Frôce - Archives V2

Très bien Mademoiselle de Habsbourg. Racontez nous votre version de l'histoire.

Juliette prit une grande inspiration avant de commencer à relater les faits.

Comme souvent, après les cours je vais avec des amis au fast-food pas très loin du lycée, on était entrain de déjeuner tranquillement quand des policiers sont entrés, je ne me souviens même plus de combien il y en avait, l'un d'eux m'a attrapé par le bras pour m’empêcher de bouger, un autre mes mis les mains dans le dos pour me mettre les menottes, j'en ai encore des bleus sur les poignets, puis ils ont commencé à me pousser pour m'emmener dehors, et tout ceci sans rien me dire, je ne comprenais rien, chacun me retenait avec une telle force qu'à un moment j'avais cru que mes bras allait se détacher du reste de mon corps.
Je n'ai rien fait pour mériter ça, je n'ai jamais fait de mal à qui que ce soit, je n'ai rien fait d'illégal, et s'ils m'avaient demandé de les suivre calmement je l'aurai fait.

Elle commençait à avoir les larmes aux yeux en repensant à ce qui s'était passé.

Puis au poste de police, il m'ont laissé sur un banc pendant une éternité, je n'ai su qu'après que c'était 4 heures, là ou j'étais il n'y avait pas de montre et personne ne voulait rien me dire, je me sentais seule et je ne comprenais rien.
En suite ils ont commencé à me prendre mes empreintes, et prendre des photos en disant que je serai marquée à vie dans leur registre pour m'intimider.

Tout en parlant elle essayait de se ressaisir pour ne pas pleurer.

Ils m'ont en suite fait entrer dans une pièce et commençaient à me poser des questions sur un trafic de drogue, ils m'ont donné des noms que je ne connaissais pas, je leur disais que j'ignorais tout de cette affaire, que je suis lycéenne et que je n'ai rien de fait de mal. Et là....

On pouvait voir quelques larmes perlait sur ses joues, elle si gentille et si sensible n'aurait jamais cru être devant devant la cour pour se défendre de fait comme le trafic de drogue et s'en était trop.

Un des policier commençait à crier, puis sans que je n'ai le temps de comprendre, il me gifle, c'était tellement fort que pendant un moment je ne savais même plus ou je me trouvais.

J'ai eu peur, je ne suis pas habituée à ça, je pensais qu'ils allaient me frapper encore, alors j'ai répondu oui à toutes leurs questions, je pleurais et je n'entendais même plus ce qu'ils me demandaient, je disais juste oui.

Elle pleurait maintenant à chaudes larmes

Je vous promets monsieur le juge, je n'ai rien fait, je le jure, s'il vous plait, il faut me croire, je n'ai rien fait...

Avez vous fait examiner vos bleus par un expert médical pour déterminer leur origine ? demande Henri qui trouvait que la jeune fille avec un air de famille avec une de ses anciennes conquêtes..

En essuyant une larme, la jeune adolescente répondit

Oui, des bleus sur les deux bras et aux poignets suite à cette arrestation.

tout en mettant sa main droite sur son poignet gauche et en caressant doucement.

Je les aurai suivi vous savez monsieur le juge, je ne suis pas une criminelle.

Très bien. Maitre Le Maud, je suppose que vous avez le rapport de l'expert ? interrogea Henri en jetant un coup d'oeil à Richard. Puis il continua.

Une dernière question et je laisse la parole à Maitre Le Maud. Si jamais il est admis que vous n'y êtes pour rien, pourquoi d'après vous les forces de police ont tenté de vous faire avouer à tout prix ?

Je ne sais pas monsieur le juge, il leur fallait peut-être quelqu'un à tout prix, leurs patrons risquaient peut-être de les virer s'ils ne clôturaient pas l'affaire assez vite.

Elle disait tout ce qui lui venait à l'esprit, mais dans le fond elle n'avait aucune idée de pourquoi ils lui ont fait ça.

Très bien. J'en ai fini avec mes questions. Maitre Le Maud, c'est à vous.

Richard avait ré-écouté très attentivement ce que sa cliente lui avait dit en privé. Il ressentait l'émotion à travers sa voix et l'admira pour le courage dont elle fit preuve. Il entendit le juge poser sa dernière question et Juliette y répondre. Il sortir de sa malette un dossier épais de quinze centimètres à peu près et le posa sur la table devant lui dans un bruit sourd. Il ouvrit le porte document prêt à craquer et feuilleta les différents rapports qu'il avait sous la main. Il en sortit deux exemplaires et s'avança vers la barre. Il en donna un au juge et un à l'inspecteur Gadget. Profitant du fait qu'il ait les mains libres, il en profita pour tendre un paquet de mouchoirs à Juliette et lui apporter un verre d'eau. Il attendit ensuite que le Juge lui donne la parole. Ce dernier semblait absorbé par les éléments du rapport médical confirmant la thèse de violences. Joints à ces rapports d'experts, des photos montraient les marques et les hématomes. L'une des photos avait été prise après la remise en liberté de Juliette alors qu'elle venait d'entrer dans le cabinet Valmont et Associés pour raconter sa douloureuse histoire au seul membre présent : Richard. Elle montrait la trace d'une gifle sur la peau si fine de son visage. Le Maud n'allait pas y aller avec le dos de la cuillère. Il avait cet air suffisant de l'homme de droit qui a entre ses mains toutes les hâches pour trancher une tête... là en l'occurence, plusieurs allaient tomber. Au signal du Juge, le véritable show commencerait... A peine eut-il pensé à cela qu'Henri l'invita à s'exprimer. Sans sourire, avec un air d'une extrême gravité, Richard commença :

- Monsieur le Juge, je viens de vous remettre le rapport d'expertises médicales indiquant les différentes agressions physiques auxquelles a été soumise ma cliente. Je vais commencer par l'arrestation, où Madame de Habsbourg a été appréhendée de façon violente et totalement inappropriée. Elle a fait l'objet d'une humiliation devant ses amis et devant l'ensemble de la clientèle du fast-food. Emmenée comme une bête sauvage, alors qu'elle s'est laissé faire ! J'ai rassemblé de nombreux témoignages ! Et j'ai même un élément pouvant bel et bien montrer que ma cliente a coopéré dès le début, malgré la peur et l'incompréhension qui lui nouaient l'estomac.

Il fit signe à un greffier d'avancer la télévision équipée d'un magnétoscope et sortit de sa malette une cassette vidéo qu'il inséra dans l'appareil. Il expliqua :

- Cette vidéo est une copie. Il s'agit de la caméra de surveillance, qui a filmé l'arrestation de Madame de Habsbourg, malgré elle, certes.

Il enclencha le bouton lecture, tournant le poste pour que le Juge et l'inspecteur puisse voir. Il commenta :

- A 12h32, les policiers s'approchent de Madame de Habsbourg et l'encerclent, comme s'il s'agissait d'une personne dangereuse. Vous voyez l'un d'entre eux, là dans le coin à droite qui pose la main sur son arme de service. Mais ce n'est pas le plus intéressant. Un des policiers lui demande de se lever, dans de grands gestes autoritaires. Certes, il n'y a pas de son mais on devine à la façon dont il s'exprime ce qu'il demande. Elle s'exécute et se retrouve saisie par un autre agent des forces de l'ordre, violemment. Notez qu'elle se lève sans geste brusque et doucement, estimant encore à cet instant là qu'il ne s'agit que d'un malentendu et qu'elle est en sécurité. Regardez l'agent de police, il lui fait une clé de bras et la bouscule contre la table pour lui passer les menottes. Il est 12h33. Il la tire ensuite par le haut de son vêtement pour la redresser et la tire hors du fast-food, aidé par deux autres personnes dans des mouvements brutaux, dignes de la préhistoire. J'ai par ailleurs différents témoignages des clients du fast-food qui ont expliqué que les policiers avaient usé d'un ton agressif et très autoritaire à l'égard de ma cliente, sans pour autant l'insulter, ce qui est tout de même le strict minimum.

La vidéo terminée, il précisa :

- Je laisse à la justice le soin de vérifier la conformité et le non-trucage de cet enregistrement. Et j'ai par ailleurs de photos agrandies à vous fournir du passage où le policier l'emmène au dehors. Tenez, on voit très nettement même avec l'agrandissement qu'il la tient très fermement, comme s'il s'agissait d'une proie. Vous remarquerez également l'attitude de ma cliente qui n'a pas cherché à fuir et qui s'est montrée obéissante. Il ne s'agit pas là du comportement d'une personne ayant quelque chose à se reprocher.

Il leur donna les photos et poursuivit, en se tournant vers l'inspecteur Gadget.

- Monsieur... "l'inspecteur", vous avez ordonné l'arrestation de Madame de Habsbourg dans ce fast-food, sur la base de photos où son visage n'apparait pas clairement. Vous dites avoir pris ces photos il y a deux jours. Outre le fait que ça soit très vague, vous me direz que vous n'êtes plus à une largesse près, vous ne semblez pas disposé à aider la Justice à découvrir la vérité. Nous souhaitons connaître, l'heure précise de ces tirages ainsi que le lieu précis où elles ont été prises. Vous devez bien avoir conservé cela dans votre... hum... "dossier", non ?

L'inspecteur répondit directement à la question.

Les photos ont été prises dans un terrain vague au nord de la ville à 9h05