Trouble jeu du 1er juin - Jack Kusher

[Stefano Peruzzi]

HRP/ Un peu plus court que d'habitude comme j'ai quelques soucis physiques (rien de grave) j'ai préféré me détendre ce soir et donc réduire au maximum l'émission, si Jack sent que c'est trop incomplet il pourra repasser une nouvelle fois un peu plus tard\HRP

(21:36) Stefano Peruzzi : Bonsoir sur teleyocto et bienvenue pour une nouvelle édition de Trouble Jeu, ce soir notre invité c'est Jack Kusher, ministre de l'Education Nationale, de l'Enseignement Supérieur et de la Santé. Alors première question Jack, ce portefeuille pour toi c'est un rêve, un bon début avant mieux ou bien c'est vraiment parce qu'il y avait personne ?

(21:42) Jack Kusher : Ah, si je suis à ce poste, c'est tout sauf par défaut ! Il y a des postes que j'aurais refusé si on me les avait proposé, et d'autres que j'aurais accepté à défaut de mieux. Mais si j'avais eu entièrement le choix parmis les postes disponibles c'est celui que j'occupe actuellement que j'aurais choisi sans hésitation. La santé et l'éducation sont deux domaines qui m'intéressent beaucoup, et même si de prime abord ça peut paraître surprenant de les regrouper, je ne peux qu'être content de ce début regroupant deux des domaines qui m'intéressent le plus. Après, est-ce qu'on m'a nommé parce qu'il n'y avait personne d'autre, ce n'est pas à moi de vous le dire, mais pour moi en tout cas, c'est une grande joie d'occuper ce poste.

(21:43) Stefano Peruzzi : Ton absence lors du débat parlementaire sur le BNES, c'est parce que la proposition te convient, parce que t'as été inattentif ou parce que tes collègues parlementaires du PRF t'ont pas mis au parfum ?

(21:45) Jack Kusher : Mon absence lors du débat parlementaire sur le BNES c'est parce que je ne suis pas représentant parlementaire ! J'occupais le poste de Vincent Valbonesi tant qu'il était Premier Ministre, mais depuis sa démission il a repris son siège...

(21:45) Stefano Peruzzi : Enfin un ministre peut intervenir à l'Assemblée et même proposer un amendement... Tu ne l'as pas fait pour marquer la séparation des pouvoirs ou c'est juste de l'inattention ?

(21:48) Jack Kusher : A vrai dire, je n'aime pas trop cette idée qu'un Ministre, nommé par le Président, s'immisce dans les débats au sein de l'Assemblée Nationale. J'aurais pu intervenir, c'est vrai, je l'aurais sans doute fait si j'avais vraiment eu un désaccord majeur avec le fond du texte. Ce n'est pas le cas, donc j'ai préféré rester en retrait. Ce qui me gêne plus avec ce projet à vrai dire c'est qu'il n'ait pas été soumis à un débat public, mais c'est une autre histoire et il faudrait légiférer en ce sens, je pense.

(21:49) Stefano Peruzzi : Si on exclut l'absence de débat dû à la loi sur les débats publics qui est incomplète, tu penses que ce texte est vraiment bon, fondamentalement mauvais ou qu'avec quelques améliorations ça irait ?

(21:52) Jack Kusher : Il est loin d'être parfait, évidemment, j'ai pas mal de légers désaccords avec, mais rien de bien significatif. Disons que si je l'avais écrit, je l'aurais sans doute écrit différemment. Après, le texte tel qu'il est ne me choque pas.

(21:54) Stefano Peruzzi : On va quitter ce texte pour parler de choses plus globales, sur l'actualité récente, l'affaire Habsbourg a provoqué quelques cafouillages dans la communication du gouvernement. Tu penses pas que vous avez tenté trop tôt de soutenir la police plutôt que de chercher la vérité ?

(21:58) Jack Kusher : Honnêtement, je ne sais pas. Il n'y a pas eu de concertation au sein du gouvernement, et Arthur ne m'a pas parlé de cette affaire, donc au fond j'ai un regard aussi extérieur que vous sur cette affaire. Après, est-ce que le ministère de l'Intérieur a bien agi, je pense. Une enquête interne a tout de suite été ouverte, donc je ne pense pas qu'on ait vraiment "tenté de soutenir la police". L'enquête interne a conclu qu'il n'y avait pas de faute de la part des policiers. On peut toujours mettre en doute cette conclusion bien sûr, mais il est normal que le ministère se soit fié au résultat de cette enquête. Après, peut-être y a-t-il eu des "falsifications" comme certains le prétendent, je ne suis pas omniscient, mais en attendant je choisis de faire confiance à l'administration.

(22:01) Stefano Peruzzi : Tu es de ceux qui pensent qu'il faut parfois muscler les interrogatoires ou de ceux qui pensent que la moindre pression rend un aveu nul et non avenu ?

(22:04) Jack Kusher : C'est une question difficile. Evidemment, il faut parfois muscler les interrogatoires, sinon on n'arrive jamais à rien. Après, tout dépend du sens que l'on donne au mot "muscler". Si on parle de violence physique, je suis contre, évidemment. On ne peut pas violenter des suspects jusqu'à ce qu'ils avouent tout et n'importe quoi, ce serait la porte ouverte à l'arbitraire. Après, il est évident que pour obtenir des aveux, les policiers sont obligés de mettre de la pression au suspect. Tant que ça reste de la rhétorique, franchement, on serait tordu d'y voir le moindre mal.

(22:05) Stefano Peruzzi : Lors de la précédente campagne présidentielle on a testé le vote alternatif, tu penses que ça rend le jeu politique trop stratégique ou que c'est un plus pour le pluralisme ?

(22:10) Jack Kusher : Je suis un nouveau-venu de la politique, et c'était la première fois que je vivais vraiment une campagne de l'intérieur. En tout cas, ce que j'ai vu, c'est des débats animés, avec de nombreux candidats représentant de divers courants. En ce sens, je pense que c'est effectivement un gros plus pour le pluralisme. Avec une élection à deux tours, les gros partis ont tout intérêt à essayer d'"avaler" les petits candidats dès le premier tour pour s'assurer d'être au second, et franchement c'est tout autant de la stratégie. Je préfère une stratégie assumée qui se fait devant les électeurs qu'une stratégie de dessous de table où les gros partis essaient d'acheter le soutien des petits à coups de ministères. De plus, le VA permet comme ça a été le cas au PRF de présenter 2 candidats pour le parti au lieu de faire des primaires. Je trouve ça bien aussi, qu'il n'y ait pas forcément de désignation préalable en catimini d'un candidat pour chaque parti, qui n'est pas forcément le même que celui qu'auraient choisi la masse des électeurs.

(22:11) Stefano Peruzzi : Pendant qu'on parle de "l'intérieur", tu penses que Gayet a raison quand il insinue qu'il y a beaucoup d'homos refoulés en politique ou que c'est juste un coup de pub lamentable ?

(22:16) Jack Kusher : Personnellement, ce type me débecte. C'est vraiment de la provoc' de comptoir, ça se passe de commentaires. Honnêtement je pense que la communauté homosexuelle a honte de compter ce type dans ses rangs. Il se veut le porte-parole des homos, j'en ai vraiment de la peine pour eux...

(22:17) Stefano Peruzzi : On a aussi vu Matiou Callet sur ce plateau, il a été plutôt sympathique lorsqu'on en est venus à évoquer ta personne. En faisant abstraction de ça, tu penses que c'est un intellectuel mal compris ou un type qui se croit supérieur aux autres ?

(22:23) Jack Kusher : C'est un homme difficile à cerner, en tout cas. Je pense que c'est quelqu'un d'intelligent, dont les remarques sont souvent censées, bien qu'il défende parfois des positions à la limite du ridicule, comme sur le dopage par exemple, et franchement parfois on se demande s'il ne fait pas ça juste pour ennuyer le monde. Et puis surtout, il est indéniable qu'il en vient très - trop - facilement au mépris. C'est un air qu'il se donne, oui, mais parfois je le trouve vraiment désagréable et hautain avec ses interlocuteurs. Après, comme je l'ai dit, c'est quelqu'un d'intelligent qui a souvent des choses intéressantes à dire, donc au final c'est surtout dommage.

(22:24) Stefano Peruzzi : Pendant qu'on parle sport, tu penses que c'est une chance que d'avoir fermé les frontières pour garder notre style et notre formation ou que c'est une décision qui a aggravé notre retard sur la scène internationale ?

(22:27) Jack Kusher : J'ai tendance à être pour l'échange, en terme de performance. Je pense qu'on s'améliore toujours au contact d'autres styles. Après, je ne suis vraiment pas un fondu de sport, donc mon avis en la matière a vraiment peu de crédit.

(22:28) Stefano Peruzzi : On a assez peu entendu parler de ton passé avant la politique, comment tu le résumerais rapidement ?

(22:31) Jack Kusher : Oh, rien de bien folichon. Une enfance sans histoire, des études de droit un peu par défaut, un mariage heureux mais trop court, une petite fille adorable, un boulot chronophage... Vraiment pas grand-chose de marquant.

(22:31) Stefano Peruzzi : Au catalogue de tes détestations, quelle personnalité politique frôceuse remporte la première place ?

(22:35) Jack Kusher : Houla, vous me posez une colle ! Il y en a tellement ! Je plaisante. Je ne suis pas en politique depuis assez longtemps pour en être arrivé à détester des gens. Disons que si je devais absolument choisir, je dirais que Charles de la Tour est sans doute un de ceux qui m'inspirent le moins de sympathie de la classe politique frôceuse. Mais je le répète, rien de bien terrible.

(22:36) Stefano Peruzzi : Et pour conclure, comme a chaque fois avec les nouveaux invités, question philosophique : pour toi est ce que sucer c'est tromper ?

(22:37) Jack Kusher : Je rejoins sur ce sujet le patriarche du PRF Chris : Oui, pour moi, c'est tromper.

(22:38) Stefano Peruzzi : On remercie Jack Kusher pour sa participation, bonne soirée à tous et à bientôt pour un nouveau Trouble Jeu.

(22:38) Jack Kusher : Merci à vous de m'avoir invité.