[FRANCOIS I] Conseil des ministres n°1

[Caroline Askalovitch]

Concernant Monsieur McGregor, je pense qu'il est assez intelligent - et sa carrière politique plaide en cette faveur - pour comprendre que l'attitude désinvolte dans les médias dont il fait preuve à l'encontre du gouvernement est purement inacceptable. En tant que personnalité indépendante des partis politiques formant cette coalition, je n'ai aucun programme et autres mesurettes à défendre, d'ailleurs je dis clairement que certaines choses ne me plaisent pas. Cependant, je crois qu'il est important de faire part de nos désaccords en privé plutôt que d'étaler ses états d'âme aux micros des journalistes. C'est une question d'éthique, de respect de ses collègues.

[George Montgomery]

J’assure au ministre Benjamin McGregor mon soutien personnel.

Personne ici, y compris M. McGregor ne souhaite remettre en cause l’unité du Gouvernement. Cependant, quand une erreur est commise, il est tout aussi nécessaire de la reconnaitre. Sans aller dans une surveillance systématique des initiatives des ministres, il me semble que certaines décisions ou initiatives doivent être débattues en interne. Que M. de la Tour effectue une tournée en Asie, c’est une bonne chose et je salue son travail. Mais que M. de la Tour prononce un discours à l’Assemblée générale des Nations Unies, où il fait preuve, soyons honnête, d’un immense manque de respect par rapport à d’autres pays majeurs de la planète, je le regrette.

Son discours engage le Gouvernement, or, ce Gouvernement n’a jamais eu l’intention d’insulter la Chine et la Russie, ni même l’Iran ou la Syrie. Chaque pays est respectable et doit être traité comme le rite diplomatique l’impose. M. McGregor n’est pas le seul surpris de ce discours, il n’y a qu’à voir les réactions internationales qui ont suivies. M. McGregor n’a commis aucune faute si ce n’est se désolidariser d’un discours que personne ici n’avait avalisé, pas même vous M. le Premier ministre.

[Charles de la Tour]

Si demander plus de démocratie au sein des Nations Unies c'est insulter les pays, alors je n'y comprends plus rien. C'est vrai que la Russie et la Chine ne sont pas fortes en termes de démocratie, mais ce ne sont pas deux pays qui peuvent décider de toute la politique internationale. En tout cas, notons que PERSONNE ne parle du soutien des Etats-Unis et du soutien des pays européens et africains qui, s'ils regrettent la forme, ne remettent nullement en cause les propositions et les idées.

Maintenant, si vous préférez la forme à la fond, alors je ne peux rien pour vous. Personnellement je n'ai plus rien à ajouter au sein de ce conseil des ministres.

[George Montgomery]

La forme permet de donner de la consistance et de la crédibilité au fond. Préférer l’un à l’autre, c’est une absurdité. La diplomatie n’est pas une affaire de goût et de couleur, c’est une affaire sérieuse où un seul mot mal traduit par un interprète peut déclencher une guerre. Nous ne rigolons pas avec la diplomatie et les relations internationales. Si la forme était si futile, croyez-vous qu’il serait nécessaire de discuter pendant des journées entières de la tournure d’une phrase d’un paragraphe d’une résolution du conseil de sécurité des Nations Unies ? Les mots ont un sens, en histoire comme en relations internationales. J’attache donc la même importance au fond qu’à la forme. Et je vous rappelle que désormais, par votre faute, la Russie menace de nous supprimer la réduction qu’elle nous accordait généreusement jusqu’à présent sur le prix du gaz pour les millions de ménages frôceux. Personne n’a jamais eu besoin d’envolée lyrique ou de pointer du doigt un pays pour discuter entre responsables nationaux, c’est même le contraire de ce qu’il faut faire.

Vous pouvez contester mille et une choses, remettre en cause la probité de mon ami et collègue du Gouvernement M. McGregor, mais aujourd’hui, si notre facture énergétique explose, ça ne sera pas sa faute, ni pour moi, ni pour le Gouvernement, ni pour les frôceux, mais la vôtre. J’estime donc que les dirigeants chinois et russes sont en droit d’attendre des excuses de la part du Premier ministre suite aux propos cavaliers de son ministre des affaires étrangères. Et je le regrette moi aussi, mais voilà où nous en sommes, à jouer les cowboys quand on n’a aucun moyen de pression en retour.

Cela s'appelle la realpolitik.

[Benjamin McGregor]

Je regrette profondément que vous, membres de ce gouvernement, n'ayez strictement rien compris à ce qui aurait pu se passer. Je n'ai jamais, ô grand jamais, Monsieur le Premier Ministre, dis que je devais surveiller et accompagner chaque ministre dans ses déplacements ! Ce que vous insinuez est inacceptable et vous n'êtes pas honnête non plus quand vous m'attaquez, ici, en interne, sans prendre le soin de préciser que vous ne m'avez strictement rien répondu lorsque je vous ai consulté pour savoir comment cela était possible qu'on engage l'ensemble du Gouvernement et de la République devant l'ONU sans même prévenir des grandes lignes de ce discours. C'est ce que je vous ai dit, c'est ce que j'ai répété au média et c'est ce que mon collègue du Gouvernement Monsieur Montgomery vient de vous répéter. Je me souviens même avoir précisé que faire une tournée officielle en Asie est une chose, mais engager la Frôce devant l'ONU de manière personnelle et unilatérale en est une autre. Je ne me prierai pas pour saluer l'attitude interne du ministre des Affaires Etrangères qui s'est entretenu avec les autorités Russes à qui, je l'espère, il a préciser ses excuses personnelles et désengager le gouvernement sur la forme. Je dirais simplement en précisant à mes collègues Da Silva et Askalovitch que votre attitude et votre manque de réflexion est indigne de vous! Que vous soyez solidaire est une chose, mais j'ose espérer que si un ministre d'un même gouvernement que vous venait à prononcer un éventuel soutien public à une dictature sanglante, à des islamistes radicaux, imaginons, ou même s'il niait l'existence de chambre à gaz devant une organisation internationale au nom de la République Frôçeuse et du Gouvernement, vous vous empresseriez de dire à quel point vous n'êtes pas d'accord avec la démarche qui a été faite. Je termine simplement en vous signalant que si vous souhaitez que je parte, virez-moi. Je ne partirai pas.

Sur ces mots, Benjamin McGregor quitta son siège et s'en allait, après avoir posé sa main sur l'épaule de George Montgomery et dit tout bas "merci" ...

[Thomas François]

Sur ces derniers mots, je clos le premier conseil des ministres. Je dépose tout les projets de loi à l'assemblée nationale. Prochain conseil à partir de dimanche soir.