[ADL] Conférence de presse

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Valentino Borgia
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[ADL] Conférence de presse

Message par Valentino Borgia »

Le décor a été fait à la va vite. L'estrade n'a pas été décorée et seul le pupitre indique aux journalistes présents qu'un homme politique va venir s'exprimer devant eux. Cet homme c'est Valentino Borgia, le perdant de cette soirée électorale. La salle est donc pleine pour voir le visage dévasté de l'homme qui jusqu'à hier apparaissait comme sûr de lui et confiant dans son avenir politique. Même la presse people est là, prête à sortir les photos les plus laides sur le libertarien.

Enfin, le perdant de la soirée fait son entrée sur l'estrade. Borgia a le visage fermé et manifestement, ce soir, ce que l'on espérait voir semble se produire. Le leader libertarien semble affecté par son élimination au premier tour. Il se racle la gorge, on sent bien que l'exercice n'est pas évident pour lui et qu'il aurait préféré prendre le premier avion pour le bout du monde plutôt que de venir s'exprimer devant les médias qui se délectent sans doute un peu de sa déroute. Arrangeant une dernière fois ses notes, il trouve enfin la force de lever le regard vers l'assistance. C'est sans doute le moment le plus pénible de sa vie.


- Mesdames et Messieurs les journalistes, Frôceuses, Frôceux, je vous remercie d'être présents ce soir pour m'écouter, suite à la présentation des résultats du premier tour des Présidentielles.

Ce soir, j'ai pris connaissance comme vous tous de l'expression du suffrage populaire. Je prends note du choix des Frôceux et comme toujours, je m'incline face à lui, comme je l'ai fait jadis dans la victoire. Cette défaite électorale, car c'en est bien une, devra sans doute être méditée et un bilan devra être fait au sein de l'Alternative Démocrate Frôceuse. Pour autant, je ne souhaite pas y voir associer le parti libertarien. C'est sans doute l'un des défauts de cette nouvelle constitution : la personnalisation de la vie politique.

Ce soir, je me trouve étrangement des ressemblances avec un homme qui fut, bien sûr, bien plus grand que je ne le serai jamais : Winston Churchill.
Et Winston Churchill disait "Je suis toujours prêt à apprendre, bien que je n'aime pas toujours qu'on me donne des leçons." Ce soir, j'ai reçu une leçon de politique présidentielle. Je pensais sincèrement pouvoir combattre le torrent du régime présidentiel en offrant une alternative crédible, je me suis trompé. Je l'admets.

Je souhaite bonne chance à Messieurs Montgomery et Bertrand pour le second tour. Ils incarnent sans doute mieux que moi l'essence de cette nouvelle constitution. Ils ont su convaincre les Frôceux et en cela, ils méritent le respect. Mais comme le disait également Winston Churchill, quelques mois après la défaite de son parti aux élections de 1945, la victoire implique la plus grande responsabilité qui soit. J'espère que celui qui remportera le scrutin en est conscient.

Me concernant, je tenais à remercier mon équipe de campagne : Thierry, Sabine, Jérôme, Emilie, Chris, Louise, Paul et j'en oublie sans doute. J'espère qu'ils ne m'en voudront pas. Je tenais également à remercier du plus profond de mon coeur ma femme ...

la voix de Borgia déraille un peu sous le coup de l'équipe. Il se racle la gorge et reprend

Ma femme Gracia qui a accepté mon choix lorsque je lui ai dit que je souhaitais revenir dans mon pays natal pour y faire triompher les idées libertariennes. Elle avait tellement confiance en moi qu'elle ne s'y est jamais opposée. Je t'aime Gracia. Et il y a mes enfants bien sûr, les mini Borgia, qui ont peu vu leur père ces dernières années même si récemment j'ai pu dégager plus de temps pour eux et ma famille.
Ma mère, mon frère, tout celles et ceux qui comptent pour moi et ils le savent.

Vous voyez, ma candidature est plus une question de personne qu'une question de parti politique. Je pense vraiment que les libertariens frôceux ont encore un avenir en Frôce même si la nouvelle constitution amoindrit leur marge de manoeuvre et sabote un peu plus la mise en place de mesures du programme. Déjà que nous étions parfois gênés par les impératifs que demandent l'Etat en terme d'élection et de campagne législative, nous le serons d'autant plus avec cette personnalisation des rendez vous électoraux.

Toujours est-il que j'ai dévié de ce que je souhaitais dire. Très rapidement, et pour n'embêter personne, je vais remercier mes compagnons de route. Je pense à Abigail Tomas, une rencontre formidable, un concentré d'énergie et une femme politique brillante. Je pense à Catherine de Cassagne, une arme de guerre politique, une mitraillette législative, la plus grande ministre de mon gouvernement. Je pense aussi à Paul Rogin, l'homme de confiance, le fidèle que j'ai su, je crois, remotiver dans son engagement politique. Je pense aussi à Louise Schneider que j'ai commencé à connaître et qui sera je n'en doute pas l'avenir de l'Alternative.

Malgré ma défaite, malgré les défauts que l'on me prête, je pense toujours avoir été honnête, et toujours avoir respecté ce que j'ai promis de faire. Je ne vais ici rappeler mes actions et mon bilan. J'espère que ceux qui écriront l'Histoire frôceuse me rendront justice.
Je l'ai toujours dit, une défaite à ces élections implique une décision grave et solennelle de ma part. J'y ai beaucoup réfléchi. Lorsque j'ai décidé de m'engager, je croyais tant dans mon combat et dans ma réussite à convaincre, que je me suis dit que si je perdais, je n'avais plus rien à offrir de plus. Comme j'ai pu le dire à Monsieur Belgard dès ce soir, j'annonce ma retrait de la vie politique frôceuse. Ce que je ferai de ma nouvelle vie qui, finalement, sera la troisième, je le sais déjà. Il y a plusieurs semaines, lorsqu'il a fallu envisager la victoire et la défaite, il a fallu aussi voir plus loin afin que cela ne soit pas une finalité. Cela me permettra de rebondir et de ne pas tomber dans la morosité si tentante.

Désormais, vous pardonnerez ma franchise, je n'ai plus rien à offrir aux Frôceux, et je ne leur dois plus rien. Ils ont fait un choix devant lequel je m'incline bien que je ne le comprenne pas. La Frôce m'a donné il y a longtemps, étant enfant, et je pense avoir soldé mes dettes à travers le travail que j'ai pu effectuer. Je comptais la rendre redevable en remportant ces élections, elle en a jugé autrement. Nous sommes quittes.
Au revoir la Frôce. Adieu les Frôceux.

Les flashes se mettent aussitôt à mitrailler Valentino Borgia. Il reste quelques secondes à son pupitre, le regard à nouveau baisser.
Il lève les yeux et fait un signe d'au revoir.
Il quitte enfin la salle, direction son domicile. Les scooters des photographes le suivent pour essayer de prendre le cliché qui battra celui de son "trouble" à l'évocation de sa femme.
Ils font chou blanc. Valentino Borgia arrive à son domicile et y pénètre. Les rideaux de son appartement sont fermés et ne laissent rien voir.
Président de l'Alternative Démocrate Libertarienne
Maire A.D.L. d'Anglès
Prof/Cherch. à l'université d'Anglès
Verrouillé

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