04 - Le Grand Rendez-Vous - Luca Pappa

Marie-Claire Savary
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Marie-Claire Savary
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04 - Le Grand Rendez-Vous - Luca Pappa

Message par Marie-Claire Savary »

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Le Grand Rendez-Vous

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Mesdames et messieurs, chers téléspectateurs de Canal 4, bonsoir. Bienvenue pour une nouvelle émission de votre rendez-vous politique de référence, je reçois le ministre de l’Economie et des Finances, député-maire d’Elrado, Luca Pappa. Bonsoir M. Pappa, merci d’avoir accepté l’invitation de la rédaction pour cette entrevue.

Bonsoir Marie-Claire Savary et merci à vous de m'avoir invité sur votre plateau ce soir.

Après avoir connu déjà un grand nombre de postes gouvernementaux, vous êtes depuis la prise de fonction du Premier ministre Vossen le nouveau ministre de l’Economie et des Finances de la République. Après un début plus que léger au sein de ce grand et prestigieux ministère, vous êtes depuis quelques semaines en haut de l’affiche avec de nombreux projets. Pourquoi un tel bouleversement dans votre activité ?

Vous savez, comme vous posez la question, on dirait que je suis passé du rang de minable dans un costume trop grand pour lui au statut d'homme d'Etat qui maitrise son sujet et dégaine autant qu'il le peut. Mais attention ! N'y voyez pas une critique envers votre manière d'interroger hein ! (Sourire) Tout ça pour dire qu'en effet, on ne s'improvise pas ministre de l'Economie et des Finances comme ça, ne débarque pas au Quai Albertas qui veut quand ça lui chante, non. Donc j'ai dû un peu me faire aux domaines auxquels on m'a affecté parce que passer de l'environnement et des transports à l'économie et aux finances, c'est un peu hard comme changement. Et j'ai eu la chance de m'entretenir avec mon ami George Montgomery, et il m'a donné de nombreux conseils très intéressants. Et puis ensuite j'ai pu travailler, mais bon, franchement, de là à parler de bouleversement, vous jouez dans l'hyperbole. (Sourire)

M. Pappa, le ministère de l’Economie et des Finances est un ministère régalien, type de ministère que vous n’aviez jamais eu l’occasion d’expérimenter au cours de votre parcours ministériel, voilà le véritable sens de ma question. De toute part, les appels à la démission du Premier ministre se font entendre. Y compris parmi les députés de la coalition à laquelle vous appartenez qui ne supportent plus l’absence permanente et le manque d’activité d’un homme que beaucoup à l’époque prédisait comme un échec patent pour un énième mandat parmi les hautes sphères de la République. Reconnaissez-vous aujourd’hui, après près des deux-tiers de votre mandat effectué, l’échec de Joseph Vossen à Belley ?

Non. Clairement non. Vous savez Joseph est un homme qui a des défauts, oui. Et je pense que Le Temps et l'Essentiel les ont soulignés (sourire puis un air sérieux et concentré) mais Joseph est un homme d'Etat qui sait où sont ses responsabilités et qui les assument. Il y a des députés qui ne suivent pas toujours l'action du gouvernement, j'en côtoie sur les bancs de l'Assemblée Nationale, beaucoup appartiennent à mon groupe parlementaire, et c'est tant mieux pour la démocratie que la critique puisse se faire entendre au sein même d'une majorité. Par ailleurs, Marie-Claire Savary, si je devais suivre les injonctions de certains députés, prendre au sérieux les invectives des uns et tenter de calmer les huées des autres, ce serait une perte de temps inouïe. Si je me souviens bien, on a aussi réclamé ma démission il me semble non ? Hum oui, il me semble. Et la réponse est à chercher dans le travail accompli. Les finances sont bouclées, le pouvoir d'achat des Frôceux est renforcé. Que demander de plus?

L’action générale du gouvernement semble insuffisante. En effet, ce n’est ni la presse, ni l’opposition, qui a suggéré au Premier ministre de changer ses pions quelques temps après le début de son mandat en tentant d’éteindre, vainement, le feu qui était en train de se propager parmi l’opinion et les observateurs. Exit la secrétaire générale du RSE, Mme Gasparini, exit le président de votre parti, le PSD, M. Fontaine. Quand les officiers ne répondent plus, n’est ce finalement pas la faute du chef ?

Aaah ! Tout d'abord Marie-Claire Savary, le président du PSD à l'heure actuel, vous l'avez devant vous, c'est moi. Donc après ça, personne n'a contesté le travail accompli dans la politique par les deux personnes que vous venez de citer. Mais c'est vrai que leur présence à manquer, et ce, particulièrement dans des départements visibles, domaines clés de la promesse faite à une majorité du peuple Frôceux. Mais le véritable problème réside dans le fait qu'il y a des gens qui s'engagent pour servir leur pays, je pense à Joseph, à Benjamin, à Marc, à Zélie aussi à Thomas Rolland, et ces gens-là, qu'importe ce qu'on peut penser d'eux, ils sont là et ils servent la population par leurs compétences et leurs présences. Et côté de ces braves gens, il y a, et c'est tout le problème, des gens qui montent aux responsabilités pour prendre des portefeuilles, des responsabilités, des compétences simplement par égocentrisme et qui paralysent, après, le gouvernement. Je pense à qui ? Je ne vous le cache, je pense notamment à Richard Cypher. C'est un type sympa oui, mais où est-il ? Chargé d'établir un dossier de candidature pour l'organisation d'un évènement sportif ou culturel majeur dans notre pays, il est aux abonnés absents. Ses premiers pas à l'Intérieur ont été plus que difficiles et aujourd'hui, les policiers sont sans autorité ministérielle. Et donc, pour revenir à votre question principale, non, ce n'est pas toujours la faute du chef. On peut dire du mal de Joseph, je ne soutiens pas ces gens qui le font et le feront encore, mais ça peut arriver, mais je peux vous assurer que si le chef, lui, dans ce cas-ci, avait fait ce qu'il voulait, faisant fi des menaces partisanes, on aurait eu un remaniement au gouvernement et des ministres totalement actifs. Il est grand temps que les grandes personnes assument les responsabilités qui sont les leurs.

Justement monsieur le ministre, prenons le cas du ministre de l’Intérieur, de la Culture et des Sports, M. Cypher, dont le seul intitulé du ministère le décrédibilise énormément vis-à-vis des autres membres du gouvernement. Il fait débattre des textes dans son ministère, il les fait voter par le Conseil des ministres, il les fait débattre par le président de séance à l’Assemblée Nationale puis ne reçoit pas le soutien des députés de sa propre majorité. Le problème vient d’où : des députés d’une majorité dont l’unité n’est qu’une façade ou bien un ministre qui après avoir éprouvé bon nombre de postes ministériels n’est finalement pas un ministre compétent et reconnu comme tel ?

Justement c'est ce que je vous disais. Pour ce qui est du bon nombre de poste, si mes souvenirs sont bons, plusieurs fois ministre, oui, mais les compétences n'ont pas réellement variées. Je pense qu'il aurait dû, comme tout ministre qui change « brutalement » d'attributions, prendre un peu de temps pour consulter les anciens ministres joignables et attendre de maîtriser son domaine avant de se lancer. Il l'a peut-être fait, je ne sais pas, mais si c'est le cas, alors les bras m'en tombent, clairement. Pour ce qui est du vote des députés, je vous l'ai dit, je les connais et au fond, quand on regarde le texte sur les armes, il est mal ficelé, il est mal rédigé, il est incorrect. Si j'ai bien lu le nouveau magazine du quotidien Le Temps, ils ont fait les mêmes styles de remarques. Dans un gouvernement, on doit être unis, mais à quel prix ? Il y a des limites.

Revenons-en à M. Fontaine, ancien Garde des Sceaux, viré du gouvernement par le Premier ministre dans son décret publié le 12 décembre 2012 et remplacé par l’ancien Premier ministre et ancien président de la Cour Suprême, M. Montgomery. Il était président du PSD mais un congrès interne, dont ne sait finalement que très peu de chose, vous a placé à la tête de ce parti. Première question : où est passé M. Fontaine ? Seconde question : comment s’est passé votre Congrès interne ? Vous qui critiquiez il y a quelques semaines les pratiques soviétiques du RSE, votre dernier congrès en date ne sonne pas mieux aux oreilles des militants et des électeurs du PSD.

Ah ! Vous vous souvenez donc que je suis le big boss au PSD. (Rires) Enfin ... soviétique, soviétique, oui et non. Ce congrès s'est déroulé de manière inhabituelle. Il n'y avait d'ailleurs qu'un candidat à chaque poste ouvert. Il n'y a pas, au PSD, une tradition de congrès fermé, joué d'avance, où les délégués ne sont que des figurants. Il suffit de se replonger dans les souvenirs des autres congrès et ça saute aux yeux. Ernest Fontaine est atteint de problèmes de santé sérieux qui restent de l'ordre du privé et vous comprendrez que je ne m’étendrai pas là-dessus.

Excusez mon insistance mais comment est-il possible, en 2013, qu’un ministre de la République et président du premier parti d’un pays qui compte 30 millions d’habitants puisse ne pas communiquer un seul instant sur sa situation personnelle ? Le Premier ministre lui-même n’avait en sa possession aucune information. Que vous, M. Pappa, ministre et ami de M. Fontaine, n’ayez aucune envie d’en parler plus que ça, c’est une chose compréhensible, mais qu’un individu qui occupe des fonctions essentielles, et je le répète, essentielles, ne communique pas, c’est une incompréhension majeure pour l’opinion. Où est le sens de l’Etat, de l’honneur et des responsabilités ? Je ne vous en parlerais pas ce soir dans cette émission si lorsque nous avons annoncé votre venue, nous n’avions pas reçu des centaines de lettres à ce propos.

Ancien président, ancien président. (Gros sourire) C'est vrai que ne pas communiquer pourrait poser certains problèmes, certaines incompréhensions, que ça pourrait même laisser planer un doute et que les bruits de couloirs circuleraient plus vite etc. mais je ne m'étendrai pas la dessus. Je ne peux d'ailleurs rien vous dire de plus puisque je n'en sais que ce que l’on veut bien me dire.

A ce propos, quel est votre opinion sur la situation ambiguë du personnel politique avec les médias et l’opinion. Beaucoup de vos collègues critique sans retenue le système médiatique comme étant inquisitoire ou intrusif, violant la vie privée des grands de ce monde, mais finalement, n’est-ce pas le politique lui-même qui s’immisce dans la vie médiatique en s’y montrant bien souvent alors qu’on ne lui demande rien ? Combien de femmes politiques, enceintes, ont-elles prises la décision de faire des séances photos avec des magazines ? Le cas de M. Fontaine est typique de cette ambiguïté : il y a une différence entre s’immiscer dans sa vie privée et attendre d’un ministre de la République qu’il informe ses concitoyens sur son état de santé sans entrer dans des détails sordides évidemment.

J'aime bien les médias. Bon, c'est vrai qu'en tant que politique, on peut en avoir marre et on lâche des trucs pas très gentils sur les journalistes en général, ce qui est une erreur, faire des généralités n'est pas très bon, surtout lorsqu'on parle de votre union sacrée. Il y a lieu, et c'est nécessaire, de séparer paparazzi et journalistes. Il arrive parfois qu'en des moments de dépits, de tristesse, d'énervement, on n’ait pas envie de voir des caméras, des flashs, des micros fleurirent partout où l'on va. Mais si les politiques peuvent se tromper parfois, il faut que certains journalistes puissent accepter aussi être en dehors des limites. Donnant-donnant comme on dit ! (Sourire)

Le projet de loi de finances a été promulgué par la présidente de la République il y a quelques jours. Pour nos téléspectateurs qui n’ont peut-être pas eu le temps de consulter ce texte d’une longueur conséquente il est vrai, pourriez-vous nous exprimer ici ce soir les principaux axes de la politique qui sera menée pour les temps à venir suite à l’adoption de cette loi de finances. Quelles seront vos priorités et les destinations principales des dépenses publiques ?

Il y a véritablement, comme je l'ai dit dans l'hémicycle très peu de changement. Il y a une réduction de 0.5 point dans l'action extérieure de l'Etat qui passe aussi dans les mains de l'Hôtel Tallard et non plus dans celles de Belley. Réduction de 0.5 point aussi dans les politiques des territoires. Par contre, on a ajouté 0.5 point à la recherche et à l'enseignement supérieur ainsi qu'au politique de santé publique. Quand la gauche est étirée de tout son long par l'opposition sur le mur du laxisme en termes de sécurité, c'est un mensonge. La preuve est que nous avons montré notre désir de réformer la police de proximité et nous avons augmenté la part de la sécurité de 0.3 point. Ces 0.3 point que nous avons retiré aux politiques de transports, le plus gros ayant été fait sous l'ancienne loi de finances et je suis bien placé pour en parler. (Sourire) Pour finir, nous avons retiré 0.5 point aux politiques d'aide au désendettement des villes pour les rajouter à la part des politiques concernant le logement.

Toujours sur les questions économiques, le secteur fiscal. Une polémique enrage l’actualité en France, celle de l’exil fiscal de l’acteur et comédien Gérard Depardieu suite à l’annonce de son départ de France vers la Belgique ou peut être la Russie maintenant que le président russe, Vladimir Poutine, lui ait accordé un passeport. La fiscalité frôceuse est relativement peu décriée, pourtant, elle est l’hôte d’un impôt sur la fortune particulièrement élevé et fait de la Frôce, le seul pays au monde avec la France à maintenir un tel impôt. Ma question sera simple : envisagez-vous la suppression définitive de l’impôt sur la fortune qui rebute nombre d’investisseurs ou de riches individus ou bien allez-vous entreprendre une réforme de la fiscalité, à la fois du travail et du patrimoine ?

(S'adossant visiblement fort sur le dossier de son siège) L'affaire Depardieu, on en a entendu parler oui, mais c'est un fait divers. Il assume et s'en fou éperdument. Que dire de plus ? C'est sa vie, il l'a décidé, que les autorités françaises en tirent les conclusions nécessaires. (Prenant un air concerné) Pour ce qui est de la fiscalité frôceuse, je peux vous dire que l'impôt sur le revenu sera réformé dans les jours qui suivent pour exonérer d'impôt les plus bas revenus. Ceci dit, en ce qui concerne l'ISF, vous parliez de la Belgique, sachez que le peuple belge, l'opinion publique belge est à 75 % favorable à ce que la Belgique en vienne à un impôt « des millionnaires » comme ils appellent cela. En Allemagne, l'ancien ministre des Finances et actuel candidat à la Chancellerie voudrait aussi revenir à cet impôt. En France, Nicolas Sarkozy, symbole de la droite « forte », ne l'a pas retiré. C'est normal que les gens plus fortuné participe à la société frôceuse de laquelle ils sont issus. En Frôce, l'ISF est plus « dur » qu'en France. Il commence plus tôt et le taux d'imposition est plus fort. Mais à côté de ça, l'impôt des sociétés est plus bas que certains pays réputés pour être plus clément que la France avec les entreprises, je pense au Luxembourg par exemple. Mais les Frôceux et l'opinion frôceuse est attachée à cet impôt et je pense que ça provoquerait pas mal de réactions si on annonçait sa suppression. Et au final, c'est la majorité de Louis-Damien Lacroix de Beaufoy, alors président de la République en 2010, qui a mis en place cet ISF. Ce n'est pas « la faute », s’il fallait désigner un bouc émissaire, de la gauche en général.

Le débat qui a vu le jour suite à cette polémique a mis en évidence plusieurs propositions. Notamment celle de déchoir de la nationalité un citoyen qui s’exile pour ne plus payer d’impôts et de taxes dans son pays. Admettons qu’un artiste, qu’un politique ou qu’un grand patron, reconnu pour être riche, voire très riche, quitte la Frôce pour rejoindre un pays où la pression fiscale est presque indolore pour lui, soutiendriez-vous une modification du régime de la citoyenneté frôceuse visant à le déchoir de son passeport frôceux ?

Pour être court et à titre personnel, clairement non. Mais je soutiendrai un mécanisme de différence comme cela est applicable aux députés européens et comme le font les Etats-Unis d'Amérique. Peut-être avec des modalités différentes, certes, mais dans ce genre-là.

Sur la monnaie, la Frôce dispose d’une monnaie nationale dont la Banque de Frôce dispose d’une pleine et entière souveraineté. Cependant, le taux de change du Pluzin est indexé sur celui de l’Euro, par conséquent pour un pluzin on obtient un euro. Ma question est simple : pourquoi ne pas rejoindre la Zone Euro ? C’est tout à fait possible sans être membre de l’Union Européenne en bénéficiant d’un opting-out notamment.

Je pense à titre personnel que ce serait un débat à mener, en effet. On pourrait effectivement adopter l'euro comme des pays non membres de l'Union Européenne l'ont fait, Saint-Marin, le Kosovo et le Montenegro pour ne pas les citer. Il faudrait pour cela que la Frôce respecte les critères de convergence exigés pour entrer dans l'union monétaire. Il y a la stabilité des prix : Le taux d'inflation de la Frôce ne doit pas dépasser de plus de 1,5 point celui de trois États membres présentant les meilleurs résultats en matière de stabilité des prix. La situation des finances publiques doit, d'une part, faire en sorte que le déficit public annuel soit inférieur à 3 % du PIB, de ce côté, nous n'avons pas de soucis et d'autre part, faire en sorte que la dette publique qui est l'ensemble des emprunts contractés par l'État et l'ensemble des administrations publiques, dont les organismes de sécurité sociale doit être inférieure à 60 % du PIB, pas de soucis non plus puisque nous n'avons pas dettes. Il y a aussi l'interdiction de dévaluer et pour finir, les taux d'intérêt à long terme ne doivent pas dépasser de plus de 2 % ceux des trois États membres présentant les meilleurs résultats en matière de stabilité des prix. Et à ce niveau, nous sommes comme les suédois, bien placés. C'est un débat à entreprendre au sein du gouvernement, actuel ou futur, et c'est une décision qui doit être proposé au peuple de la République.

Toujours sur les questions monétaires, l’attitude de la Chine est décriée un peu partout dans le monde et notamment par les Etats-Unis qui accusent Pékin de maintenir un taux de change délibérément très bas pour doper ses exportations. Quelle est l’avis de la Frôce sur cette question ?

Très honnêtement, l'attitude des chinois est depuis toujours pointer du doigt par les américains et les puissances économiques. Ce n'est pas nouveau et je ne souhaite pas commenter ce énième échange houleux entre la puissance d'hier et la puissance de demain.

La Frôce, qui dispose d’une économie libérale fonctionnant avec un système de marché libre et concurrentiel, n’est pas membre de l’Organisation Mondiale du Commerce. Beaucoup d’économistes considèrent cette position comme paradoxale alors que la quasi-totalité des pays au monde, à l’exception des régimes communistes comme la Corée du Nord ou bien Cuba, en sont membres. La Russie, dernière grande puissance économique, est devenue membre en août 2012 de l’OMC. Quelle est votre position sur cette question ? N’est-ce pas là une profonde incompréhension de la classe politique sur les bénéfices que pourraient tirer la Frôce d’une adhésion à l’OMC ?

Les avantages ? Chacun pourra se faire son idée, mais le système commercial présente de nombreux avantages qui sont plus difficiles à chiffrer, mais qui n’en sont pas moins importants. Ils découlent des principes essentiels qui sont au cœur du système et rendent la vie plus facile aux entreprises qui participent directement au commerce international et aux producteurs de marchandises et de services. Alors c'est vrai que c'est une chose dont la Frôce manque. Je me souviens des efforts effectués par Dimitri Fevernov lorsqu'il était Premier ministre ou président, je ne me souviens plus très bien du poste qu'il occupait. Quoi qu'il en soit, il avait souligné à quelques personnes qui sont aujourd'hui mes collaborateurs qu'il fallait adhérer à l'OMC. Et c'est un engagement que prendra le Parti Social-Démocrate dans la campagne électorale qui arrive. Je prends l'engagement ici devant les Frôceux que si le prochain gouvernement est composé du PSD, il travaillera à déposer sa candidature à l'OMC. Tout État ou territoire douanier jouissant d'une entière autonomie dans la conduite de sa politique commerciale peut accéder à l'OMC à des conditions à convenir entre lui et les membres de l'OMC comme le précise les statuts de l'organisation, alors allons-y pour de bon.

Concernant l’actualité internationale, des élections législatives anticipées seront organisées en Italie dans les prochaines semaines. L’ancien président du Conseil, Mario Monti, se présentera à la tête d’une coalition centriste qui n’a pas tellement de chances d’être majoritaire face au bloc de gauche et au retour, une nouvelle fois, du « Cavaliere », Silvio Berlusconi pour la droite italienne. Quelle est votre souhait pour cette élection ? L’Italie est un partenaire économique, politique et culturel majeur de notre pays.

Oui, c'est certains, l'Italie est même plus que ça, c'est aussi un pays ami. Nous avons des frontières communes, nos gardes-frontières se chambrent du regard (sourire) mais au fond, ils sont presque des frères. Mario Monti est une personnalité politique intègre, du moins je le pense, et honnête politiquement. Je pense que même si nos valeurs politiques diffèrent, c'est un homme comme lui dont l'Italie a besoin. Pier Luigi Bersani arrivera en tête mais il doit, devra absolument, trouver un accord avec Mario Monti parce que ces deux hommes, s'ils coexistent bien dans un gouvernement, peuvent ramener l'Italie parmi les élèves sérieux. Le bouffon a été mis dehors, qu'il le reste. L'Europe et le peuple italien n'a pas besoin d'un débile profond qui a une bite à la place du cerveau.

Vos propos sur M. Berlusconi sont d’une rare violence M. Pappa, ils vous engagent pleinement. En Amérique Latine maintenant, Hugo Chavez connait visiblement des difficultés de santé très sérieuses qui vont probablement l’empêcher d’être présent à sa propre investiture suite à son élection en octobre dernier. Du côté des autorités du Venezuela, on dénonce des manipulations médiatiques des Etats-Unis, du côté de l’opposition politique au président Chavez, on souhaite une commission indépendante pour connaitre véritablement l’état de santé du « Commandante ». Quelle est votre sentiment sur cette question ? Quelle est l’attitude du gouvernement Frôceux sur cette question quand on connait l’importance qu’attache le RSE aux derniers bastions socialistes du monde libre ?

Dans tous les cas, crier à la manipulation n'est pas une bonne chose à faire. L'opposition au Venezuela adopte sur ce point, une attitude respectable et politiquement mature, car la commission indépendante est la meilleure chose à faire peut être. Mais n'oublions pas qu'Hugo Chavez a fait beaucoup pour le Venezuela. Bon, c'est sûr qu'on ne peut pas le suivre sur tous les points qu'il met en avant, je condamne fermement ses amitiés avec l'Iran mais le peuple du Venezuela va mieux qu'avant, même s'il reste beaucoup de chemin à faire. Là où je rejoins le RSE, c'est qu'on ne doit pas crier au communisme, au rouge, à la peur etc. quand on parle de gouvernements d'Amérique-latine. J'ai de l'admiration pour Christina Kirchner, Evo Morales, Raphael Correa, Manuel Zelaya, Michelle Bachelet, mais j'en ai aussi pour les chefs d'Etat Chilien et Colombien, même si je ne partage pas certaines de leur conviction. Je pense ne pas me tromper en affirmant que le gouvernement tout entier assume son attachement aux démocraties latino-américaines, c'est un fait et ce, qu’elles soient de gauche ou de droite.

Cette émission touche à sa fin. Souhaitez-vous ajouter un mot M. Pappa ?

Justement, prenons des exemples latino-américains ! (Rires) Pablo Neruda, ce communiste rallié à Salvador Allende, au Chili, il disait, et je vais conclure avec lui, « Un seul mot, usé, mais qui brille comme une vieille pièce de monnaie : merci ! ». (Sourire)

Je vous remercie pour votre participation M. Pappa. Cette émission sera rediffusée à 23h30, merci pour votre fidélité, tout de suite, le journal télévisé présenté par Laurent Villaseca. A la semaine prochaine, si vous le voulez bien.
Directrice de l’information de Canal 4

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Marie-Claire Savary
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Re: 04 - Le Grand Rendez-Vous - Luca Pappa

Message par Marie-Claire Savary »

Bien entendu, cette émission a été préparée avant que l’INSEEF ne publie officiellement l’état de l’économie frôceuse pour la période Octobre-Novembre-Décembre 2012. Merci d’en tenir compte dans vos éventuelles réactions.

Vous pouvez réagir à cette émission dès à présent.

La rédaction.
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