#1 - Session de dîner ordinaire

[Gaspard Salcedo]

Situé 122, Avenue d'Italie, l'Hôtel Duchesse Aumônière accueille les dîners du Mercure. Dans une salle située au Premier étage, et accessible uniquement par certains serveurs, la salle à manger accueille une unique table ronde.

Gaspard Salcedo avait donné carte blanche au chef cuisinier pour concocter un dîner, qui avait pour seul impératif de "rester dans la mémoire des membres du Mercure".

Menu

• Quenelles de brochet André Terrail
• Foie gras d'oie des Trois Empereurs
• Bisque Café Anglais
• Caneton de saison
• Brie de Meaux fermier de la Compagnie Fromagère Edmond de Rothschild
• Fruit du moment
• Chocolat Duchesse Aumônière et son sorbet

Gaspard arriva en voiture à l'Hôtel, le premier. Guidé par un maître d'hôtel, il s'installa dans un confortable canapé en cuir de la salle à manger et, en attendant les autres, commanda un cocktail "El Diablo". Celui-ci lui fut apporté sur un petit plateau en argent, accompagné d'un assortiment de divers gâteaux apéritifs ainsi que d'un exemplaire du "Temps".
N'ayant pas le coeur à la lecture, en tant que conseiller de campagne il s'était farci la presse pendant des semaines, il consulta l'application "Bourse" de son iPhone pour tenter de déceler quelle opération serait intéressante à produire. Puis finalement, il posa son iPhone sur la table et s'alluma une Benson&Hedges.

[Caroline Askalovitch]

Coincée dans les embouteillages, Caroline avait presque mis une heure à faire le trajet entre le bureau de vote et l'Hôtel Duchesse Aumônière. Les festivité qui entouraient l'élection du nouveau président de la République n'étaient pas totalement innocente à ces problèmes de circulation, même si divers travaux dans le centre-ville d'Aspen créaient certains problèmes routiers. La ministre avait demandé à son chauffeur d'allumer l'écran de télévision pour la banquette arrière, c'est ainsi qu'elle apprit les résultats du second tour.

"Extrêmement serré... Dommage pour Bertrand"

Quelques minutes plus tard, la voiture d'Askalovitch se retrouva au lieu que Gaspard Salcedo avait indiqué comme lieu de réunion de la première session du Mercure. La femme sortit de la voiture, elle prit la peine d'envoyer un doux message à son mari où elle lui souhaitait bonne chance pour la validation des résultats à la Cour Suprême. Elle savait qu'ils ne se retrouveront qu'à l'aube. Entrée dans l'Hôtel, elle glissa l'invitation qui lui avait été envoyé, on l'accompagna alors dans la salle à manger où elle retrouva le cofondateur du Mercure.

"Bonsoir Gaspard ! Alors, vous n'êtes pas trop déçu pour votre poulain ?"

[Gaspard Salcedo]

Gaspard, en voyant arriver Caroline, sourit et écrasa sa cigarette dans le cendrier. Il se leva. Juste avant l'arrivée de cette dernière, il avait suivi l'édition spéciale sur Antenne 5. Pas une très bonne soirée.

"Bonsoir Caroline. Oui déçu bien entendu, mais on s'y attendait un peu. Un peu comme pour Sarkozy aux présidentielles Françaises de 2012. Je n'ai même pas jugé utile de me pointer au siège de l'UDR... J'aime mon parti, mais je les connais ces soirées avec des salles quasiment vides, dont le sol est jonché de bouteilles en plastiques et de ballons de baudruche éclatés. Je suis aussi bien ici. Dis-moi, qu'est-ce que tu bois ?"

[Silvio de Bratt]

Le président-directeur général du Groupe de Bratt n’était pas dans une forme exceptionnelle ce soir. En effet, comme la plupart des observateurs de la vie politique l’ont dit bien avant le dernier tour de scrutin, le candidat socialiste était le favori pour l’élection. Mais le poulain sur lequel Silvio de Bratt avait misé plus de 60 000 pluzins depuis le début de la campagne n’avait pas rendu les armes la tête basse. François Bertrand s’était bien battu mais il resterait dans l’histoire sa défaite face à George Montgomery et uniquement sa défaite. Comme prévu dans son agenda depuis quelques jours, l’homme d’affaires était attendu à l’Hôtel Duchesse Aumônière dans le cadre d’un diner du « M » au sein duquel il était membre. Il fut accueilli dans l’établissement par un majordome qui le guida jusqu’à la salle réservée pour la soirée. Il gardait en main son Iphone pour se tenir informé des dernières nouvelles. Il devait notamment rencontrer François pour le remercier de cette campagne et de son score prometteur.

[Gaspard Salcedo]

Gaspard vit avec plaisir Silvio de Bratt passer la porte, qu'un majordome venait d'ouvrir. L'air soucieux, le téléphone à la main, la cravate légèrement dénouée, l'homme d'affaires connu pour être l'un des plus puissants du pays voire d'Europe avait la tête des mauvais jours. Gaspard avait eu le plaisir de connaître Silvio de Bratt quelques années auparavant, lorsque le magnat des médias avait du s'intéresser aux circuits de financements européens pour financer divers projets. Ils étaient depuis restés en contact et avaient eu l'idée de la création du "M".

- Silvio ! C'est vraiment pas passé loin. Je suis déçu, également, il y avait vraiment moyen de propulser l'UDR au sommet. Mais bon, François a fait une belle campagne tout de même.

Gaspard sortit son paquet de Benson, et en proposa une à Silvio.

- Les affaires, ça roule pour toi ?

[Caroline Askalovitch]

Caroline fit commandé à Salcedo un mojito qui allait si bien avec les températures caniculaires des derniers jours, comme un goût de vacances planait dans la tête de la Ministre. Lorsque Silvio pénétra dans la pièce, elle savait la somme que l'homme avait placée sur la candidature de François Bertrand, elle lui adressa une petite grimace comme pour dire "aie, aie...".

[Silvio de Bratt]

Silvio entra dans la salle par la grande porte. Son air dépité en disait long sur l’humeur de l’homme d’affaires en ce dimanche soir. Au détour d’un regard, il croisa celui de Caroline Askalovicth qu’il avait connu lorsque Silvio fréquentait son mari du temps où ce dernier était le chef de l’Etat. Personne ne connaissait réellement les convictions politiques de l’homme d’affaires, certains disaient de lui qu’il était de gauche, le financement de la campagne de Bertrand laissait sous-entendre qu’il était peut être finalement de droite. C’était bien là le dernier mystère qui planait sur lui. Il fit un signe de la main vers Caroline, il reviendrait vers elle juste après avoir vu Gaspard qui était à quelques pas de lui. Il lâcha un début de sourire devant Gaspard. Mieux veut perdre une élection au premier tour que de la perdre d’un point au second tour se disait-il. Lorsqu’il lui proposa une cigarette, Silvio n’hésita pas une seconde. Il plaça la cigarette à la bouche puis s’approcha de Gaspard pour que ce dernier l’allume d’un claquement de doigts avec son briquet. Il tira une première bouffée.

« Hum si tu savais comme je déteste ce genre de soirées Gaspard ! »

Il toussota quelques instants puis reprit.

« Tu es du même milieu que moi, tu sais bien que l’on ne peut pas gagner à tous les coups. Mais je t’avoue qu’une campagne à 60 millions de pluzins dont je ne reverrais pas la couleur du premier centime, ce n’est pas la meilleure chose que j’ai pu connaitre dans ma vie... »

[Luca Pappa]

Luca Pappa entra timidement dans la salle...

[Gaspard Salcedo]

" Entrez M.Pappa ! Bienvenue ! Il ne manque plus que M.Finacci et M.Bertrand. Cigarette ? Vous désirez peut être quelque chose à boire ? "

[Luca Pappa]

Luca, toujours hésitant et zieutant les alentours et les personnes présentes...

- Je ne sais pas si vous savez... je dois vous dire que... enfin vous voyez quoi... bref... je suis de .. je suis de gauche hein... dit-il sous forme de blague bien qu'intérieurement, il ne savait pas réellement si il était vraiment le seul à gauche ici...