Procès Etat Frôceux c/Juliette de Habsbourg

[Henri Quineault]

Mesdames, Messieurs,

Voici l'ouverture du procès de l'Etat Frôceux contre Mademoiselle Juliette de Habsbourg. Ci-dessous est présent le rapport de la médiatrice.

RAPPORT DU MEDIATEUR DE LA REPUBLIQUE

Dossier Etat Frôceux c/Juliette de Habsbourg

Rappel des faits :

M. de Milon, alors Ministre de l'Intérieur et représentant l'Etat frôceux, a porté plainte contre Mlle Juliette de Habsbourg pour trafic de drogue

Je vous joins la plainte

Rapport de Police

Aspen le : 23 mai 2011

Expéditeur : Direction de la Police Nationale - Brigade Antidrogue
Affaire Suivie par : Inspecteur Gadget

Destinataire : Bureau du Médiateur de la République
A l’attention de : Mlle Morgane Adelie

Objet : Plainte pour trafic de drogue

Personne concernée :
Nom et prénom : Juliette Anne Sophie De Habsbourg-Prigors
Lieu de naissance : Aspen, Frôce.
Adresse : 156 boulevard Max Mattinen, Frôce

Procédure :
Service : Brigade Antidrogue.
Qualification : Trafic de Drogue
Arrestation : 20 mai à 12h33 en plein centre ville d'Aspen.
Interrogatoire : Aveu du suspect

Phase de Médiation
Après avoir requis un accord à l'amiable en proposant que Mlle de Habsbourg fasse 30h de TIG assorties de divers autres éléments, M. le Ministre a finalement quitté son poste de représentant de l'Etat dans cette affaire, consécutivement à sa démission. Ceci rend donc caduc la proposition.
Sans attendre la nomination d'un nouveau représentant pour l'Etat, Maître le Maud, représentant de Mlle de Habsbourg, a refusé toute médiation, jugeant que l'enquête avait été irrégulière.
http://www.republique-froceuse.com/foru ... 648#p38597


Décision du Médiateur :
La démission de M. de Milon conjuguée au refus de médiation de maître le Maud, rend improbable tout accord à l'amiable. Je transmets donc ce dossier à la Cour de justice.

J'appelle à la barre pour interrogatoire le représentant de l'Etat Frôceux ainsi que l'Inspecteur Gadget en qualité de témoin.

[Richard Mathieu Phillippe Pierre Le Maud]

Richard avait mis son plus beau costume pour le procès. Déjà en temps normal il était toujours très classe mais là, il n'était pas l'avocat de n'importe qui ! La jeune femme lui avait tapé dans l'oeil dès l'instant où elle avait mis les pieds dans le cabinet d'avocats. Le fait qu'elle soit encore mineure n'était à ses yeux qu'accessoire. Elle lui plaisait et ce fut naturellement et non sans arrière-pensée qu'il prit ce dossier en charge. Bien vite, il s'était rendu compte que la jeune femme était innocente et que cet inspecteur Gadget venait de laisser traîner des casseroles pouvant sérieusement ruiner sa carrière. Mais ce qui l'avait mis hors de lui, c'était la magouille du Ministère de l'Intérieur pour cacher le scandale qui allait éclater dans quelques heures.

[Annabelle Merteuil]

L'inspecteur Gadget se présenta devant le président de la Cour de Justice quand il l'appela.

[Henri Quineault]

Très bien inspecteur. Racontez nous l'histoire. Que s'est-il passé avec l'accusée ?

[Richard Mathieu Phillippe Pierre Le Maud]

Richard observa d'un air supérieur l'inspecteur Gadget. Ce dernier allait se ridiculiser en direct, ce qui n'était pas loin de déplaire à Le Maud. Il adressa à Juliette un regard compatissant et posa sa main sur son épaule pour la rassurer. La malheureuse se retrouvait devant une situation qu'elle n'avait jamais connue et la cour de justice n'avait rien d'une mince affaire. C'était un lieu impressionant la première fois que l'on y pénétrait. L'avocat reporta son regard sur l'inspecteur tout en caressant de sa main gauche l'impressionnant dossier qu'il avait devant lui. Ah çà, c'était certainement SON affaire du siècle et il était d'autant plus motivé que la jeune femme qu'il défendait avait un charme naturel très troublant.

[Annabelle Merteuil]

L'inspecteur Gadget était déjà énervé à cause des violences ayant eu lieu à l'extérieur, il attendait les questions du président de la Cour de justice un peu agacé, d'ailleurs quand ce dernier lui demanda de raconter ce qui s'était passé, on sentait son agacement dans ses propos.

Une affaire comme toutes les autres...
Après une enquête menée par la brigade, le nom de l'accusée était ressorti plusieurs fois, et après avoir accumulé suffisamment d'indices, l'accusée a été arrêtée et a fini par avouer. Il y a eu peut-être quelques incidents mais il y en a toujours lors des enquêtes, seulement rien qui puisse changer quoi que ce soit dans celle-ci, et surtout pas le fait que l'accusée ait avoué. Ses aveux sont tout à fait valables.

[Henri Quineault]

Calmez vous inspecteur s'il vous plait. Vous semblez nerveux.

Dites m'en plus à propos des incidents. Que s'est-il passé exactement ?

[Annabelle Merteuil]

L'inspecteur regarda le président de la Cour de Justice, sa remarque l'agaça un peu plus mais il se calma un peu pour répondre à sa question.

Vous savez, dans ce genre d'affaires, on peut avoir quelques fois un comportement physique dur et ferme de la part des policiers, mais qui reste toujours raisonnable dans la mesure où il s'agit de trafic de drogue et que les drogués ont une réaction parfois violente s'ils décèlent une faiblesse. Ce comportement est d'autant plus justifié que l'accusée a nié l'évidence et s'est placée dans l'optique de tourner en rond pour retarder l'enquête. Le comportement des policiers qui sont habitués à ce genre d'agissements et qui ne sont plus dupes maintenant a donc accéléré les aveux de l'accusée.

[Henri Quineault]

Très bien. Merci pour ces explications inspecteurs. Je laisse la défense de Mademoiselle de Habsbourg vous interroger.

Ensuite nous interrogerons l'accusée.

Maitre Le Maud, c'est à vous.

[Richard Mathieu Phillippe Pierre Le Maud]

Richard attendait ce moment depuis de longues minutes. Il se leva, esquissa un sourire ironique à l'Inspecteur Gadget et commença à parler, d'une voix assurée, claire et distincte, non dénuée de panache :

- Merci. Monsieur Gadget, je pense que vous devriez arrêter la consommation de café, cela vous rend nerveux et vous en finissez par dire n'importe quoi. Oui, n'importe quoi, Monsieur, comment dites-vous déjà ? Ah oui... "l'inspecteur" ! Vous nous expliquez que vous avez enquêté. Or depuis le début de votre diatribe peu convaincante, vous vous êtes justifié pour ce que vous qualifiez d'incidents et que je vais renommer prestement en une bavure policière grave et visiblement couverte par le Ministère de l'Intérieur. Expliquez-moi donc où sont les preuves d'une quelconque implication de ma cliente dans cette affaire de trafic de drogue ! Quels sont vos sources, vos éléments ? Comment avez-vous conclu qu'elle était impliquée et quelles preuves avez-vous de tout cela ?

Il l'interrompit avant qu'il ne réponde, d'un geste de la main :

- Oh ! Je sais ! Vous allez me dire que vous avez des aveux, aveux donnés dans un contexte de pression psychologique et physique extrême, ayant considérablement influencé ma cliente au point que pour mettre fin à son calvaire, elle a préféré nier la vérité, le fait qu'elle était innocente. Si vos preuves étaient solides, Monsieur Gadget, expliquez-moi pourquoi ma cliente a fait l'objet de chantage, de menaces déguisées et pourquoi lui a-t-on assené une gifle de surcroît ? Ma cliente n'a jamais montré de signe de résistance. Lorsque vous êtes venu vous donner en spectacle dans ce fast-food du centre-ville d'Aspen, devant une clientèle aussi surprise qu'aterrée, pour lui passer les menottes, elle s'est laissé faire sans résister. Elle a coopéré malgré l'agressivité de vos hommes. S'agit-il là du comportement d'une droguée voulant fuir la réalité ? Non, il s'agit d'une femme qui n'a pas compris ce qui lui tombait sur la tête et qui a travers des interrogatoires aux conditions délétères et exécrables s'est vue enfoncée, humiliée. C'est cela qui a conduit à ses aveux, non pas le fait qu'elle soit coupable mais le fait qu'elle croyait avoir affaire à des personnes sensées et honnêtes qui se sont avérées finalement menaçantes pour sa sécurité. Le constat est là, pour se mettre en sécurité, loin de vos méthodes barbares et scandaleuses, ma cliente a fait ce que vous lui demandiez de faire, résignée. Fort heureusement pour nous, la Justice de notre pays dépasse ce genre d'actes primitifs et va rétablir la Vérité. Je ne vous parle donc pas de preuves que vous avez fabriqué, mais de véritables éléments inculpant Madame de Habsbourg, aujourd'hui victime d'un pugilat et d'une humiliation afin de satisfaire je ne sais quel sombre but ! Ma question sera toute simple, quelles sont ces preuves ? Montrez-les nous donc, car j'ai vraiment hâte d'en avoir connaissance et de voir à quel genre de raccourcis dangereux un éminent inspecteur comme vous s'adonne au quotidien !