Adieu
Posté : 17 août 2012, 19:07
Ce matin, Laurent de Montredon est revenu une dernière fois dans son bureau. Il était comme à son habitude dans un fauteuil roulant, la mine fatiguée, les joues creusées par les nuits sans sommeil et le traitement. Il a fait ses cartons, lentement, au rythme que son corps lui dictait. Il a décroché les photos de meetings passés, des réunions d'après victoires électorales. Il s'est remémoré les bons moments vécus en ces lieux. Son adhésion, son élection à la Présidence, ses premières victoires, sa complicité avec Hugo Salinovitch et puis le tableau s'est noirci avec le souvenir des difficultés de cohésion au sein du parti et puis la maladie, la démission, l'exil à Etchegorda, et puis l'espoir à nouveau avec une santé qui s'améliore, des médecins plus si pessimistes que cela ... Tout cela pour rien finalement puisque les derniers résultats sont alarmants.
C'est d'ailleurs pour cela que Laurent est revenu dans son bureau. Il sait qu'il n'y a plus aucun espoir, c'est fini. Les médecins ont ordonné son hospitalisation pour un nouveau traitement, de nouvelles analyses, un suivi plus drastique. Le début de la fin en somme. Il ne ressortira pas de ce bâtiment où certains guérissent et d'autres y restent. Il viendra grossir le statistique des malades incurables que l'on stocke dans des chambres avec tout confort, comme pour tenter d'apaiser une fin de vie que l'on n'avoue pas, que l'on n'ose pas dire, mais que l'on suggère.
Ce qui l'a convaincu que c'était la fin, c'est lorsqu'il a vu le visage de sa femme lors du rendez vous avec le médecin et son verdict... Il a vu elle, la nièce de médecin, petite fille de médecin, aux relations dans le milieu médical poussées et aux études de médecine, que la cause était perdue.
Laurent a pris ses responsabilités, comme il n'a pas toujours su le faire par le passé et il a pris une décision : se soumettre à la volonté du destin, et lâcher prise.
Cet espoir qui renaissait dernièrement lui avait donné des ailes. Il avait rencontré des responsables locaux cofonoriens, il avait multiplié les rendez vous privés, très récemment il avait même pris position sur les envahissements des mairies de l'archipel de Cofonoria, comme s'il pensait sincèrement pouvoir revenir dans la mêlée. Et puis non.
Tant pis.
Sa vie avait commencé entre les cuisses d'une femme qui n'avait pas voulu de lui et de sa soeur, qui l'avait abandonné dans un sac poubelle au coin d'une rue d'Etchegorda et se terminerait très probablement dans un hôpital de la ville voisine ...
Adieu
C'est d'ailleurs pour cela que Laurent est revenu dans son bureau. Il sait qu'il n'y a plus aucun espoir, c'est fini. Les médecins ont ordonné son hospitalisation pour un nouveau traitement, de nouvelles analyses, un suivi plus drastique. Le début de la fin en somme. Il ne ressortira pas de ce bâtiment où certains guérissent et d'autres y restent. Il viendra grossir le statistique des malades incurables que l'on stocke dans des chambres avec tout confort, comme pour tenter d'apaiser une fin de vie que l'on n'avoue pas, que l'on n'ose pas dire, mais que l'on suggère.
Ce qui l'a convaincu que c'était la fin, c'est lorsqu'il a vu le visage de sa femme lors du rendez vous avec le médecin et son verdict... Il a vu elle, la nièce de médecin, petite fille de médecin, aux relations dans le milieu médical poussées et aux études de médecine, que la cause était perdue.
Laurent a pris ses responsabilités, comme il n'a pas toujours su le faire par le passé et il a pris une décision : se soumettre à la volonté du destin, et lâcher prise.
Cet espoir qui renaissait dernièrement lui avait donné des ailes. Il avait rencontré des responsables locaux cofonoriens, il avait multiplié les rendez vous privés, très récemment il avait même pris position sur les envahissements des mairies de l'archipel de Cofonoria, comme s'il pensait sincèrement pouvoir revenir dans la mêlée. Et puis non.
Tant pis.
Sa vie avait commencé entre les cuisses d'une femme qui n'avait pas voulu de lui et de sa soeur, qui l'avait abandonné dans un sac poubelle au coin d'une rue d'Etchegorda et se terminerait très probablement dans un hôpital de la ville voisine ...
Adieu