Passation exceptionnelle des pouvoirs

[François Bertrand]

François fut avertit durant la nuit peu avant l'aube. Alors qu'il était dans son lit, son blackberry sonne.

"- Charles ?
- François, c'est une urgence. Le Premier ministre a été victime d'un AVC et il est actuellement dans un état grave. Le service de communication de Belley m'a tout de suite informé de la nouvelle en me chargeant de conduire ton transfert vers Belley. Pendant sa période de maladie, tu es le nouveau Premier ministre ad intérim. L'article 22 de la Constitution est explicite en ce sens"

François, la tête dans le cul, avait du mal à réaliser l'ampleur de l'évènement. Il caressa la tempe avec sa paume avant de lancer un vif soupir.

"Merde !
- Ah ça oui tu peux le dire... C'est inespéré. Hier tu nous avait parlé d'une absence jusqu'à la fin du mois mais là apparaît ce qui semble devenir une absence un peu plus lourde qu'on ne l'aurait imaginé. Maxime se doutait peut être d'avoir sa maladie ?"

François saisit sa table de nuit et ouvre le premier tiroir pour récupérer ses lunettes. Après les avoir glissé dans ses yeux, il se concentre un petit moment et tente de garder son sang froid.

"Ce n'était pas sensé se dérouler comme ça... Ecoute, ça va faire du bruit et à l'assemblée on va taper sur les tables. La situation est plus qu'exceptionnelle et la meilleure des décisions à prendre, c'est de couper l'herbe sous le pied. Dès 7 heures du matin je vais sortir de mon bureau à Tallard pour me rendre à Belley. Pour le moment on ne communiquera pas, les journalistes qui tenteront de dénicher une info n'en auront qu'une : mon déplacement vers Belley.
Dès que j'aurai fait connaissance avec les collaborateurs de Maxime (je compte les garder) on appelle Frôce 2 et je prononce un discours à la télévision. Occupe toi de préparer le tout. Merci Charles"

Un peu saisit par l'émotion et la peur, il prépare son costard et se dirige vers la salle de bain.