Appartement Alberto Cavalho

[Alberto Calvaho]

Alberto était une personne discrète... Il avait appris à se faire petit.

Très bien et vous ?

La réponse était assez ironique vu sa position dans un lit d'hôpital...

[Louis-Damien Lacroix de Beaufoy]

Il eut un petit sourire.

- Mieux que vous à mon avis. On vous croirait juste de retour de vacances... j'aimerais savoir si votre mal a un nom, et vous demander si vous souhaitez un congé pour vous remettre en forme ou si vous souhaitez démissionner. Votre santé me semble plus importante qu'un ministère.

[Alberto Calvaho]

Alberto en semblant oublier la première question répondit.

Non, pas de retrait ni de démission. Si j'ai accepté le poste c'est pour faire le travail.

[Louis-Damien Lacroix de Beaufoy]

- Sauf que vous êtes à l'hôpital aujourd'hui...

Lacroix parut légèrement plus sévère dans son regard et dans son timbre de voix.

[Alberto Calvaho]

On y sors tous un jours.

Alberto commençait à se douter de l'issue de l'entrevue.

[Louis-Damien Lacroix de Beaufoy]

- Certains y sortent les pieds devants.

Lacroix ne cachait pas son septicisme. Il finit par dire :

- Si vous voulez continuer, je ne vais pas m'y opposer. Mais ménagez-vous. Et si vous sentez que physiquement vous ne pouvez plus tenir, dites-le. Nous ne sommes pas des surhommes. Pensez à votre fille qui s'inquiète vraiment pour vous, Alberto. Vous n'avez pas répondu à ma question. Comment s'appelle votre maladie ?

[Alberto Calvaho]

Une lymphome...

Alberto était médecin de profession et se doutait que le Président ne connaissait pas cette maladie.

Monsieur, vous savez que je suis le plus qualifié pour ce poste. Il faut que je poursuive ma réforme.

[Louis-Damien Lacroix de Beaufoy]

- Le plus qualifié, certainement, le plus motivé, aussi. Mais cette réforme ne doit pas vous tuer. C'est votre santé qui prime.

Louis-Damien marqua un temps de pause, lourd de conséquence et d'atmosphère. Il le brisa en ajoutant, impassible :

- Si vous souhaitez continuer à travailler au sein du gouvernement, j'attends de vous des engagements fermes et résolus. J'attends d'abord que vous preniez le temps de vous reposer, même si ça allonge la date de fin de votre projet. Acceptez que vous êtes plus utile reposé et debout qu'au bout du rouleau et allongé, à l'agonie dans un hopital. Ensuite, je veux que vous vous engagiez à suivre le traitement précis que l'on va vous donner. Je n'hésiterais pas à faire contrôler. Quel que soit le stade, un lymphome se soigne avec les technologies d'aujourd'hui. Et nous avons ces technologies. Comme tout cancer du sang, vous ne devez pas tarder, plus tôt il est pris en charge, mieux c'est.

Il le regarda avec résolution :

- Nous sommes d'accord ?

[Noémie Francesco Calvaho]

Noémie, curieuse, écoutait derrière la porte de la chambre.

[Alberto Calvaho]

Alberto n'avait pas le choix.

Oui, nous sommes d'accord.