Composition du Gouvernement

[Yevgueni Makhno]

Oui, enfin, ça c'est pas nouveau, c'est même normal.

[Mays Madarjeen]

Monsieur Madarjeen, loin de moi l'idée de vous donner une quelconque leçon mais être gouvernement ne veut pas dire ne pas être dans l'opposition. Il suffit de volonté et de mesure pour pouvoir mêler les deux. On appelle ça de l'opposition intelligente, je ne doute pas que vous serez ravis de vous y mettre, désormais.

Désolé, c'est une conception qui m'inquiète et que je rejette fermement. Selon moi, si l'on veut faire partie de l'opposition, il ne faut pas accepter un poste au gouvernement. Quelle image notre classe politique donnerait-elle d'elle-même aux Frôceux si les ministres se tapaient les uns sur les autres? Quel serait l'intérêt de faire des élections si au final, tout le monde se retrouve dans le gouvernement?

Je suis flatté que vous placiez dans l'opposition intelligente, et j'essaierai de me montrer digne de ce qualificatif si les faits me placent effectivement de ce côté de l'échiquier, mais je retiendrai surtout que dans le terme "opposition intelligente", il y a le mot "opposition", et qui dit gouvernement dit solidarité gouvernementale, donc les deux sont incompatibles.
Un gouvernement, même en coalition, c'est un projet commun, et non pas un microcosme dans lequel chaque ministre fait cavalier seul contre tous ses collègues.

[Louis-Damien Lacroix de Beaufoy]

C'est justement avec un Gouvernement représentant le paysage politique frôceux que nous aurons davantage de projets sérieux créant un consensus.

Je vous rappelle que bien que vous ayez tenté de faire passer un projet là-dessus, le Conseil des Ministres est un lieu où le gouvernement s'exprime dans sa totalité, précisant lors du vote qui est pour ou contre tel projet. Je vous invite à contacter Christian Valmont au plus vite pour mieux comprendre comment fonctionnait le choix personnel des ministres lors de son passage à Belley, car visiblement, lors de votre "prestigieux" passage sur le tremplin ministériel, vous n'avez pas pris le temps de vous renseigner. Je pense que vous deviez être trop occupé ailleurs.

[Mays Madarjeen]

Je vous rappelle que bien que vous ayez tenté de faire passer un projet là-dessus, le Conseil des Ministres est un lieu où le gouvernement s'exprime dans sa totalité, précisant lors du vote qui est pour ou contre tel projet.

Puisque l'heure est aux rappels, à moi de vous rappeler que ce projet a été fait loi par près de 70% des députés, et qu'il est actuellement en vigueur.

Désolé si je n'estime pas que le gouvernement est là pour n'adopter que des projets "consensuels", et que l'efficacité politique exige une ligne politique claire et nette, par le jeu d'une majorité au gouvernement et d'une opposition au parlement. Si nous avions dû attendre le consensus sur chacun des projets de nos gouvernements respectifs, la Frôce n'aurait pas adopté beaucoup de lois, car beaucoup de sujets ne sont pas faits pour laisser place à un consensus.
À titre d'exemple, il n'existe pas de consensus sur la prostitution. Aurait-on dû s'interdire de légiférer sur le sujet?

[Louis-Damien Lacroix de Beaufoy]

Mais Monsieur Madarjeen, je n'ai pas dit que le Gouvernement n'aurait que des projets consensuels. J'ai dit qu'un Gouvernement de coalition aurait davantage de chances d'aboutir à des projets consensuels. Après, chaque parti et chaque ministre appliquera ses propres idées et sa propre ligne directrice, puisqu'il me semble bien que c'est comme ça que ça marche depuis le début de notre République.

Mais donnez donc votre position clairement et précisément. Le PRF est-il prêt à être proportionnellement représenté au gouvernement ou pas ?

[Mays Madarjeen]

Je pensais avoir été clair : non, le PRF n'est pas prêt à accepter une représentation proportionnelle au sein d'un gouvernement d'union nationale. J'estime que nous devons mettre en place une coalition entre deux partis, et non pas entre tous les partis représentés au parlement.

[Sylvain Kelmann]

Je soutiens pleinement ce qui vient d'être dit par Mays Madarjeen. Nous nous opposons à toute forme de Gouvernement melting-pot, censé être une Assemblée-bis. La raison voudrait en effet que nous tendions vers une coalition, plutôt que de monter une Tour de Babel ingouvernable.

[Louis-Damien Lacroix de Beaufoy]

Donc, opposition ou coalition ? L'heure est au choix.

[Yevgueni Makhno]

La coalition annihilera les choix faits par le peuple, et entrainera plusieurs choses: un désaveu politique pour certains, des trahisons pour d'autres, un blocage politique pour l'ensemble du pays.
Tandis que la proportionnelle dans le gouvernement est beaucoup plus intelligente: elle permet de conserver les valeurs de chacun sans le rabaisser ou les discriminer, de conserver la représentation nationale, donc la démocratie au sein même de l'institution exécutive, et enfin de ne pas tomber dans des petites alliances qui feraient perdre crédibilité et intégrité en établissant des compromis (ou supprimant) les valeurs défendues depuis le début.

C'est pour ça que je ne veux pas être à nouveau Premier Ministre. J'ai annoncé que je ne voulais aucun membre PRF dans mon gouvernement, ce serait le cas si leur parti n'avait pas obtenu ce score.

[Mays Madarjeen]

Je pense exactement le contraire : le choix de la coalition est le seul qui puisse faire avancer le pays, car sous une union nationale, il n'y aura aucune ligne politique cohérente, chaque ministre se fera la guerre en permanence, et personne n'assumera le bilan à la fin de la législature. De quoi dégoûter profondément les citoyens et les pousser à voter pour les extrêmes.

Donc, opposition ou coalition ? L'heure est au choix.

Exact, et c'est au MLD de faire ce choix. Vous devez choisir votre camp, c'est à dire soit un parti qui a montré qu'il savait gouverner, soit un autre parti qui ressemble de plus en plus à une équipe de bras cassés.