[13 rue des Ifs, appartement 4A] Gabriel Dimidret

[Gabriel Dimidret]

Après quelques péripéties d'orientation aussi bien dues à son manque total de connaissance de la géographie froceuse, et en particulier de celle de St Froçois, aussi bien qu'à son inadptation générale dans le domaine de l'orientation, Gabriel finit, en fin d'après midi, par trouver la rue des Ifs, le numéro 13 qu'il affectionnait tout particulièrement, et enfin son appartement.

Après un rapide tour du propriétaire, Gabriel posa sa valise et entreprit le rangement des affaires s'y trouvant, deuxième domaine dans lequel son incapacité était empiriquement démontrée. Il finit par parvenir à un rangement à peu près correct, selon ses propres critères, mais qui aurait sans doute fait hurler sa défunte mère. Après cet effort qui l'éprouvait bien plus que n'importe lequel des reportages qu'il avait pu mener, Gabriel décréta qu'il était temps pour lui de se reposer. Il s'assit, ou s'étala plutôt, dans le canapé du salon de l'appartement, qui se révéla d'un confort tout à fait satisfaisant, puis ferma les yeux quelques instants pour remettre de l'ordre dans ses idées, bien dérangées par la migraine inhérente à toute activité domestique qu'il entreprenait.

Après quelques minutes de méditation intérieure n'ayant rien à envier à un maître bouddhiste, Gabriel se détacha péniblement de son canapé, poussé par l'instinct le plus primaire de l'homme: la faim. Il n'avait en effet ingurgité qu'un sandwich fade à midi, se promettant au passage de proposer à travers l'entreprise Agrumax des produits de bien meilleure qualité. Il se résigna à ressortir de l'appartement pour faire le tour du quartier, aussi bien pour répondre aux gargouillement à la sonorité croissante de son ventre que pour faire le point sur les services proposés par les boutiques alentours et l'ambiance générale du quartier. Il déambula ainsi dans les rues avec intérêt avant de jeter son dévolu sur une pizzeria dont l'odeur le fit craquer presque instantanément. De retour de sa dégustation, il débusqua un tabac presse, sur le point de fermer ses portes. Il s'empressa d'aller acheter quelques journaux, s'apercevant au passage que les rayons consacrés à la presse étaient bien vides, et se promettant de participer à l'essor de la presse froceuse. Une fois quelques magazines achetés, il rentra chez lui, réussissant à ne pas se perdre.

Il s'installa de nouveau dans le canapé, ce qui lui confirma qu'il était fort confortable, puis lit quelques articles. S'apercevant de sa grande fatigue, alors qu'il relisait pour la quinzième fois un paragraphe sur les variétés de plante verte dans la région, il alla finalement se coucher avec le désir d'explorer les environs plus en détail dès le lendemain, avant de se mettre plus sérieusement au travail.

[Yevgueni Makhno]

Yevgueni passa devant la porte de M. Dimidret. Je pourrais l'inviter à boire un verre...
Il griffonna sur un bout de papier:

M. Dimidret, en temps que voisin, je souhaite vous inviter à mon appartement pour prendre un apéritif.
Bonne journée, Yevgueni Makhno appartement 2B

[Gabriel Dimidret]

Après une journée faite de marches quasi erratiques dans la ville, Gabriel Dimidret rentra chez lui un peu fatigué. Il avait dû affronter la chaleur, le vent, la mauvaise humeur de passants peu enclins à employer leur précieux temps à lui donner les quelques renseignements qu'il demandait, fussent-ils basiques. Ouvrant sa port, il remarqua qu'un bout de papier avait été glissé. Il lut rapidement ce qui y était inscrit puis résolut d'accepter l'invitation de son voisin, qui lui permettrait d'établir quelques liens dans cette ville qui lui étaient encore quelque peu étrangère. Il se doucha rapidement, s'habilla correctement mais non chiquement, puis ferma sa porte et se dirigea vers l'appartement 2B, espérant ne pas faire trois fois le tour d el'immeuble pour le trouver.