[Débat] Quotas dans l'enseignement supérieur

[Jack Kusher]

Mais c'est vous qui le dites, c'est ce que je déplore de votre position ! En insérant des quotas sur les filières universitaires on évite justement cet effet d'orientation par défaut, puisque toutes les voies sont sélectives à l'entrée, à des degrés divers.

[Yevgueni Makhno]

Tu ne préfères pas plutot renforcer l'orientation à des échelons plus bas, comme le lycée ou le collège ? Afin justement d'éviter des "erreurs de parcours", et permettre aux individus, jeunes, d'avoir déjà une petite idée de ce qu'ils veulent faire, tout en promouvant le secteur professionnel, sans non plus pousser tout les cancres dedans.

[Jack Kusher]

C'est à réfléchir... En complément. ^^

[Yevgueni Makhno]

Je pense que c'est ce qu'il y a de plus intéressant à faire. Ainsi ça permet aux individus d'être libres, tout en permettant une flexibilité par rapport au marché. (merde quoi, c'est moi qui dit ça)

[Sam Meade]

Je ne suis absolument pas d'accord avec le ministre. Nos enfants doivent avoir la possibilité de faire ce qui leur plait, l'Etat n'a pas à imposer un espèce de "métier de l'année" vers lequel tous les jeunes sont obligés de se diriger. Si une personne veut devenir médecin et qu'elle réussit ses études, je ne vois pas pourquoi l'Etat devrait la freiner. Le marché du travail d'aujourd'hui ne sera pas celui de demain, à part si vous êtes voyant je doute que dans 10 ans, vous sachiez de combien d'ingénieurs, de jardiniers ou d'agriculteurs nous aurons besoin.

En faisant des quotas, vous allez élargir certaines filières, avec une sélection plus large le métier va tout simplement perdre de sa qualité puisqu'on prendra (pour parler de façon brute) plus de mauvais. Et inversement, des capacités requises pour passer des sélections plus resserrées vont devenir disproportionnées par rapport au métier lui-même.

En allant sur cette voie-là on dérégule totalement le rapport capacités intellectuelles/métier qu'on a actuellement. Cette histoire de quotas est un retour en arrière: on se croirait revenu au Moyen-Age avec dans chaque famille il faut que l'ainée soit chevalier, le cadet soit moine et la benjamine soit mariée à un noble. Dans nos familles, on ne va pas prédestiner les gens à une tâche, on ne va pas (et encore moins l'Etat lui-même) décider de ce que fera notre enfant dans des dizaines d'années. Il ne faut pas imposer de quotas, et puis naturellement lorsqu'il y a peu d'offres d'emploi pour un métier les gens se portent moins dessus.

[Yevgueni Makhno]

C'est moi où tout le monde a décidé de faire comme moi ?

[Jack Kusher]

Mais M. Meade, nous ne sommes pas en URSS, personne n'a parlé d'obliger les gens à faire un métier qu'ils ne veulent pas ! Il s'agit simplement de maintenir les diplômés dans chaque domaines dans des proportions raisonnables par rapport à l'activité du secteur... Et puis vos arguments n'ont aucun sens : Si on élargit la sélection c'est qu'il y a besoin de plus de monde, donc des secteurs où on ne met pas de quotas et donc qui ne subiront pas ou à peine l'influence de cette mesure. Et si des filières sont élargies c'est qu'il y a besoin de gens dans ces filières, donc même si la qualité diminue légèrement de toute façon, c'est qu'il y a besoin de gens... Vous évoquez des "mauvais" (ce qui est ridicule, soit dit en passant, il y a des gens mal formées mais personne n'est mauvais intrinsèquement) qui se retrouveraient dans des secteurs en faisant baisser la qualité, mais quotas ou pas quotas, il faudra bien leur trouver une orientation, non ? Pue importe laquelle, il feront bien baisser le niveau quelque part, non ? Ou alors vous voulez vous en débarrasser ?

Si une personne veut devenir médecin et qu'elle réussit ses études l'Etat ne la freinera pas, mais l'Etat ne peut pas former que des médecins, c'est pourquoi il existe une sélection à l'entrée des écoles de médecines, tout comme il en existera dans toutes les filières.

[Yevgueni Makhno]

Même en onanisme ?

[Jack Kusher]

Je ne sais pas s'il existe une faculté d'onanisme, mais si c'est le cas, oui.

[Daniel Bréchet]

Le problème c'est que beaucoup de secteurs d'activité sont bloqués, et que beaucoup de cursus (notamment en Fac) ne mènent pas à un travail mais à un niveau de qualification qui nécessite ensuite une recherche de travail souvent difficile, surtout s'il y a trop de diplômés par rapport au travail disponible.

(EL : Évidemment, je n'ai pas de chiffres précis pour la Frôce, si vous insistez je peux en demander aux MJ mais bon, je ne vois pas vraiment le besoin pour ce qui est un phénomène économique constaté dans tous les pays riches ^^)

Nous avons trop de diplômés ? Je n'en sis pas convaincu ! Je pense même que c'est l'inverse. La majorité des personnes qui sont au chômage ont besoin de plus de qualification (par des études ou des formations). Vous ne prenez pas le problème du bon côté selon moi.


(EL: non non pas besoin . )