AIF 28/01 : Sapporo-Gesca précise ses intentions

[Ilan Luvuhu]

AIF - 28/01/2013
Economie : Sapporo-Gesca précise ses intentions

Suite à une rencontre avec la ministre de l’Economie, des Finances et du Travail, Catherine de Cassagne, la direction de l’entreprise a fait paraitre quelques heures après cette entrevue un communiqué précisant les intentions du constructeur automobile quant au plan social annoncé il y a quelques jours.

Le communiqué indique que l’entreprise souhaite fermer deux sites de production en Frôce à Orgues-les-Bains et à Chouchenn. La direction ne prévoit aucun reclassement en interne sur ses autres sites de production indique le communiqué qui fait état de « deux sites particulièrement non productif qui handicape la viabilité du modèle économique établie par Sapporo-Gesca depuis sa fondation ». Le site industriel d’Orgues-les-Bains est l’un des plus grands du constructeur puisqu’il emploie 3 900 salariés, le site de Chouchenn emploi quant à lui près de 3 300 salariés. Pour rappel, en 2000, les deux sites visés par le plan social de la direction produisaient près de 400 000 véhicules par an pour tomber à un peu moins de 140 000 l’année dernière, soit une perte sèche de 260 000 véhicules en moins d’une décennie. Les deux sites sont spécialisés dans la production des véhicules bas de gamme de l’entreprise et disposent d’infrastructures de bonnes qualités d’après de nombreux spécialistes.

Suite à la publication de ce communiqué, les syndicats de salariés ont fait état de leur « stupeur quant à la violence de la décision qui a été prise par la direction sans concertation ». Les syndicats remettent notamment en cause « la politique menée par la direction dans la gestion de ces deux sites, deux fiefs emblématiques de la production de la marque ». Du côté du délégué syndical Arnaud Ginola, très en vue depuis l’éclatement du conflit social, la question se pose désormais d’un éventuel rachat des sites menacés de fermeture par un concurrent de Sapporo-Gesca mais aucune proposition n’a été faite en ce sens pour l’heure auprès de la direction de l’entreprise.

[Hugo Salinovitch]

Hugo Salinovitch s'exprima sur le parvis de la mairie d'Orgues-les-Bains, devant de nombreux citoyens et salariés du groupe:

Cette annonce est un scandale. Voilà que cette société a attendu que ses amis libéraux soient au pouvoir pour nous annoncer la fermeture simple du site de notre commune et la mise sur le carreau de 3 900 salariés. 3 900 familles sont jetées dans la précarité car cette société voyou veut toujours plus d'argent!!

Je rappelle tout de même que ce site est moderne, qu'il est viable. Si la production a chuté, ceci n'est dû qu'à de mauvais choix des dirigeants de la société, ce n'est pas à nos travailleurs de payer ces choix.

Je déplore que le gouvernement ait déjà annoncé qu'il ne fera rien. Il demande, pousse à la concertation tout en disant que les dirigeants sont libres de leurs actions. J'invite le premier ministre et sa ministre de l'économie à venir le dire ici devant les travailleurs, celles et ceux qui font vivre notre industrie, celles et ceux qui ont fait tant de sacrifices, celles et ceux qui produisent dans une usine moderne, celles et ceux qui connaissent mieux que quiconque les possibilités du site, celles et ceux que l'on veut sacrifier pour masquer les erreurs des puissants.

Je manifeste ma solidarité totale envers les salariés du site de ma ville et de Chouchenn. J'appelle le maire de cette commune à se joindre à moi pour voir ce que nous pouvons faire en mesure de rétorsion contre ce groupe et ce gouvernement qui abandonne les travailleurs.

[Benjamin McGregor]

Benjamin McGregor a annoncé sa stupeur devant la violence des licenciements. Il recevra les représentants des salariés en début de soirée et toute la nuit s'il le faut pour trouver des solutions.

[Thomas Rolland]

Intervention de Thomas Rolland dans les journaux de la région :

"La situation est critique. J'ai interpellé assez vivement madame de Cassagne hier à l'assemblé nationale en lui demandant ce que le gouvernement comptait faire concrètement, il ne faut pas s'attendre à grand chose : il n'y aura aucune intervention dans lesquels l'Etat jouera le rôle d'arbitre, aucune politique de relance de l'automobile, aucune législation générale encadrant les PSE et la reprise d'entreprise. Cela tient d'une politique d'une volonté de ne rien faire, d'abandonner avant même de s'être battue. Cela tient d'une volonté idéologique : celle du libéralisme. Si nous continuons dans cette voie, si rien n'est fait pour garantir un état de droit, l'économie à dors et déjà gagné ! Le gouvernement de monsieur Borgia tient à faire une politique fantôme, bande de marionnettes s'attardant de faire des cadeaux fiscaux plutôt qu'une politique contre la crise. Je demande à monsieur Borgia de tout tenter, de faire preuve de pragmatisme et d'autorité pour que les Frôceux ne subissent pas cette crise pendant que d'autres nantis, à qui le gouvernement cire les pompes, quittent le navire en qualité de capitaines pendant que le peuple ouvrier de Frôce fait naufrage. Monsieur Borgia, y a-t-il un pilote dans le navire ou votre politique se résume-t-elle à des gestes bon à carresser dans le sens du poil ceux à qui vous servez les intérêts ? Etes-vous le premier ministre ou un garçon d'étage ? Les 7 200 salariés de Sapporo-Gesca, ceux qui dépendent de l'implantation de ces entreprises demandent une politique étatique offenssive, défensive et corrective."

[Hugo Salinovitch]

Interrogé par la chaîne d'informations en continu avant sa rencontre avec la ministre, Hugo Salinovitch déclara:

Les réactions de ce jeune homme sont incroyables. Je ne reviendrai pas sur ces propos sur l'extrême-gauche, qu'il lise un peu sur les courants politiques, qu'ils apprennent un peu les différentes familles au sein de la gauche, cela lui évitera à l'avenir des propos risibles. Quand à sa caricature sur la gauche qui parlerait de sales riches, je le laisse à ces propos et lui propose de sortir un peu du bac à sables. On parle de milliers de familles qui vont goûter à la précarité, si cela le fait rire tant mieux pour lui. Revenons sur le sujet.

Vous voyez, la différence entre cette droite et la gauche est la réflexion. Eux voient une situation et applaudissent aux réactions. Nous, nous voyons une situation et nous demandons des réponses sur le pourquoi. La situation financière serait mauvaise...Pourquoi?

Il n'y aurait donc pas d'autre solution que de fermer des sites rentables, des sites productifs. Mais où a-t-il lu cela, en dehors du communiqué de la direction de cette société? Maintenant qu'une certaine classe politique se contente de sortir ses mouchoirs pour faire croire qu'elle est solidaire mais refuse d'étudier d'autres solutions, c'est son problème, moi je veux agir. A chacun ses priorités.

[Joseph Vossen]

Intervention de l'ancien Premier ministre PSD, Joseph Vossen:

Je suis affligé que le Gouvernement Borgia baisse littéralement son pantalon face au Patronat.

Pas le moindre plan concrêt annoncé par le Gouvernement pour sauver cette entreprise appartenant à notre paysage industriel frôceux.
Mais où est donc passer le sens du patriotisme économique de ce Gouvernement?

L'entêtement dogmatique des libéraux-conservateurs sur la politique industrielle détruira des milliers de familles et deux personnes en seront les principaux fausoyeurs, le Premier ministre et la ministre de l'Economie!

Je déplore le silence radio dans le chef du CNPF de Monsieur Capell.
J'avoue que celà ne m'étonne pas. Celà démontre une fois de plus toute la subjectivité du CNPF, en laissant, cette fois çi, un Gouvernement néo-libéral faire comme bon lui semble.

[Abigail Tomas]

Pourtant fiévreuse, Abigial Tomas prit le temps d'envoyer un mail en copie à quelques médias frôceux. Visiblement il n'y a pas que la fièvre qui lui est montée à la tête.

Que les gens aient peur lors du déclenchement d'un tel évènement, je le conçois. Même si les politiques nantis qu'ils soient de gauche ou de droite, bien installés confortablement, et que l'on voit souvent traîner dans l'un de ces bars bobos branchouille, comme le Piemonte Bistrot à Aspen, où l'on vous sert les cognacs les plus raffinés à des prix inabordables, me font doucement rigoler lorsqu'ils vous agressent en vous parlant de crise économique, de foyer détruit, de misère, ... ce n'est visiblement pas l'hypocrisie qui les étouffe.

La situation est délicate et malgré tout ce que "l'opposition", qui me parait plus obnubilée par ses agressions envers le gouvernement actuel que par la défense des salariés dans cette affaire, peut raconter, le gouvernement se penche activement sur le dossier. Ce n'est pas parce que nous ne décidons pas sur un coup de tête, sans concertation, et sans sens des réalités économiques, de tout nationaliser, que nous ne réfléchissons pas à un moyen d'obtenir la meilleure issue pour tous sur ce dossier. Preuve en est la demande commune de MM. Mc Gregor et Sallinovitch, que je salue au passage pour vraiment s'impliquer contrairement à certains aboyeurs, de rencontrer Mme la Ministre de l'économie, et la réponse ultra-rapide de celle-ci.
En plus de chercher à réunir les partenaires de la direction et des salariés autour d'une table commune pour une reprise du dialogue, en plus de s'impliquer activement avec les maires des villes concernées, le gouvernement oeuvre sur d'autres pistes, afin d'extirper dans la meilleure des mesures possibles, aussi bien socialement qu'économiquement, l'ensemble des acteurs. Si nous sauvons plus de 7'000 emplois aujourd'hui mais qu'il faille en supprimer 3 ou 4 fois plus demain parce que l'entreprise ne pourra poursuivre économiquement son activité, quel est l'intérêt ? Nous ne réagissons pas à l'émotion ou à court terme. Sans quoi nous ne serions pas dignes d'être des ministres et ne serions guère mieux que les pantins du dernier gouvernement, sanctionnés à juste titre lors des dernières élections.

Mention spéciale au passage à M. Vossen, qui semble avoir besoin sans arrêt de répéter qu'il est l'ancien Premier Ministre, comme pour se donner un peu d'importance, alors que vu son bilan il ferait mieux de ne pas trop la ramener, et qui se permet de donner des cours de politique industrielle après le fiasco Kent & Derek. La faculté de ces gens la à se faire mousser même quand tous les éléments leur sont contraires me stupéfiera toujours.

[Joseph Vossen]

Le fiasco comme vous le dites est lié au discrédit que votre syndicat patronal m'a causé lorsque la Gauche était aux affaires et qui est d'ailleur curieusement aux abonnés absents depuis que ce Gouvernement de Droite à vu jour.

Je déplore le manque de moyens que le Chef du Gouvernement et la ministre de l'Economie mettes sur la table, voila tout.

Vous croyez vraiment que cela m'amuse de déplorer constamment la politique économique et sociale menée par ce Gouvernement?

J'ai raison de m'inquiété des soucis à court terme du personnel qui sera licencié.
Sur quelles aides les personnes licenciées pourront elles compter?

[Abigail Tomas]

Je déplore le manque de moyens que le Chef du Gouvernement et la ministre de l'Economie mettes sur la table, voila tout

Que savez-vous des moyens mis en oeuvre à l'heure actuelle par le gouvernement ? Rien, ou ce qu'on a bien voulu vous en dire afin de ne pas déroger à certains principes d'éthique et de confidentialité. Vous n'êtes plus dans le gouvernement, nous pouvons en être soulagés, et pourtant vous continuer d'agir comme si vous saviez tout sur tout.

M. Vossen, vous êtes un pitre, un gesticulateur qui vient faire le mariole et donner des leçons alors que vous avez failli à tous vos devoirs lorsque vous étiez aux responsabilités. Vous vous êtes décrédibilisé tout au long de votre mandat, vous décrédibilisez aujourd'hui votre parti et vos proches politiques en venant jouer les donneurs de leçons. Qu'un employé de K&D ou de Sapporo-Gesca vienne nous exprimer ses craintes ou nous faire comprendre son désarroi, c'est légitime. Que vous, qui avez abandonné l'ensemble de la Frôce et des Frôceux durant votre mandat, veniez le faire, c'est pathétique. Par pitié, taisez-vous donc, et laissez travailler l'opposition constructive qui, si elle râle à tort et à travers tout comme vous, a prouvé par le passé et aujourd'hui qu'elle souhaite agir pour le bien des Frôceux.

[Joseph Vossen]

Oh, mais les intentions du Premier ministre sont claires: laissez-faire!

Il n'en va pas de mon Gouvernement, il en va du vôtre!

Votre Gouvernement peut être sanctionnable à tout moment! Retennez-bien cela!
Vous n'êtes pas au dessus de l'opinion publique!

J'en ai oublié de féliciter par ailleur le geste fort de Monsieur McGregor envers les salariés de Sapporo-Gesca.