Discours d'entrée en fonction

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Yevgueni Makhno
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Enregistré le : 27 juin 2010, 21:51
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Discours d'entrée en fonction

Message par Yevgueni Makhno »

Yevgueni arriva dans la salle de presse, salua quelques journalistes par des "Hé fils tu fous quoi là ? t'as enfin ta carte de presse ?" et monta au pupitre.
Il se racla la gorge, regarda sa montre, pensa qu'il pourrait être au bar avec ses amis, ou en train de s'endormir dans son lit. Tant pis.


Bonsoir à tous. Je vous remercie d'être venu à une telle heure. J'espère que vous êtes payé en horaire de nuit, sinon ça ne vaut pas le coup, vous auriez pu rester chez vous. (rires dans la salle)
Bon, vous commencez à me connaitre, j'ai un style particulier. Ici, il y a un nombre incalculable de personnes guindées, de politiciens avec leurs tourments et leurs magouilles. Je n'aime pas tellement cette ambiance de conversations d'antichambre, les pas étouffés sur les tapis de velours de la République, les médisances et les regardes mesquins. En acceptant de devenir premier ministre, j'ai accepté de mettre les mains dans la merde, et aussi de tomber dans une sorte de carcan où un mot de travers et tout le monde me tombe dessus. On nous dit qu'on attendrait de nos dirigeants une certaine retenue, une certaine "distance", un certain langage, certaines manières. Je suis tout à fait contre. Je suis issu du peuple, et j'ai toujours fait en sorte de vivre dans le peuple. Il y a encore quelques heures, j'étais dans mon bar habituel, à Saint Frôçois, à discuter avec les travailleurs, avec le gérant, avec des hommes et des femmes vrais. Et il n'y a que là bas que j'éprouve du plaisir.
Alors oui, vous connaissez mon style, et le simple fait de parler de dérapages à mon encontre montre avec force une volonté de conserver les individus publics dans un "droit chemin". Chez moi, il n'y a pas de droit chemin. Chacun est libre de faire ce qu'il veut, tant qu'il est efficace dans la réalisation de sa propre mission.
J'ai reçu pour mission de diriger un gouvernement. Il n'y a pas de ligne toute tracée, et je sais que les ennemis du peuple et de la nation n'auront que faire à me reprocher de ne pas suivre leur voie.

Pour ce qu'il en est du gouvernement. Il est clair qu'entre mes collaborateurs, le Président et moi-même, nous sommes partis sur un contrat précis, et nous savons bien que ce sera passager jusqu'à la prochaine réunion de la nouvelle Assemblée Nationale. Néanmoins, il ne s'agit pas de chômer, ni même de se laisser aller à la critique facile. L'UGR a déjà démontré son attachement au pluralisme, en ayant contacté des personnalités de droite et non-encartées afin de composer ce gouvernement. Je ne cache pas que j'ai essuyé des refus, qui m'ont été fait avec beaucoup de franchise et d’honnêteté. Je demande donc aux opposants à ce gouvernement à ranger les couteaux et les crocs, car l'équipe est transitive et jeune, elle n'est pas définitive et le sera après le prochain mandat législatif.
Maintenant, si vous avez quelques questions, je vous laisse les poser, mais vite, j'ai sommeil.


Une jeune journaliste se leva et pris la parole:
M. Makhno....

Yevgueni, baillant, coupa la parole à la journaliste:
Oh non, j'ai la flemme, rentrez chez vous j'ai changé d'avis, aller dormir les enfants. Et puis vous mademoiselle, rejoignez moi au bar de Saint Frôçois un de ces jours, je vous paierai un coupà boire.


Yevgueni parti, traversa les différents couloirs, se perdit dans divers salons de réceptions puis trouva enfin son bureau, appela son loueur de moto et lui demanda de lui en préparer une, de l'amener à Belley et de prendre l'argent nécessaire.
Une fois la moto enfourchée, Yevgueni accéléra et fonça dans la nuit noire.
Verrouillé

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