07/02/2013 - Catherine de Cassagne
Posté : 07 févr. 2013, 19:20
Invitée : Madame Catherine de Cassagne, ministre de l'Economie, des Finances et de l'Industrie
Après une journée de forte mobilisation à travers le pays, l'invité du 20 heures de la rédaction de Canal 4 n'est autre que la ministre de l'Economie, des Finances et du Travail, Catherine de Cassagne. Merci d'avoir acceptée notre invitation.
Je vous remercie pour votre invitation.
Madame le ministre, entre 295 et 850 000 personnes sont descendues dans la rue aujourd’hui dans tout le pays pour s’opposer fermement au projet de révision générale des politiques publiques que votre Gouvernement défend. Quelle est votre réponse ?
Comme l’ensemble du Gouvernement, je reconnais le droit à l’opposition de manifester dans les rues du pays s’ils le souhaitent. En situation de crise économique, je regrette que les travailleurs de la fonction publique, qui disposent déjà d’une situation plus que privilégiée puissent se permettre d’handicaper le bon fonctionnement des services publics. C’est peut être un signe positif qui est lancé à notre Gouvernement dans son objectif de réforme et de décloisonnement du service public frôceux. Le Gouvernement, je le dis et je le redis ne cèdera jamais aux pressions de la rue parce que nous tenons notre mandat du peuple de Frôce et uniquement de lui. Nous rendrons des comptes au peuple de Frôce et non à l’opposition.
Justement, l’opposition parle de pratiquer l’encombrement législatif au Parlement, votre réponse ?
Ma réponse sera très claire : si l’opposition veut déposer 120 000 amendements, qu’elle le fasse. Nous sommes dans une démocratie parlementaire, par conséquent, je n’ai rien contre le travail du Parlement. Les frôceux se rendront compte eux-mêmes de l’attitude non constructive et puérile de cette opposition. On propose un amendement pour améliorer un texte, pas pour empêcher le gouvernement de faire son travail, c’est-à-dire d’appliquer le programme qui est le sien. Mais si l’encombrement venait à être trop important, alors je pense que mon collègue des Institutions devrait proposer un texte permettant un passage en force du gouvernement si l’opposition venait à bloquer le bon fonctionnement et le sérieux du Parlement.
Un compromis est-il possible sur votre projet de révision générale des politiques publiques ?
Madame Savary, je veux bien être une femme de raison et d’écoute mais il ne faut pas non plus trop en rajouter. Je n’ai eu de cesse d’appeler au débat et à la discussion. Le seul argument de l’opposition consiste à dire que nous détruisons la fonction publique. C’est faux. Il n’y a aucune destruction. Nous opérons une restructuration de la fonction publique et je peux tout à fait comprendre que cela dérange les syndicats bien installés de la fonction publique. Le gouvernement s’inscrit dans un projet d’ensemble avec une véritable cohérence. La révision générale des politiques publiques s’accompagne de réformes emblématiques dans d’autres domaines comme l’hôpital public avec ma collègue Abigail Tomas ou encore dans l’autonomie des universités avec mon collègue François Bertrand. Il n’y a aucune volonté de qui que ce soit de rompre le contrat social qui existe entre l’Etat et les Frôceux. Mon parti, l’Alternative Démocrate Libertarienne ne veut pas la disparition de l’Etat, les frôceux l’ont compris et cette polémique ne concerne qu’une très faible minorité de frôceux au final : 0,98 % des frôceux étaient dans la rue aujourd’hui, je crois que le Gouvernement n’est pas encore en état de siège !
Le Gouvernement n’a donc pas l’intention de prendre en compte cette première manifestation de grande ampleur depuis de longues années ?
Le débat public est encore ouvert. Ce que je peux dire, c’est que le Gouvernement ne mettra pas en péril l’équilibre des finances publiques en revenant sur des points emblématiques de la révision générale des politiques publiques. Une marge de manœuvre existe, il est vrai, sur ce projet de loi mais elle ne sera pas mise en œuvre si le bon sens ne l’emporte pas de part et d’autre. Le paquet fiscal que j’ai présenté et que je présente encore projet après projet représente une baisse des recettes fiscales de l’Etat d’environ 17 milliards de pluzins. Le projet qui suscite la colère des fonctionnaires qui sont descendus dans la rue aujourd’hui représente une économie chiffrée entre 20 et 25 milliards de pluzins selon l’effort qui sera fourni. La marge de manœuvre du Gouvernement vis-à-vis des principales revendications des manifestants est potentiellement de 2 à 3 milliards de pluzins. Le compromis peut exister s’il repose sur des bases saines.
Merci pour vos réponses Madame le ministre.