
C'est ce petit siège de différence qui fait tout le désarroi du RSE, une nouvelle fois en première place avec près de 24 %, gagnant 6 sièges, ayant atomisé le PSD et étant ressorti fortement renforcé des débats télévisés selon les spécialistes de la communication, la soirée aurait été parfaite sans ce second revers de suite pour les opposants à la coalition de droite. Résultat, le retour des socialistes à la tête d'une coalition de gauche ou de centre-gauche se retrouve de nouveau différé d'au moins deux ans, Hugo Salinovitch attend toujours son successeur. Pire encore, l'éventualité de s'associer à une coalition centriste en forme de demi-victoire, incluant le RDF a été contrariée par le refus net de la base conservatrice.
Certains se réjouiront de l'échec des négociations menées par Asuka Finacci, l'Hôtel Belley n'a pas vocation à devenir la maison de retraite de la politique frôceuse, le Palais d'Anthelme remplit déjà largement ce rôle. Mais on peut cependant regretter le probable retour de Stefano Peruzzi et de ses interminables tirades ainsi que celui de Thomas Rolland et ses contes philosophiques dans l'opposition, ils étaient tellement plus calmes dans le Gouvernement d'union nationale.
La fusion des listes n'aura pas fait que des malheureux, l'UPF gagne 9 sièges alors que l'Alliance Nationale en perd 20. Un sacré marché de dupes, on peut supposer qu'Arthur Carapin a bien satisfait Marie Delaunay au lit, chose qui n'est pas inenvisageable, il doit être plus difficile de baiser un ministre russe sur sa facture de gaz que la Présidente de l'Assemblée Nationale sur une liste de députés. Quoi qu'il en soit, l'étalon de Saint Frôçois devra cesser de se durcir pour ne pas ébranler la future majorité.
L'ADL pourrait bien au final profiter de son statut de premier parti à droite et du travail de certains de ses cadres auprès du président Valbonesi pour ravir l'Hôtel Belley. Mais à quel prix, pour la deuxième fois de suite, l'ADL perd des sièges, au nombre de huit malgré la divulgation opportune de chiffres économiques très flatteurs, et entre la montée du RDF et la possible fusion UPF-AN, le statut de premier parti de droite du mouvement est gravement mis en péril, sans compter que piloter une majorité d'un siège sera encore plus compliqué que la mission ratée d'il y a deux ans.
On peut constater que la stature de Valentino Borgia a changé en passant par Belley, du ton feutré d'il y a deux ans, nous sommes passés à une tête de liste plus "destroy" dont l'aigreur ressort à quinze mètres lors de ses duels face au représentant de tout parti ne faisant pas partie de son ex-coalition. Mais reconnaissons à monsieur Borgia le mérite de ne pas être trop rancunier, espérons que cette faculté soit partagée dans la classe politique, sinon François Bertrand recevra de sérieuses menaces dès demain.
Dans cette affaire qui semble déjà entendue, le RDF a peut-être commis une immense erreur stratégique, passant de 2e force dans une coalition centriste, un statut qui leur offre de droit le poste de ministre d’État et qui peut même leur permettre de rêver à Belley en jouant sur sa position de force comme le fit la FDS en 2009 au rôle de parti d'appoint, destiné aux ministères les moins prestigieux, dans une coalition de droite pas si solide. A parti conservateur, stratégie conservatrice, peut-être trop conservatrice ?
L'ARC se retrouve dans une situation proche du RSE, tout aurait été parfait sans ce siège de différence, le parti fait une entrée convaincante à l'Assemblée Nationale avec 35 sièges malgré un manque d'effectifs et le manque d'aisance de ses leaders sur un format court comme les débats télévisés et profite à plein de la mort du Centre Humaniste pour s'affirmer comme seule force centriste crédible, un statut qui n'a jusque là vraiment réussi qu'au PDF. Mais ce siège de différence prive l'ARC du rôle de faiseur de roi au profit du RDF, bien qu'il soit fort probable que l'ARC aurait privilégié une coalition de gauche qui aurait eu le mérite de ne pas contenir de nationalistes.
Nous profitons de l'opportunité offerte par l'annonce du bon score du parti mené par Thomas François, maire de Tosla pour rappeler aux téléspectateurs que le FesTosla, seule opportunité de l'année pour gonfler les oreilles des bourgeois propriétaires de villas sans faire intervenir les forces de police dans les vingt secondes, aura lieu du 26 au 28 avril.
Pour le PSD, il n'y a pas de Pyrrhus qui tienne, le résultat est une défaite claire et nette pour la liste menée par Marc de St Imberb, le dernier survivant du parti qui dominait encore la vie politique frôceuse il y a moins de trois ans. Une dernière place terrible, un score encore en baisse après le désastre des dernières élections, un député qui voit son CDD non renouvelé, bref une soirée cauchemardesque pour les sociaux-démocrates, qui ne pourront même pas s'approprier la victoire des autres suite au refus du RDF de laisser passer l'occasion de reproduire les erreurs d'il y a deux ans.
Il serait toutefois injuste d'accabler le pauvre Marc de St Imberb, rappelons que l'auteur du plus haut score historique du PSD était un certain Joseph Vossen, si le talent en tant que Premier ministre était inverse au score, nous sommes passés a côté d'un des plus grands dirigeants de l'Histoire de Frôce.
Les vrais gagnants de cette élection sont les fabricants de bulletins de vote, avec une majorité encore plus modeste que la dernière fois, un président bien décidé à user de ses pouvoirs et la faiblesse du dernier gouvernement d'union nationale, on peut supposer qu'un retour aux urnes anticipé est loin d'être exclu.