[3 rue Alexandre de Frôce] Louis-Damien Lacroix de Beaufoy

[Louis-Damien Lacroix de Beaufoy]

- Demain vers midi. Gare de Casarastra, j'y serais.

Il ajouta mlagré le fait qu'une certaine lueur d'espoir se lisait dans son regard :

- Je peux savoir qui vous êtes ? Votre nom ?

[Alan Hamilton]

Non, je suis désolé... Je le donne à personne, pas même à mes clients, je touche toujours mes commissions en liquide et à déposer dans un lieu sûr que je connais ! Je vais informer Hélène alors de la bonne nouvelle. Et désolé de vous avoir brusqué au début... C'était pas la meilleure des façons, je le conçois.. Faut bien s'habituer à toute situation et personne à qui on affaire ! Le marché est toujours en constante évolution, plus ou moins profitable ! Vous savez, vous n'entendrez plus parlez de moi sauf vous faites appel à moi... Théoriquement je rencontre jamais mes clients... J'aime la discretion et la solitude, bref, je suis parfaitement taillé pour this job !

Alan lui adressa un bref signe de tête pour le saluer et lui tourna le dos en récupérant la bouteille qui était aux 4/5èmes vide. Il se retourna et lui lança :
Dommage que vous n'aviez pas voulu le goûter, c'est du nectar. Enfin bref, bonne soirée à vous. Et votre magnifique chartreux dort sur votre lit et je l'ai nourri ! Très câlin ce minou !

Puis, il sortit sur le palier et ferma la porte à clef. Sur le palier et le temps d'attendre l'ascenseur, il se roula une énième clope de la journée. Il ne manqua pas de laisser les doubles de Louis au bureau de la concierge. Manque de bol, sa voiture était garée assez loin d'ici, près de 10 minutes à pied et il pleuvait "comme vache qui pisse"... Génial, mais comme dans l'un de ses films préférés - Sin City en l'occurence et le personnage de Marv, mué pendant quelque temps en détective - la pluie lui servait a décompresser et à analyser sa méthode du jour ou de la soirée ! Il n'avait jamais d'heures... Il s'en tapait royalement, il travaillait à son compte... Gladys dans son manteau, Gladys en hommage à Marv... Tous les deux détectives pour leurs restant de leurs vieux jours. L'un par amour, vengeance d'un amour perdu, l'autre par amour du billet vert ou le pluzin, bref le grisbi ! Et leurs méthodes différaient clairement ! Alan n'avait jamais tué "en service", torturé si une ou deux fois ! Surtout en 1991, en Irak ! Le paradis là-bas, les autochtones n'hésitant pas à payer à prix d'or pour retrouver leurs proches ! Les américains faisant appel à mes "services" du fait que j'ai vécu en Irak de 1981 à 1991, et j'étais parfaitement bien intégré... La Frôce, c'est "bisounours-land" comme qui dirait l'autre !

Arrivé à sa Golf miteuse mais toujours fidèle au poste, - et au contraire des femmes, ne l'avait jamais largué sur le chemin ! - il mit du temps avant de démarrer... Puis il prit la direction d'un hôtel qui était dans le même ton que sa chignole, état miteux mais passe partout ! Tout ce qui plaisait à Alan ! Un peu les US en somme !
Il alla récupérer sa clé et mis un petit pourboire sur le comptoir pour le responsable... Une longue et excellente nuit de sommeil l'attendait après avoir prévenu la fille Le Menn. La chieuse, mais qui payait bien, trop (?) même ! Mais bon quel est l'abruti qui allait s'en plaindre !

[Louis-Damien Lacroix de Beaufoy]

Louis-Damien tenta de rattraper cet homme dans le couloir mais en vain. Il ne lui avait pas échappé qu'il avait fermé à clé avec un double ! Et qu'il le gardait ! Quelle utilité s'il était sensé ne pas revenir ? Il se dit que dès le lendemain, il ferait changer le verrou et la serrure. Il alla dans sa chambre, dont le lit avait été fait... sacré type, il venait chez lui, lui faisait le ménage et lui annonçait ce qu'il rêvait d'entendre. Qu'Hélène acceptait de lui parler. Fort de cette nouvelle il se laissa tomber sur son lit, à côté d'un chat un peu suspicieux de le voir grapiller la moitié du matelas rien que pour lui. Il eut un sourire un peu béat et après plusieurs longues minutes de légère euphorie, il finit par s'endormir d'une traite, tout habillé.

Il se réveilla le lendemain, reposé mais pas moins inquiet. Il avait toujours rêvé de pouvoir parler à Hélène mais à chaque fois qu'il la voyait il perdait ses moyens. Il la regardait bêtement, prenait des coups et ne trouvait même pas la force de les rendre, même verbalement. Et puis, il était honteusement lâche parce qu'il ne trouvait pas les mots pour lui parler... Il prépara un café le but et jeta un oeil à sa montre. Il valait mieux partir de bonne heure, sinon, il risquait d'arrêver en retard et ce serait du plus mauvais effet. Il se prépara, mettant un costume élégant, un touche de parfum et quitta son appartement, en fermant à clé. Il se dit qu'il ferait changer la serrure plus tard.

[Louis-Damien Lacroix de Beaufoy]

De retour chez lui après la longue nuit de liesse qu'il avait passé, Louis-Damien se laissa tomber sur son canapé. Et dire que d'ici une semaine, il vivrait dans un Palais... celui d'Anthelme, précisément. Il allait devoir faire ses cartons et emmener Beethoven avec lui. L'animal lui sauta sur les genoux, ronronnant. Louis-Damien le caressa, avec un sourire ravi. Puis il alluma la télé pour suivre la retransmission du match de foot US. C'est à ce moment là qu'il se souvint de son avion à prendre pour Londres... Il partait aux alentours de 15 heures. Après cette nuit blanche il allait être difficile de tenir le coup mais tant pis. Il ne pouvait manquer un match de l'équipe de Frôce. Il se leva, mettant le chat sur ses épaules et commença à préparer ses affaires. Son drapeau frôceux, son béret aux couleurs de la Frôce, sans compter le maquillage et les bombes-trompettes. Il s'accorda une douche, ce qui bien évidemment fit fuir le chat et lorsqu'il fut prêt, il s'assura que l'animal ait assez à manger et à boire jusqu'au lendemain. Puis il partit, direction l'aéroport et Londres.

[Alan Hamilton]

Le facteur venait de déposer une lettre dans la boîte aux lettres de Mr Lacroix de Beaufoy.

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[Louis-Damien Lacroix de Beaufoy]

Louis-Damien rentra chez lui, après de nombreuses heures de vol. Il avait demandé à Boris, Pete et Cyprien de ne pas l'accompagner chez lui et d'en profiter pour dormir non loin. Apparamment les hommes préféraient rester en bas, dans leur voiture aux vitres teintées. Louis-Damien prit son courier et remarqua une nouvelle lettre. Etait-il reparti pour les menaces de mort ? Il monta chez lui, referma la porte à double tour et lut la lettre... Elle était probablement d'Hamilton, à n'en point douter... Et à son grand désarroi, elle était pleine de vérité. Le jeune Lacroix resta dubitatif un moment, puis, consultant sa montre, il ressortit immédiatement de son appartement. Il sortit de l'ascenceur en trombe, puis de l'immeuble et les gardes du corps sortirent du véhicule.

- J'ai une course urgente à faire... Est-ce que vous pourriez me conduire au 167 rue de la Résistance à Aspen.

Ils acquièscèrent et la voiture se mit en route vers Aspen.

[Hélène Le Menn]

Grâce à Hamilton qui lui avait donné l'adresse postale de Louis-Damien, Hélène lui avait envoyé la lettre suivante :

Hélène Le Menn
10, rue Saint-Michel
Karnag

Monsieur le Président de la République
Palais d'Anthelme
Aspen

Monsieur le Président,

Je vous informe que j'accepte le poste de Ministre du Développement Durable. J'ai trouvé que c'était une occasion de prouver mes compétences dans ce domaine qui me tient à cœur. Avoir vécu avec des écologistes « de la première heure » va dans ce sens. Je tiens à vous informer que si l'un des points de votre programme présidentiel sur lequel vous avez été élu me dérangent, je n'hésiterais pas à le signaler. Et j'aimerais savoir s'il était possible que je propose des projets de loi venant de ma propre initiative. Je serais à Aspen juste après votre investiture, du coup nous pourrons en parler tranquillement.

Je vous prie d'agréer, Monsieur le Président de la République, l'expression de ma très haute considération.


Hélène Le Menn

[Hélène Le Menn]

[HRP]Désolé Louis, je préfère mettre cette lettre ici, ça te dérange pas ? Sinon je la déplace au Palais, ça me pose aucun souci ![/HRP]

[Alan Hamilton]

Alan, avec sa Gitane sans filtre fidèle au "poste", attendait sous le "soleil" de Vauxin. Temps couvert et assez frais. Dans sa golf, elle aussi toujours fidèle, il scruta l'appartement de Lacroix... Encore un appel de l'autre chieuse de Le Menn... A croire que de s'être vendue au gouvernement, ça n'a pas marché... Pas de chance pour elle... Elle était tenace mais tant qu'elle payait, Alan s'en foutait comme de sa première chemise.

Mon cher Louis,
Qu'est-ce tu fous ?? Sérieux ! Tu veux que tout le monde découvre quelle ordure tu es, c'est ça ? Allez bouge-toi le cul car je pense que la Le Menn sera pire que moi... Elle pense que tu l'as trahie, elle m'a pas dit pourquoi mais elle le pense... T'as dû merdé, mon pote ! Alors sois gentil fonce sinon la taule t'attendra à bras ouverts, je te le garantis... Je connais même un certain Melchior Uranziaga, ça vous dit quelque chose... Je sais pas mais mon ptit doigt me dit qu'il sait beaucoup de choses !
A bon entendeur mon cher !

Ne cherchez pas à me retrouver et je m'adresse à vos sbires, vos chiens-chiens, mais si on me chope, Lacroix tombe pour longtemps au frais !

Bonne journée !

[Christian Valmont]

C'est l'après-midi du 18 novembre 2010

Christian voulait quitter Aspen pour la journée, il avait appelé Louis qui lui avait dit qu'il avait besoin de calme et qu'il était donc à Vauxin, il lui demanda de le rejoindre.
Pour lui peu importait l'endroit, il voulait juste s'éloigner un peu, donc il accepta d'aller le voir.