[CNS] Bureau de la Présidence

[Thomas François]

Le téléphone du Président ce mit à sonner :

Monsieur Okonda, le Ministre François au bout du fil comment allez-vous ? J'aimerais que nous puissions faire le point sur l'avancée du travail que je vous ai demandé. Tout ce passe bien pour vous ?

[Marc Okonda]

Marc buvait son mug de café en épluchant les dernières nouvelles sportives, relisant notamment un résumé du combat qui avait permis à son ancien partenaire, Bernard Hopkins, de redevenir champion de boxe à 48 ans, au début du mois. Il allait tourner la page quand le téléphone se mit à sonner.

Ah, bonjour monsieur le Ministre... Oui, très bien, et vous?... Hmmhmm...

Tout en écoutant le Ministre, Marc écartait son magasine sportif pour se saisir d'un dossier situé juste en dessous.

Et bien écoutez, ça avance. Après quelques semaines de recherche auprès des fédérations, j'ai pu enfin établir une liste du nombre de licenciés sportifs en Frôce, comme l'exige l'article heu... Oui, l'article 3, voila, de la loi sur le CNS. Pour faciliter les choses, j'ai préféré recouper les vingt sports les plus importants. Vous voulez que je vous fasse parvenir les chiffres, ou bien vous préférez attendre que je les dévoile en même temps que ceux des Infrastructures sportives? D'ailleurs, au niveau de ces derniers chiffres sur les infrastructures, je suis toujours au travail, je ne suis pas encore parvenu à établir un chiffrage précis, mais on bosse pour.

Sinon, j'ai commencé à prendre contact directement avec plusieurs présidents de fédérations. Je pense rencontrer celui de la fédération de football d'ici peu, la semaine prochaine sûrement, vu l'importance de ce sport.

D'ailleurs, j'aurais aimé leur proposer quelques nouveautés, et notamment la création d'un salaire fourni par l'Etat pour les responsables de fédérations. Dans la mesure où ce sont des associations, qu'ils ne peuvent donc pas s'enrichir quand bien même leur travail est d'une importance primordiale, et qu'il leur demande beaucoup d'investissements, je me disais qu'une petite rétribution pour les présidents de fédérations faisant preuve d'activité et de sérieux pourrait constituer une motivation supplémentaire. Qu'en dites-vous?

[Thomas François]

Très bien Monsieur Okonda ! Laissez moi vous dire que j'ai eu du retour assez positif à votre encontre et cela me va à ravir. C'est que je n'ai pas fait le mauvais choix parmi les deux candidatures que j'ai eu entre les mains.
Je pense qu'il serez bon que vous fassiez une première publication officielle de votre travail, cela montrera votre sérieux, mais aussi le fait que le CNS est dans la bonne voie de marche.

En ce qui concerne votre proposition de rémunérer les présidents de fédés, il va falloir attendre que les législatives soient terminées. Néanmoins votre idée n'est pas mauvaise. Le but étant la relance du sport.

Très bien, je vois que vous avancez dans votre tache un peu "ingrate" pour le moment. Je vais vous laisser, je suis en pleine campagne législative. Je vous dit à bientôt.

[Marc Okonda]

Et bien merci beaucoup monsieur le Ministre pour votre confiance, cela me touche réellement, comme je vous l'ai déjà dit. Et je vais suivre vos conseils, et effectuer un communiqué durant la semaine, même si pour l'instant, je n'ai encore que de maigres informations. Après tout, vous avez bien raison, cela montrera l'activité qui règne dans ce comité.

Bon, très bien, je m'y atèle. Je vous dis à bientôt aussi, Monsieur le Ministre. Et bon courage pour votre campagne législative, je vous suis un peu à la télévision et je tiens au moins à ce que vous sachiez l'admiration que j'ai pour vous, et même vos collègues, pour les débats que vous tenez. Bonne chance pour les élections, en tout cas. Bonne journée.

Marc raccrocha le combiné. Son regard n'était désormais plus tourné vers son magazine sportif. Mais il fixait plutôt une petite pile de journaux plus "sérieux", plus politiques du moins. Pour qui allait-il voter, bon sang? Il avait beau regarder les débats, en lire les retranscriptions dans les journaux, consulter les interviews, les programmes. Il était toujours dans le flou. Autant cette question ne l'avait jamais trop intéressé auparavant, autant maintenant qu'il côtoyait, même légèrement, ce milieu, la question avait plus d'importance. Il finit par repousser définitivement son magazine sportif puis, ayant consulté sa montre et s'étant aperçu qu'il avait du temps, s'était saisi du dernier numéro du Temps pour tenter de continuer à se forger une opinion.

[Luigi La Rosa]

Un individu à la chevelure grisonnante se présenta à l'accueil du CNS et s'adressa au réceptionniste.

"Bonjour, je suis M. La Rosa. M. Okonda m'a convié à un entretien avec lui. Pourriez-vous lui annoncer ma venue je vous prie ?".

[Marc Okonda]

Le réceptionniste demanda deux minutes, et passa un coup de fil. Après avoir raccroché sans répondre, il se retourna vers Luigi.

M. La Rosa, vous êtes attendu. Je vous prie toutefois de patienter quelques minutes à côté, le Président termine son activité.

Après cinq bonnes minutes, Luigi fut introduit jusqu'au bureau de Marc. Ce dernier, debout près de la porte, tendit tout de suite son bras pour une poignée de mains.

Ah, M. La Rosa, c'est un plaisir. Vous savez, justement, j'étais devant ma télé hier... Il jeta un regard appuyé vers une écharpe aux couleurs du club d'Aspen accrochée pas très loin des médailles et souvenirs de Marc. J'ai tremblé toute la soirée pour Aspen, le match contre Symphorien m'a rendu malade. Pour un petit point, un petit but... Qu'est-ce que c'est sur l'échelle d'une saison, hein? Et bien c'est ce petit point, ce petit but qui vont nous faire rater les play-offs. Je vous le dis, j'adore votre sport, je l'ai pratiqué, jeune, mais hier soir, j'ai failli le rayer du CNS.

Tout était dit sur le ton de l'humour, tandis que Marc s'installait derrière son bureau et invitait Luigi à prendre place devant. Il avait vite compris que dans ce milieu des hommes de décision, de ceux tirés à quatre épingles jusque dans leur salle de bain, une bonne méthode pour savoir rapidement à qui il avait affaire était d'attaquer sur de l'humour.

Plus pour faire de l'impression qu'autre chose, Marc enfila ses lunettes, et ouvrit quelques dossiers qu'il ne consulta pas, avant de reprendre.

Plus sérieusement, M. La Rosa. Cette saison, qui va bientôt se finir avec ces play-offs qui approchent, a été, je ne pense pas que vous me contredirez, une réussite. 24 équipes, un championnat bien accroché, surtout en Septimanie. Des stades assez remplis, d'après ce que j'ai entendu. À Aspen, aux quelques matchs où je suis venu, l'ambiance était là en tout cas. En plus, même si toutes leurs routes se sont aujourd'hui arrêtées, nos équipes ont été, avouons-le, bien plus loin que nous l'aurions espéré dans les compétitions européennes. La Ligue française a du jalouser de voir l'ensemble de nos clubs passer les poules, ou du moins rester dans la compétition comme Aspen. Bref, une réussite. Je rêverais de voir tout le sport frôceux être aussi bon et compétitif dans toutes les disciplines, ou au moins d'autres. Je tiens à ce que vous le sachiez.

J'ai plusieurs points à traiter avec vous, qui concernent autant le sport que votre sport, des points qui me tiennent vraiment à coeur. Mais avant toute chose, est-ce que vous avez des choses à m'exprimer? Des besoins, des remarques, des revendications?

[Luigi La Rosa]

La remarque sur le match d'hier et sur l'éventualité de la radiation du football du CNS fit sourire Luigi. Il avait compris au premier regarde sur le bureau de Marc et sur l'homme en lui-même qu'il avait bel et bien affaire à un sportif, à un passionné.

Marc, permettez que l'on s'appelle par nos prénoms respectifs. J'ai jamais aimé que l'on me donne du "M. la Rosa", appelez moi donc Luigi.
Avant toute chose je vous remercie pour cette invitation. C'est une chose de s'entendre dire qu'on est soutenu dans un lointain discours avec une petite tape amicale dans le dos. S'en est une toute autre que d'être invité à discuter de ce soutien et de l'avancée du sport frôceux en général. Pour cela je vous remercie et vous assure de mon entier soutien quand au développement du football frôceux sur la scène nationale et internationale.

Cette saison, celle du renouveau si j'ose dire, est en effet une belle réussite. Nous avons restructuré la fédération afin qu'elle offre un potentiel que l'on puisse exploiter au maximum. Cependant j'estime qu'il ne s'agissait la que d'un coup d'essai. Une sorte de saison test, où nous étions surtout focalisés sur les aspects techniques, où nous avons pu entrevoir les problèmes et les enjeux majeurs.
La saison prochaine sera assurément d'un tout autre niveau. Maintenant que nous sommes rodés sur le plan technique au sein de la fédération, nous pensons développer d'autres aspects, comme la coopération avec les présidents de club et celle avec les médias entre autres. Nous essayerons d'impliquer encore davantage les supporters et de leur donner l'envie de venir au stade, de suivre les résultats de leur équipe.

[Marc Okonda]

Bien. Très bien même. Mais quels problèmes avez-vous rencontré durant cette saison, exactement? Et vous pensez pouvoir les régler, ou bien avez vous besoin de l'aide du CNS d'une manière ou d'une autre? Car je ne vais pas vous cacher que j'ai envie de choyer votre fédération, vous êtes clairement la vitrine du sport frôceux. Déjà, parce que le boulot que vous y accomplissez l'a rendu compétitive et à la hauteur des championnats de nos voisins. Mais aussi parce que le football est le sport le plus populaire du pays. Je vais donner les chiffres officiellement dans quelques jours, mais votre fédération est actuellement celle qui est la plus largement plébiscitée en terme d'adhérents, et c'est donc en toute logique que vous êtes, avec la fédération de tennis, ma priorité.

Sinon, puisque vous parliez de l'international, autant commencer tout de suite sur un des points que je voulais développer avec vous. Quels sont vos plans pour notre équipe nationale? Comment s'en sort-elle pour les qualifications?

Et enfin, puisque vous parliez de la saison prochaine, des présidents de clubs... Que diriez-vous si votre fédération devenait le théâtre d'une expérience visant à capitaliser les clubs? Je m'explique, l'idée serait de permettre de devenir actionnaire des clubs, et de permettre même aux actionnaires principaux de devenir président d'un club. Et d'encaisser pertes et profits selon les résultats sur une saison. Le tout avec un système peut-être de salary cap, comme aux Etats-Unis, pour éviter les abus et les déséquilibres venant de trop gros investisseurs, vous voyez? C'était une idée comme ça, je vous donne pour l'instant uniquement les grandes lignes. Mais vous parliez de relation avec les supporters. Si certains clubs risqueraient d'être vite rachetés par de grosses entreprises, rien n'empêcherait de voir des villes ou des assemblées de supporters devenir actionnaires, un petit peu comme les Packers de Green Bay en NFL, rapprochant alors un peu plus le supporter de son club.

[Luigi La Rosa]

Des problèmes d'ordre technique uniquement. Report de matchs, chevauchement de calendrier, rien d'insoluble bien heureusement.

A propos de l'international, la Frôce est d'ores et déjà inscrite pour les qualifications du prochain Mondial au Brésil (HRP: la simulation démarre en septembre 2012 - Comme on doit jongler entre l'échelle de temps "vraie", celle du forum et celle du jeu, c'est un peu compliqué ). Nous avons pris toutes les dispositions nécessaires afin d'être enregistrés dans les règles de l'art auprès de la FIFA.

A propos de l'idée d'avoir des investisseurs/président à la tête des clubs, je l'approuve totalement. Cependant rien de trop compliqué, je ne tiens pas non plus à ce que nous tombions dans un football trop économique et où l'enjeu sportif sera complètement éclipsé. Je suis sur que vous me comprenez.

[Louise Leroy]

Suite à sa nomination par la Ministre de la Culture et des Sports, elle avait prit la route du Conseil National du Sport pour prendre ces fonctions. Louise avait postulée à la suite d'une annonce pour un poste vacant et il est vrai que cela lui était intéressant. Elle qui voulait s'investir dans la vie publique, s'était une occasion.

La brune méditerranéenne, habillée d'une robe rouge, arriva en début de soirée avec son cabinet réduit et quelques affaires personnelles. Après avoir emménagée, elle envoya une lettre à chaque président de fédération sportive active.