
COALITION-GATE : L'AFFAIRE CONTINUEPrise dans la tourmente, la coalition gouvernementale ne démentit aucune information dévoilée hier par "Le Temps". Le Premier Ministre reste, quant à lui, muet.
Ce que Mr McGregor a qualifié de "problème interne au Gouvernement" est au coeur des discussions de ces derniers jours. En effet, mardi après-midi une source confidentielle au sein de l'Alliance Nationale informait le journal "Le Temps" de tentatives d'intimidation de Mr Borgia par les membres du parti Nationaliste. Cette tentative de chantage aurait pour but de faire respecter un accord officieux signé par l'Alliance Nationale de Mme Delaunay et le 1er ministre; cet accord prévoyait le départ de Mr de Milon du gouvernement (le Garde des Sceaux ayant apporté sa démission, mais celle-ci n'ayant pas été encore acceptée par Mr Borgia) étant donné sa candidature aux présidentielles, départ qui devrait être définitif en cas de défaites aux élections présidentielles. Si cet accord n'était pas respecté, nous devrions nous attendre à voir l'Alliance Nationale voter contre les textes du gouvernement.
Dès la publication de ces informations, les réactions n'ont pas été longues à se manifester. A la réaction plutôt virulente de Mr de St Imberb, Mr Pastor et Mme Delaunay ont répliqué sur l'âge avancé de l'ex Ministre de l'Environnement, presque comme s'il s'agissait d'un argument politique. Mr de Milon a, quant à lui, déclaré que le journal "Le Temps" avait "oublié" de faire du journalisme, réaction logique étant donné que les lecteurs ne peuvent connaître la source. Néanmoins, nous tenons à déclarer encore une fois que les informations envoyées au "Temps" à la rubrique "Les murs ont des oreilles" doivent obligatoirement émaner de sources faisant partie du groupe impliqué.
Mr McGregor, quant à lui, a tenté d'écarter le PSD de cette affaire en déclarant qu'il ne s'agissait que d'un sujet interne à la coalition. Sans doute pas une parole désintéressée de la part du candidat à la présidentielle, quand on sait que l'homme ne perd d'habitude jamais l'occasion d'attaquer ses adversaires sur la moindre faille. Néanmoins, le RSE semble avoir décidé de faire la sourde oreille sur le sujet. Pour quelles raisons messieurs Peruzzi et Salinovitch rateraient-ils une occasion de tenter d'abattre le gouvernement ?
Ce qui est en tout cas frappant dans cette affaire, c'est l'absence de démenti de la part de la coalition, qui n'a pourtant pas fait comme si le communiqué n'existait pas : l'information a de l'importance a leurs yeux, puisqu'ils ont pris part au battage médiatique qui a suivi la publication. Ni Mr de Milon, ni Mme Delaunay, ni Mr Pastor n'ont jugé utile de démentir. Dès lors, nous pouvons considérer l'information comme exacte; si elle ne l'était pas, il faudrait alors admettre que la coalition a raté sa communication sur le sujet.
Et qu'en est-il du principal intéressé dans cette affaire, Mr Borgia ? Deux sources confidentielles ont ainsi écrit au "Temps" aujourd'hui même : l'une d'entre elle affirme que Mr Borgia aurait piqué une "gueulante" ce matin à Belley, ce qui par ailleurs paraît curieux étant donné le caractère du personnage. Une source plus sérieuse nous a confié que Borgia était ce matin "tout sourire" en présence d'amis, "comme si la tentative de pression des nationalistes ne faisait pas effet" sur lui. Tôt cet après-midi, Mr Borgia aurait été vu dans une agence de voyage; après questionnement de l'hôtesse de l'agence, effectivement, Borgia aurait réservé 4 billets pour les Maldives.
Impossible donc de connaître l'état d'esprit du Premier Ministre, nous ne pouvons émettre que des suppositions. Un conseiller de Belley a néanmoins déclaré ce midi au "Piemonte Bistrot" à des journalistes du temps que "les nationalistes et Delaunay ne font pas leur travail et trahissent la confiance du peuple en mettant plusieurs jours pour mettre au débat les textes proposés par le gouvernement, juste pour servir leurs propres intérêts."
Le Premier Ministre ne pourra pas ignorer longtemps la pression des Nationalistes, si celle-ci se trouve officiellement fondée, d'autant plus que les deux groupes parlementaires UPF et AN ont aujourd'hui fusionné pour ne faire qu'un seul et même groupe. Groupe de pression ?