|Bureau| François Bertrand

[François Bertrand]

Dans l'après midi, François était ému en écoutant l'officier d'honneur de l'Assemblée lui raconter l'Histoire du Palais et les représentants qui avaient occupé le siège sur lequel il ne s’assiérait pas pour l'instant, puisqu'il ferait partie du banc des ministres.
Rangeant ses cartons dans son nouveau bureau, il accueille ses collaborateurs et leur annonce la nouvelle.

"Charles, Guillaume, vous savez quoi ?" fit-il avec un large sourire contenu, à deux doigts de rire.

Ses deux intimes et compagnons de route se regardèrent avec étonnement.

"Les négociations RPR-PSD sont terminées et devinez quoi ? Je serai ministre d'Etat, de l'intérieur et de la défense.
Franchement les gars, je vais vous avouer que ça m'honore. Pour un début de carrière, c'est plus que gros. J'ai le devoir de réussir et d'encaisser les coups qui, j'en suis sûr, seront nombreux. L'annonce de la nouvelle ne va pas faire plaisir grand monde. De quel droit ce nouveau né de la politique frôceuse accède t-il ainsi à la tête du gouvernement ? Car oui, dès demain je vais disposer de toutes les prérogatives du chef de gouvernement comme Maxime sera indisponible jusqu'à la fin du mois. Il m'a dit qu'il prononcerait un discours demain si tout va bien.
C'est quand même du lourd hein... la tâche va être difficile mais j'ai le temps et la disponibilité avec moi. Encore heureux...
Je ne suis pas Premier ministre mais tout au long du mandat et pendant la période où je ne remplacerai pas Maxime, je dois être le premier des ministres. Je n'hésiterai pas à occuper l'espace médiatique, à conduire un gouvernement dynamique, à être ponctuel dans les moments importants et surtout... et surtout... Il faut absolument changer la politique. Nous ne nous contenterons pas de la faire.
Mes amis, la nouvelle Constitution instaure un nouveau rapport entre les institutions républicaines, notamment celles du pouvoir politique. Et comme ce sont les premiers à y être qui font la pratique du métier, on doit profiter de l'occasion pour imposer au ministre d'Etat un rôle significatif. Pas simplement ce Vice-Premier ministre d'antan. Voilà comment je vois les choses : le Premier ministre est l'équivalent du président des premières république et le ministre d'Etat est l'équivalant du Premier ministre des premières république. A ceci près que le ministre d'Etat a des pouvoirs plus restreints que le Premier ministre d'avant et que le Premier ministre d'aujourd'hui dispose des pouvoirs réunis de l'ancien Président et de l'ancien Premier ministre.
J'ai eu l'occasion de discuter avec Maxime en retrouvant Benjamin. Ils m'ont l'air très sympathiques, je pense que le courant passe. J'espère compter sur Benjamin et Vincent pour me conseiller, je vais m'inspirer de leurs expériences de Premier ministre.
Bon allez hop hop hop ! On va ranger tout ça et filer illico à Tallard pour me familiariser le plus vite possible au bâtiment et à ses services. On va en profiter pour bosser la courte introduction que je vais prononcer au premier conseil des ministres"