[Suivi médical] Hugo Salinovtich

[Hugo Salinovitch]

Regardant le médecin dans les yeux, Hugo déclara:

Lorsque l'on dénonce les restes de la dictature, on nous prend pour des fous. Heureusement, heureusement, que j'ai toujours entretenu mes liaisons de la Résistance. Je peux vous jurer que votre collègue, il me le paiera. Je ne sais pas comment, et encore moins quand, mais je peux vous le garantir, quitte à ce que j'y laisse ma peau, cela n'est rien si lui aussi.

Pour la greffe, docteur, je n'ai ni sœur, ni frère, mon père vivant dans la clandestinité, cela n'a pas aidé. Il a été tué à mes 17 ans. Ma mère est morte en 2005, à ma sortie de la prison spéciale. Donc je n'ai aucun donneur à vous livrer.

[Julian Ramirez]

- Je vais me répéter Monsieur Salinovitch , mais le plus important c'est que vous surviviez à cette tentative d'assassinat. Pas ce que vous pourriez faire à cet homme. Battez-vous pour les vraies raisons, vous n'êtes certainement pas sa première victime, pensez aux autres, à ceux qui n'ont jamais pu parler car morts avant ou ignorants. Votre témoignage, celui d'autres personnes pourra faire aboutir les choses et amener à sa condamnation. La vengeance n'est pas une solution, parce que si vous faites justice vous-même, vous ne vaudrez pas plus cher que lui. Et vous valez mieux que ça.

Il sortit son stylo pour noter quelque chose sur le dossier et ajouta :

- Je vous trouverais un donneur. Maintenant reposez-vous, si les choses continuent d'évoluer aussi bien, vous serez bientôt dehors. Je vous garde en observation encore pour disons une dizaine de jours, histoire de contrôler que tout va pour le mieux. Et au fait, le tabac est toujours proscrit.

[Hugo Salinovitch]

En rigolant, ce qui lui provoqua une nouvelle quinte de toux, Hugo répliqua:

Je vous rappelle docteur que c'est vous qui avez ma pipe. Mis là 10 jours supplémentaires sans tabac, vous auriez pu travailler pour Lacroix, je plaisante bien sûr.

Concernant la vengeance, vous avez raison. Mais, sauf votre respect, peu de personnes dans ce pays ne peuvent comprendre ce que nous avons subi...