- Frôceuses, frôceux,
Voilà maintenant plusieurs mois que je me suis préparé à l'élection présidentielle. Ce fut donc tout naturellement que j'ai acté ma candidature à cette haute fonction de notre pays et que j'ai choisi, avec le soutien de mes proches, de soumettre mon nom aux urnes.
Nous venons, en effet, de sortir d'une période assez soporifique, où le Président Madarjeen durant ses deux mandats n'a pas effectué un seul déplacement à l'étranger et où ses apparitions publiques se sont limitées à de brefs passages en Conseil des Ministres, lorsque moi-même j'étais à l'Hôtel Belley. C'était une république parlementaire avant l'heure, mais sous une triste forme, une république où le Président était désintéressé de ce qu'il se passait au niveau national et au niveau international.
La nouvelle réforme constitutionnelle a prévu que le Président de la République quitte ses fonctions partisanes pour devenir l'homme, ou la femme, choisi par les frôceux pour représenter notre pays. Cela induit donc que la personne qui va être élue ait fait ses preuves, qu'elle ait de l'expérience, qu'elle sache travailler en équipe et surtout qu'elle sache s'affirmer sur la scène internationale pour se faire l'écho de la voix de chacun d'entre vous.
J'ai été Premier Ministre durant une période difficile, une période de cohabitation où il a fallu arracher une majorité à l'Assemblée Nationale pour travailler convenablement et faire avancer notre pays. Cette majorité a été le fruit d'une grande négociation, menée avec ferveur avec l'USD, à l'époque. Elle a débouché sur un gouvernement aux idées diverses, un gouvernement de composition où les Ministres peuvent se souvenir que j'ai usé de mon écoute et de mon attention pour que nous parvenions à un accord. J'ai su rassembler au delà de mon parti. Je saurais rassembler dimanche au delà du parti dont je suis issu et dont je vais bientôt quitter la Présidence. Je saurais rassembler au niveau international en me montrant humble, désireux d'avancer, d'écouter et de partager.
Partout où je me suis engagé, j'ai maintenu mes efforts pour tenir mes engagements. A l'UGR, j'ai sorti le parti de sa torpeur et je l'ai remis sur une voie dynamique, tout en renforçant le lien qui nous unissait. A Belley, j'ai relancé l'activité gouvernementale et j'ai soutenu les initiatives de mes Ministres, qu'ils aient été issus de l'UGR ou non. A l'économie, j'ai lancé des projets ambitieux de réforme pour que notre société soit plus juste et que notre pays s'assure un avenir. Je n'ai pas fait comme d'autres, à occuper une place ministérielle mais à ne rien faire durant de longs mois. Je n'ai pas baissé les bras dans l'adversité, j'ai lutté et je ne l'ai pas fait seul. Hier, j'ai lutté avec les militants de l'UGR, puis avec ceux de la gauche. Demain, je veux lutter avec les frôceuses et les frôceux, pour faire rayonner la Frôce dans le monde.
Nouvelle République, nouvelle Constitution, la Frôce s'est dotée d'un formidable tremplin pour se relancer. Je mettrais toutes mes qualités et mes forces au service de la Nation, à votre service, comme je l'ai fait au Gouvernement. Le Président de la République ne doit plus être l'homme enfermé dans sa tour d'ivoire, il doit écouter son peuple, il doit aussi servir de conseil au Gouvernement si le besoin s'y présente. Il ne s'agit plus désormais de défier l'autorité du Premier Ministre mais de garantir la cohésion nationale. Premier Ministre et Président n'auront pas de rapport d'autorité. Leur relation va prendre un tournant historique où l'idéologie sera mise de côté et où les discussions seront porteuses de respect et de sincérité. Un Président qui communique, qui écoute et qui conseille si on le lui demande, voilà la principale révolution de ces changements institutionnels qui bouleversent la donne démocratique.
Dimanche, si votre choix se porte sur ma candidature, je porterais notre voix dans les périodes fastes comme dans les périodes troubles, en choisissant de ne pas baisser les bras pour ne pas devenir un fantôme, pour ne pas ruiner les espoirs que vous aurez placé en moi. La Frôce de Progrès c'est une Frôce qui se relève et sort de l'ombre, une Frôce qui se ressoude, dont le Président garantit l'unité et la cohésion. C'est un engagement que je prends auprès de vous, un engagement de coeur, un engagement d'âme. J'entends beaucoup de gens dire que le Président a moins de pouvoir. La Présidence de la République n'est pas et n'a jamais été une enchère au pouvoir. C'est avant tout une fonction de confiance et de dialogue s'inscrivant dans le principe d'utilité publique. Ceux qui n'ont pas compris cela, n'ont pas compris le principe même de la République ni les valeurs qui l'ont fondé.
Je ne donnerais aucune consigne de vote car le choix de chacun lui appartient. Néanmoins ne laissez personne décider à votre place et mobilisez-vous, tous autant que vous êtes. La Présidence de la République va déterminer le visage de la Frôce sur la scène internationale. Ce visage est important et vous concerne tous.
Vive la République, vive la Frôce !