[Législatives janvier] Débat Economie

[Arthur Carapin]

Nous n'avons pas la mémoire sélective monsieur Peruzzi, loin de là. C'est plutôt la gauche qui essaye de faire passer la pilule en oubliant la réalité. Celle de l'inaction de votre gouvernement, celle de l'attente du démarrage pendant que vous négociez ce que nous a vendu comme l'accord du siècle qui n'a duré que quelques heures. Le RSE peut proposer ce qu'il désire aujourd'hui, il essaye seulement de faire oublier aux Frôceux qu'il appartient à la majorité actuelle, celle de la hausse du chômage, celle de la hausse des dépenses, celle de la récession.

[Stefano Peruzzi]

Une récession due à la soumission du RPR au patronat
Une crise de confiance due à la volonté de certains éléments du PSD d'empêcher le RSE d'appliquer son programme économique
Une hystérie anti-inflation due à un texte du PRF

Bien sûr nous avons une part de responsabilité en n'ayant pas poussé nos partenaires de coalition à agir plus vite et plus fort. Mais dans cette crise il n'y a pas de coupable unique sauf pour ceux que ça arrange, ceux qui n'ont pas d'autre proposition que de dire "dehors les vilains rouges".

Comme nous n'avons que peu de temps, je souhaiterais aborder le thème de la refonte de l'impôt, je constate qu'encore une fois la droite se prosterne devant les plus favorisés à grands coups de bouclier fiscal, de crédits d'impôt et de baisses à des taux ridicules. Nous traversons une période difficile, et il est l'heure pour tous de nous montrer patriotes, à ce titre nous demandons aux plus favorisés de se joindre à l'effort national en créant de nouvelles tranches allant jusqu'à 70 % du revenu. Certains crieront aux taux confiscatoire et essaieront de nous arracher des larmes de crocodile sur le patron de Kent & Derek qui ne pourra pas s'acheter de troisième limousine. Qu'ils se souviennent que le président Roosevelt, pas un marxiste convaincu, était allé jusqu'à 91 %.

On parlera aussi d'évasion fiscale, et je pense que nous devons être sans pitié sur ce dossier, ne pas payer ses impôts, c'est forcer plus modeste que soi à les payer, c'est une atteinte grave à la cohésion sociale frôceuse, à ce titre nous souhaitons la création d'un impôt citoyen pour les expatriés qui paieraient moins d'impôts grâce à leur changement de domiciliation et l'émission de mandats d'arrêt international pour ceux qui se soustrairaient à cette obligation.

[François Askalovitch]

Le constat est unanime, la situation économique n'est pas brillante à l'heure actuelle. Au lieu de mettre en accusation un gouvernement qui, reconnaissons le une bonne fois pour toute, a fait preuve d'un attentisme pathologique, je suis davantage pour une solution politique plus que polémique. La droite semble complexée en se positionnant systématiquement vis-à-vis de la gauche, à croire que celle-ci l'obsède. Je fais le choix de la retenue et ne plongerai pas un énième débat stérile.

Le Centre Humaniste s'engage à restaurer l'activité productive de notre pays. De ce fait, il est important pour nous de libérer nos entreprises en encourageant l'investissement que ce soit par le biais fiscale, par exemple en baissant les charges pesant sur les entreprises, ou bien par l'intensification des échanges internationaux. Nous avons la chance d'être géographiquement totalement implantés dans la Méditerranée. Il s'agit là d'une chance pour notre économie. Nous devons écouler nos produits auprès des pays voisins. C'est en relançant le commerce que nous pourrons connaître de nouveau la croissance. Le prochain gouvernement devra donc s'ouvrir un peu plus à ce qu'il se passe en dehors de Frôce que ce soit en Europe ou en Afrique. Une diplomatie économique, voilà ce dont la Frôce manque cruellement aujourd'hui. De plus, une période de soldes dans les commerces aidera le retour à la consommation de nos concitoyens, la demande intérieur doit reprendre en même temps que l'offre que nous souhaitons stimuler via les mécanismes fiscaux.

Nous voulons par ailleurs créer un nouvel élan dans le dialogue au sein de l'entreprise entre les salariés et leur direction, en créant une véritable instance de concertation mettant en adéquation les conditions de travail et les objectifs de la firme. Dans ce cadre, le CH se met en tête de baser la politique de l'emploi sur une flexisécurité à la scandinave où le compromis sera de rigueur entre les différents acteurs. Les salariés devront consentir à perdre certains aménagements sur leur contrat de travail et les patrons de leur côté mettre en place davantage de sécurité autour de l'emploi. D'où l'utilité du dialogue au sein des entreprises. Afin de lutter contre le chômage, l'Etat oeuvrera aussi pour la création de dispositifs permettant la formation et le recherche d'un emploi.

Le rôle de l'Etat serait celui d'un arbitre car nous croyons en une économie capitaliste. Cependant, il est important que celui-ci pousse dans le bon sens notre économie en investissant dans la recherche et l'éducation. D'une part, l'innovation est une priorité pour être compétitif au niveau international, l'Etat doit mobiliser ses ressources pour éviter tout brain draine. Cette recherche sera dirigée via des secteurs d'avenir, nous lancerons une grande réflexion sur les domaines dans lesquels nous devons mettre des moyens. D'autre part, l'avenir sera fait de nos enfants, point central de la vie en société, c'est aussi quelque chose de fondamental dans un pays qui souhaite voir son économie prospérer. Eduquer c'est former les hommes et les femmes qui travailleront demain. Bref, l'Etat ne sera en aucun cas absent de l'économie selon notre vision des choses.

[Arthur Carapin]

Monsieur Peruzzi, vous parlez comme un opposant. N'êtes-vous pas membre de la majorité? Si le texte PRF ou RPR vous déplait, pourquoi ne pas l'avoir supprimé? S'il vous était impossible de travailler avec le PSD pourquoi faire coalition?

Concernant l'impôt, je note que la gauche n'a toujours pas chassé ses vieux démons. Tel un tic, le mot taxe revient à toutes les sauces. Nous croyons à l'UPF en la création de richesse, nous voulons l'encourager en baissant les impôts confiscatoires. Ceci permettra en plus d'augmenter la consommation, la consommation de produits frôceux au vu de notre politque douanière. L'UPF suit une logique globale, où les Frôceux seront gagnants!

[Stefano Peruzzi]

On peut être dans la majorité et ne pas tout avoir, vous le saurez si la droite est majoritaire, quand l'ADL et le RDF vous diront "niet" au moment de rétablir les barrières douanières, tout comme ils le sauront quand madame Delaunay leur dira non au moment de répandre les engins de la mort dans la population. Bien sûr que nous avons fait une erreur de jugement en ne négociant pas assez dur sur ces points car il était impossible de prédire l'ampleur de cette récession, mais je vous ne laisserai pas dire que nos propositions n'ont pas marché.

Et ce n'est pas en baissant les impôts des riches que vous les rendrez beaucoup plus consommateurs, les riches ont tendance à épargner, alors que les plus modestes ont tendance à profiter du peu qu'ils ont immédiatement, les plus grandes crises économiques sont d'ailleurs liées aux plus grands écarts de fortune. Faire en sorte que les classes populaires et moyennes inférieures voient leurs impôts baisser, c'est du bon sens, faire en sort que les riches voient leurs impôts baisser, c'est une folie contreproductive.

[François Askalovitch]

Sur la question de la fiscalité des ménages, je crois que la législation en vigueur va dans le bon sens. N'oublions pas que payer l'impôt est un devoir de n'importe quel citoyen et les majorités précédentes ont su le rendre un temps soit peu juste. Gardons à l'esprit qu'il est normal dans une grande démocratie comme la nôtre de voir les riches payer davantage d'impôts que les plus démunis. D'autant qu'en baissant la fiscalité sur les plus fortunés, mécaniquement, vous augmenterez les impôts sur les classes moyennes, ces ménages qui sont le poumon de la consommation en Frôce.

[Arthur Carapin]

Monsieur Peruzzi, si vous n'avez pas su vous faire respecter par vos alliés, cela est votre problème et atteste donc de la nécessité absolue de mettre fin à cette alliance de la carpe et du lapin.

Concernant les impôts, je dois dire que vous êtes tout de même gonflés. Votre politique fiscale a toujours été de prélever plus que de besoin, chose à laquelle l'UPF dira stop! Vous avez fait le choix d'enrichir l'administration sur le dos des frôceux et vous entendez nous faire la leçon?

[Abigail Tomas]

M. Peruzzi me rassure en expliquant que si la Frôce est aujourd'hui plongée dans la récession, c'est en partie du fait de dissensions entre RSE et PSD qui ont menées à l'inactivité économique du dernier gouvernement sur ce point.
M. Peruzzi explique clairement que le PSD a laissé sciemment le bateau couler du fait de soucis d'ego. Ca me soulage de voir que des membres du RSE savent encore être un minimum honnêtes avec les Frôceux et dénoncent les véritables lacunes du dernier gouvernement, y compris au sein de la coalition gouvernementale.

Comme quoi tout n'est pas perdu pour eux.

[Stefano Peruzzi]

A qui profitent les ressources de l'Etat ?

C'est l'amélioration du service public donc :
Des écoles plus performantes
Des routes plus sûres
Des policiers plus nombreux
Une justice plus rapide
Une armée professionnelle bien plus prête à nous défendre qu'une bande de conscrits

Augmenter les ressources de l'Etat ce n'est pas un complot contre le peuple frôceux pour engraisser une centaine de fainéants, c'est un investissement pour améliorer les conditions de vie du peuple.

[François Askalovitch]

De plus, j'aimerais vous rappelez un principe fondamental en économie, si vous me le permettiez, qui s'appelle la Loi de Wagner. Celle-ci démontre que les dépenses publiques s'accroissent lorsque le niveau de vie augmente. Etre totalement réfractaire à l'augmentation des dépenses publiques comme le sont certains des politiciens présents ici est bête. Oui, nous devons avoir une maîtrise du budget de l'Etat, or, aujourd'hui si je ne m'abuse la gauche n'a pas commis d'impairs là-dessus. Nous pouvons reprocher l'absence d'une politique économique par le gouvernement précédent qui fut une catastrophe pour nos entreprises et nos salariés mais je ne peux laisser accuser la majorité sortante d'affabulation.

Je milite pour un contrôle des dépenses publiques, force est de constaté que l'Etat a un rôle à jouer dans notre société et comme l'a évoqué Monsieur Peruzzi, celui-ci a besoin de moyens.