Frôce - Archives V2

Hélène réfléchissait de la façon pour relancer le syndicalisme en Frôce quand elle entendit une voiture se garer et la porte d'entrée s'ouvrir et se fermer. Louis venait de rentrer. Alors elle laissa ses réflexions de côté et descendit rejoindre son homme dans le salon.
Coucou mon chaton, ta journée ?

Arrivée à sa hauteur, Hélène lui mit les bras autour de son cou et lui déposa un petit mais sensuel bisou sur la joue et un autre, identique dans le cou !
Au fait, tu aurais pu prévenir pour les jumeaux ! La nounou a dû m'appeler pour venir les chercher. Elle était vraiment à la bourre pour un RDV très important pour elle... Moi j'ai flippé car quand elle appelle sur mon portable, c'est qu'il y a un problème... En plus c'est pas la première fois que tu fais ce coup-là.

Plus elle débitait, plus son ton devenait moins courtois et se faisait de plus en plus "envahir" par des reproches.
J'ai même de plus en plus l'impression que tu t'en fiches des jumeaux. Pire, j'ai l'horrible sensation, que tu ne veuilles pas d'eux !

Louis-Damien lui lança un regard revêche et lui répondit, affable :

- J'ai oublié... ça va, c'est pas la mort non plus, ça c'est arrangé. C'est pas parce que j'ai zappé que je m'intéresse pas aux jumeaux. Je travaille, figure-toi, et pour quelque chose d'utile moi, pas pour provoquer des grèves et des manifs !

Il reconnaissait lui-même qu'il avait merdé concernant les jumeaux, mais le ton d'Hélène ne lui convenait guère. Il sentait la moutarde lui monter au nez, d'autant plus qu'elle disait ouvertement qu'il se foutait des jumeaux... Il était patient, jusqu'à un certain degré.

T'entends quoi par "utile" ? Tu crois que bousiller tout espoir d'un peuple avec une politique honteuse et inhumaine en terme d'économie, c'est plus utile ? Tu crois que ne pas défendre les salariés (hommes et femmes) du public et du privé, c'est que dalle ? Un loisir ?

Là, c'était la goutte qui faisait déborder le vase. Le mec qui rentrait à pas d'heures, à la maison. Qui remarquait pas que les gamins étaient couchés, lavés et avaient mangés, que la maison était assez bien tenue mine de rien... Elle avait qu'une seule envie, rentrer chez sa mère... La connerie ! Effectivement, Hélène préféra plutôt quitter le salon. Prendre un sac dans la buanderie, 2-3 affaires, et se barrer chez Rozenn direct ! Sans rien dire à Louis !

- Par utile, j'entends qui ne met pas en péril l'économie pour des absurdités comme de savoir combien une entreprise va payer pour entretenir des gens en pause de 20 minutes par heure. Entre autres, évidemment ! Et puis bon, les salariés ont bon dos ! Quand ils veulent se défendre ils le font tout seul comme des grands, comme des adultes ! Ils demandent un entretien avec leur direction et ils paralysent pas tout un pays ou tout un secteur pour se faire entendre. Tu vois ça, c'est le comportement de gamins que votre espèce de lubie transforme en assistés ! De toute façon, je ne vois pas pourquoi je perds du temps à parler avec toi. Reste avec tes syndicats si ça te chante mais laisse-moi tranquille !

Pour joindre le geste à la parole, il prit les écouteurs de son téléphone et enclencha la musique. Il ne remarqua pas qu'Hélène était partie du salon. Il s'attendait à ce qu'elle réplique plutôt méchamment mais rien ne se passa. Et pour cause... quand il s'en rendit compte, sa femme était partie. Il éteignit télé, musique et allait sortir, lorsqu'il se souvint que les jumeaux étaient là, profondément endormis. Il ne pouvait pas les laisser tout seuls... Il composa le numéro d'Hélène, en espérant qu'elle lui réponde.

Hélène avait eu raison que d'aller "squatter" chez sa sœur... Là-bas, elle avait littéralement fondu en larmes. A cause de Louis-Damien, et du fait également qu'elle ne pouvait pas respirer depuis la naissance des jumeaux... Elle discutait de tout et rien avec Rozenn quand Loulou l'appela sur son portable. Elle décida de snober l'appel et d'aller se morfondre dans le canapé avec Rosie à regarder la fin de la saison 7 de la série policière "NCIS".

Ahem pardon !

Le fait qu'Hélène ne réponde pas agaça fortement Louis-Damien et ne parlons même pas de quand il se retrouva nez à nez avec la messagerie. Il raccrocha, sans laisser la moindre boîte vocale, et balança son téléphone sur la table en lâchant :

- Va chier !

Il se dirigea vers la chambre où les jumeaux dormaient. Il les observa quelques minutes, légèrement attendri et se coucha dans le lit conjugal. Au bout d'une heure, voyant qu'il peinait à dormir, il alluma la petite veilleuse et prit un bouquin, le premier qui lui vint. Il lut ainsi pendant 3 bonnes heures avant de s'endormir, l'ouvrage bien calé sur sa poitrine.

[HRP]La scène se déroule le 8 septembre 2011 (soit le lendemain de cette magnifique scène de ménage

!) en tout début de matinée, ok ?[/HRP]

Après une nuit réparatrice, Hélène décida de rentrer à la maison et d'avoir une véritable discussion avec Louis-Damien ! De prendre sa part de responsabilités, donc de s'excuser de s'être emportée et elle attendait également des excuses. Car sans dialogue, c'est pas génial une relation. La preuve, avec cette scène de ménage. En rentrant, elle alla dans la chambre, faire un bisou aux jumeaux, dans leur berceau. Et regarda "Loulou". Il dormait paisiblement, malgré quelques rictus... Elle avait été trop "conne" de se barrer comme ça, mais son impulsivité l'a faisait faire de grosses, d'énormes conneries. Elle décida, de lui faire son "p'tit déj' préféré", et de le lui apporter au lit. Avant de quitter à nouveau la chambre, elle se mit en nuisette suffisamment transparente pour affoler n'importe quel "patin" ou presque ! ( )
Au bout de 10-15 minutes, elle revint avec le plateau et une table basse qu'elle mit au pied du lit. Puis elle s'allongea aux côtés de son homme, et elle lui murmurait de petits mots doux pour qu'il se réveille en douceur...

Louis-Damien avait l'impression que sa nuit était longue. A plusieurs reprises il s'était réveillé et s'était tourné. Il avait posé le livre sur la table de nuit pour éviter de le corner, ce qui aurait été pour lui un énorme sacrilège. Quand Hélène arriva il dormait à poings fermés, épuisé et fatigué, le moral en berne. Oui, il vivait mal le départ d'Hélène... il s'en voulait évidemment mais il lui en voulait un peu. Il ne s'attendait pas à la voir revenir avant quelques jours. Il savait comment elle réagissait et elle pouvait lui faire la gueule longtemps. D'ailleurs, quelques années auparavant, c'était bien ce qu'elle avait fait, en l'envoyant chier à la moindre occasion dans la rue ou en public. Il était présent lors de l'assassinat de sa famille, du côté de la milice, forcément, elle lui en voulait à cette époque là. Mais lui, il l'aimait follement... depuis le premier jour où il l'avait vu. Et cet amour était toujours aussi fort même si depuis qu'ils vivaient en couple ils s'étaient pris la tête assez souvent. Ils avaient deux caractères opposés, lui était calme alors qu'elle était impulsive, parfois impatiente. Ils avaient des opinions politiques totalement différentes. Elle était d'extrême gauche, communiste, lui était libéral, libertarien. Et pour couronner le tout, Hélène était athée alors que Louis-Damien était juif, fervent pratiquant et croyant... Les clashs étaient nombreux mais jusque là anodins. Ils boudaient mais revenaient vers l'autre quelques heures après.

Autant dire que quand la jeune femme avait claqué la porte, Lacroix avait cru l'avoir perdue... Il ne s'attendait pas à ce qu'elle revienne, ni même à ce qu'elle le réveille et lui fasse un petit déjeuner au lit. A ses mots doux, il ouvrit lentement les yeux, ensommeillé. Il frotta ses paupières, se tourne vers elle et se redressa légèrement dans le lit. Il avait les cheveux en épi... ce qu'il détestait le plus au monde. Mais là pour le coup il s'en foutait. Il lui fallut quelques minutes pour prendre conscience de la réalité et ses premiers mots furent :

- T'es revenue ?

Il demeura hésitant, et l'observa. Il reprenait doucement ses esprits. Quand il fut plutôt réveillé, il posa sa main sur la joue d'Hélène et déposa un baiser sur ses lèvres. Il lui dit alors :

- Je suis désolé pour hier. J'ai dit des choses que je pensais en sachant que ça te blesserait. Et c'est justement pour ça que je les ai dites... je m'en veux d'avoir été aussi mauvais...

Hélène n'avait pas du tout résisté au bisou sincère et plein d'excuses de la part de Louis-Damien ! Elle lui répondit sans peur et avec franchise.

Tu es tout autant désolé que moi, je pense ! On parle plus, on se voit à peine. Et moi j'ai plus souvent les enfants à ma charge si j'ose dire ça comme ça ! Donc l'impression que je fais tout dans la maison. Alors que j'ai un taf' à côté, un taf' hyper prenant qu'être assistante sociale ! Sans parler de la politique. Le fait que tu n'ais pas respecté mon engagement politique, ça a "pété" ! Je n'ai jamais remis en cause le tien ! J'aurais jamais pensé que ça aurait été le cas à mon encontre... Enfin bref, j'aurais pas du partir aussi longtemps. Mais il le fallait pour que je réfléchisse dans un cadre sain et que toi aussi tu penses à ce qu'il ne tourne pas rond en ce moment. Tu me perdras jamais car je t'aime ! Tout dépend de toi ! Moi je ferais tout pour ça casse pas entre nous ! Le p'tit déj, je te l'offre ! J'attends que tu m'offres un restaurant simple et excellent en contre-partie !

En cette fin de journée, Hélène était à Vauxin (week-end de la Toussaint oblige) en famille. Louis était parti se promener avec Alexandre dans le quartier alors que Daniel gazouillait dans le parc à gauche du canapé du salon. La maman regardait tranquillement le fil info de "Johnson 360". Elle tomba sur cette polémique du drapeau et de ce boulanger qui était en train de monter un mouvement indépendantiste à Cofornia... Elle écouta le reportage sur le drapeau brûlé devant l'Hôtel Belley et tomba sur la prise de parole de Hamilton. Ce type est fou à lier !!!!

5 minutes plus tard, Louis venait de rentrer et Hélène lui montra ce reportage qui repassait toutes les 10 minutes. Un peu le but des chaînes d'information en continu...

T'as vu c'est un taré ce Hamilton !! C'est clair qu'il voudra le pouvoir par tous les moyens celui-là ! Un dingue. On dirait un peu Mussolini carrément !

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[9, rue Molière] Le Menn - Lacroix de Beaufoy

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