[13 rue des Ifs | Appartement 2B] Yevgueni Makhno

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Yevgueni Makhno
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Re: [Yevgueni Makhno] 13 rue des Ifs | Appartement 2B

Message par Yevgueni Makhno »

Yevgueni passa le pas de la porte d'entrée, referma derrière lui, et s'affala sur le canapé. Dure journée pensa-t-il, et bordel il faut encore que je me cogne cette campagne. Le Rassemblement s'était transformé en passoire, les adhérents sensés soutenir l'élection s'étant fait la malle. Yevgueni tout seul pour mener à bien une élection ? Non. Et cela va leur couter cher.
Un vote utile est un vote qui ne s'aligne sur aucune idée, mais sur des personnes. Espérons que le mien le sera.
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Yevgueni Makhno
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Re: [Yevgueni Makhno] 13 rue des Ifs | Appartement 2B

Message par Yevgueni Makhno »

La constance est peut être une des qualités qui fait défaut. Mais à force de s'éloigner sans cesse du cocon, ce qui est une forme de constance, pour toujours y revenir, allons nous dans la bonne direction ? L'inconfort, la voila la bonne voie. Par inconfort, il faut comprendre position instable. Et c'est la seule position qui émule les esprits et qui permet d'avancer.
Yevgueni reposa son ordinateur, se leva et alla prendre une douche. Les bleus avaient du mal à disparaitre, et l'entaille qu'il avait dans le bras lui faisait toujours mal. Comment ai-je pu me faire prendre comme cela ? Le groupe n'était pas divisé, tout fonctionnait, et pourtant... Le temps des mutineries s'approchait...
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Yevgueni Makhno
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Re: [Yevgueni Makhno] 13 rue des Ifs | Appartement 2B

Message par Yevgueni Makhno »

Alors voila, ça y est, la Cour a validé les résultats. J'ai bien fait de m'éloigner de toute cette agitation politico-politicienne pour les collines de l'île. De toute manière, ma représentation n'avait rien de bien formel, si ce n'est laisser un épouvantail représenter un parti tout neuf et frêle. Le Rassemblement devra faire sans moi un moment, et la Cour aussi. Je ne vois pas bien ce que je peux leur apporter, et tant pis pour le reste. Je vais me concentrer sur des choses plus enivrantes.

Yevgueni n'était pas dans son assiete depuis un certains temps. Il descendit dans la rue, alla s'acheter une cartouche de cigarettes, du pain et erra dans le parc municipal.

A quoi bon ? J'ai mes associés dans les collines, mes associés en ville, mes associés de partout. Pourquoi rester les bras ballant ? Terminons d'observer le jeu qui s'anime et nous verrons bien qui il faudra éliminer.
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Re: [Yevgueni Makhno] 13 rue des Ifs | Appartement 2B

Message par Yevgueni Makhno »

EDIT
Modifié en dernier par Yevgueni Makhno le 26 févr. 2011, 16:03, modifié 1 fois.
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Re: [Yevgueni Makhno] 13 rue des Ifs | Appartement 2B

Message par Yevgueni Makhno »

Yevgueni traversa le salon, se dirigea vers la cuisine, prit un des nombreux paquets de cigarette disséminés dans l'appartement, et ouvrit le frigo pour prendre une bière.

- Baptiste, tu en veux une ?

- Non merci Yevi, tu sais que je ne bois pas.


Baptiste était journaliste d'investigation. Il connaissait Yevgueni depuis déjà quelques années, quand ils étaient encore dans les études supérieures.

- Alors, pourquoi tu m'as demandé de venir ? Y'a des trucs qui t'emmerde ?

- Des trucs ? Non. Je voudrais juste que tu fasses dans peu de temps un papelar au vitriol sur le gouvernement, et que tu publies notre Manifeste.

- Toujours cette histoire de Manifeste ? Ouais, si tu veux. Il me faut une garantie financière au cas ou jle journal plante. Tu y penseras ?

- Oui, ne te fais pas de soucis pour ça.

- Tu vois toujours Thierry ?

- Oui. Il est dans le maquis, je lui ai dit que la dictature existait toujours. Il est reclus comme un ermite.

- Il a ce qu'il faut pour sa sécurité ?

- Oui, ne te fais pas de soucis pour ça, il a ce qu'il faut.

- Très bien j'irais lui rendre visite. Je te laisse, j'ai un papelar à écrire tu sais.


Baptiste se leva, fit un clin d'oeil à Yevgueni, et se dirigea vers la sortie.

- Aller, j'y vais Yevi, fais attention à toi, cette action en justice pourrait te couter.

- Ne t'inquiète pas !


Yevgueni referma la porte sur Baptiste. Il se remit à fumer, et s'endormit sur son canapé, la cigarette brulant sur le parquet.
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Re: [13 rue des Ifs | Appartement 2B] Yevgueni Makhno

Message par Yevgueni Makhno »

Yevgueni arriva a son appartement, jeta les clefs dans le pot prévu à cet effet, lança son sac sur le canapé et s'allongea par terre. Le temps paraissait long, et les crises se succèdent.On s'en fout...se dit-il. Et tout cela allait continuer, longuement en attendant que le pays soit stable. De toute manière, je ne suis plus qu'un usager. J'en ai marre des combines, de voir les plus pourri bloquer tout un pays. C'est fini pour moi, je ne jouerai plus leur jeu. Yevgueni s'endormi sur un documentaire animalier, regardé depuis son sol.
Pierre Hêtre

Re: [13 rue des Ifs | Appartement 2B] Yevgueni Makhno

Message par Pierre Hêtre »

Salut Yevi c'est Pierre. Voilà euh, j'aimerai qu'on se voit assez rapidement s'il te plait, il faudrait qu'on discute de certaines choses ensemble. Rappel moi vite, transmet mon affection à ton père.

Fin du message sur le répondeur
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Re: [13 rue des Ifs | Appartement 2B] Yevgueni Makhno

Message par Yevgueni Makhno »

Lorsque Yevgueni entra chez lui, après avoir passé quelques jours à Aspen pour la campagne législative, il prit la décision de retirer tous les meubles de son appartement, et de ne conserver que des choses simples: un télévision à même le sol et un fauteuil au centre de la pièce, avec le même esprit minimal dans chacune des pièces.
Une fois avoir déposé le téléphone au sol et en poussant le meuble sur lequel il était, il remarqua qu'un message avait été enregistré sur son répondeur.

Pierre Hêtre a écrit :Salut Yevi c'est Pierre. Voilà euh, j'aimerai qu'on se voit assez rapidement s'il te plait, il faudrait qu'on discute de certaines choses ensemble. Rappel moi vite, transmet mon affection à ton père.
Etrange... Pas vraiment en fait. Lui et Pierre se connaissait depuis sa naissance, c'est un ami de son père. Pierre avait eu des problèmes d'argent dans le temps, jamais rien de grave non plus. Je l'appellerai demain, je suis fatigué.
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Re: [13 rue des Ifs | Appartement 2B] Yevgueni Makhno

Message par Yevgueni Makhno »

Yevi rentra encore trop saoul du bar. Sans savoir où il s'y rendait, il s'y rendit. Rien à voir, il était dans une sorte de maison où des individus faisaient de la musique. Sur un sample il crut bon de poser une improvisation, jusqu'à ce que les gonzes le renvoient chez lui. Sale affaire, encore.
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Re: [13 rue des Ifs | Appartement 2B] Yevgueni Makhno

Message par Yevgueni Makhno »

Yevi arriva chez lui après une longue journée ensoleillée à faire un pique nique seul et une nuit toute aussi solitaire au bar en bas. Lorsque le patron le mit à la porte, il se rendit compte qu'il n'y avait plus d'alcool chez lui. Panique. Il se demanda si il n'y avait pas un arabe ouvert tard à Saint Frôçois, ou bien même speed apero. La première solution s'avera payante, et Yevi reparti de la supérette avec de quoi tenir un siège.
Une fois chez lui, il posa un vinyle d'Oscar Benton



et se laissa aller à son activité favorite après cracher sur les gens depuis le premier étage, boire.
Il s'assit et repensa longuement au parcours accompli. "Vanité" qu'il se répétait, tout en finissant son premier verre.
Yevi prit une feuille, un stylo et écrivit:

Je hais.
Je hais l'ensemble du monde en général.
Je hais la foule, les masses.
Je hais le peuple qui veut toujours plus mais se complait dans sa stupidité, je suis écoeuré par tant de conneries au mètre carré qui réside chez ces personnes qui pensent profondément avoir un avenir correct en votant, alors que les politiques font tourner le jeu de dupe au maximum. Ce n'est pas l'opinion publique qui est la pute de la démocratie, mais le peuple.
Je hais les classes moyennes qui ont peur des prolétaires et de devenir comme eux, et n'espèrent qu'atteindre les élites en les copiant toujours plus. Quand un riche s'achète une Bugatti, un moyen s'achète une Porsche. A crédit.
Je hais les élites politisés de ce pays, dégoulinant de bons sentiments à l'égard du peuple qu'ils détestent, du moyen qu'ils disent envier pour sa simplicité mais dont ils ne prennent pas compte lorsqu'il est dans la rue. Bien pensance gratuite, procédés de détournement, tous les coups sont bons. Raclure, crouille, spoliateur, bande de chiens.
Je hais bon nombre de personnes politiques frôceuses, et j'en estime peu.
Je hais la betise dont font preuve chacune des personnalités politiques frôceuses au quotidien, qu'il s'agisse de Paul Rogin ou de Daniel Gallon, de Hugo Salinovitch ou Linden Hagen.
Je hais le détournement idéologique qu'a réalisé Valbonesi ou encore les créateurs du PRF. Je hais aussi cette pratique à laquelle s'est adonnée la gauche frôceuse par l'intermédiaire de personnalités qui se sont affublées d'idéologies pour avoir de la légitimité, car elles furent incapables de raisonner convenablement avec ce qu'elles pensaient. Que ces messieurs se réclamant socialistes se sachent intrinsèquement de droite, que leurs programmes, leurs idées, sont celles du libéralismes modérés, du capital raisonné. Vendus, merdes.
Je me hais, enfin. Je hais l'ensemble de mes réalisations et l'ensemble de mes échecs, bien plus important que tout le reste. L'insolence est la liberté des solitaires, veuillez ne pas me pardonner.


Yevi relacha son stylo. Une bouteille déjà. Il en restait quatre. Que faire ? Il se leva, s’assit sur le canapé, ferma les yeux. En effet, que faire ? Tout a déjà été fait, tout a déjà été dit. Le reste ? Inutile. "Je n'ai rien à prouver après tout" se dit-il.
C'était sûr, il fallait finir ces bouteilles. Il était dans les cinq heures du matin. Yevi s'alluma une cigarette. De grandes volutes bleues montaient. A la fin de la seconde bouteille, Yevi était dans un état de latence. Ses yeux étaient ouvert, en dilettante. Il prit une autre cigarette, s'allongea sur le canapé et tenta de s'endormir. Son estomac disait le contraire. Pris d'une violente et soudaine envie de vomir, il ne put se lever assez vite et tomba. Sa tête heurta l'angle de la table basse, il perdit connaissance. Le sang coulait, la cigarette tomba sur le tapis en polyester, "une sacrée merde faite par des chinois". Il prit feu.

Yevi venait d'inaugurer le premier suicide involontaire.
Verrouillé

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