AIF - 13/07/2013
Présidentielles Juillet 2013 – Interview de M. George Montgomery
Présidentielles Juillet 2013 – Interview de M. George Montgomery
1- La Frôce est pour la première fois de son histoire victime d'une prise d'otages. Le groupe terroriste revendiquant l'attaque réclame une rançon pour libérer la famille. Quelle est votre position quant à une possible négociation et quelle sera votre politique dans le domaine de la lutte contre les groupes terroristes ?
Je suis au courant, comme l’ensemble des frôceux, de cette prise d’otages. Mes premiers mots vont aux proches et à la famille des otages. D’après les premiers éléments, il s’agirait des membres d’une seule et même famille. C’est encore plus dramatique. Et l’effort de libération de la famille toute entière doit être une priorité. Il serait inhumain et profondément scandaleux de négocier la libération d’une partie des membres de la famille mais pas des autres. Je fais pleinement confiance dans les services de renseignements de l’Etat Frôceux pour parvenir à une libération rapide de nos otages au Soudan. Cette prise d’otages rappelle que la situation politique dans de nombreux pays africains pose question. La vigilance doit être renforcée, que ce soit chez nos expatriés ou chez les voyageurs occasionnels. Il existe aujourd’hui des pays dans le monde où posséder la nationalité frôceuse fait peser un risque important d’enlèvement et même de mort. Nous ne gagnerons pas seul cette guerre, car c’est une guerre, contre le terrorisme. Un travail de coopération avec l’Europe doit être mis en place au plus vite, avec les Etats-Unis qui possèdent des services compétents et fort bien dotés logistiquement parlant. A l’image de la guerre au Mali, que j’ai à titre personnel soutenue, via l’envoi de nos forces aux côtés des forces armées françaises, ma position est très claire sur ce sujet : il nous faut éradiquer la menace terroriste à la source. Cela passe par une coopération avec les Etats qui ne possèdent plus de contrôle sur leur propre territoire, comme c’était le cas au Mali. Mais la France et la Frôce ne pourront pas à elle seul remporter la victoire contre les groupes terroristes du Sahel ou du Moyen Orient.
2- L'Egypte connait une situation tendue depuis quelques semaines. Quel est votre point de vue sur cette situation politique extrême et quel rôle doit jouer la communauté internationale ?
L’Egypte connait une deuxième révolution nationale. J’estime qu’il appartient aux égyptiens et seulement aux égyptiens de décider de l’avenir de leur pays. Cependant, je ne peux que regretter l’emprise des forces armées nationales locales sur le pouvoir politique, et même plus globalement, sur le régime politique égyptien. La démocratie est en construction. L’élection du Président Morsi était démocratique et tout à fait légale. Il s’agissait d’une volonté d’une majorité d’égyptiens. Je trouve à titre personnel que la destitution du Président Morsi constitue un putsch effectué par les militaires. Il est beaucoup trop facile de montrer les manifestants sur la grande place du Caire alors qu’il existe des millions d’égyptiens à travers le pays qui ne sont pas d’accord avec ces manifestants. La situation est très complexe, peut-être trop complexe pour être résolue en moins de deux ans. Je ne partage rien avec les Frères Musulmans, mais cette chasse aux sorcières n’est pas digne d’une démocratie. Cela montre que l’Egypte n’est pas encore une démocratie. La communauté internationale se doit de veiller à ce qu’une guerre civile n’éclate pas, mais au vu de la réactivité de l’armée nationale égyptienne, cela me semble peu probable. Mais je le répète une nouvelle fois : l’emprise de l’armée sur la vie politique du pays n’est pas une bonne chose. Tout comme je m’étonne que le président de la Cour Suprême égyptienne, qui a été nommé Président par l’Etat-Major militaire, ne s’étonne pas lui aussi de la destitution de l’ancien Président Morsi. Il y a un vrai problème de respect des institutions.
3- Quelle est pour vous la place et quels rôles doit jouer la Frôce dans la situation syrienne ?
Comme je l’ai dit tout au long de la campagne : nous ne pouvons plus tolérer la mort de 100 000 civils, dont une large majorité de femmes et d’enfants. Nous ne pouvons pas non plus tolérer que les combats, logiques dans une guerre civile, opposent une armée entrainée et équipée par des grandes puissances à une armée de rebelles, non équipés et non entrainés. Par ailleurs, je regrette le manque de courage politique des Etats-Unis et de l’Europe également sur la question des armes chimiques ou biologiques. Le Président Obama avait dit lui-même devant les télévisions du monde entier que l’utilisation, par les loyalistes, d’armes chimiques constituerait une ligne jaune à ne pas franchir sous peine d’intervention internationale en Syrie. Or, que constate-t-on aujourd’hui ? Que malgré les preuves irréfutables de l’utilisation de ces armes, rien n’est fait. Cette guerre civile dure depuis plus de deux ans maintenant et nous n’avons toujours pas le début d’une prémices de solution de résolution du conflit. Le Président Al-Assad est toujours en place et les éléments que nous recevons sur l’état du conflit laissent croire qu’il est en passe de reprendre la main sur des points stratégiques du pays. C’est maintenant que nous devons savoir si nous agissons ou si nous restons dans l’expectative. Sur la question des livraisons d’armes, je ne suis pas convaincu de l’opportunité d’une telle action. Les armes que l’OTAN a livré en Lybie lors de la chute du Colonel Kadhafi ont servis et servent encore pour faire la guerre aux forces françaises au Mali, tout comme elles ont servies pour la prise d’otage d’un site énergétique en Algérie en début d’année, qui s’est soldé par un massacre.
4- Viennent d'être publiés les chiffres de l'économie frôceuse pour le premier trimestre. Le chômage baisse mais l'inflation augmente toujours et la croissance fléchit. Quelle politique comptez-vous mener pour permettre à la croissance de repartir à la hausse et à l'inflation de partir à la baisse ?
La construction d’une politique économique doit répondre à plusieurs exigences, dont celle de l’efficacité. Même à gauche, nous avons un devoir de résultat. Nous ne pouvons pas promettre monts et merveilles comme par le passé si nous n’avons pas le premier pluzin pour financer nos politiques publiques. L’autre exigence sera de respecter le principe d’égalité et de justice. Augmenter les impôts des plus pauvres constituerait une atteinte fondamentale au principe d’équité des politiques fiscales. Augmenter les impôts des plus riches constituerait en revanche le premier pas vers le rétablissement d’un nouvel ordre fiscal logique et cohérent. Par ailleurs, concernant l’inflation, une baisse de la taxe sur la valeur ajoutée sur les produits de première nécessité sera envisagée dès le début de mon mandat. En contrepartie, les produits à haute valeur technologique ou polluants verront leur taux augmenté. Je n’oublie pas l’importance d’une politique environnementale cohérente. Comme je l’ai dit pendant la campagne, je crois dans les emplois publics, je crois dans la force d’un Etat en mesure d’aider les plus jeunes dans l’accession à un premier emploi. Cet objectif sera simple : il sera de plusieurs centaines de milliers d’emplois publics subventionnés. Il n’y aura aucun trou dans les finances publiques pour la simple et bonne raison que l’impôt sur les sociétés réévalué permettra d’apporter les financements nécessaires à la réalisation de ce grand plan pour l’emploi. Car même si nous connaissons un taux de chômage relativement faible en comparaison de nos voisins européens ou même du bloc occidental, nous nous devons d’en faire toujours plus pour garantir à tous nos concitoyens un emploi.
5- Comment comptez-vous mener la poursuite de lutte contre le chômage ?
La politique de lutte contre le chômage est l’une des rares politiques qui connait des succès depuis ces dernières années. Après le mandat que je qualifierais de pas assez impliqué effectué par le dernier gouvernement dirigé par un Premier ministre social-démocrate, les frôceux ont perdu toute confiance dans la possibilité d’une politique économique de gauche qui puisse être véritablement efficace. Mon passage au ministère de l’économie, des finances et du travail juste après ce mandat chaotique a été plus que salutaire. La politique ultralibérale de Catherine de Cassagne a mené le pays vers une baisse sensible du nombre de chômeurs et un retour de la croissance. Les résultats sont là, ils étaient encourageants sur le moment mais nous voilà aujourd’hui à connaitre de plus en plus les effets néfastes de ces politiques. Pouvez-vous me dire en quoi exonéré les plus riches de l’impôt de solidarité sur la fortune constitue une politique d’aide dans la lutte contre le chômage ? Ça ne sert à rien. La formation doit être le nouvel axe de notre politique de lutte contre ce fléau social que constitue le chômage. Ma première décision sera de rétablir l’impôt de solidarité sur la fortune pour redistribuer le montant des recettes fiscales de cet impôt, supprimé par M. Borgia et ses amis, au financement des formations à destination des chômeurs. Je ne toucherais pas à ma promesse de ne pas augmenter les impôts des plus faibles puisqu’ici, ceux qui ont du patrimoine payeront pour les plus défavorisés. Croyez-moi, il y a suffisamment de richesse placée dans les paradis fiscaux par les grandes familles frôceuses pour leur prélever un impôt qui apparaitrait comme colossal pour les plus pauvres d’entre nous mais qui ne constitue même pas un pourboire pour eux.
6- Nous entendons souvent que les questions d'environnement et de développement durable sont notre avenir. Comptez-vous mettre en place une politique environnementale à l'image d'autres pays européens ?
La politique environnementale ne sera jamais une variable d’ajustement si je suis élu Président de la République. Il n’est pas question d’agir comme de l’autre côté des Pyrénées ou des Alpes en établissant toute une campagne présidentielle sur la protection de l’environnement puis, une fois au pouvoir, d’ignorer tous ces engagements pour servir les intérêts de différents lobbys économiques, qui, je le reconnais aisément, disposent de moyens que les associations protectrices de l’environnement n’ont pas et n’auront jamais. C’est au chef de l’Etat de garantir la protection de notre écosystème et de notre mode de vie. Je ne considère pas qu’une politique environnementale puisse être mise en application sous le seul prisme de la fiscalité. C’est le meilleur moyen pour faire des frôceux des adversaires farouches de la protection de l’environnement. Il nous faut associer les populations à la politique publique écologique. Je mettrais un point d’honneur à ce que le prochain ministre de l’environnement soit en mesure de bénéficier des moyens humains et budgétaires suffisant pour réaliser la promesse d’une nouvelle politique écologique. Mais des mesures simples pourront être prises rapidement comme la baisse de la vitesse autorisée sur les routes, le développement du ferroutage, la construction de bâtiments publics répondant à des normes HQE européennes, une politique bien plus incitative pour l’achat de panneau solaire par les foyers frôceux. Il n’est pas nécessaire d’imputer du pouvoir d’achat aux contribuables frôceux pour parvenir à lutter contre la destruction et la pollution de notre environnement.
7- Aucun gouvernement, aucun Président de la République n'évoque la question des affaires sanitaires et sociales. Quelle sera votre politique dans ces deux domaines ?
Dans toute campagne électorale, il y a des thématiques qui occupent un espace médiatique plus important. Mais en qualité de candidat à la magistrature suprême, il faut être en mesure d’apporter des solutions sur toutes les thématiques, y compris autour de la thématique des affaires sanitaires et sociales. Je maintiendrais le droit à l’avortement pour toutes les femmes et dans toutes les conditions, dans le strict respect des lois en vigueurs. Ensuite, je maintiendrais et étendrait le droit à la fin de vie. Je considère comme une réaction humaine et profondément sensée de ne pas faire souffrir ou prolonger la souffrance d’un patient en fin de vie. Il sera aussi question d’étendre les soins palliatifs, les étendre dans le temps et aux nombres de patients admissibles. L’acharnement thérapeutique n’est plus une solution. La République Frôceuse est en bonne position sur ces questions. Le plus important est de respecter le désir des patients. Et si le patient n’est plus en mesure de répondre de lui-même, alors c’est à la famille proche de prendre la décision en totale concertation avec le corps médical. Je ne souhaite pas être le Président de la marche en arrière sur le droit à la fin de vie. Je mènerais un grand audit sur l’état de nos infrastructures hospitalières et sur les personnels, je suis au courant de la situation dans nos urgences. Cette situation est intolérable. Le droit à un service de santé offrant des garanties de bonne prise en charge au plus grand nombre doit être l’objet d’une politique publique spéciale et contrôlée.
8- Le Président de Saint-Imberb a proposé de mettre en place une politique de décentralisation dans notre pays. Quelle est votre position sur le sujet et quelles décisions pourriez-vous mettre en place en cas de victoire ?
Je ne suis pas favorable à la décentralisation comme élément central de nos politiques publiques. La Frôce est aujourd’hui une Nation unie parce que nos glorieux anciens sont parvenus à unifier nos provinces et régions autour d’une langue commune, d’une capitale commune et d’un pouvoir politique commun, élu paritairement par les populations de toutes les provinces frôceuses. Je ne suis opposé à la décentralisation de certains services pour une meilleure gestion et l’évitement des gaspillages ou éventuel entassement des tâches sur diverses collectivités. Mais je reste le partisan d’un Etat central fort qui inspire la politique économique, sociale, culturelle et sécuritaire de tout le pays. C’est ce qui a fait notre force depuis que nous sommes indépendants, je ne vois aucune raison de revenir sur cet acquis-là. Nous n’avons pas la même histoire que l’Allemagne, l’Espagne ou les Etats-Unis. Par conséquent, je veux bien que les ultralibéraux soient partisans d’une décentralisation à outrance mais je ne pense pas que les socialistes frôceux soutiendront une délégation conséquente des pouvoirs de l’Etat au profit des collectivités locales. Cette tradition politique du fédéralisme n’est pas la tradition politique de la Frôce. Je ne vois aucune raison d’effectuer un tel bouleversement.
9- Selon vous, quels rôles doit avoir le Président de la République ? Comment voyez-vous la fonction suprême ?
Le Président de la République doit avoir la pleine maitrise des prérogatives que la Constitution de la République lui donne. Ni plus, ni moins. Il y a un texte suprême qui doit être respecté. Je ne vois pas la fonction suprême comme étant une fonction exonérant son titulaire du respect de la loi. Au contraire. Le devoir d’exemplarité est largement plus important à cette place qu’à n’importe quelle autre place du paysage politique frôceux. Je mettrais tout mon cœur à éviter autant que faire ce peu les soupçons qui ont pu peser sur mes prédécesseurs. Il est compréhensible qu’un homme soit tenté par l’amélioration de son quotidien, de préparer son avenir. Mais cela ne doit pas se faire au détriment des intérêts de l’Etat Frôceux et au détriment surtout de la morale en politique. Cette même morale qui permet aux frôceuses et aux frôceux de voter à chaque élection pour des hommes et des femmes en toute confiance. Je ne veux pas rompre ce lien de confiance. Et le Palais d’Anthelme, si je suis élu, ne deviendra pas une forteresse où rien ni personne ne pourra s’informer de ce qu’il s’y passe. J’ai prôné la transparence au cours des débats de cette présidentielle, je m’appliquerais, comme avant, cette transparence, que ce soit dans les comptes du Palais d’Anthelme que dans mes comptes personnels. Mais il existera toujours une limite infranchissable entre mes droits et devoirs de Président de la République et le respect de ma vie privée.
10- Quelle est la première décision, excepté celle du choix de votre Premier ministre, que vous comptez prendre en cas d'élection ?
J’ai beaucoup réfléchis à la meilleure décision possible dès le début de mon mandat. J’estime que le lancement d’un grand plan d’investissement à l’échelle national sera une priorité pour notre pays. Je suis un socialiste, je suis un étatiste. Cela n’a rien de désagréable puisqu’il s’agit simplement de croire en l’Etat, en la République. C’est-à-dire croire dans notre capacité à innover ensemble pour le bienêtre de tous. L’avantage de l’Etat, c’est que ses actions sont aux bénéfices de tous. Par conséquent, un plan d’investissement dans de grandes infrastructures sera lancé. Nous manquons de routes, nous manquons de voies ferrées, nous manquons d’aéroports en état de nous assurer le rayonnement du pays, nous manquons de grands projets culturels, d’une grande bibliothèque nationale par exemple. Je souhaite redonner à la Frôce les moyens de ses ambitions. Un pays comme le nôtre ne peut pas se satisfaire de ce qu’il possède déjà. Il doit aller au-delà des sentiers battus. Notre capacité à sortir du lot dans les décennies à venir dépendra des décisions que serons amenés à prendre au cours du prochain mandat présidentiel. J’ai la ferme conviction que ce mandat sera le début d’une nouvelle ère, à la fois de prospérité et de progrès, mais aussi de la magnificence de la culture nationale frôceuse riche des cultures régionales et locales, de Septimanie jusqu’à la Lombardie. Un Etat central et fort, oui, un Etat central décisionnaire de tout sans concertation locale, non. Ce grand plan d’investissement sera décidé et initier localement et les arbitrages seront pris par le gouvernement, évidemment. J’ai affirmé pendant cette campagne présidentielle que je voulais être le candidat d’un nouvel idéal pour la République, je mettrais en place les politiques publiques nécessaires à la réalisation de ce projet commun pour la Frôce.
Je suis au courant, comme l’ensemble des frôceux, de cette prise d’otages. Mes premiers mots vont aux proches et à la famille des otages. D’après les premiers éléments, il s’agirait des membres d’une seule et même famille. C’est encore plus dramatique. Et l’effort de libération de la famille toute entière doit être une priorité. Il serait inhumain et profondément scandaleux de négocier la libération d’une partie des membres de la famille mais pas des autres. Je fais pleinement confiance dans les services de renseignements de l’Etat Frôceux pour parvenir à une libération rapide de nos otages au Soudan. Cette prise d’otages rappelle que la situation politique dans de nombreux pays africains pose question. La vigilance doit être renforcée, que ce soit chez nos expatriés ou chez les voyageurs occasionnels. Il existe aujourd’hui des pays dans le monde où posséder la nationalité frôceuse fait peser un risque important d’enlèvement et même de mort. Nous ne gagnerons pas seul cette guerre, car c’est une guerre, contre le terrorisme. Un travail de coopération avec l’Europe doit être mis en place au plus vite, avec les Etats-Unis qui possèdent des services compétents et fort bien dotés logistiquement parlant. A l’image de la guerre au Mali, que j’ai à titre personnel soutenue, via l’envoi de nos forces aux côtés des forces armées françaises, ma position est très claire sur ce sujet : il nous faut éradiquer la menace terroriste à la source. Cela passe par une coopération avec les Etats qui ne possèdent plus de contrôle sur leur propre territoire, comme c’était le cas au Mali. Mais la France et la Frôce ne pourront pas à elle seul remporter la victoire contre les groupes terroristes du Sahel ou du Moyen Orient.
2- L'Egypte connait une situation tendue depuis quelques semaines. Quel est votre point de vue sur cette situation politique extrême et quel rôle doit jouer la communauté internationale ?
L’Egypte connait une deuxième révolution nationale. J’estime qu’il appartient aux égyptiens et seulement aux égyptiens de décider de l’avenir de leur pays. Cependant, je ne peux que regretter l’emprise des forces armées nationales locales sur le pouvoir politique, et même plus globalement, sur le régime politique égyptien. La démocratie est en construction. L’élection du Président Morsi était démocratique et tout à fait légale. Il s’agissait d’une volonté d’une majorité d’égyptiens. Je trouve à titre personnel que la destitution du Président Morsi constitue un putsch effectué par les militaires. Il est beaucoup trop facile de montrer les manifestants sur la grande place du Caire alors qu’il existe des millions d’égyptiens à travers le pays qui ne sont pas d’accord avec ces manifestants. La situation est très complexe, peut-être trop complexe pour être résolue en moins de deux ans. Je ne partage rien avec les Frères Musulmans, mais cette chasse aux sorcières n’est pas digne d’une démocratie. Cela montre que l’Egypte n’est pas encore une démocratie. La communauté internationale se doit de veiller à ce qu’une guerre civile n’éclate pas, mais au vu de la réactivité de l’armée nationale égyptienne, cela me semble peu probable. Mais je le répète une nouvelle fois : l’emprise de l’armée sur la vie politique du pays n’est pas une bonne chose. Tout comme je m’étonne que le président de la Cour Suprême égyptienne, qui a été nommé Président par l’Etat-Major militaire, ne s’étonne pas lui aussi de la destitution de l’ancien Président Morsi. Il y a un vrai problème de respect des institutions.
3- Quelle est pour vous la place et quels rôles doit jouer la Frôce dans la situation syrienne ?
Comme je l’ai dit tout au long de la campagne : nous ne pouvons plus tolérer la mort de 100 000 civils, dont une large majorité de femmes et d’enfants. Nous ne pouvons pas non plus tolérer que les combats, logiques dans une guerre civile, opposent une armée entrainée et équipée par des grandes puissances à une armée de rebelles, non équipés et non entrainés. Par ailleurs, je regrette le manque de courage politique des Etats-Unis et de l’Europe également sur la question des armes chimiques ou biologiques. Le Président Obama avait dit lui-même devant les télévisions du monde entier que l’utilisation, par les loyalistes, d’armes chimiques constituerait une ligne jaune à ne pas franchir sous peine d’intervention internationale en Syrie. Or, que constate-t-on aujourd’hui ? Que malgré les preuves irréfutables de l’utilisation de ces armes, rien n’est fait. Cette guerre civile dure depuis plus de deux ans maintenant et nous n’avons toujours pas le début d’une prémices de solution de résolution du conflit. Le Président Al-Assad est toujours en place et les éléments que nous recevons sur l’état du conflit laissent croire qu’il est en passe de reprendre la main sur des points stratégiques du pays. C’est maintenant que nous devons savoir si nous agissons ou si nous restons dans l’expectative. Sur la question des livraisons d’armes, je ne suis pas convaincu de l’opportunité d’une telle action. Les armes que l’OTAN a livré en Lybie lors de la chute du Colonel Kadhafi ont servis et servent encore pour faire la guerre aux forces françaises au Mali, tout comme elles ont servies pour la prise d’otage d’un site énergétique en Algérie en début d’année, qui s’est soldé par un massacre.
4- Viennent d'être publiés les chiffres de l'économie frôceuse pour le premier trimestre. Le chômage baisse mais l'inflation augmente toujours et la croissance fléchit. Quelle politique comptez-vous mener pour permettre à la croissance de repartir à la hausse et à l'inflation de partir à la baisse ?
La construction d’une politique économique doit répondre à plusieurs exigences, dont celle de l’efficacité. Même à gauche, nous avons un devoir de résultat. Nous ne pouvons pas promettre monts et merveilles comme par le passé si nous n’avons pas le premier pluzin pour financer nos politiques publiques. L’autre exigence sera de respecter le principe d’égalité et de justice. Augmenter les impôts des plus pauvres constituerait une atteinte fondamentale au principe d’équité des politiques fiscales. Augmenter les impôts des plus riches constituerait en revanche le premier pas vers le rétablissement d’un nouvel ordre fiscal logique et cohérent. Par ailleurs, concernant l’inflation, une baisse de la taxe sur la valeur ajoutée sur les produits de première nécessité sera envisagée dès le début de mon mandat. En contrepartie, les produits à haute valeur technologique ou polluants verront leur taux augmenté. Je n’oublie pas l’importance d’une politique environnementale cohérente. Comme je l’ai dit pendant la campagne, je crois dans les emplois publics, je crois dans la force d’un Etat en mesure d’aider les plus jeunes dans l’accession à un premier emploi. Cet objectif sera simple : il sera de plusieurs centaines de milliers d’emplois publics subventionnés. Il n’y aura aucun trou dans les finances publiques pour la simple et bonne raison que l’impôt sur les sociétés réévalué permettra d’apporter les financements nécessaires à la réalisation de ce grand plan pour l’emploi. Car même si nous connaissons un taux de chômage relativement faible en comparaison de nos voisins européens ou même du bloc occidental, nous nous devons d’en faire toujours plus pour garantir à tous nos concitoyens un emploi.
5- Comment comptez-vous mener la poursuite de lutte contre le chômage ?
La politique de lutte contre le chômage est l’une des rares politiques qui connait des succès depuis ces dernières années. Après le mandat que je qualifierais de pas assez impliqué effectué par le dernier gouvernement dirigé par un Premier ministre social-démocrate, les frôceux ont perdu toute confiance dans la possibilité d’une politique économique de gauche qui puisse être véritablement efficace. Mon passage au ministère de l’économie, des finances et du travail juste après ce mandat chaotique a été plus que salutaire. La politique ultralibérale de Catherine de Cassagne a mené le pays vers une baisse sensible du nombre de chômeurs et un retour de la croissance. Les résultats sont là, ils étaient encourageants sur le moment mais nous voilà aujourd’hui à connaitre de plus en plus les effets néfastes de ces politiques. Pouvez-vous me dire en quoi exonéré les plus riches de l’impôt de solidarité sur la fortune constitue une politique d’aide dans la lutte contre le chômage ? Ça ne sert à rien. La formation doit être le nouvel axe de notre politique de lutte contre ce fléau social que constitue le chômage. Ma première décision sera de rétablir l’impôt de solidarité sur la fortune pour redistribuer le montant des recettes fiscales de cet impôt, supprimé par M. Borgia et ses amis, au financement des formations à destination des chômeurs. Je ne toucherais pas à ma promesse de ne pas augmenter les impôts des plus faibles puisqu’ici, ceux qui ont du patrimoine payeront pour les plus défavorisés. Croyez-moi, il y a suffisamment de richesse placée dans les paradis fiscaux par les grandes familles frôceuses pour leur prélever un impôt qui apparaitrait comme colossal pour les plus pauvres d’entre nous mais qui ne constitue même pas un pourboire pour eux.
6- Nous entendons souvent que les questions d'environnement et de développement durable sont notre avenir. Comptez-vous mettre en place une politique environnementale à l'image d'autres pays européens ?
La politique environnementale ne sera jamais une variable d’ajustement si je suis élu Président de la République. Il n’est pas question d’agir comme de l’autre côté des Pyrénées ou des Alpes en établissant toute une campagne présidentielle sur la protection de l’environnement puis, une fois au pouvoir, d’ignorer tous ces engagements pour servir les intérêts de différents lobbys économiques, qui, je le reconnais aisément, disposent de moyens que les associations protectrices de l’environnement n’ont pas et n’auront jamais. C’est au chef de l’Etat de garantir la protection de notre écosystème et de notre mode de vie. Je ne considère pas qu’une politique environnementale puisse être mise en application sous le seul prisme de la fiscalité. C’est le meilleur moyen pour faire des frôceux des adversaires farouches de la protection de l’environnement. Il nous faut associer les populations à la politique publique écologique. Je mettrais un point d’honneur à ce que le prochain ministre de l’environnement soit en mesure de bénéficier des moyens humains et budgétaires suffisant pour réaliser la promesse d’une nouvelle politique écologique. Mais des mesures simples pourront être prises rapidement comme la baisse de la vitesse autorisée sur les routes, le développement du ferroutage, la construction de bâtiments publics répondant à des normes HQE européennes, une politique bien plus incitative pour l’achat de panneau solaire par les foyers frôceux. Il n’est pas nécessaire d’imputer du pouvoir d’achat aux contribuables frôceux pour parvenir à lutter contre la destruction et la pollution de notre environnement.
7- Aucun gouvernement, aucun Président de la République n'évoque la question des affaires sanitaires et sociales. Quelle sera votre politique dans ces deux domaines ?
Dans toute campagne électorale, il y a des thématiques qui occupent un espace médiatique plus important. Mais en qualité de candidat à la magistrature suprême, il faut être en mesure d’apporter des solutions sur toutes les thématiques, y compris autour de la thématique des affaires sanitaires et sociales. Je maintiendrais le droit à l’avortement pour toutes les femmes et dans toutes les conditions, dans le strict respect des lois en vigueurs. Ensuite, je maintiendrais et étendrait le droit à la fin de vie. Je considère comme une réaction humaine et profondément sensée de ne pas faire souffrir ou prolonger la souffrance d’un patient en fin de vie. Il sera aussi question d’étendre les soins palliatifs, les étendre dans le temps et aux nombres de patients admissibles. L’acharnement thérapeutique n’est plus une solution. La République Frôceuse est en bonne position sur ces questions. Le plus important est de respecter le désir des patients. Et si le patient n’est plus en mesure de répondre de lui-même, alors c’est à la famille proche de prendre la décision en totale concertation avec le corps médical. Je ne souhaite pas être le Président de la marche en arrière sur le droit à la fin de vie. Je mènerais un grand audit sur l’état de nos infrastructures hospitalières et sur les personnels, je suis au courant de la situation dans nos urgences. Cette situation est intolérable. Le droit à un service de santé offrant des garanties de bonne prise en charge au plus grand nombre doit être l’objet d’une politique publique spéciale et contrôlée.
8- Le Président de Saint-Imberb a proposé de mettre en place une politique de décentralisation dans notre pays. Quelle est votre position sur le sujet et quelles décisions pourriez-vous mettre en place en cas de victoire ?
Je ne suis pas favorable à la décentralisation comme élément central de nos politiques publiques. La Frôce est aujourd’hui une Nation unie parce que nos glorieux anciens sont parvenus à unifier nos provinces et régions autour d’une langue commune, d’une capitale commune et d’un pouvoir politique commun, élu paritairement par les populations de toutes les provinces frôceuses. Je ne suis opposé à la décentralisation de certains services pour une meilleure gestion et l’évitement des gaspillages ou éventuel entassement des tâches sur diverses collectivités. Mais je reste le partisan d’un Etat central fort qui inspire la politique économique, sociale, culturelle et sécuritaire de tout le pays. C’est ce qui a fait notre force depuis que nous sommes indépendants, je ne vois aucune raison de revenir sur cet acquis-là. Nous n’avons pas la même histoire que l’Allemagne, l’Espagne ou les Etats-Unis. Par conséquent, je veux bien que les ultralibéraux soient partisans d’une décentralisation à outrance mais je ne pense pas que les socialistes frôceux soutiendront une délégation conséquente des pouvoirs de l’Etat au profit des collectivités locales. Cette tradition politique du fédéralisme n’est pas la tradition politique de la Frôce. Je ne vois aucune raison d’effectuer un tel bouleversement.
9- Selon vous, quels rôles doit avoir le Président de la République ? Comment voyez-vous la fonction suprême ?
Le Président de la République doit avoir la pleine maitrise des prérogatives que la Constitution de la République lui donne. Ni plus, ni moins. Il y a un texte suprême qui doit être respecté. Je ne vois pas la fonction suprême comme étant une fonction exonérant son titulaire du respect de la loi. Au contraire. Le devoir d’exemplarité est largement plus important à cette place qu’à n’importe quelle autre place du paysage politique frôceux. Je mettrais tout mon cœur à éviter autant que faire ce peu les soupçons qui ont pu peser sur mes prédécesseurs. Il est compréhensible qu’un homme soit tenté par l’amélioration de son quotidien, de préparer son avenir. Mais cela ne doit pas se faire au détriment des intérêts de l’Etat Frôceux et au détriment surtout de la morale en politique. Cette même morale qui permet aux frôceuses et aux frôceux de voter à chaque élection pour des hommes et des femmes en toute confiance. Je ne veux pas rompre ce lien de confiance. Et le Palais d’Anthelme, si je suis élu, ne deviendra pas une forteresse où rien ni personne ne pourra s’informer de ce qu’il s’y passe. J’ai prôné la transparence au cours des débats de cette présidentielle, je m’appliquerais, comme avant, cette transparence, que ce soit dans les comptes du Palais d’Anthelme que dans mes comptes personnels. Mais il existera toujours une limite infranchissable entre mes droits et devoirs de Président de la République et le respect de ma vie privée.
10- Quelle est la première décision, excepté celle du choix de votre Premier ministre, que vous comptez prendre en cas d'élection ?
J’ai beaucoup réfléchis à la meilleure décision possible dès le début de mon mandat. J’estime que le lancement d’un grand plan d’investissement à l’échelle national sera une priorité pour notre pays. Je suis un socialiste, je suis un étatiste. Cela n’a rien de désagréable puisqu’il s’agit simplement de croire en l’Etat, en la République. C’est-à-dire croire dans notre capacité à innover ensemble pour le bienêtre de tous. L’avantage de l’Etat, c’est que ses actions sont aux bénéfices de tous. Par conséquent, un plan d’investissement dans de grandes infrastructures sera lancé. Nous manquons de routes, nous manquons de voies ferrées, nous manquons d’aéroports en état de nous assurer le rayonnement du pays, nous manquons de grands projets culturels, d’une grande bibliothèque nationale par exemple. Je souhaite redonner à la Frôce les moyens de ses ambitions. Un pays comme le nôtre ne peut pas se satisfaire de ce qu’il possède déjà. Il doit aller au-delà des sentiers battus. Notre capacité à sortir du lot dans les décennies à venir dépendra des décisions que serons amenés à prendre au cours du prochain mandat présidentiel. J’ai la ferme conviction que ce mandat sera le début d’une nouvelle ère, à la fois de prospérité et de progrès, mais aussi de la magnificence de la culture nationale frôceuse riche des cultures régionales et locales, de Septimanie jusqu’à la Lombardie. Un Etat central et fort, oui, un Etat central décisionnaire de tout sans concertation locale, non. Ce grand plan d’investissement sera décidé et initier localement et les arbitrages seront pris par le gouvernement, évidemment. J’ai affirmé pendant cette campagne présidentielle que je voulais être le candidat d’un nouvel idéal pour la République, je mettrais en place les politiques publiques nécessaires à la réalisation de ce projet commun pour la Frôce.