Zénodore du Plessis a tenu à faire le déplacement. Juste pour rire un bon coup. Installé dans l'accueillant fauteuil de l'accusé, il boit du petit lait. Bien parfumé, bien habillé et large sourire.
"Allons, Monsieur le Juge, je doute que la chose soit nécessaire..."
Zénodore du Plessis s'impatiente... Il consulte sa montre (une énorme Baume et Mercier dont le prix est équivalent au PIB Sri Lankais), il soupire (laissant échapper une douce haleine teinté de tabac cubain), il tapote du doigt sur la soie de son costume italien. Bref, il se fait chier comme un rat mort.
"Peut-être qu'en posant la question une troisième, voire une quatrième fois, on obtiendra une réponse? En tous cas, ça commence à me courir ces conneries... Soit elle a quelque chose à dire, et elle le dit, soit elle s'assoit et on clôt le dossier. Sauf votre respect Monsieur le Juge, j'ai quand même autre chose à faire."
Oh je vous en prie, M. du Plessis, gardez vos remarques dégoulinantes de condescendance pour les meetings politiques.
Merci, M. le juge de me permettre de prendre la parôle ...
Mon client est homosexuel et il n'en a jamais fait un mystère. Alors l'on peut dire qu'il s'estime visé par les propos de M. du Plessis. De plus je tiens à préciser que M. Hagen refuse toute médiation dans cette affaire. Il veut aller jusqu'au procès afin que cela serve de leçon à ceux qui cris haut et fort que les homosexuels ne sont que des animaux et des malades mentaux.
Vu qu'une plainte a été déposée au pénal et que ce type d'infraction est punissable pénalement, je me vois contraint d'interrompre ce procès et de le faire parvenir au Procureur.