Re: Législatives 2012
Posté : 17 juin 2012, 21:03
NKM a gagné, Vincent.
Mais Hervé de Charette est battu.
Mais Hervé de Charette est battu.
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Ca c'est une définition juridique, mais personne n'est obligé de s'y tenir. Pour moi cela tient plus de la religion que d'une analyse des faits. On part d'un dogme : le régime parlementaire c'est ça. Et à partir du dogme on analyse la réalité. Quand la réalité ne correspond pas au dogme, on passe à côté. C'est une méthode typiquement idéaliste, c'est-à-dire qu'elle appartient à cette tradition philosophique séparant l'être de son essence et mettant tout dans des catégories inébranlables. Pour moi la définition d'un régime ne peut se séparer de la pratique du régime, et donc je peux tout à fait concevoir qu'un même régime, en fonction des époques et utilisations qu'on en fait, soit un jour plutôt présidentiel, un jour plutôt parlementaire. Quand Maurice Duverger parlait de régime semi-présidentiel, il offrait une définition qui allait plus loin que la définition juridique. Mais les juristes font un point d'honneur à définir le régime parlementaire, sans qu'ils ne l'aient jamais inventé, et à dire à leurs élèves que leur définition est la seule et l'unique.Enfin, je vais peut-être t'apprendre un truc (un comble, vu que tu sembles savoir beaucoup de choses), mais notre système est un régime parlementaire rationalisé. On n'est pas dans un régime présidentiel, ou même "semi-présidentiel", le gouvernement est responsable devant l'Assemblée Nationale. Après, on a une pratique présidentielle qui ne permet pas au parlement de s'épanouir autant qu'il le mérite, mais encore une fois, c'est à mettre sur le dos du quinquennat et du scrutin majoritaire.
Oui il y a effectivement le quinquennat. Mais il n'a fait qu'achever un processus qui remonte à loin. Pendant toute la Vème République, l'ensemble des partis politiques se sont présidentialisés. Au début cela n'allait pas de soi. Je pense que la fonction de président a effectivement vidé de sa substance les élections législatives, et dans le fond l'inversion du calendrier électoral n'est que la cerise sur le gâteau. Mais cela arrangerait déjà beaucoup de choses si l'on tenait les élections législatives un mois avant l'élection présidentielle.Pour ce qui est du désintérêt pour l'Assemblée Nationale, ça vient surtout de l'instauration du quinquennat, qui a tué les enjeux des législatives. Maintenant, on ne vote plus pour élire des représentants, on vote pour confirmer l'élection du mois précédent. Autant, des passionnés tels que nous comprennent les enjeux d'une majorité PS absolue ou relative, mais quelqu'un qui ne s'y intéresse qu'épisodiquement, il ne saisit pas les enjeux spécifiques à ce scrutin qu'on a placé là sans trop réfléchir, juste parce qu'on voulait "moderniser" en raccourcissant le mandat présidentiel sans même se préoccuper des conséquences néfastes que ça pourrait apporter.
Tu constateras quand même que lorsqu'il y a des législatives en cours de mandat, la participation est meilleure.
Je n'ai pas dit que c'était la panacée. Mais il me semble assez évident que l'élection se fera beaucoup moins sur des critères personnels et que cela laissera plus de place aux partis politiques. Je suis totalement opposé, par exemple, au système de primaires que les socialistes ont essayé d'introduire. C'est le double cirque !Tu peux estimer que l'élection présidentielle est une grande pitrerie, mais si tu regardes un peu mieux ce qui se passe dans les autres pays, quand le pouvoir gravite non pas autour de la fonction présidentielle, mais autour du parlement, il y a ce même spectacle de personnalité contre personnalité, où les chefs des partis principaux rivalisent de démagogie et de personnalisation de la fonction pour se faire élire. Je vais encore prendre l'exemple de l'Italie, si beau pays où le pluralisme s'épanouit pleinement comme tu l'aimes, où le président ne sert quasiment à rien. Berlusconi en a quand même été le Premier ministre pendant un certain nombre d'années, en construisant toute sa stratégie politique autour de sa personnalité et de ses frasques. Et pourtant, quasiment personne n'a voté pour son nom, les électeurs ont élu des députés à la proportionnelle.
Je considère qu'un système bicéphal est une absurdité. On ne peut pas mélanger République et monarchie. Il faut, comme on disait autrefois, que la souveraineté populaire soit une et indivisible. Et donc on ne peut pas avoir un peuple qui s'exprime à la fois par la voix de l'Assemblée, et à la fois par celle de "son" président. Sans compter le Sénat, qui lui est une absurdité, et une vraie relique monarchique. Donner tout le pouvoir à l'Assemblée, c'est donc rappeler que les députés doivent exercer leur pouvoir dans l'intérêt du peuple tout entier, et ne sont pas les valets du parti présidentiel ou d'une quelconque opposition. C'est une base nécessaire. La question de la bonne représentation du peuple vient ensuite. On pourrait introduire des mandats révocables, il faut pouvoir introduire un contrôle populaire sur l'action des députés à l'Assemblée nationale. Un tel contrôle est tout simplement impossible pour le président. On ne peut pas contrôler le président, car il a été élu au suffrage universel. Au nom de ce sacre, il a même l'immunité. Il y a donc deux conceptions qui s'opposent : la conception républicaine voulant que les députés soient au service du peuple et pas au-dessus de lui, et la conception monarchique qui s'imagine que le président ou le député est sacré pendant 5 ans.Une Assemblée Nationale toute puissante, ça ne veut absolument pas dire un peuple mieux représenté.
Si tous les juges étaient comme moi, ce serait réglé depuis longtemps. Mais ce n'est pas réglé, donc le problème est politique. Pourquoi interdire les fascistes ? Je crois qu'il n'y a pas à débattre, c'est la jurisprudence 1944. L'extrémisme n'est pas un critère, le critère c'est le fascisme. Tous les partis en France sont extrêmes à leur manière, mais seuls les fascistes sont fascistes, et il y a des années où ils sont moins extrêmes, des années un peu plus, et d'autres années carrément criminels. Il faut interdire les fascistes en France par respect pour ceux qui en ont déjà souffert, et pour ceux qui en souffrent encore. Il n'est pas concevable que dans ce pays, où des milliers de gens sont partis à la mort en Allemagne, il y ait des gens comme Le Pen pour nier l'existence des chambres à gaz. Il n'est pas concevable qu'une seule personne en France ait à souffrir des conséquences de l'activité légale de ces gens-là. Il n'est pas concevable que ces descendants physiques ou intellectuels des pires collaborateurs usurpent librement les couleurs nationales. Voilà pourquoi je demande l'interdiction du FN, et pas l'interdiction de LO ou du NPA, même si les trotskistes ont fait des choses louches eux aussi.Pour ce qui est de l'interdiction du Front National, je pense que si la justice ne l'a pas décidée, c'est qu'elle n'avait pas lieu d'être. Sinon, autant interdire également LO et le NPA.
La 5ème, celle où j'habite, elle a été gagné (enfin surtout perdu par le PS), parce que Rouillon a fait de vrais boulettes dans le passé qui lui ont coûté un certain nombre d'électeurs. Moi-même, j'ai failli voter blanc. La 1ère, c'est un exploit, puisque depuis la Vème République, elle a toujours été à droite. Dans la 4ème, Le Foll a profité à plein de l'effet ministre. On le voit dans le Maine Libre tous les deux jours. Les deux autres n'ont rien d'un exploit, puisque même en 2007, elles étaient déjà à gauche.Jean-Sébastien Boremanne a écrit : Sarthe :
1ere circonscription : Dubois (PS) 51.76 %
2e circonscription : Karamanli (PS) 64.53 %
3e circonscription : Chauveau (DVG-PS Dissident) 52.45 %
4e circonscription : Le Foll (PS) 59.45 %
5e circonscription : Le Mener (UMP) 50.16 %