Je démissionne parce que je ne crois pas que le gouvernement actuel dispose de la force de conviction et du courage nécessaire dont a besoin la Frôce pour se réformer
Monsieur Montgomery soyez le bienvenu, vous connaissez le principe....Une bouteille d'eau et un verre sont à votre disposition.
Mais c’est à moi de vous remercier pour l’invitation M. Belgard.
Rentrons dans le vif du sujet, monsieur Montgomery, je ne peux donc plus vous appeler monsieur le Ministre, expliquez moi les raisons profondes!
Vous n’êtes pas ignorant d’un des projets de lois que j’ai présenté il y a quelques semaines, portant sur la déchéance de nationalité pour les individus portant les armes contre nos soldats et nos policiers. Il se trouve que ce projet fait grand bruit et ouvre un large débat. Je rappelle qu’il est en légalité avec l’ensemble des textes et conventions signées par la République. C’est dire les pincettes avec lesquelles j’y suis allé. Et pourtant, non, rien ne va. Le courage en politique est une valeur qui se perd au profit de l’opportunisme électoral.
Non mais attendez, là c'est un peu facile. Reprenons. Monsieur Montgomery, avec toute votre expérience, vous êtes en train de me dire que vous avez proposé un texte aussi fort sans en parler à personne? Surtout au sein du gouvernement?
Je parle sans cesse de la marge des manœuvres dont chaque ministre doit bénéficier pendant son mandat. Je l’ai mis en œuvre comme d’autres l’ont fait, le font et le feront. S’il faut convoquer dix ministres, dix directeurs de cabinets et les plus hautes autorités de l’État avant de présenter un projet ou une idée novatrice, alors autant arrêter la politique et ne plus accéder aux responsabilités. Nous ne sommes pas un monde fermé où chacun doit obéir aux doigts et à l’œil à une ou plusieurs personnes. Il faut une cohérence globale mais une liberté d’action inhérente aux ministres. Mais je vous le dis, le conflit n’est pas sur l’initiative d'un projet mais sur le contenu de l’initiative.
Vous avez donc échoué à convaincre vos collègues sur ce fameux contenu?
Quand vous avez des individus qui n’ont qu’une en tête : gagner les prochaines élections. Vous ne pouvez pas faire de miracle vous savez. La règle dans le nouveau personnel politique c’est de tout faire pour être réélu. Par conséquent, ça tue dans l’œuf toute idée ou proposition politique qui sortirait un peu des sentiers battus. Avec la création du NPS, je me suis engagé à changer la ligne politique du parti pour la rendre en phase avec les attentes des frôceux. Si je m’incruste dans le sacro-saint domaine de droite que représente la sécurité et la défense nationale, c’est pour dire aux frôceux que la gauche elle aussi peut apporter des solutions et restaurer la confiance dans les institutions de la République. Être de gauche ce n’est pas cautionner des actes terroristes.
Là ça n'a rien à voir avec la gauche, puisque les coups sont partis du centre....
Je ne considère pas la plupart des membres du dit centre comme étant des centristes. Ils sont tous, à l’exception d’un ou deux membres, des vieux éléphants de la classe politique frôceuse. N’allez pas me dire que M. de la Tour est un jeune loup et qu’il n’a pas eu une carrière ultra libérale il y a quelques dizaines d’années quand il supportait avec fougue l’ancien président ultralibéral M. Lacroix de Beaufoy. J’ai une mémoire, les frôceux. Quant au RSLP, s’ils sont du centre, je pouffe de rire. Nous avons un centre droit et un centre gauche, mais le centre pur dont nous avons tant besoin n’existe pas. Il n’y a qu’à voir l’attitude puérile de l’UDR dont ses membres sont d’anciens extrémistes qui font les vierges effarouchées devant ce projet de loi qu’ils auraient défendus nus du temps de Jean-Baptiste Marshall.
On vous sent aigri monsieur Montgomery...
Peut-être comprendriez-vous que je ne souhaite pas faire l’étalage de mes sentiments sur la place publique.
Bon ok, vos ennemis,dirais-je...on a compris, mes vos amis monsieur Montgomery, vos amis....Où sont-ils en cette période de crise?
Mes amis ? J’en ai, je vous rassure. Le milieu politique est ce qu’il est mais dans la durée, il est possible de forger de véritables amitiés sincères. S’il n’y avait plus la place au rêve dans ces moments-là, alors à quoi servirions-nous ? J’ai ma famille et mes proches qui sont à mes côtés. Mon club de réflexion politique également qui fait salle comble chaque fin d’après-midi. Quant à mes amis du NPS, j’ai leur soutien, il est précieux et je compte sur eux pour poursuivre l’ambition d’une nouvelle Frôce qui était la mienne en acceptant ces fonctions gouvernementales.
Mais seraient-ils devenus muets....Prenons un exemple. Vous étiez le seul à monter au front défendre votre ancien collègue McGregor lors de son bras de fer avec monsieur de la Tour. Et là, désolé, mais je n'ai pas vu de retour d'ascenseur. Alors loin de moi l'idée de diviser deux vieux longs et beaux amis, mais tout de même!
Faites-moi confiance Raphaël Belgard, vous n’allez pas être déçu. On ne détruit pas une amitié vieille de vingt ans.
Vous savez en tant qu'observateur politique, on est rarement déçu...Quoique....Vous savez moi je m'endors en ce moment. Nous assistons à un espèce de consensus mou à l'Assemblée Nationale, personne, aucun parti, ne fait entendre son son de cloche, vous ne trouvez pas?
J’étais ministre d’État de la majorité parlementaire M. Belgard, je ne peux pas être aussi dans l’opposition parlementaire. Je sais que vous me prêtez de grandes ambitions mais je reste un être humain et un serviteur de l’État et des Frôceux avec quelques convictions tout de même ! rire.
Mais quand je vois que l’opposition, à savoir l’UDR, ne soutient pas un projet de loi pourtant pas piqué des verres comme on dit en bon patois, bah je me demande réellement s’il n’y a pas des accords noués sous le manteau pour faire un front contre les idées du NPS. Quand je vois l’acharnement sur mon collège Benjamin McGregor et l’absence d’action à l’Assemblée Nationale, il est évident qu’ils entreprennent une politique de destruction des idées socialistes au profit de la mollesse du centre impur.
Mais qui tirerait les ficelles?
C’est la question à un million ça M. Belgard.
Vous savez moi et les jeux.....Ne me dîtes pas que vous n'avez aucune idée ....
Vraiment aucune. Je n'oserais pas vous dire le contraire de ce que je pense tout de même !
Comment vous dire....On raconte, je dis bien on raconte, que dans votre parti un homme travaillerait en sous-main pour un autre.....
Je ne suis pas au courant de ces rumeurs et j’ai pour habitude de ne pas commenter les rumeurs.
Bizarrement je ne vous crois pas. Passons....Monsieur Montgomery, vous venez de me dire que l'ARC est un parti de centre-droit.....Donc de droite. Comment se fait-il que le NPS, parti de gauche, en tout cas qui se revendique de gauche, plus que le fut le PSD, gouverne avec l'ARC alors?
L’ARC n’est pas de droite, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit M. Belgard. Pour gouverner, il faut une majorité au Parlement. Pour constituer cette majorité au Parlement, il faut une coalition de partis politiques. Jusque-là, je ne crois pas proférer de révolution intellectuelle pour les téléspectateurs. Le système actuel, notre régime, implique une coalition de plusieurs partis pour atteindre une majorité parlementaire suffisante. Il se trouve que la coalition NPS-RSLP-ARC permet à la Frôce d’avoir un gouvernement disposant d’une majorité parlementaire suffisante pour déterminer et conduire la politique de la Nation. Nous avons constitué un programme commun et chaque ministre met en place la politique adéquate. Vous pensez que le précédent gouvernement avec l'ADL à sa tête était une réussite ?
Vous nous vantez votre programme commun alors que vous venez de claquer la porte du gouvernement, c'est un peu fort de café monsieur Montgomery!
J'approuve le programme commun. Je désapprouve le manque de courage politique sur une initiative ambitieuse et nécessaire, c'est différent.
Mais votre initiative avait-elle quelque chose à voir avec votre programme commun?
Non puisqu’il s’agit d’une initiative personnelle d’un ministre. Tout comme si un ministre proposa l’abolition de la peine de mort, même si ce n’est pas inscrit dans le programme du gouvernement, je ne vois aucune raison valable de ne pas soutenir une telle initiative. Si vous me demandez aujourd’hui si j’ose faire un parallèle entre ces deux projets, je vous dis que oui je fais ce parallèle. Il n’est pas question de tolérer le laxisme et l’abandon des valeurs de la République pour une simple question de clientélisme électoral.
Je ne vois pas le rapport, mais bref. Donc en réalité, vous avez quitté le gouvernement pour une question d'orgueil...
Vous ne voyez pas le rapport parce que ma réponse ne vous convient pas M. Belgard. Je vous en prie. Quant à vos propres élucubrations, c’est votre avis, votre ressenti, il n’engage que vous et votre direction. Je n’ai rien à ajouter sur la question si ce n’est tout ce que je viens de vous dire depuis le début de notre entretien. Il n’y a aucune question d’orgueil dans cette démission volontaire. Je le dis et je le répète, je démissionne parce que je ne crois pas que le gouvernement actuel dispose de la force de conviction et du courage nécessaire dont a besoin la Frôce pour se réformer. Si ma personne était plus importante, je resterais au gouvernement pour rester au premier plan de la vie politique nationale, or ce n’est pas le cas. Ma personne n’a aucune importance, pas plus que mon égo sur cette affaire.
Sachez que mes questions ne m'engagent que moi et en rien ma direction, monsieur Montgomery. Monsieur Montgomery, vous pensez que le NPS a toujours sa place dans le gouvernement?
Il y a eu des discussions entre le NPS et les autres partis de la coalition. Je vous rappelle qu’il y a eu deux démissions successives, celle de M. de la Tour et la mienne, par conséquent, un remaniement était nécessaire. Il n’a jamais été question de quitter la coalition et par déduction le gouvernement du côté du NPS. Le programme commun est respecté par l’ensemble des ministres, je ne vois aucune raison de remettre en cause toute la coalition pour le simple motif que j’estime que ce gouvernement manque de courage. Cette décision est mienne et n’engage d’aucune manière mon parti et les députés socialistes.
Cela a le mérite de la clarté. Monsieur Montgomery, dernière question et je vous laisse tranquille, parlez-nous sans langue de bois de votre avenir....
Je n’ai pris aucune décision concernant mon avenir politique. J’en discuterais avec mes amis du NPS et peut être, qui sait, d’autres partis politiques. L’adoption de la nouvelle Constitution offre de nouvelles possibilités et l’élection présidentielle retrouvera une saveur perdue dans le temps. J’étais peut être l’un des rares à gauche à soutenir un changement profond de régime politique dans notre pays, je pense que les événements ne m’ont pas donné totalement tort depuis quelques années, il n’y a qu’à voir l’agonie de l’ADL pendant le règne de Mme Tomas : avec un régime semi-présidentiel, cela n’aurait jamais pu arriver. Mais pour l’heure aucune décision n’a été prise sur ce sujet. Il y a un Président de la République en poste, c’est un ami et je respecte sa fonction et son aura nationale. Je me concentre pleinement sur mon rôle de député de la Nation, je vous assure que c’est déjà une très grande occupation !
Je vous remercie pour vos réponses monsieur Montgomery.
Mais c’est à moi de vous remercier pour l’invitation M. Belgard.
Rentrons dans le vif du sujet, monsieur Montgomery, je ne peux donc plus vous appeler monsieur le Ministre, expliquez moi les raisons profondes!
Vous n’êtes pas ignorant d’un des projets de lois que j’ai présenté il y a quelques semaines, portant sur la déchéance de nationalité pour les individus portant les armes contre nos soldats et nos policiers. Il se trouve que ce projet fait grand bruit et ouvre un large débat. Je rappelle qu’il est en légalité avec l’ensemble des textes et conventions signées par la République. C’est dire les pincettes avec lesquelles j’y suis allé. Et pourtant, non, rien ne va. Le courage en politique est une valeur qui se perd au profit de l’opportunisme électoral.
Non mais attendez, là c'est un peu facile. Reprenons. Monsieur Montgomery, avec toute votre expérience, vous êtes en train de me dire que vous avez proposé un texte aussi fort sans en parler à personne? Surtout au sein du gouvernement?
Je parle sans cesse de la marge des manœuvres dont chaque ministre doit bénéficier pendant son mandat. Je l’ai mis en œuvre comme d’autres l’ont fait, le font et le feront. S’il faut convoquer dix ministres, dix directeurs de cabinets et les plus hautes autorités de l’État avant de présenter un projet ou une idée novatrice, alors autant arrêter la politique et ne plus accéder aux responsabilités. Nous ne sommes pas un monde fermé où chacun doit obéir aux doigts et à l’œil à une ou plusieurs personnes. Il faut une cohérence globale mais une liberté d’action inhérente aux ministres. Mais je vous le dis, le conflit n’est pas sur l’initiative d'un projet mais sur le contenu de l’initiative.
Vous avez donc échoué à convaincre vos collègues sur ce fameux contenu?
Quand vous avez des individus qui n’ont qu’une en tête : gagner les prochaines élections. Vous ne pouvez pas faire de miracle vous savez. La règle dans le nouveau personnel politique c’est de tout faire pour être réélu. Par conséquent, ça tue dans l’œuf toute idée ou proposition politique qui sortirait un peu des sentiers battus. Avec la création du NPS, je me suis engagé à changer la ligne politique du parti pour la rendre en phase avec les attentes des frôceux. Si je m’incruste dans le sacro-saint domaine de droite que représente la sécurité et la défense nationale, c’est pour dire aux frôceux que la gauche elle aussi peut apporter des solutions et restaurer la confiance dans les institutions de la République. Être de gauche ce n’est pas cautionner des actes terroristes.
Là ça n'a rien à voir avec la gauche, puisque les coups sont partis du centre....
Je ne considère pas la plupart des membres du dit centre comme étant des centristes. Ils sont tous, à l’exception d’un ou deux membres, des vieux éléphants de la classe politique frôceuse. N’allez pas me dire que M. de la Tour est un jeune loup et qu’il n’a pas eu une carrière ultra libérale il y a quelques dizaines d’années quand il supportait avec fougue l’ancien président ultralibéral M. Lacroix de Beaufoy. J’ai une mémoire, les frôceux. Quant au RSLP, s’ils sont du centre, je pouffe de rire. Nous avons un centre droit et un centre gauche, mais le centre pur dont nous avons tant besoin n’existe pas. Il n’y a qu’à voir l’attitude puérile de l’UDR dont ses membres sont d’anciens extrémistes qui font les vierges effarouchées devant ce projet de loi qu’ils auraient défendus nus du temps de Jean-Baptiste Marshall.
On vous sent aigri monsieur Montgomery...
Peut-être comprendriez-vous que je ne souhaite pas faire l’étalage de mes sentiments sur la place publique.
Bon ok, vos ennemis,dirais-je...on a compris, mes vos amis monsieur Montgomery, vos amis....Où sont-ils en cette période de crise?
Mes amis ? J’en ai, je vous rassure. Le milieu politique est ce qu’il est mais dans la durée, il est possible de forger de véritables amitiés sincères. S’il n’y avait plus la place au rêve dans ces moments-là, alors à quoi servirions-nous ? J’ai ma famille et mes proches qui sont à mes côtés. Mon club de réflexion politique également qui fait salle comble chaque fin d’après-midi. Quant à mes amis du NPS, j’ai leur soutien, il est précieux et je compte sur eux pour poursuivre l’ambition d’une nouvelle Frôce qui était la mienne en acceptant ces fonctions gouvernementales.
Mais seraient-ils devenus muets....Prenons un exemple. Vous étiez le seul à monter au front défendre votre ancien collègue McGregor lors de son bras de fer avec monsieur de la Tour. Et là, désolé, mais je n'ai pas vu de retour d'ascenseur. Alors loin de moi l'idée de diviser deux vieux longs et beaux amis, mais tout de même!
Faites-moi confiance Raphaël Belgard, vous n’allez pas être déçu. On ne détruit pas une amitié vieille de vingt ans.
Vous savez en tant qu'observateur politique, on est rarement déçu...Quoique....Vous savez moi je m'endors en ce moment. Nous assistons à un espèce de consensus mou à l'Assemblée Nationale, personne, aucun parti, ne fait entendre son son de cloche, vous ne trouvez pas?
J’étais ministre d’État de la majorité parlementaire M. Belgard, je ne peux pas être aussi dans l’opposition parlementaire. Je sais que vous me prêtez de grandes ambitions mais je reste un être humain et un serviteur de l’État et des Frôceux avec quelques convictions tout de même ! rire.
Mais quand je vois que l’opposition, à savoir l’UDR, ne soutient pas un projet de loi pourtant pas piqué des verres comme on dit en bon patois, bah je me demande réellement s’il n’y a pas des accords noués sous le manteau pour faire un front contre les idées du NPS. Quand je vois l’acharnement sur mon collège Benjamin McGregor et l’absence d’action à l’Assemblée Nationale, il est évident qu’ils entreprennent une politique de destruction des idées socialistes au profit de la mollesse du centre impur.
Mais qui tirerait les ficelles?
C’est la question à un million ça M. Belgard.
Vous savez moi et les jeux.....Ne me dîtes pas que vous n'avez aucune idée ....
Vraiment aucune. Je n'oserais pas vous dire le contraire de ce que je pense tout de même !
Comment vous dire....On raconte, je dis bien on raconte, que dans votre parti un homme travaillerait en sous-main pour un autre.....
Je ne suis pas au courant de ces rumeurs et j’ai pour habitude de ne pas commenter les rumeurs.
Bizarrement je ne vous crois pas. Passons....Monsieur Montgomery, vous venez de me dire que l'ARC est un parti de centre-droit.....Donc de droite. Comment se fait-il que le NPS, parti de gauche, en tout cas qui se revendique de gauche, plus que le fut le PSD, gouverne avec l'ARC alors?
L’ARC n’est pas de droite, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit M. Belgard. Pour gouverner, il faut une majorité au Parlement. Pour constituer cette majorité au Parlement, il faut une coalition de partis politiques. Jusque-là, je ne crois pas proférer de révolution intellectuelle pour les téléspectateurs. Le système actuel, notre régime, implique une coalition de plusieurs partis pour atteindre une majorité parlementaire suffisante. Il se trouve que la coalition NPS-RSLP-ARC permet à la Frôce d’avoir un gouvernement disposant d’une majorité parlementaire suffisante pour déterminer et conduire la politique de la Nation. Nous avons constitué un programme commun et chaque ministre met en place la politique adéquate. Vous pensez que le précédent gouvernement avec l'ADL à sa tête était une réussite ?
Vous nous vantez votre programme commun alors que vous venez de claquer la porte du gouvernement, c'est un peu fort de café monsieur Montgomery!
J'approuve le programme commun. Je désapprouve le manque de courage politique sur une initiative ambitieuse et nécessaire, c'est différent.
Mais votre initiative avait-elle quelque chose à voir avec votre programme commun?
Non puisqu’il s’agit d’une initiative personnelle d’un ministre. Tout comme si un ministre proposa l’abolition de la peine de mort, même si ce n’est pas inscrit dans le programme du gouvernement, je ne vois aucune raison valable de ne pas soutenir une telle initiative. Si vous me demandez aujourd’hui si j’ose faire un parallèle entre ces deux projets, je vous dis que oui je fais ce parallèle. Il n’est pas question de tolérer le laxisme et l’abandon des valeurs de la République pour une simple question de clientélisme électoral.
Je ne vois pas le rapport, mais bref. Donc en réalité, vous avez quitté le gouvernement pour une question d'orgueil...
Vous ne voyez pas le rapport parce que ma réponse ne vous convient pas M. Belgard. Je vous en prie. Quant à vos propres élucubrations, c’est votre avis, votre ressenti, il n’engage que vous et votre direction. Je n’ai rien à ajouter sur la question si ce n’est tout ce que je viens de vous dire depuis le début de notre entretien. Il n’y a aucune question d’orgueil dans cette démission volontaire. Je le dis et je le répète, je démissionne parce que je ne crois pas que le gouvernement actuel dispose de la force de conviction et du courage nécessaire dont a besoin la Frôce pour se réformer. Si ma personne était plus importante, je resterais au gouvernement pour rester au premier plan de la vie politique nationale, or ce n’est pas le cas. Ma personne n’a aucune importance, pas plus que mon égo sur cette affaire.
Sachez que mes questions ne m'engagent que moi et en rien ma direction, monsieur Montgomery. Monsieur Montgomery, vous pensez que le NPS a toujours sa place dans le gouvernement?
Il y a eu des discussions entre le NPS et les autres partis de la coalition. Je vous rappelle qu’il y a eu deux démissions successives, celle de M. de la Tour et la mienne, par conséquent, un remaniement était nécessaire. Il n’a jamais été question de quitter la coalition et par déduction le gouvernement du côté du NPS. Le programme commun est respecté par l’ensemble des ministres, je ne vois aucune raison de remettre en cause toute la coalition pour le simple motif que j’estime que ce gouvernement manque de courage. Cette décision est mienne et n’engage d’aucune manière mon parti et les députés socialistes.
Cela a le mérite de la clarté. Monsieur Montgomery, dernière question et je vous laisse tranquille, parlez-nous sans langue de bois de votre avenir....
Je n’ai pris aucune décision concernant mon avenir politique. J’en discuterais avec mes amis du NPS et peut être, qui sait, d’autres partis politiques. L’adoption de la nouvelle Constitution offre de nouvelles possibilités et l’élection présidentielle retrouvera une saveur perdue dans le temps. J’étais peut être l’un des rares à gauche à soutenir un changement profond de régime politique dans notre pays, je pense que les événements ne m’ont pas donné totalement tort depuis quelques années, il n’y a qu’à voir l’agonie de l’ADL pendant le règne de Mme Tomas : avec un régime semi-présidentiel, cela n’aurait jamais pu arriver. Mais pour l’heure aucune décision n’a été prise sur ce sujet. Il y a un Président de la République en poste, c’est un ami et je respecte sa fonction et son aura nationale. Je me concentre pleinement sur mon rôle de député de la Nation, je vous assure que c’est déjà une très grande occupation !
Je vous remercie pour vos réponses monsieur Montgomery.