Trouble jeu du 25 mai 2011 - Matiou Callet (2)

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Stefano Peruzzi
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Trouble jeu du 25 mai 2011 - Matiou Callet (2)

Message par Stefano Peruzzi »

(00:24) Stefano Peruzzi : Bonsoir et bienvenue à tous pour une nouvelle édition de Trouble Jeu. Ce soir, pour la première fois, nous avons un revenant, Matiou Callet.

(00:25) Matiou Callet : Bonsoir Stefano

huées dans le public

(00:26) Matiou Callet : Bonsoir au public

(00:26) Stefano Peruzzi : Alors Matiou première question sur l'actualité récente, question assez légère. Tu as pensé quoi des commentaires grivois de Finacci à l'Eurovision ? Sexisme et homophobie, provocation mal placée ou humour ?

(00:27) Matiou Callet : Hum… j'ai trouvé ceci très loin d'être drôle. Maintenant, je n'en ferai pas un scandale. C'est parce que l'on veut bien en parler que ceci devient une affaire. Le meilleur service pour le combat contre le racisme serait plutôt d'oublier les propos malheureux de M. Finacci.

(00:28) Stefano Peruzzi : Toujours sur ce concours, promis après on passe aux trucs intelligents. Tu penses que la Frôce devrait cesser de participer à l'Eurovision ou c'est sympathique niveau folklore ?

(00:30) Matiou Callet : Je n'ai pas vraiment d'avis sur la question. Personnellement, je ne regarde pas ce concours. Dès lors, la participation ou non de la Frôce, ça ne me touche pas le moins du monde.

(00:31) Stefano Peruzzi : On te comprend, alors passons aux choses sérieuses avec le scandale qui a poussé à la démission le ministre de l'intérieur. Déjà tu penses que c'est une bonne idée de démissionner au vu de l'ampleur de la polémique ou que ça aurait été plus courageux de rester pour surmonter la crise ?

(00:33) Matiou Callet : Il me semble pourtant que M. Milon a dit qu'il ne démissionnait pas à cause du tapage médiatique qu'il a provoqué mais pour des raisons personnelles. S'il dit vrai, je ne jugerai pas les raisons privées qui le conduisent à prendre du recul sur la politique. Maintenant, s'il démissionne suite à ceci, c'est ridicule. Mais je vais lui accorder un crédit à l'honnêteté et croire que ce n'est pas pour ça qu'il a démissionné.

(00:35) Stefano Peruzzi : Tu penses que les abus policiers sont un vrai sujet de débat ou que c'est une thématique secondaire ?

(00:39) Matiou Callet : Au delà des policiers, je pense que le climat sécuritaire est un sujet essentiel. Il faut bien comprendre que l'un des dangers qui pourrait menacer la Frôce serait de voir que la présomption d'innocence ne soit plus au cœur des actions policières. Ce que tu appelles les "abus policiers" ce sont aussi des actions fait par des personnes qui sont excédées : mal considérés, devant répondre à des ordres parfois totalement déconnectés du terrain. Il faut bien voir la globalité du problème. Je pense donc que si on prend suffisamment de recul sur ce sujet (et beaucoup sur le cas particulier de Melle Hasbourg) on peut ouvrir un sujet riche et essentiel pour la question du vivre ensemble frôceux.

(00:40) Stefano Peruzzi : Pendant qu'on parle de Habsbourg tu penses que les aveux auraient pu être extorqués ou ça te parait être une théorie du complot peu plausible au vu des éléments en possession du public ?

(00:44) Matiou Callet : Je ne vais pas m'avancer de manière trop précipitée notamment du fait que je n'ai suivi l'affaire que de loin. Le fait est que ce sujet est l'un des premiers qui amène à remettre en question le niveau de démocratie de notre justice. Je crois que cela peut être sain : si l'on en arrive à la conclusion que notre Justice est respectable, celle-ci sera renforcée et c'est bien. Sinon, nous pourrons avoir une meilleure idée des postes à creuser pour renforcer le caractère démocratique de notre pays. Dans l'attente, je préfère me taire plutôt que de parler trop vite.

(00:44) Stefano Peruzzi : On va passer à un sujet qui risque de t'intéresser, on a vu Noah Gayet sur ce plateau il y a peu et il a fait un numéro discutable sur la prétendue homosexualité refoulée de certaines personnalités pour toi c'est plus de la provoc de bas niveau ou de la bêtise ?

(00:48) Matiou Callet : Je me rangerai du côté de la provocation de bas niveau. Il a d'ailleurs avancé cette idée lui-même. Tu sais, cet homme, il tente d'exister pour promouvoir son combat particulariste. Comme tous les combats particularistes, il n'a pas vocation à rentrer dans le cadre d'un acteur classique du politique et n'est donc que peu enclin à parler de manière fréquente dans les médias. Quand il passe, il doit alors marquer le coup. Il aura gagner quelque chose puisque nous aurons tous parler de lui. Il n'en reste pas moins un rebelle d'opérette qui remplace une volonté de transformation sociétale par un certain ton. Il s'agit de ne pas être dupe avec lui.

(00:49) Stefano Peruzzi : On parle souvent en négatif dans cette émission, on va un peu changer. Quelle est la personnalité de droite qui t'inspire le moins d'hostilité ?

(00:50) Matiou Callet : (il rit) je pense que c'est Jack Kusher. Nous ne partageons absolument pas les mêmes idées ni les mêmes combats mais il me semble constructif et réfléchi.

(00:51) Stefano Peruzzi : Kusher est encore peu connu du grand public et il a hérité de l'éducation et de la santé. Tu penses que c'est un bon portefeuille pour façonner une nouvelle star de la politique ou un traquenard géant ?

(00:54) Matiou Callet : Je ne connais pas suffisamment les leaders politiques conservateurs pour pouvoir imaginer leurs intentions. La seule chose qui est sûre, c'est que dans le contexte de ce Gouvernement avoir comme première expérience ministérielle l'éducation et la santé, ça n'est pas donné. Il se retrouve ainsi à défendre des réformes totalement aberrantes. Mais bon, personne ne lui a mis un pistolet sous la tempe, du moins je ne crois pas.

(00:55) Stefano Peruzzi : Ton frère est un peu le monsieur rugby de la Frôce et on parle peu de ce sport dans les médias, alors que pourrais tu dire de sur la santé du rugby frôceux pour convaincre les médias de jeter un oeil à ce beau sport ?

(00:58) Matiou Callet : Eh bien je dirais que le rugby frôceux s'est distingué en Leffe Cup avec 3 clubs en demi-finale dont le futur champion ainsi que par son équipe nationale lors de la Coupe Hexagonale puisque le XV de Frôce a réalisé le Grand Chelem. Et puis, la Coupe du Monde s'annonce merveilleuse. La Frôce va enfin pouvoir participer à une compétition internationale de très haut rang et aura une poule très relevée. Mais si la médiatisation pouvait rester tranquille de manière à ce que ce sport conserve ses valeurs et sa sobriété, je serais ravi.

(00:59) Stefano Peruzzi : Tu penses que les années dictatoriales ont nui à l'épanouissement du sport frôceux sur le plan mondial ou que ça a permis de préserver un certain style ?

(01:02) Matiou Callet : Pour le rugby, nous avons vécu la même chose que l'Afrique du Sud de l'apartheid. Seuls quelques pays rebelles ont bien voulus jouer avec nous (la Lutécie a été pionière dans ce cadre). Maintenant, pour le rugby, cela nous a fait vivre avec un rugby régional jusqu'aux années 1980. Mais cela n'a pas empêché son développement ni sa professionnalisation. Je pense que lorsque l'on voit les effectifs de certains clubs, on voit bien qu'il n'y a pas eu de préservation d'un certain style "bien frôceux". En revanche, nous avons perdu beaucoup de joueurs qui se sont exilés et sont passés à côté d'une carrière internationale brillante.

(01:04) Stefano Peruzzi : Restons dans la diplomatie, tu penses qu'on doit voir la Lutécie comme un ennemi future, comme un pays avec lequel on entretient une rivalité amicale ou comme un partenaire fiable ?

(01:08) Matiou Callet : Je pense que la Lutécie comme tous les autres pays frontaliers ont intérêts à ce que l'effort démocratique frôceux soit bien suivi. Depuis longtemps, les lutéciens font office de médiateurs entre la Frôce et l'Armorique. De ce fait, je pense que nous devons prouver que nous sommes matures pour l'exercice d'une souveraineté totale. Dès lors, je ne vois pas la Lutécie comme un concurrent mais plutôt comme un peuple frère. Outre nos intérêts régionaux communs, nous partageons des intérêts économiques et sociaux qui sont ceux des États occidentaux industrialisés concurrencés par de nouveaux acteurs. L'affirmation de nos modèles sociaux par un effort régionaliste ne m'apparaît pas stupide. Une nouvelle échelle pourrait donc être tentée.

(01:09) Stefano Peruzzi : Le FMI est actuellement en quête d'un nouveau directeur général, on sait que tu n'aimes pas trop cette organisation mais tu penses qu'il est temps de laisser la direction à un pays émergent ou qu'il est nécessaire de garder l'équilibre europe / etats unis à la tête des institutions financières mondiales ?

(01:13) Matiou Callet : Je pense qu'il faut bien voir que ce qui prime c'est l'institution avant le directeur. Le FMI répond à des objectifs déterminés et a toujours les mêmes solutions. La vraie priorité serait une redéfinition de celui-ci. Parce que, finalement, on l'a totalement dogmatisé mais dépolitisé. Tant que l'on ne sortira pas de la détermination des politiques du FMI, rien ne sera résolu. Maintenant, pour mieux répondre à ta question, je pense qu'au delà de la question pays émergent contre pays développés à économie de marché, il s'agirait de commencer à construire une réflexion globale concertée. Sinon, les institutions internationales n'ont pas d'intérêt et ne sont plus que des outils de domination de certains.

(01:15) Stefano Peruzzi : Restons dans l'économie, tu penses que la situation globale est en train de se redresser ou que la crise est loin d'être finie ?

(01:18) Matiou Callet : Je pense déjà que le terme "crise" n'est plus approprié. Une crise doit être un état passager. Or, nous enchaînons les "crises" à une telle proximité qu'il ne s'agit plus d'instabilité conjoncturelle. Maintenant, je pense que les problèmes de fond n'ont pas été touchés. La finance a toujours un pouvoir démesuré et une indépendance de l'économie réelle irrationnelle. Les ménages et entreprises sont toujours pieds et poings liés à cette même finance et certains États sont totalement soumis à une dictature des marchés de prêts. Je pense donc que la situation reste toujours aussi pourrie dans le fond quelle que soit l'apparence de la surface.

(01:20) Stefano Peruzzi : Passons à un sujet plus léger, on voit que la presse à scandales revit un peu, tu penses qu'on va voir une nuée de scandales ou que la classe politique frôceuse est plutôt sage ?

(01:23) Matiou Callet : Je ne crois pas dans l'angélisme et j'ai bien du mal à voir pourquoi les politiques frôceux seraient plus tranquilles que les autres. Je suis tout de même atterré par la presse à scandale que je ne vois que d'un très mauvais œil. Celle ci est au journalisme engagé ce que Noah Gayet est à la transgression : une autocroyance. Je pense également que cela va contribuer à brouiller les cartes entre vies privées et publiques et ceci me déplaît énormément.

(01:24) Stefano Peruzzi : Pendant qu'on parle scandales tu fais partie de ceux qui admirent le système des Etats Unis car il sait faire tomber les puissants ou de ceux qui le détestent car il est soumis au populisme par l'élection directe des juges ?

(01:28) Matiou Callet : (il rit) Je fais partie de ceux qui le voient comme un tout culturel et ne cherchent pas à en faire un symbole. Les États-Unis ont un système particulier où les différences de traitement n'existent pas et où l'on paye d'une manière ou d'une autre quand on ne respecte pas la Loi. Cela dit, quand on est riche, on paye plutôt avec de l'argent que par une peine de prison grâce à de très bons avocats. Je pense donc que ce système est adpaté à une construction particulière aux États-Unis. De ce fait, je ne le souhaite pas pour la Frôce car il serait inadapté mais je ne le jugerai pas non plus. Je n'aime pas les donneurs de leçons et le Droit d'ingérence.

(01:29) Stefano Peruzzi : Restons dans la justice, tu penses que la médiation est une phase inutile ou pas ?

(01:33) Matiou Callet : Je ne suis vraiment pas un expert du contentieux. À mon faible niveau, je pense que la médiation, si elle peut éviter d'engorger les tribunaux d'affaires que l'on peut résoudre par un accord, présente un intérêt. Il faut toutefois faire attention à ne pas voir des rapports de forces inégaux êtres établis profitant aux plus puissants comme c'est le cas aux USA.

(01:34) Stefano Peruzzi : Toujours en matière de justice, le débat sur la délinquance des mineurs ne suicite que peu d'intérêt, à ton sens est ce parce que le projet est indiscutable ou parce que le problème n'est pas si important ?

(01:37) Matiou Callet : Je suis tenté de dire que c'est un peu des deux. Comme nous l'avons mis en avant durant la campagne avec M. Dominguez, il est difficile d'expliquer qu'une catégorie de citoyens responsables devant la Loi mais privés de certains droits existera. Dans le même temps, je pense que cela démontre que ce phénomène est largement mineur (si on peut dire) et qu'il peut donc apparaître comme distant pour nombre de personnes.

(01:38) Stefano Peruzzi : On va terminer sur une note plus légère, je sais que tu n'aimes pas les voitures. Peux tu expliquer aux téléspectateurs ce qui te déplait dans ces machines ?

(01:41) Matiou Callet : (il rit) Disons que selon moi, les voitures sont un symbole de notre Société de consommation. Elles représentent donc le mythe de la promotion sociale mais aussi celui de l'individualisme et de la maîtrise des distances (et donc des contraintes naturelles). Je pense que son image alimente un rêve de Société du bonheur par l'accumulation et l'opulence. Je suis donc en décalage profond avec cette image que la voiture, notamment, contribue à renvoyer.

(01:42) Stefano Peruzzi : On remercie Matiou pour sa participation, j'espère qu'il y en aura une troisième.

(01:43) Matiou Callet : Ça ne tient pas qu'à moi, ça.

(01:43) Stefano Peruzzi : Bonne nuit à tous les téléspectateurs et à bientôt pour une nouvelle édition de Trouble Jeu sur Teleyocto

(01:43) Matiou Callet : Merci à toi de m'avoir offert cette tribune
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