Le gouvernement nouveau est arrivé
Nous sommes le Mercredi 23 Janvier, il est un peu plus de 23 heures. La Présidence de la République, en la personne de Mme Finacci, vient de publier au journal officiel le décret concernant la composition du gouvernement Borgia 1. Quarante minutes plus tard, le nouveau Premier Ministre publie un communiqué sur la composition de ce gouvernement. "Le Temps" a analysé en un temps record cette composition.
Rappelons juste le contexte. Nous sortons d'élections législatives qui furent parmi les plus actives que nous ayons connu depuis bon nombre d'années. Ces législatives ont vu passer la gauche de la majorité absolue, à l'opposition faiblarde. Est-il nécessaire de rappeler la cuisante défaite du PSD ?
Face à cette déchéance l'ADL, bien que derrière le RSE, s'est retrouvée dans une majorité avec pour coéquipiers le RDF, l'UPF et l'Alliance Nationale. Néanmoins, nous avons appris que Mme Delaunay de l'Alliance Nationale avait obtenu que la composition du gouvernement se ferait sans Mr Carapin. Depuis plusieurs jours, l'opinion publique est donc en attente d'un gouvernement ADL-RDF-AN. Le voici.
En premier lieu, Mr Priam Pastor, en tant que Ministre d’État, Ministre de l'Intérieur et de la Défense. Mr Borgia a donc nommé un nationaliste à l'Hôtel de Tallard; cet homme a ainsi retenu "toute l’attention" de Mr Borgia, qui a également apprécié "ses compétences et sa stature d'homme sérieux" , selon les mots du premier Ministre. Mais les aspirations de l'Alliance Nationale de Monsieur Pastor en ce qui concerne ce ministère seront-elles compatibles avec les volontés de Mr Borgia ? Que pensera donc le nouveau Premier Ministre de l'augmentation des effectifs de douane, de l'interdiction des prières de rues, ou encore de la pénalisation de la consommation de drogues ? L'Alliance Nationale sera t-elle prête à oublier son programme, si différent des volontés de l'ADL ?
Madame Catherine de Cassagne, de l'ADL, est nommée au Ministère de l'Economie et des Finances. Mr Borgia a ainsi tenu à valoriser ses "compétences [...] en économie". Le nouveau Premier Ministre profite ainsi d'une grande liberté de décisions dans la sphère économique, domaine où beaucoup est à faire aux yeux d'un libertarien, et même d'un libéral. Aucun heurt avec le RDF de ce côté-ci. Ouverture à la concurrence, baisse des charges patronales, libéralisation du travail sont les maîtres mots du programme de l'ADL mais également du RDF. Il y a un risque que ça coince néanmoins au niveau de l'Alliance Nationale, bien qu'aucune des propositions des nationalistes ne soit radicalement opposée à celles des libéraux.
Aux affaires étrangères, c'est Arthur Le Guen qui est nommé. "Homme de la situation" selon Mr Borgia, Arthur Le Guen est à la tête d'un parti qui possède de fortes volontés au niveau international : possession de l'arme nucléaire, aides aux pays pauvres, "Réponses fermes" aux attaques terroristes couplées à l'augmentation du budget de la défense, ou encore l'abrogation "pure et simple" du traité de reconnaissance Frôce/Palestine. De quoi faire peur à tout bon libertarien, résolument contre l’interventionnisme politique ou économique ? Nous aurions en tout cas tiqué sur la présence d'un membre de l'ADL à ce poste, étant donné la prédisposition des libertariens à mélanger le nom des traités.
Monsieur De Milon est nommé Ministre de la Justice et des Institutions. Poste ô combien délaissé par les précédents gouvernements. Et repris par un homme actif qui ne perds pas de temps et qui a déjà mis à jour un agenda ministériel. Monsieur de Milon, absent depuis des années et soudainement réapparu lors de la campagne, est un homme de communication et sera sans nul doute très actif en tant que Garde des Sceaux. Mr le Premier Ministre ne s'y est pas trompé, puisqu'il n'a lui même "pas hésité une seule seconde" quand à sa nomination. "Homme expérimenté de ce gouvernement", toujours selon Mr Borgia, sera t-il l'homme du référendum sur la peine de mort, promis dans le programme du RDF ? Peut-être pas, mais il ne sera sans doute pas du genre à s'opposer à la proposition de "castration chimique" des violeurs (programme ADL).
A la santé et aux affaires sociales, Mme Tomas est nommée. "Femme politique de dialogue" selon Mr Borgia, il s'agit en tout cas sans nul doute d'une femme d'action. Allié précieuse de Mr Borgia durant la campagne, militante libertarienne chevronnée cherchant dans le discours de chaque adversaire le mot de travers qui pourrait le faire chuter, nul ne doute que Mme Tomas a sa place au gouvernement. Privatisations des hôpitaux, autorisation de l'avortement, déat sur la fin de vie... Certaines de ces mesures auront le don pour faire tiquer plus d'un partenaire gouvernemental.
La surprise vient ce soir de Mme Christelle Alliotte, membre de l'Alliance Nationale, nommée au ministère de l'Environnement, de l'Energie et des Transports. Membre de l'Alliance Nationale totalement inconnue du grand public, n'ayant pas participé à la campagne de son parti, Mme Alliotte a été choisie par Mr Borgia car ce dernier désirait, selon son communiqué, "laisser sa chance à la jeune génération". Joint par téléphone, Mr Borgia a développé son propos en déclarant que la jeune nationaliste possédait "de grandes compétences professionnelles" dans le milieu du droit et serait ainsi à même de "contourner en toute légalité les écueils que l'on croise souvent sur la route de la mise en place d'une politique environnementale". Mr le Premier Ministre a également déclaré qu'il ne se voyait pas "confier l'élaboration du monde de demain à un sexagénaire", Mr de St Imberb en prend un coup. La principale intéressée a déclaré qu'elle ferait tout ce qui sera en son possible pour "appliquer le programme de la coalition en terme d'écologie". Un bonne volonté inconnue, donc.
Mr Paul Rogin est, lui, nommé à la Culture et aux Sports. En réalité, Mr Rogin sera en quelque sorte le conseiller de Mr Borgia vers qui ce dernier se tournera pour "obtenir un avis éclairé et de bon sens". Mr Rogin sera sans aucun doute un allié de confiance pour ce gouvernement, d'autant plus que Mr Rogin connait bien la mentalité libérale-conservatrice du RDF, ayant milité au sein du PPL. Un lien précieux, donc.
Ce gouvernement est donc confronté à un problème majeur : comment allier les différentes visions de la politique qui l'animent ? Nous l'avons vu, il existe des différents sur tous les sujets et entre ces trois partis. Tout le monde attends donc avec impatience la publication de programme gouvernemental. Le Temps publiera dans les prochains jours des entretiens de personnalités du gouvernement, mais également de l'opposition et de Mr Carapin.
Eric Prin