Le Grand Rendez-Vous
Mesdames et messieurs, chers téléspectateurs de Canal 4, bonsoir. Bienvenue dans la nouvelle saison de votre émission politique de référence, je reçois le président de l’Alternative Démocrate et Libertarienne et député-maire d’Anglès, Valentino Borgia. Bonsoir M. Borgia, merci d’avoir accepté l’invitation de la rédaction pour cette entrevue.
C'est tout à fait naturel de répondre à l'invitation d'un média frôceux.
Le grand public vous a majoritairement découvert lors des élections législatives de novembre 2012 où votre nouveau parti, l’ADL, a réussi une formidable entrée sur la scène politique nationale puisqu’il est arrivé en seconde position, derrière le Parti Social-Démocrate en totalisant près de 27% des voix. Quelle a été votre vie avant la politique en Frôce ? Nous ne connaissons que très peu de choses sur votre vie professionnelle au final.
Pour tout vous dire, j'ai beaucoup voyagé entre la Grèce, Paris, Madrid, Londres et enfin New York. J'y ai à la fois suivi mes parents et fait mes études. Mais j'ai toujours gardé le lien avec la Frôce. Ma mère y habite depuis de longues années tout comme ma sœur. Mon frère l'a quitté il y a peu pour l'Italie. Me concernant, j'ai essayé en 2004 de lancer le mouvement libertarien en compagnie de mon frère Loukas. Mais le pays n'était sans doute pas prêt. On peut dire que ma première tentative politique a été un échec. Mais j'ai su rebondir. Je ne suis pas de ceux qui se nourrissent uniquement de politique. J'ai d'autres passions, notamment les ressources humaines et les relations internationales, que j'enseigne à l'université d'Anglès d'ailleurs. Pour ce qui est de ma période pré-frôceuse, c'est à dire avant 2009 année de mon retour définitif au pays, je l'ai mise à profit pour rencontrer du monde, me familiariser avec la société costaricaine notamment et américaine. Ce n'est pas un hasard si ma femme est costaricaine. J'ai eu mon doctorat en relations internationales, validant dans le même temps mon diplôme en ressources humaines, à New York. J'ai enseigné quelques temps à l'université Georges Washington, puis je me suis expatrié à San Pedro au Costa Rica où j'ai pris un poste d'enseignant/chercheur toujours dans le même domaine. Et aujourd'hui, je souhaite démontrer aux miens qu'il y a d'autres horizons que le système simpliste que certains ont réussi à imposer sous couvert de sécurité et de protection.
Votre amitié, certes passée, avec Aaron Russo, un théoricien du complot sur les attentats du 11 septembre n’est-elle pas préjudiciable pour votre crédibilité ? Nous ne souhaitons lancer aucune politique, mais il convient d’aborder, avec vous, l’ensemble de votre parcours et une telle amitié ne peut aujourd’hui pas faire l’objet d’une impasse. Il y a de nombreuses interrogations sur cette affaire qui est revenue sur le devant de l’actualité après votre élection à l’Assemblée, c’est l’occasion pour vous de répondre à vos détracteurs.
Je vous remercie de me donner l'occasion de m'expliquer. J'ai effectivement connu Aaron Russo aux Etats Unis en 2002. A cette époque-là, il n'avait pas encore développé ses thèses sceptiques à l'égard des attentats du 11 septembre. Mais dans les coulisses, les bruits circulaient déjà et je me suis tout de suite dissocié de cette idéologie nauséabonde. Au plus profond de moi, je pense qu'Aaron Russo, un homme sympathique au demeurant et que j'ai fréquenté lors de réunions pendant quelques semaines, s'est laissé entraîner dans une sorte de spirale infernale. Je crois profondément qu'au début il souhaitait simplement dénoncer les lois post-11 septembre qui ont grandement amoindri les libertés individuelles des Américains. Mais dans ce genre de jeu médiatico-politique on se retrouve rapidement seul et l'on a peut-être la mauvaise idée de nous rapprocher de ceux qui nous disent "oui vous avez raison", en l'occurrence, concernant Aaron Russo, les partisans de la théorie du complot. J'ai cessé tout contact au bout de quelques mois et je suis parti pour le Costa Rica. Je n'ai plus revu M. Russo. J'ai appris son décès par l'intermédiaire d'un ancien camarade de campus.
Parlons maintenant de cette fameuse élection de novembre 2012 où l’ADL s’est imposé comme une force politique majeure dans la classe politique nationale. Pourquoi vouloir lancer en Frôce un mouvement politique de cette envergure quand l’on connait l’importance du bloc de gauche dans le pays ?
A vrai dire lorsque j'ai souhaité lancé ce mouvement, je n'étais clairement pas en terrain propice. La Frôce était toujours sous la dictature, nous étions en 2004. Nous disposions de très peu de moyens mon frère et moi et nous avons rapidement compris qu'il y avait trop d'obstacles sur le chemin de la réussite. L'association que nous avions fondée n'a pas vécu très longtemps, même si localement, dans la région d'Anglès, des libertariens ont continué d'organiser des réunions discrètes. Je m'en suis personnellement tenu assez éloigné, plus occupé à commencer ma vie politique au Costa Rica. Et puis est arrivé 2009. Certes, la situation n'était pas des plus sereines dans le pays mais au moins, la dictature était un obstacle de moins. A cette époque j'étais en Espagne avec ma femme et mes enfants. Je les ai convaincus de revenir. Pourquoi ? Tout simplement parce que comparativement à la période de la dictature, ce qui s’annonçait- la mise en place de la démocratie, l'organisation d'élections, la formation de gouvernements - me semblait accorder énormément de libertés. Lorsque je suis arrivé, je dois bien avoué que j'ai compris que je m'étais partiellement trompé. Le champ était certes libre mais pas pour les libertariens. La Frôce devait d'abord faire l'expérience du multipartisme, puis du bipartisme pour finalement commencer à comprendre que son intérêt était dans le libertarianisme, qui clôturerait au final le processus de libération et d'affranchissement entamé à la chute de la dictature.
Je me suis lancé en octobre dernier pour deux raisons : il me fallait mobiliser les "troupes". Je m'y suis pris il y a six mois de cela en organisant des réunions avec d'anciens contacts qui ont eu même réveillé des libertariens "endormis". Nous avons commencé par des réunions de 10 ou 20 personnes pour aboutir, les jours précédents la création du parti, à des réunions publiques rassemblant 100 à 200 personnes. Cette mobilisation, toute relative, comparativement aux mobilisations de militants d'autres partis, nous a également permis de lever des fonds.
Et deuxième raison, j'ai considéré que les alternatives proposées à droite avait soit échouées, soit apparaissaient aux yeux des Frôceux comme trop clivantes pour rassembler un électorat suffisamment important en vue de remporter de futures élections. Pardonnez-moi de faire un peu long mais vous savez tout désormais.
Cette émission est l'occasion pour vous d'affirmer vos positions M. Borgia. Avec cet engagement libertarien qui vous classe tout de même dans le bloc de droite, surtout depuis votre récente déclaration indiquant que votre parti, l’ADL était désormais un parti d’opposition, n’y a-t-il pas là un risque pour vous de n’être qu’un spectateur de la vie politique sans avoir la possibilité de gouverner ?
Je ne pense pas. L’ADL est effectivement classé à droite mais nous nous en défendons. Nous refusons le jeu du système actuel qui voudrait que l'on choisisse un camp. Un parti de droite prônerait-il la liberté en termes de consommation de drogues ? Défendrait-il l'homoparentalité ? Je ne crois pas. Il y a de nombreux autres exemples qui prouvent que nous ne sommes pas de droite ou de gauche. Quant à notre choix de nous déclarer dans l'opposition, contrairement à nos premières déclarations, il est principalement dû à l'attitude du gouvernement en place et en particulier de son Premier ministre Vossen qui a consciemment ignoré les avertissements que nous lui avons adressés. Nous nous retrouvons contraints et forcés de réagir. Pour autant, nous assumons ce choix qui est en effet lourd de conséquence. La rupture semble consommée et le silence persistant du Premier ministre n'arrange rien. Le Parlement est sans doute le seul organe de ce pays à garantir les libertés de chacun devant les représentants du pouvoir centralisateur regroupés dans le gouvernement. Je ferai tout pour le défendre et ne pas le laisser être traité ainsi. Il y a donc tout lieu de croire, Marie-Claire Savary, que nous ne soyons pas condamnés à faire de la figuration tant ce gouvernement se saborde tout seul aux yeux des Frôceux.
Depuis la récente dissolution du parti de Vincent Valbonesi, le RPR, les partis susceptibles de faire alliance avec votre formation ne sont pas légion. Si l’on reste dans une idéologie mesurée, il n’y en a pas un. Le PPL créé par Jean Baptiste Marshall après quelques heures de gloires est désormais inexistant et ses déboires lors des précédentes élections l’ont démontré. Il ne reste au final qu’un seul interlocuteur à droite : l’UPF.
Votre analyse se base une nouvelle fois sur des données erronées. Elle est très certainement pertinente dans le cadre du système actuel, bipartiste et clivant, mais elle ne l'est plus dans notre conception de la politique. Nous sommes prêts à travailler avec tout le monde et nous aurons le courage de concrétiser ces mots le jour où les Frôceux nous porteront aux responsabilités. J'ai eu maintes fois l'occasion de le dire. Je reconnais en des membres de la gauche frôceuse d'immenses qualités. Je pense à Mme Gasparini, M. Rolland, M. Fontaine. Et j'avoue considérer Mme Delaunay comme une députée tout à fait efficace et volontaire. D'autres personnalité de droite, tel que M. Kelmann et Mme de Cassagne ont, quant à elles, commencé à nous rejoindre. Si nous sommes un jour appelé à former un gouvernement, ce qui me semble tout à fait plausible, nous ne lirons pas la petite étiquette sur la veste des différents ministrables.
Justement, vous venez de faire la transition vers ma question. J’aimerais maintenant revenir sur le parti et les personnalités qui le composent. Vous disposez de deux représentants parlementaires, vous-même et Catherine de Cassagne. Pour bon nombre de Frôceux, vous êtes les deux seules personnalités, ayant un poids national, membre de l’ADL. La question se pose alors des effectifs de votre parti. Combien de militants revendiquez-vous à l’heure où nous parlons ? A titre d’exemple, certains partis comme le RSE peuvent revendiquer plusieurs dizaines de milliers de militants. Comprenez-vous que cette relative confidentialité de l’ADL puisse interroger les électeurs sur votre capacité à gouverner ?
Dans un premier temps, j'aimerais effectivement vous confirmer qu'à l'heure actuelle, nous sommes deux personnalités qui comptent au niveau national. Avant les élections, il y en avait 0. Ni moi, ni Pierre Belfort, ni Clotaire Lemaunier n'étaient connu. Nous sommes donc sur une belle progression. Je rajoute que depuis peu, nous avons enregistré l'adhésion de M. Kelmann qui a une grande expérience en politique au sein du feu PRF. Et nous venons également de valider l'adhésion de Paul Rogin, ancien membre du PPL. Comme vous pouvez le constater, notre équipe et nos "têtes de liste" se renforcent. Tout comme le nombre de nos militants. Avant les élections, nous comptabilisions 10 000 militants et sympathisants ayant manifesté un vif intérêt. Aujourd'hui nous enregistrons près de 26 000 militants actifs sur tout le territoire. Notre résultat aux élections et la médiatisation de nos idées ont donné un énorme coup de pouce au mouvement.
Pour conclure, oui, je peux comprendre que certains s'interrogent sur notre capacité à gouverner. Après tout, nous n'étions que peu de chose avant les élections et beaucoup doutaient de notre capacité à faire une campagne convenable et à exposer nos idées dans le cadre de la République telle qu'elle est aujourd'hui. Nous avons prouvé le contraire. Nous disposons d'un projet tout à fait viable qui ne demande qu'à être mis en place. Déjà à Anglès, ville où je suis maire, certaines mesures ont été partiellement mises en place. Nous verrons les résultats.
Venons-en maintenant à la politique nationale. Le gouvernement du Premier ministre Vossen est en place depuis maintenant plusieurs mois. On vous a vu protester dans l’hémicycle sur une mollesse constante du gouvernement et une inactivité éhonté de plusieurs membres du gouvernement. Les difficultés que rencontre le gouvernement sont notamment dues à des négociations interminables sur un programme commun entre le parti de M. Vossen et le parti de Mme Gasparini. Cette situation exaspère autant les Frôceux que les partis d’opposition comme le vôtre. Est-ce un signe d’incompétence et d’amateurisme selon vous ?
D'incompétence, je ne sais pas, d'amateurisme, certainement. Pourtant il y aurait lieu d'attendre plus de M. Vossen qui a été président de la République et ministre. D'un autre côté, tout le monde sait que ce qui se passe actuellement était prévisible et même prédit par certains. M. Vossen n'a jamais eu une réputation de foudre de guerre. Mais l’ADL était prêt à demeurer dans un rôle d'observateur pour laisser une chance à ce gouvernement issu des urnes. Manifestement, nous avons eu tort de faire preuve de tant d'ouverture d'esprit à ce moment et pour ce cas précis. Pour autant, l’ADL n'entre pas dans une opposition bête et méchante. Des ministres de grande valeur officient dans ce gouvernement. Nous étudierons chaque projet de loi, chaque initiative émanant du gouvernement, mais encore faut-il qu'il y en ait.
Cette situation interne au sein du gouvernement ne démontre-t-elle pas une lacune immense des politiques frôceux dans la négociation pré-électorale ? On se rend compte qu’une négociation sur un programme commun ne peut avoir lieu après une élection car cela suspend toute activité gouvernementale et une équipe en place pour deux années ne travaille réellement qu’une année et demi tant les négociations sont interminables. Quand deux partis ont des désaccords d’importances, ne faut-il pas mieux anticiper les résultats et annoncer clairement ses intentions ?
Je ne peux pas parler pour les autres partis. En ce qui concerne l’ADL, nous tenons à notre indépendance et nous aborderons les prochaines élections sans alliance avec un autre parti. Il me semble important de rester libre d'exposer clairement les idées et projets que nous défendons. Préparer une campagne à deux voire trois partis reviendrait à se renier, de mon point de vue. Quant à anticiper les résultats, je ne m'y risquerai pas. Pendant une campagne, tout peut arriver et je ne risquerai jamais la crédibilité de l’ADL en nous retrouvant liés à un parti qui pourrait prôner des idées que nous ne défendons pas. Le système est ainsi fait que d'abord nous débattons, ensuite, selon le résultat des élections, nous négocions. Encore faut-il que les différents acteurs en présence respectent le résultat des suffrages. Mais c'est le rôle d'un Premier ministre de faire la synthèse et de réunir autour de lui. M. Vossen n'a clairement pas l'envie ou la capacité de le faire. Je le regrette profondément.
Au-delà de l’image désastreuse qui ressort de l’activité de ce gouvernement. Avez-vous, parmi les différents projets de lois présentés par les ministres au débat, un texte qui vous parait meilleur que les autres ou qui attire votre attention car il correspondrait aux attentes de l’ADL ?
Pardonnez-moi mais si l'on fait l'inventaire des projets de loi proposés, il y a peu de chance que l’ADL y trouve son compte. La modification des salaires des fonctionnaires est purement administrative afin de répondre à la réalité du terrain. La réforme sur le remboursement des frais de campagnes électorales a certainement pour mérite de maintenir une diversité des partis politiques tout en laissant le choix de ne pas vivre sous perfusion de l'Etat mais demeure une loi étatiste. La réforme de la Constitution souhaite rétablir les pouvoirs du président de la République en centralisant les pouvoirs de l'exécutif entre les mains d'un seul homme. C'est un retour en arrière que l’ADL ne peut soutenir. La proposition sur le nombre de ministres va à l'opposé de ce que l’ADL souhaite, c'est à dire supprimer des ministères. Alors ne parlons même pas de notre soutien à un projet qui veut donner la possibilité d'en nommer dix. Si un choix doit être fait, nous pourrions éventuellement nous contenter de nous abstenir sur le projet de loi sur les remboursements de frais de campagne. Pour le reste, nous nous y opposerons.
Si le gouvernement de M. Vossen venait à connaitre de graves dysfonctionnements ou que, tout simplement, l’entente entre le PSD et le RSE venait à rompre, votre parti, l’ADL pourrait-il être un interlocuteur pour l’un ou l’autre des deux partis ? Une telle situation serait-elle comprise par vos électeurs ? On imagine assez mal un mouvement libertarien prônant la baisse générale des impôts et une politique sociale réduite au stricte minimum faire alliance avec un mouvement dont la secrétaire générale est connue pour être à la gauche d’un parti déjà ancré à gauche.
Vous savez, M. Vossen m'a promis de ne pas m'embarrasser avec ces questions-là. J'ai tendance à lui faire confiance en la matière. Toujours est-il que si le cas se présentait, en tant que second parti de Frôce, bien entendu que l’ADL proposerait une alternative en réunissant autour de la table les partis prêts à avancer sur le même chemin. Mais attention, nous serions là dans une période de transition où les ambitions et les projets de tous les partis ne pourront être contentés. Si nous nous retrouvons dans cette situation, nous proposerons de jouer les médiateurs. Je crois que nous sommes le parti le plus à même de faire le lien entre une gauche progressiste et sociale et une droite libérale.
Mais encore une fois, la priorité sera de donner un gouvernement et non d'imposer les idées de tel ou tel formation politique. Je conclue en confirmant que si les esprits ne sont pas dans cette optique-là, l’ADL n'aura aucune réticente à se retirer.
Sur les idées, votre parti a été particulièrement mis en avant lors de la précédente campagne pour ce qui est de ses propositions jugées peu orthodoxes pour certains, innovantes et progressistes pour d’autres. Par exemple, le programme économique de votre formation politique repose sur trois principes essentiels : privatisation, libéralisation et dérèglementation. Pensez-vous, au regard de la crise que connait l’économie mondiale et notamment les pays industrialisés, que la dérèglementation et la privatisation à tout va soit une solution ?
Dit comme cela, effectivement cela peut effrayer. Toujours est-il que je suis convaincu que c'est le rapport de force créé par l'Etat entre lui-même et l'économie du pays qu'il gère, qui est préjudiciable. Les salariés ne demandent qu'à gagner plus, les entreprises ne demandent qu'à se développer plus, et pourtant l'Etat, tel un enfant capricieux et se prévalant d'un devoir de protection et d'équité, bride tout. Aux salariés le salaire amputé de charges dites sociales, aux entreprises les taxes, les charges, les contraintes étouffantes en termes de ressources humaines. L'économie de notre pays est comme une cage thoracique que l'on entraverait d'une veste trop serrée sous prétexte que sans cette veste, nous aurions froid. Toujours est-il que nous avons du mal à respirer. Changeons de veste et faites entrer le maximum d'air dans ces poumons qui ne demandent qu'à se remplir et vous rechargerez les batteries de l'économie de notre pays.
C’est en temps de crise que le citoyen se tourne plus facilement vers l’Etat. Votre parti propose très clairement de réduire l’Etat à un simple gestionnaire des affaires courantes de la Nation, ne s’occupant que des missions régaliennes pour lesquelles il existe. Estimez-vous qu’une majorité de Frôceux puisse adhérer à ce discours au vu de la situation actuelle ? Alors que la crise appauvrit considérablement les plus faibles, votre solution est de réduire le rôle des services de l’Etat permettant une aide aux plus démunis, n’est-ce pas là un fossé conséquent entre vous et une large partie de l’électorat ?
J'entends ce que vous me dites. Mais nous avons convaincu près de 30% de l'électorat que nos solutions étaient les bonnes. Et il ne me semble pas que la droite ait fait un score déséquilibré par rapport à celui de la gauche. Il y a des Frôceuses et des Frôceux qui sont réceptifs à ce discours ambitieux et volontaire. Alors oui effectivement, nous devons convaincre encore plus pour avoir plus de poids et espérer accéder aux responsabilités. Il n'y a pas qu'en promettant plus d'aides sociales, plus de protection de santé, plus de cadeaux faciles que l'on peut rassurer, protéger, aider. C'est en redonnant toute sa valeur au travail accompli. Lorsque nous prônons le "salaire plein", nous ne le faisons pas par idéologie, nous le faisons car nous souhaitons faire entrer plus d'argent dans les ménages au moment où ils en ont le plus besoin. Lorsque nous proposons de baisser les charges progressivement et les impôts, nous le faisons dans la même logique, parce qu'en temps de crise nous pouvons voir les choses par l'autre bout. La protection sociale coûte énormément d'argent à l'Etat et donc aux Frôceux. Nous, nous leur donnons le choix de faire ce qu'ils veulent de leur argent. Certains seront plus sensibles aux questions de santé et souscriront une assurance santé pour couvrir leurs futurs frais, d'autres seront plus sensibles aux problèmes de retraite et ouvriront un compte épargne retraite auprès de leur banque, à la carte, selon leurs désirs et non selon ceux des élites d'Aspen.
Nous devons marteler ce message : la libéralisation ce n'est pas la jungle, c'est le choix ! Aujourd'hui, l'Etat nous impose des dépenses sur l'argent que nous gagnons ! C'est tout de même extraordinaire ! L'ADL propose de laisser le choix. Quant aux entreprises, il n'y a pas 36 solutions pour les aider : baisse des charges, renégociation du droit du travail, tout en garantissant la protection des salariés en cas de plan social. Il n'est pas question de livrer en pâture les salariés aux "méchants patrons". Il s'agit uniquement de mettre tout le monde dans le même sens : celui de la performance, de la productivité, de la compétitivité. Je crois qu'une entreprise n'a pas vocation à fermer et à licencier, elle a pour objectif de gagner de l'argent et de se développer ce qui est synonyme d'emploi et de rémunération pour ceux et celles qui sont aujourd'hui les plus en proie à la crise économique et sociale.
Sur l’actualité internationale, le conflit au Proche Orient est de nouveau exacerbé par la haine et la vengeance qui hante les esprits du côté des israéliens et des palestiniens. La paix semble impossible dans une région où la situation de la Syrie est un nouveau facteur de trouble. L’impuissance de la communauté internationale à mettre un terme à la guerre civile qui y règne démontre un échec des droits de l’homme et des Nations Unies. Deux questions pour vous M. Borgia, premièrement, existe-t-il une solution à l’antagonisme Israélo-palestinien et soutenez-vous la reconnaissance d’un Etat Palestinien effectuée par le président Dimitri Fevernov il y a quelques années ? Deuxièmement, doit-on forcer la main au Conseil de sécurité des Nations Unies et intervenir militairement en Syrie pour mettre le président Bachar El-Assad hors du pouvoir ?
Alors premier point. Je vais essayer d'être le plus clair possible. Des solutions, il en existe toujours et l'exemple de l'Europe est certainement le plus beau. Deux pays qui se sont déchirés pendant des siècles et qui se retrouvent à cogérer, avec des hauts et des bas, une union de pays qui ont eux aussi eu leurs différends. Un jour oui, Israéliens et Palestiniens s'entendront durablement. J'en suis convaincu. Et vient donc votre seconde question à laquelle je vais répondre là aussi très clairement. Oui je soutiens la reconnaissance d'un Etat Palestinien et ce, au nom de la paix future. Au nom de quoi, suis-je tenté de dire, devrions-nous nier l'existence d'un état palestinien qui vivote depuis des décennies ? Israéliens et Palestiniens ne voient pour l'heure que ce qui les divise, faisant l'impasse sur ce qui les unit : la terre de Palestine. Le jour où ils réaliseront que trop de sang a coulé, alors le désir d'un avenir dépassera la douleur des morts passées et alors nous verrons le même miracle qu'en Europe mais pour en arriver là, nous l'avons vu pour le vieux continent, il faut malheureusement une abomination. Pour autant, si la Frôce doit réaffirmer son opposition aux crimes commis en Syrie, aussi bien d'un côté que de l'autre d'ailleurs, elle ne doit pas tenté d'influencer les pays engagés dans l'ONU afin d'intervenir militairement. Le destin de la Syrie est dans les mains des Syriens. Nous n'avons rien à faire là-bas. Nous ne sommes pas le gendarme de la Méditerranée.
Cette émission touche à sa fin. Souhaitez-vous ajouter un mot M. Borgia ?
Oui. Et je m'adresse directement aux Frôceuses et aux Frôceux. Ce que nous vivons depuis plusieurs semaines maintenant est inacceptable. Un gouvernement doit gouverner et non négocier. Je l'ai déjà dit, nous avons donné sa chance à M. Vossen et à son équipe mais nous avons été trompés. Le PSD et le RSE n'ont malheureusement pas réussi à dépasser leurs différends, une fois de plus. Pendant combien de temps cette guéguerre polluera-t-elle le fonctionnement de notre République ? Cela suffit désormais. Le temps de l'action est arrivé. L'ADL sera en première ligne au Parlement et sur le terrain. Je profite de l'occasion que me donne Canal 4 pour vous informer que des réunions publiques seront organisées dans tout le pays dans les prochaines semaines afin d'exposer et de débattre du projet libertarien que défend l'ADL. Si cette mandature est malheureusement déjà un échec, les prochaines élections redonneront la parole aux citoyennes et citoyens que vous êtes. Je vous remercie, Marie-Claire Savary, pour votre invitation.
Je vous remercie pour votre participation Valentino Borgia. Cette émission sera rediffusée à 23h30, merci pour votre fidélité, tout de suite, le journal télévisé présenté par Laurent Villaseca. A la semaine prochaine, si vous le voulez bien.
01 - Le Grand Rendez-Vous - Valentino Borgia
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Présentatrice de l’émission politique « Le Grand Rendez-vous »
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- Marie-Claire Savary
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Re: 01 - Le Grand Rendez-vous - Valentino Borgia
Vous pouvez réagir à cette émission dès à présent.
La rédaction.
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Re: 01 - Le Grand Rendez-vous - Valentino Borgia
Une émission plaisante, bien structurée et dynamique. Je suis ravie d'avoir eu l'occasion d'en apprendre plus sur M. Borgia et l'ADL avec qui j'ai la nette impression que je partage un certain nombre de valeurs.
Ministre de la Santé et des Affaires sociales
Représentante Parlementaire ADL (31 députés)
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