6h - 10h P.A.B : savoir et comprendre

[Pierre-Alexandre Bonnardot]

PAB : Mesdames et Messieurs bonjour,

Je prends l'antenne au lendemain de cette soirée électorale qui nous a réservé quelques surprises, il faut bien le dire, même si les tendances avaient été plus ou moins bien dessinées par les instituts de sondage. Comme d'habitude, vous retrouverez les auditeurs et leurs témoignages en fin d'émission, Hervé GATEAU pour "sa fabuleuse histoire de ..." mais avant, avant oui, nous allons accueillir sur ce plateau Roger DELERE, notre analyste politique.
Alors Roger, dites moi, sincèrement, hier soir, ça vous a plu ? Avez-vous été comblé par cette soirée électorale ?

RD :

et bien Pierre Alexandre, oui, c'était une soirée électorale à suspens un peu comme toujours suis je tenté de dire, mais encore faut il avoir compris toutes les nuances des résultats d'hier soir. Je rappelle les faits, nous avions d'un côté une droite qui a su rappeler aux Frôceuses et aux Frôceux combien elle pouvait être absente, lente et laborieuse lorsqu'elle était à la tête du pays et d'un aute côté, une gauche revancharde, unie comme jamais dans une union des forces de Progrès.
Au final, que se passe t il ? La droite perd les élections avec un RPR qui perd 10 sièges de députés, le PLC qui disparait des écrans et le PRF qui est la seule bonne surprise du côté droit de l'hémicycle avec 30 députés. Mais c'est mince, trop mince.
Le centre, lui, parce qu'il faut en parler, il existe toujours, a su conserver ses électeurs historiques et surtout a su obtenir un score qui reste digne d'un parti politique. 17 % c'est un bon score, en tous cas, un score qui permettra peut être de jouer les arbitres.

[Pierre-Alexandre Bonnardot]

PAB : et à gauche, qu'avons nous Roger ? Parce que c'est là que semble battre le coeur du pays, à gauche !

RD :

effectivement. A gauche, nous avions à l'origine un RSE qui formait virtuellement la force politique majeure du pays, virtuellement car c'est par le biais d'un regroupement de parti et aussi parce qu'il y avait une coalition de centre droit / droite en face. Nous avions une FDF devenue PSD en perte de vitesse, sanctionnée aux dernières élections, et un GPC devenu APC, réduit au minimum syndical ...
Aujourd'hui nous nous retrouvons avec une APC rayonnante qui bénéficie de son alliance judicieuse avec le RSE et avec un PSD en pleine forme qui réussit de quelques centièmes de pourcent à prendre la première place au RSE. Tout s'est opéré comme si le point de gravité de la coalition de gauche avait vu une partie de son potentiel aspiré par ses deux partis amis. L'Union des Forces de Progrès n'a pour ainsi dire bénéficié qu'aux deux partis satellites et n'a fait justement progressé que ceux qui étaient à la peine. Aujourd'hui l'APC a une vraie voix à l'Assemblée et le PSD concurrence le RSE. Autrement dit, la gauche n'a pas fini de nous offrir en spectacle ses épisodes d'union et de désunion.

PAB : je vous arrête là Roger car justement c'est la rubrique de Hervé GATEAU qui va nous en dire plus sur ce sujet là. Merci Roger !

[Pierre-Alexandre Bonnardot]

PAB : Hervé merci de nous rejoindre. Roger vous a tracé une voie royale on dirait.

HG :

c'est vrai. Parce que ma rubrique va tourner aujourd'hui autour de l'Union des Forces de Progrès et mon fabuleux destin d'aujourd'hui s'intitule, et vous allez comprendre, "le fabuleux destin de la tragédie gréco-frôceuse".

Rires de PAB

Oui, je suis convaincu d'une chose c'est que les acteurs, commentateurs et passionnés de tragédie grecque n'ont pas fini de se régaler devant le spectacle que nous a livré, nous livre et nous livrera la gauche frôceuse. Si la droite n'est plus intéressante tant nous sommes habitués à la voir au fond d'un gouffre qu'elle a fini par aménager pour que ça soit plus confortable, la gauche, elle, maintient le suspens. Nous les pensions divisés sous l'ère McGregor/Montredon, les voilà unis et victorieux oui mais ... Parce qu'il y a un mais Pierre Alexandre, sinon je serais resté chez moi.

PAB : je m'en doute Hervé. Je vous interromp, on lance la pub et on se retrouve !

[Pierre-Alexandre Bonnardot]

PAB : nous voici de retour. Alors Hervé, vous nous disiez que la gauche frôceuse nous offrait un spectacle de tragédie grecque.

HG :

Oui et je vous disais qu'il y avait une union qui méritait un "oui mais". Oui mais lorsque l'on voit cette campagne électorale où les membres de la même coalition ont occupé le débat, se sont parfois balancés des amabilités à la figure sur des sujets qui devraient normalement faire consensus dans une coalition.
Oui mais lorsque l'on voit un Benjamin McGregor prendre un malin plaisir à mettre un Richard Cypher face à ses hésitations.
Oui mais lorsque l'on assiste, médusé, aux résultats des élections et que, d'un côté comme de l'autre, les membres du RSE et du PSD attendent avec la plus grande appréhension de savoir qui a la première place ...
Oui mais lorsque l'on sent bien que la réunion qui a eu lieu hier soir au QG du RSE sur convocation d'un Hugo Salinovitch assez irrité a plus ressemblé à une réunion de crise qu'à une fête de la victoire.
Oui mais lorsque l'on voit l'énergie déployée par Benjamin McGregor pour manifester sa joie de voir le PSD devant le RSE ...

[Pierre-Alexandre Bonnardot]

PAB : et donc selon vous, l'union des Forces de Progrès est morte née.

HG :

ah non, pas du tout. L'Union des Forces de Progrès va survivre à cet accouchement d'une union bancale à l"'origine mais politiquement pertinente. Elle a tout de même donné la victoire à Laurent de Montredon qui, cette fois ci, n'a plus l'excuse d'être "forcé" à gérer le pays, elle a permis à la gauche de remporter près de 70% des sièges de l'assemblée nationale.
Vous savez, il suffit de voir le silence qui règne depuis la soirée d'hier soir, pour voir qu'en coulisses, les discussions font rage et certainement que le PSD veut sa part du gateau. Le RSE ne ressort pas affaibli de ces élections puisqu'il progresse légèrement mais psychologiquement, il y a cette remontée fulgurante du PSD qui lui donne l'avantage. Je doute seulement que Laurent de Montredon qui avait probablement dans l'idée de nommer un Premier Ministre RSE se laisse dicter ses choix par un PSD toléré à gauche mais pas aimé.

PAB : vous avez un pronostic sur le futur premier ministre ?

HG :

oui et non, j'hésite entre deux personnes : Salinovitch, qui doit sans doute être le choix de coeur du Président, et Dellas, qui doit sans doute être l'option qui s'offre à lui pour canaliser le fougueux PSD.
S'il choisit le premier, on retiendra sans doute que ces élections furent la victoire d'une coalition mais s'il choisit le second, nous retiendrons qu'il s'agissait de la victoire d'un parti, le PSD.

[Pierre-Alexandre Bonnardot]

PAB : merci énormément Hervé. Nous poursuivons tout de suite, rapidement, avec deux auditeurs qui ont envie de nous dire ce qu'ils pensent de ces élections. Le premier c'est Philippe de Casarastra qui, lui, a soutenu le RPR. Philippe nous vous écoutons :

PHILIPPE :

bonjour Pierre Alexandre. Je voulais seulement dire que devant ces élections, je suis très perplexe. J'ai l'impression que les Frôceux votent en dépit du bon sens. On a donné une majorité à Vincent Valbonesi y a 2 mois et maintenant on la lui retire alors qu'on voit bien que du travail a été effectué. On ne laisse pas la chance aux politiques de réaliser leurs projets. J'ai vraiment l'impression qu'aujourd'hui, il faut tout et tout de suite pour le peuple. Vincent Valbonesi avait quand même réussi à remettre la droite sur les rails et là on dirait que ça n'a jamais compté. Je ne comprends pas.

PAB : merci Philippe, et pour terminer Katya, qui nous appelle d'Orgues les Bains. Bonjour Katya.

KATYA :

bonjour Pierre Alexandre. Ce qui m'interpelle moi dans ces élections c'est la prédominance de la gauche. J'ai voté RSE, mais c'est vrai que je me demande si 70% des sièges de l'assemblée c'est sain pour un pays. Oui le Président va avoir les mains libres mais où va être le débat, où va être le consensus ? C'est pas plus mal qu'un gouvernement puisse aller vite et faire passer ses réformes mais je me demande si l'absence quasi totale de la droite ne va pas inscrire un profond déséquilibre dans notre pays.

PAB : bien merci à tous, on se retrouve plus tard pour un nouveau numéro de savoir et comprendre. A suivre, très vite le face à face avec Hugo Salinovitch.