Frôce - Archives V2

Dix-huit heures dix, Place des Trois-Six à Aspen, à quelques mètres de l'Agence Nationale de Droit de la République Frôceuse, se tiennent debout, assis, accoudés à des murets ou encore appuyer sur des tables hautes, deux ou trois milliers personnes avec des écharpes roses. Non, ce n'est pas un rendez vous de la communauté LGBT de Frôce mais c'est bel et bien un petit meeting de la Fédération Démocrate Frôceuse!

Dans un coin de la place, trône une scène simple, pas très haute ni très grande, avec quatre fauteuils, roses, eux aussi. Il y a aussi quelques spots et un grand panneau en carton mobile mais assez imposant avec écrit dessus : Les 15 et 16 octobre, je FDF !

L'ambiance est festive, les gens sourient, rigolent, blagues. Ils se tapent dans le dos, s'entrelacent. Des bébés pleurent, des jeunes s'échange des positions politiques. C'est une part de la société Frôceuse réunie ici, Place des Trois-Six.

Tout à coup, les quelques trois mille personnes présentes se retournent vers les journalistes présent qui s'agitent à l'arrivée d'une voiture. La portière de la VW Passat s'ouvre, et c'est la figure de Benjamin McGregor que les gens peuvent apercevoir. En moins de temps qu'il ne le faut pour le dire, des applaudissements retentissent partout dans la place..

Un journaliste s'approche du Président et lui demande..


-M. McGregor ! A quoi sert ce meeting? La campagne est terminée et les débats aussi !

Benjamin serre deux, trois mains et répond à cette question ..

-Vous avez raison ! La campagne et les débats sont terminés. C'est justement pour ca que je suis là et que mes amis vont arriver! C'est fini, il reste les votes. Aujourd'hui, nous sommes réunis, le Comité Général et moi, les peut être futurs élus et les partisans et les supporter, pour partager la fin de cette campagne, l'immense vague de désir de changement qui déferle sur la Frôce mais aussi et surtout pour remercier les gens qui nous soutiennent aux quatres coins des cinq îles qui composent notre si beau pays !

Après avoir donné sa réponse, il s'enfonce dans la masse et salue, presque un à un les gens présents en attendant les autres membres du Comité Général et les peut être futur élus..

18h20, c'est Dominique Skorpio qui arrive au rassemblement et s'offre un réel bain de foule depuis son retour en politique ! Il est ému dès sa sortie de voiture. La foule s'était rassembler, le désir de voir un pays dynamique était partagé par tous ! Une journaliste interpellait alors DSK : M. Skorpio que ressentez vous à ce moment précis ? Ce n'est qu'après avoir effectuer quelques saluts que DSK répondit :

"Beaucoup d'émotions ! Vous ne pouvez pas imaginer l'effet que fait de voir une foule se réunir dans le but d'approuver notre message de changement, de renouveau, de dynamisme. Avec mes collègues de la FDF nous sommes fières d'incarner l'espoir pour tous ces gens là ! Nous voulons être à la hauteur de leurs attentes ! C'est très émouvant et cela fait plaisir d'être soutenu".

DSK tentait de rejoindre l'estrade, il s'enlisa dans la foule et était interpellé sans cesse par les militants et autres personnes. "M. Skorpio je vote pour la révolution sociale-démocrate !" s'écria l'un deux. Dominique touché prît le temps de parler avec cette personne : "j'espère que vous serez nombreux à voter pour cette révolution dans les urnes dès ce soir et jusqu'à demain !".

DSK attendait à présent les autres candidats de la FDF et regardait Mc Gregor tout en lâchant : "C'est énorme !"

18h25 c'est au tour de Laurent de Montredon d'arriver. Il porte un nouveau costume. Les journalistes connaissent peu ce candidat et trésorier de la FDF mais ses interventions lors de la campagne ont été remarquées. En bien ou en mal, nul ne le sait encore.
Toujours est il qu'une journaliste se permet une question légèrement provocatrice :
- Monsieur de Montredon, que répondez vous aux rumeurs qui disent qu'il y a eu des différents au sein de la FDF au sujet du service civique ?

Laurent de Montredon, le visage sévère :

- Je ne réponds jamais aux rumeurs. C'est un principe. Tout ce que j'ai à dire c'est que la FDF est unie et qu'elle compte véritablement agir pour la société frôceuse.
J'ajouterais même que Dominique, Luke, Benjamin et moi sommes bien loin des cancans de la capitale. Pendant que certains colportent, nous, nous portons un projet !

Une autre journaliste (décidément il fait peur aux hommes ?!!) pose une question :
- Monsieur de Montredon ! Monsieur de Montredon !! ce meeting est important pour vous ?

Laurent de Montredon se retourne et pendant qu'il salue les militants qu'il dépasse au fur et à mesure, répond :

- Bien sûr. C'est toujours un bonheur d'être au contact des militants et maintenant que nous nous sommes battus pour exposer nos idées, un peu de réconfort fait toujours du bien !
Je vous laisse, j'aperçois ma femme.

Les journalistes tentent d'apercevoir la femme mais n'y parviennent pas. Laurent de Montredon se fond dans la foule.

Louis-Damien était assez agacé quand les journalistes décidèrent de l'interviewer. Trois heures de bouchons ! Tout ça parce qu'un groupe d'illuminés avait décidé de faire un meeting sur la Place des Trois-Six, devant l'Agence Nationale du Droit. Il avait voulu profiter du chabbat pour rendre visite à Isabella et lui passer un petit coucou. Depuis la réforme institutionnelle, elle travaillait beaucoup. Et quand une journaliste s'approcha de lui en manquant lui enfourner le micro dans la bouche il eut un regard noir, sombre celui des mauvais jours. Néanmoins il resta très calme dans ses réponses.

- Monsieur Lacroix vous venez soutenir la FDF pour ces élections ?

- Non. Je n'ai pas l'intention de soutenir la FDF, ni tout autre parti d'ailleurs.

- Pourquoi êtes-vous là alors ?

- Peut-être parce que l'Agence Nationale du Droit s'y trouve, non ?

- Vous travaillez ?

- Non, pas officiellement, c'est le chabbat. Je viens voir si une amie a besoin d'un coup de main.

- Vous pensez quoi de ce meeting ?

- Il existe des stades pour faire des meetings, ce sera toujours mieux que de bloquer des automobilistes et des travailleurs. La FDF n'a même pas pris la peine d'obtenir l'accord de la Mairie d'Aspen pour cette manifestation.

- Vous pensez que ce meeting est une bonne idée ?

- J'en dis qu'après près de 3 heures de bouchons, je m'en serais ma foi fort bien passé. Bon, sur ce, je vous laisse, j'ai à faire.

Il se fraya tant bien que mal un passage dans la foule, faisant quelques saluts de la main à celles et ceux qui le reconnaissaient. Et puis, jugeant qu'après tout, c'était une place publique, il s'adonna à quelques poignées de main très franches, en expliquant qu'il ne faisait que passer pour aller à l'AND. Et aux quelques (nombreux) fans, il signa des autographes, fit la bise à quelques bambins et leur répéta :

- Il y a un buffet organisé au restaurant "Les Vues d'Aspen", c'est moitié prix. Vous devriez y aller, leurs plats sont une sacrée merveille ! C'est un plaisir de vous voir. Bon je dois y aller, essayez de passer une bonne soirée.

Il entra dans l'AND, un sourire ironique mais rayonnant sur le visage.

Benjamin McGregor était sur la place en train de discuter avec des militants lorsqu'il reçu un appel sur son portable.

- Allo !? Benjamin !? C'est Jacob ! Danny vient d'avoir un accident, il m'a demandé de te prévenir de son absence...

Les gens sont présents, moins bruyants que la dernière fois et c'est un silence de mort qui s'est abattus sur la place des Trois Six lorsque Benjamin McGregor se présenta derrière les micros. Sous un soleil de plomb malgré l'hiver de plus en plus présent, il se tenait droit, froncait les sourcils, l'air sérieux. Il portait un costume noir et une cravate rouge. Il attendit de longue minute dans le silence avant de prendre la parole..

Ce silence, mes chers amis, c'est un silence lourd, pesant et glacial. C'est ce à quoi était contraint les hommes et les femmes qui aspiraient à être libre sous l'époque de la dictature. Et c'est ce silence, cette privation du droit de parler qui sera remise en cause par certaines personnes si elles arrivent au pouvoir! Car derrière...

Applaudissements

Car derrière les traits d'une présidence qu'ils appellent forte et renforcée, se cache le spectre de la dictature, du pouvoir autoritaire. La Chine de Mao, l'URSS des Communistes, le Chili de Pinochet, l'Argentine de Videla, c'étaient toutes des Républiques fortes avec un Président aux pouvoirs renforcés!

Acclamations

Aujourd'hui, la gauche responsable s'est radicalisée, elle s'est muée et est prête à porter la faucille et le marteau. Elle est devenue ainsi pour se dresser devant le danger de la droite populiste et conservatrice qui menace les libertés et qui vous ment sans arrêts. Notre place reste au centre-gauche, pour défendre légalement les acquis de la République et se battre par les urnes et non les armes contre quiconque aurait envie de mettre à mal les bases de la République. Nous...

Standing ovation

Nous sommes prêt à céder le pouvoir a des gens qui ne partagent pas nos idées du moment qu'ils restent respectueux des valeurs républicaines, humaines, de respect et de tolérance. Mais aujourd'hui, je pense que ni la gauche "nationalisation" ni la droite "retour vers le passé" ne méritent qu'on leur laisse le leadership de la Nation.

Applaudissements

Mais nous ne fermons pas la porte a nos amis progressistes car nous savons que nous pouvons les ramener à la raison par les armes universelles du progrès que sont le dialogue et la patience ! Je dis à la Gauche Populaire et Citoyenne et au Rassemblement Démocratique et Socialiste qu'ils doivent revenir à la réalité et au fondement même de la gauche en laissant de côté les blocages idéologiques. Camarades progressistes, nous avons le devoir de faire passer le bien être de la population avant nos intérêts personnels et partisans !

Re standing ovation

Trop de gens, trop de jeunes, trop de Frôceux et Frôceuses errent dans les allées du désespoir en cette fin d'année. Et même si le nombre diminue grâce aux mesures du Gouvernement sortant qui sait s'unir quand il le faut, il reste encore trop de personnes qui désespèrent chaque jour, chaque minute, chaque instant. Il est temps d'arrêter de se battre pour nationaliser ou non les banques, il est temps d'arrêter de se trucider pour savoir si l'uniforme doit être imposé ou pas. Il est de temps de parler de vous, peuple de la République Frôceuse, il est temps que notre pays s'envole encore plus haut, encore plus loin, encore plus proches des étoiles !

Applaudissement et cris " F-D-F, F-D-F, .. "

Vive la République, vive la Frôce, vive la Démocratie !

Benjamin McGregor, sans mouvement de joie, salua la foule, savoura les acclamations et FDF scandés et alla s'asseoir. Il venait d'ouvrir le meeting, au tour de ses camarades démocrates.

C'est au tour de Laurent de Montredon de se lever et de s'adresser à la foule réunie. Il congratule Dominique pour son intervention et lui glisse quelques mots à l'oreille que les plus prés ont identifié comme une remarque sur la visite récente du ministre dans la ville d'Aspen.

Laurent de Montredon s'approche, il prend une mine plus sérieuse. Il regarde à terre, puis relève lentement le menton en regardant droit devant lui.

Mes chers amis, la vie peut être parfois dure.
Elle l'a été. Souvenez vous avant ce fameux mois d'octobre 2011 lorsque la Frôce était abandonnée alors même que ceux qui se présentent aujourd'hui comme d'hypothétiques sauveurs, étaient aux manettes et, sans doute, passaient leur temps à d'autres occupations qu'à l'amélioration de votre quotidien.
D'ailleurs, de qui veulent ils vous sauver ces fameux politiques de droite ? Lorsqu'on les écoute, on a plus l'impression qu'ils souhaitent vous remettre la tête sous l'eau plutôt que de vous aider à vous élever.

La FDF a commencé à mettre en oeuvre une partie de son programme.

Laurent de Montredon secoue la tête et tape du poing sur le pupitre. Il répète :

La FDF a commencé à mettre en oeuvre une partie de son programme. Où étaient tous ceux qui veulent nous évincer aujourd'hui lorsque nous sommes arrivés aux manettes ? Où étaient ils lorsque Benjamin McGregor devant notre situation désespérée décidait de créer la FDF pour relancer la machine, relancer une dynamique sociale, démocrate et politique ?!

Octobre 2011 sera à jamais dans l'histoire frôceuse le mois du renouveau politique de la Frôce, le mois où les Frôceux ont retrouvé des représentants, un gouvernement et des hommes et des femmes entièrement dévoués à la cause nationle !

Laurent de Montredon bat l'air pour illustrer ses propos :

On nous dit aujourd'hui que la FDF est un parti d'incapables, un parti d'amateurs ...
Cela en serait risible si ce n'était pas des propos d'hommes politiques qui, il y a quelques mois, profitaient des avantages de la politique sans remplir leur contrat moral et politique vis à vis de vous le peuple frôceux !

Aujourd'hui je l'affirme, la FDF a la crédibilité, a le bilan, a l'expérience, a la volonté, à l'envie, a la connaissance des affaires ...
Oui Mesdames et Messieurs, la FDF est porteuse d'espoirs car elle a démontré que ce qu'elle souhaitait concrétiser pour la Frôce était possible et réalisable et elle en a réalisé une partie. Il n'appartient qu'à vous de nous permettre de réaliser la suite !
Nous sommes le choix de la continuité !

La FDF a cette légitimité, la FDF a la compétence, la F - D - F a tout simplement la rage mesdames et messieurs !

Laurent de Montredon, légèrement transpirant, marque un temps de pause en toisant la foule :

Le temps est aujourd'hui aux élections et en tant que démocrates, nous sommes tous ici honorés de venir nous présenter face à vous pour présenter notre bilan et pour annoncer nos mesures futures. Peu de gouvernements de ces derniers mois peut se vanter d'un tel bilan.

Nous avons donner un nouveau souffle à notre éducation.
Nous avons renforcer la protection des moins bien lôtis et des travailleurs les moins bien payés,
Nous avons réformé nos forces de sécurité pour le bien commun,
Nous avons réformé le code pénal,
Nous avons recréé le débat politique, l'assemblée nationale n'a jamais été aussi active,
Nous avons su réunir autour de nous les bonnes volontés pour faire avancer le pays.

C'est là dedans que se nourrit notre légitimité et notre crédibilité. Nous sommes les rénovateurs de la politique frôceuse.

Puis reprenant une attitude plus théatrale :

Beaucoup vous donnent à lire des programmes fleuves qui n'ont d'autres effets que de cacher les idées principales et nous savons que pour certains, leurs idées sont tellement simplistes qu'elles deviennent peu à peu dangereuses.
Nous sommes les gardes fous de ces idées là, et il est de notre devoir de préserver la Frôce d'un retour à l'agitation.

Car nous sommes également les garants de cette stabilité du pays. Voyez comment nous avons su rénover sans agiter, avancer sans heurter qui que ce soit, négocier sans transiger ...

Mesdames et Messieurs, je vous le dis, voter FDF aux prochaines législatives c'est mettre en exergue des valeurs comme la confiance, comme la crédibilité, comme l'amour du pays, c'est faire le choix de la continuité, de la raison.