[Débat] Rémunérations des dirigeants d’entreprises publiques

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Patrick Carles
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Re: [Débat] Rémunérations des dirigeants d’entreprises publi

Message par Patrick Carles »

Alors commençons par balayer un mythe. Une entreprise n'a pas pour objectif de créer de la richesse mais d'être profitable. Ce n'est pas la même chose, M. Tolöî. Quant à votre idée sur le fait que les très riches font fonctionner l'économie, empiriquement, c'est largement faux. C'est ce qui explique pourquoi les entreprises privées ne font que très rarement les effort d'investissements nécessaires dans leurs activités (et ça rejoint la question de profitabilité) mais aussi que les plus riches spéculent énormément.

Pour répondre à votre question, je pense, encore une fois, que l'impôt est capable de venir s'occuper d'un éventuel surplus constaté dans la part variable des hauts salaires. Vous ne croyez pas ?
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Yékèlz Tolöî
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Re: [Débat] Rémunérations des dirigeants d’entreprises publi

Message par Yékèlz Tolöî »

Je vous recommanderais simplement Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations, il est évidemment inutile de citer l'auteur, mais la moindre page de ce livre vous prouvera empiriquement le contraire.

Expliquez moi donc comment un impôt peut empêcher un actif de fluctuer au dela d'un seuil cher ami ?
Imaginons que je sois un patron d'enterprise publique, très bien rémunéré. Votre loi passe, je décide donc d'acquérir plus d'actifs de l'entreprises dans ma rémunération. Allé, disons 10 000 Pz nets et 10 000 Pz d'actifs, pour faire simple. Très bien, je respecte le 1-20 puisque le salaire minimum dans mon entreprise est 1000PZ. Demain, l'état décide d'emettre des obligations ou actions dans le but de financer un projet ou au contraire d'investir dans un projet exterieur. Ooooh, magie. Le taux de l'action monte en flèche, mes 10 000 Pz deviennent 20 000. Je suis donc, malgrès votre loi, sur un écart 1-30 en parfaite légalité. L'état prendrait donc 10 000 Pz pour rétablir la norme ? Il s'agit donc d'une taxe à 100% sur le capital, nous sommes d'accord ? Et cela n'existe nul part sur Terre, nous somes toujours d'accord ? =)
ЧèkëlЖ Ъюloï
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Victoria Lopez de Ayala
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Re: [Débat] Rémunérations des dirigeants d’entreprises publi

Message par Victoria Lopez de Ayala »

Vous avez très bien compris M. Toloï, au-delà d’un écart de 1 à 20 dans la rémunération globale du dirigeant, l’impôt sera fort. Vu qu’il est impossible d’empêcher une fluctuation de se limiter à un certain seuil, et personne ici n’a dit le contraire, notre seule action sera de permettre une rémunération dans la fourchette prévue par cette loi, toute rémunération dépassant l’écart salarial maximum autorisé sera taxée à hauteur de 100%. Peu nous importe la manière dont cela est fait, la règle est claire : écart maximum de 1 à 20. Point. Comme dirait l’autre, au-dessus de cet écart, on prend tout, et croyez-moi M. Toloï, on vit très bien avec 450 000 pluzins par an.
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Patrick Carles
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Re: [Débat] Rémunérations des dirigeants d’entreprises publi

Message par Patrick Carles »

Oser utiliser Adam Smith pour parler d'études empiriques quand on sait que le bonhomme est tout autant un philosophe qu'un économiste (avec donc la légèreté méthodologique que ça implique), c'est fort M. Tolöî. Dupez qui vous voulez avec ça, mais vous ne m'aurez pas.

Quant à votre exemple, oui, nous sommes d'accord. Sauf que si votre argument massue c'est de dire qu'un seuil à 100% n'existe nul part ailleurs, votre argumentaire est bien faible.
Il me semble qu'au début du XVIIè siècle, aucune nation n'avait réellement connu de grands progrès démocratiques -relativement- rapides. Et pourtant c'est arrivé avec les révolutions anglaises, américaines et françaises. De même, au milieu du XIXè siècle, aucune femme n'avait jamais été considérée comme une citoyenne à part entière. Et finalement, les femmes ont le droit de vote (au même titre que les pauvres d'ailleurs).
Si vous tentez donc de faire remarquer que le progrès et la longue route de l'histoire humaine sont encore en marche, je vous féliciterai pour cette observation judicieuse. Si en revanche vous ne cherchez qu'à faire croire que, puisque ce phénomène est inédit, il n'est pas possible, vous faites alors partie des défenseurs de l'Ordre (ce qui trancherait alors avec vos discours où vous vous présentez, sans rire, comme une alternative au sens plein du terme) avec aucun autre argument qu'un rétroviseur.
Vous qui avez introduit la notion de progrès dans ce débat, en voilà donc pour votre compte. La limitation des salaires (qui doivent à mon sens être étendus au-delà du public) sont un pas supplémentaire vers la démocratisation d'un espace social absolument pas traversé par ces valeurs-ci : le monde du travail et de l'emploi. La démocratie jusqu'au bout jauressienne (la subordination des considérations économiques aux impératifs démocratiques et sociaux), c'est aussi une vision du progrès, M. Tolöî.
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Yékèlz Tolöî
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Re: [Débat] Rémunérations des dirigeants d’entreprises publi

Message par Yékèlz Tolöî »

Monsieur Carles, les dernièges pages de cet ouvrage traitent justement de l'utilité réelle d'une entreprise dans la société et du rapport qu'elle établie entre les hommes. Voila pourquoi je me suis permis de le citer, non pas pour vous donner tort ou raison, mais pour vous montrer que l'approche philosophique de l'utilité réelle ne se démontre pas par A + B et que chaque avis peut être démontré par des exemples concrets.
Il faudra m'expliquer le rapport entre mon argumentation et vos allusions historiques. En aucun cas je ne remet en cause le fait que les avancées sont apparues après des "chocs" ou évènements concrets, mais cela n'a rien à voir avec le "progrès" en lui même, qui est une notion subjective et qui, dans notre cas, ne concerne qu'un espace-temps très réduit, et ne s'applique donc pas au sens historique du terme.
Nos différences s'expliquent avant tout par une vision philosophique qui ne prend pas les mêmes bases, les mêmes évènements, les mêmes conclusions. Mais croire qu'une loi (celle-ci en l'occurence) est source de progrès parce qu'elle limite des revenus, je trouve cela abbérant, jamais dans l'histoire économique une rigidité de cet ordre n'a amélioré quoi que ce soit.

Madame Ayala, je ne peux que continuer à vous répondre que vos arguments démontrent toujours la même chose : vous ne parviendrez jamais à limiter une fluctuation, et donc la rémunération nette d'un patron. Limitez la sur un instant t, l'instant t+1 viendra vous donner tort. Hormis la solution de faire voter de nouveaux impôts s'appliquant à 100% du capital détenu, votre loi est impossible à mettre en oeuvre. Mais bon courage quand même, le monde rigolera bien.
ЧèkëlЖ Ъюloï
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Patrick Carles
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Re: [Débat] Rémunérations des dirigeants d’entreprises publi

Message par Patrick Carles »

Allez, je vous accorde d'évacuer le terme progrès subjectif, vous avez raison. Cela dit, le rapport entre mes rappels historiques et votre propos reste que votre ultime argument massue est le fait que cette réglementation serait inédite. Je me contentais de vous présenter comment des évolutions qui nous apparaissent aujourd'hui presque évidentes sont apparues presque d'un coup à des moments de l'histoire ; en somme, je tentais de vous rappeler que l'argument "on serait les premiers / ça ne se voit nul part ailleurs" ne sont absolument pas valides.
En outre, vous êtes en droit de considérer que la limitation des salaires ne sont pas une avancée. Je pense avoir expliqué que ce qui me fait défendre cette idée est une actualisation de la pensée jauressienne et la volonté de promouvoir un équilibre social mais aussi d'affirmer que des limites existent. Ceci suit un engagement écologiste qui rappelle que les ressources de la Terre ne sont pas inépuisables.

Quant à ce que vous dites sur l'infaisabilité de la Loi, je doute énormément de la pertinence de votre remarque. Après tout, si la limitation du salaire variable semble délicat directement, l'impôt (et le fameux seuil à 100%) peut prendre le relais. Il suffit en fait de voir les personnes concernées faire une déclaration d'impôts sur la base des revenus qu'ils ont perçus dans une année civile. Je vous assure que c'est une démarche très simple à mettre en œuvre (on me susurre même que déclarer des revenus, ça se fait déjà).
Verrouillé

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