Et donc comme cette opposition, existait aussi bien en Italie, en Espagne, et au Portugal qu'en France, les immigrés latins se sont assimilés en choisissant leur camp et partageant les haines et les amitiés des Français de souche.
L'assimilation a été longue et très difficile, pendant les quelques semaines que j'ai faites avant de devoir abandonner l'université pour des raisons de santé, un de nos professeurs nous avait longuement évoqué le cas des immigrés italiens souvent comparés à de la "
racaille napolitaine" (et mon professeur n'est pas un marginal, Laurent en a parlé aussi sur ce topic), et ce ne fut pas beaucoup plus glorieux pour les espagnols et les portugais.
De plus, je n'aime pas le terme français de souche comme il ne correspond pas à une réalité, avant même l'arrivée des immigrés d'Europe du Sud, la France a connu nombre de vagues d'immigration (par exemple les juifs persécutés en Europe de l'Est), il faudrait donc définir un point de départ et regarder tous les ancêtres d'une personne pour définir la "souche".
De plus, ils ont été encouragés à se maintenir là-dedans sous couvert de multiculturalisme.
Ils ont aussi été encouragés à ne pas engager l'effort d’assimilation par la ghettoïsation, voulue par les personnes déjà installées et les politiciens. Chaque culture a ses apports, certains mots de la langue française sont dérivés des autres langues latines, mais aussi de l'arabe par exemple (zéro, alcool), ou même au niveau de la cuisine, le multiculturalisme n'est pas une mauvaise idée en soi, même si on l'a poussé trop loin, en revanche la ghettoïsation a détruit le modèle d'assimilation qui a fait l'unité de la France.
Tout le monde a une part de responsabilité dans cet échec, les populations qui n'ont pas voulu d'immigrés dans leurs pattes, les politiciens qui n'ont pas eu le courage d'imposer un juste équilibre (la majorité doit rester majorité, les minorités doivent être mélangées) et les immigrés eux mêmes qui n'ont été que trop peu nombreux à au moins tenter de surmonter les obstacles. Crier aux vilains blancs m'agace autant que les discours anti-immigrés imbibés de la facilité populiste et du refus de reconnaissance d'un égoïsme coupable de nos ancêtres (pour ceux qui sont installés de relativement longue date).
Et donc cela crée des tensions inévitables. Et la délinquance n'est pas liée à la pauvreté mais à la capacité de transgression des codes sociaux : plus un individu se sent appartenir à un groupe, moins il est susceptible de nuire à ses membres. Mais il a moins d'égards pour les membres d'un groupe auquel il ne se sent pas appartenir.
Les deux facteurs se valent, pour les violences gratuites on peut mettre en avant ce que tu dis bien sûr, les divers types de discriminations conscientes ou inconscientes jouent, mais pour les vols, il y a quand même un lien entre entre pauvreté plus ou moins relative (chacun a sa conception de la richesse et de la pauvreté) et délinquance.
Et donc la délinquance va se maintenir et ce n'est pas le débat sur la viande halal qui va arranger ce problème d'appartenance à un groupe.
Mais à la différence du FN de papa Le Pen qui voulait régler le problème en renvoyant ce groupe étranger au bled, Sarkozy veut entrenir ce problème pour justifier un régime de flicage massif.
Il l'entretient aussi et surtout pour pouvoir utiliser le populisme, opposer la majorité "normale" à la minorité "anormale" c'est souvent un gros succès électoral, comme l'électeur de base est rarement très intelligent (je sens qu'il y en a un qui va me tomber dessus pour cette phrase

)