoire du RPR en mars dernier puis votre alliance avec le même RPR depuis quelques heures donnent de vous l'image d'un homme ouvert et peut être un peu opportuniste.
Bien. Je précise que je ne disais pas que le PSD était au pouvoir depuis 4 échéances électorales mais que son existence et sa présence après 4 échéances électorales faisaient de ce parti un parti qui compte et dit "de gouvernement" autrement dit un pilier du monde politique, toujours au tournant.D'abord, je vous arrête tout de suite, le PSD n'est pas au gouvernement depuis 4 échéances électorales. Il n'a pas participé au gouvernement Valbonesi mais en a soutenu la nomination car nous avons estimé que donner le pouvoir au centre droit était préférable qu'à la droite extrême, ajoutons à cela l'absence de candidat de gauche. La FDF ayant refusé d'en proposé un estimant qu'après cette défaite électorale il était indécent vis-à-vis des citoyens de le faire.
Vous soulevez la différence majeure entre Laurent le pragmatique et moi l'idéaliste ! Laurent et moi avons tous deux voulu donner une dimension plus gauchiste à la FDF. Mais il n'y est pas arrivé et a préféré partir, approche pragmatique ! Alors que moi j'ai toujours eu l'idée que j'arriverai à donner à la FDF une vrai dimension sociale et de gauche ! Et en renommant la Fédération Démocrate Frôceuse en Parti Social-Démocrate, j'estime que j'y suis quelque part arrivé ! En faisant adopter la rose comme symbole de notre parti, j'estime que quelque part, j'y suis arrivé !
Je suis resté dans ce parti coute que coute, déjà parce que je ne partage pas toutes les idées du RSE alors que je partage toutes celles du PSD et aussi parce qu'on ne peut changer une structure que si on est !
Bien, j'aime votre analyse car je la trouve juste au fond. Je parle au sujet de votre approche vis à vis des idées de votre parti et non pas de votre réussite réelle ou supposée à avoir fait du PSD un parti de gauche.
Voyons les faits.
Vous nommez un gouvernement qui, du reste, est très centriste avec 2 ministres RPR et 4 ministres PSD. Le centre s'est partagé les postes.
Mais plus sérieusement, vous ne craignez pas d'étouffer, de vous isoler du reste de la classe politique ?
Je veux dire par là que je souhaite m'intéresser à la politique que vous allez mener. Comment faire pour orienter clairement la politique du gouvernement si on a au pouvoir une coalition de centre, donc déjà à première vue pas vraiment engagée, mais une coalition avec des partis qui, du reste, sont censés représenter une vision différente du centre. Autrement dit si le RSE est l'exact contraire du PPL, le PSD est supposé être l'exact contraire du RPR. Vous combattez dans la même catégorie. Le RSE et le PPL se battent pour avoir l'électorat de droite engagée, et le PSD et le RPR se battent pour avoir l'électorat du centre.
Donc une fois au pouvoir, l'idéaliste, il fait quoi ? (sourire)
(Sourire) En effet, nous nous sommes battu pour avoir les voix du centre ... Mais si ce que vous dites est vrai pour le RSE et le PPL, il ne l'est pas pour le centre ! En effet, de nombreux points du programme du RPR et du PSD sont communs ! Et lorsque le PSD soutenait des propositions de loi du RPR contre l'avis du RSE sous l'ancienne législature, on nous disait que ce n'était pas normal et que nous trahissions le gouvernement. Maintenant que nous dirigeons avec le RPR, tout le monde fait comme si nous ne vivions pas sur la même planète ! En fait les gens s'accordent toujours lorsqu'il faut critiquer.
Nos majeures différence reposent sur l'Economie où nous avons un accord. Mais vous verrez ça en temps et en heure !
L'heure c'est maintenant Monsieur Dellas.Si vous avez des annonces à faire nous les écoutons.
Vous avez un accord économique avec le RPR. Expliquez nous. Les auditeurs seront ravis de l'apprendre.
Dommage dommage.Nous avons un accord global, le point chaud étant l'Economie c'est de cela que je vous parlait ! Cet accord sera révélé très vite, pas d'excitation. Il est encore fort tôt pour tout cela. (Sourire)
Bon pour terminer, parlons de vos amis et de vos ennemis.
Benjamin McGregor semble avoir décidé de se faire discret. Vincent Valbonesi également, laissant en première ligne deux ministres, quant à Hugo Salinovitch il semble se retrancher dans sa province et Laurent de Montredon en traitement...
Vous semblez avoir le champs libre et pourtant, cette pénible rivalité Montredon/McGregor est revenue à la surface récemment. Vous, vous vous positionnez comment là dedans, en sachant qu'en tant que proche de Monsieur McGregor vous êtes également l'objet de vives critiques !
Et bien je vous remercie Monsieur le Premier Ministre. Bonne journée !Vous semblez présenter Vincent Vlabonesi comme l'une de mes ennemis, ce n'est pas le cas !Je ne vois pas non plus Hugo Salinovitch comme un ennemis. Tout le monde me reproche de trop bien m'entendre avec Benjamin McGregor.
Quant à Laurent de Montredon, je ne répondrai pas à ses critiques, parce que je comprends bien que c'est un "dommage collatéral" du tir sur Benjamin McGregor et que j'ai toujours de l'estime et de la sympathie pour Laurent de Montredon. Je n'entrerai pas dans cette nouvelle gue-guerre.
Croyiez moi, mes seuls ennemis sont les extrémistes !